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Auteur : Bernard GENSANE

Poésie et exil (12)

Bernard GENSANE
Ilarie Voronca (de son vrai nom : Édouard Marcus), est né en Roumanie en 1903. Il s'installa à Paris en 1933. Naturalisé français, il se cacha pendant l'occupation. Il publia une vingtaine d'ouvtages de poésie en français. Élève-officier de réserve, Ilarie Voronca fut démobilisé en 1940. Il se réfugia à Marseille puis à proximité de Rodez, où il adhéra à la Résistance pour combattre le nazisme. A la mi-octobre 1944, Ilarie Voronca regagna Paris. Il se donna la mort au soir du 4 avril 1946. Ilarie Voronca, le poète de La Joie est pour l'homme fut enterré au cimetière parisien de Pantin. MON PEUPLE FANTOME Entre mer et terre. Entre pierres et ciel. Avec le pain jaune de la route. Avec le vin rouillé de la forêt Voilà mon ouvrage accompli. Et les outils de travail Sont devenus des instruments de musique. C'est ainsi Qu'à travers la flamme de la mémoire les objets se changent en paroles. Sur le promontoire, ici, dernier vestige de l'homme. Rencontre. Le vent jette (…) Lire la suite »

LA VIE EST A NOUS (Le Sarkophage) n° 34

Bernard GENSANE

Sarkozy a donc été renvoyé à ses fonds de pension. Il n’a jamais caché que son seul objectif dans la vie était de faire de l’argent. Mais avec Minc, ce médiocre en affaires, il est mal barré (http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Minc). Depuis cet événement planétaire, le titre de cette publication est désormais LA VIE EST A NOUS. Avec pour sous-titre : Le Sarkophage. Tous ces changements brutaux nous déstabilisent !

Dans ce numéro 34, Paul Ariès plaide pour une « économie du bonheur » : « Yves de Kerdrel signait dans Le Figaro du 27 novembre un papier titré « Un pays sans riches, ce sont des rosiers sans engrais ». Cet éloge de la division sociale répondait à la prétendue fuite des « élites » vers des pays où la fiscalité serait plus clémente aux enrichis : « L'ancien député de la Corrèze restera dans l'histoire comme le créateur du plus grand exode de forces vives depuis l'abolition de l'édit de Nantes par Louis XIV, qui a forcé les banquiers protestants à prendre le chemin de la Suisse » ; « Un pays sans riches, avertit le plumitif du Figaro, c'est peut-être un paradis pour certains ayatollahs socialistes qui hurlent "casse-toi !" sans se rendre compte qu'ils injurient l'avenir, mais c'est aussi peu porteur de promesses qu'une plate-bande de rosiers sans engrais […] Sans riches, sans capitaux et sans esprit industrieux, la France devra se contenter d'une exotique collection de (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, janvier 2013

Bernard GENSANE
Dans ce numéro de janvier 2013, Serge Halimi évoque le « front antipopulaire » : Les puissances émergentes d'aujourd'hui ne sont pas de dignes héritières des anticolonialistes et des anti-impérialistes d'hier. Les pays du Sud contrôlent une part croissante de l'économie mondiale. Ce n'est que justice. Mais cette richesse est tellement mal répartie que l'inégalité des revenus est plus prononcée encore en Afrique du Sud ou en Chine qu'aux États-Unis. Et les fortunes ainsi constituées servent davantage à racheter des entreprises, des biens de prestige occidentaux qu'à améliorer les conditions de vie et de santé des populations indienne, chinoise, arabes, africaines. C'est un peu l'ère des barons voleurs qui recommence. En Amérique, à la fin du XIXe siècle, s'imposèrent des dynasties industrielles à la rapacité légendaire (John D. Rockefeller, J. P. Morgan, Cornelius Vanderbilt). Elles supplantèrent progressivement les grandes familles européennes dans les secteurs du pétrole, des (…) Lire la suite »

Quand les États-Unis faisaient plier le Guatemala

Bernard GENSANE

Les États-Unis sont nés dans, de et par la violence extrême : massacre génocidaire des Indiens, maintien du peuple noir dans l’esclavage, répression féroce - parfois par les armes - de la classe ouvrière, irrésistible et brutal Drang nach Westen, application sans faille de la politique du gros bâton en Amérique latine.

Selon la doctrine exposée par le président James Monroe en 1823, tout le continent américain devient une chasse gardée des États-Unis. Pour l'anecdote, de nombreux épisodes de la célèbre série télévisée " Les Mystères de l'Ouest " (1965-1969) étaient une légitimation de cette doctrine : deux agents secrets, au service direct du président des États-Unis Ulysses Grant (1869-1877), débusquaient les ennemis intérieurs et extérieurs du pays, en particulier ceux qui, d'origine européenne plus ou moins déterminée, considèraient que la colonisation du continent n'était pas achevée. Ce n'est pas un hasard si James West et Artemus Gordon vivaient dans un train et était en déplacement permanent dans un Ouest vierge, sauvage pour eux (le titre original de la série étant The Wild Wild West). Impériale, cette violence est devenue impérialiste. Nombreux seront les États souverains du continent américain (puis de la terre entière) qui verront leur destin bouleversé par l'action (…) Lire la suite »

Claude Sérillon, « conseiller en communication, « spin doctor »... donc menteur ?

Bernard GENSANE

Claude Sérillon, ainsi que sa compagne Catherine Ceylac, sont deux grands professionnels, sympathiques, sans esbroufe. Le problème est que le bon Claude vient de franchir un certain pas en devenant « conseiller en communication » du président de la République.

Il n'est pas éloigné le temps où le comparse de Drucker dénonçait ses collègues journalistes devenus de simples chargés de communication. Il va désormais leur fournir de la matière première. A l'annonce de la nomination de Sérillon, des dépêches - plus ou moins bien intentionnées - l'ont qualifié de « spin doctor » de François Hollande, un rôle qu'il semble avoir joué depuis quelque temps déjà de manière officieuse. Malheureusement, le diable se cache toujours dans les mots. Le concept de « spin doctor » nous vient des États-Unis. Donc, prudence. Il est apparu dans les années trente, et a été popularisé dans les années quatre-vingt lors de l'affrontement entre Ronald Reagan et Walter Mondale. Un « spin doctor » est donc un conseiller en communication ET « marketing », chargé de « vendre » une personnalité politique. Une des techniques favorites du « spin » est de raconter des histoires, le désormais célèbre « storytelling ». En illustration de ce que sont devenus les bobards (…) Lire la suite »

Poésie et exil (11)

Bernard GENSANE
Ilarie Voronca (de son vrai nom : Édouard Marcus), est né en Roumanie en 1903. Il s'installa à Paris en 1933. Naturalisé français, il se cacha pendant l'occupation. Il publia une vingtaine d'ouvtages de poésie en français. Élève-officier de réserve, Ilarie Voronca fut démobilisé en 1940. Il se réfugia à Marseille puis à proximité de Rodez, où il adhéra à la Résistance pour combattre le nazisme. A la mi-octobre 1944, Ilarie Voronca regagna Paris. Malheureusement, Ilarie Voronca se donna la mort au soir du 4 avril 1946. Ilarie Voronca, le poète de La Joie est pour l'homme fut enterré au cimetière parisien de Pantin. MON PEUPLE FANTOME Entre mer et terre. Entre pierres et ciel. Avec le pain jaune de la route. Avec le vin rouillé de la forêt Voilà mon ouvrage accompli. Et les outils de travail Sont devenus des instruments de musique. C'est ainsi Qu'à travers la flamme de la mémoire les objets se changent en paroles. Sur le promontoire, ici, dernier vestige de l'homme. (…) Lire la suite »

Crossing lines, ou comment se vendre à l’occupant

Bernard GENSANE
Je le dis très tranquillement comme je le pense : si les nazis avaient gagné, les successeurs de Clouzot et de Pierre Frenay (qui nous gratifièrent pendant la guerre de l'extraordinaire Corbeau, tourné dans des studios nazis - pardon allemands) joueraient pour la télévision en allemand. Il se prépare actuellement à Paris une série policière où, nous dit Le Monde, « la langue de Molière est proscrite ». Cette série s'appelle Crossing Lines. Je n'en connais pas l'argument, mais comme je sais que la langue anglaise est parfois prodigieusement imprécise, je me permets de signaler que ce titre peut se traduire des manières suivantes (liste non exhaustive) : Changer de ligne Croiser des fils Des lignes cruciformes Des lignes qui se croisent Des lignes transversales Des lignes entrecroisées La traversée des lignes Une petite suggestion en passant : la forme en ing en anglais étant un peu n'importe quoi, on peut s'amuser cinq bonnes minutes en traduisant fucking machines. La (…) Lire la suite »

Poésie et exil (10)

Bernard GENSANE
Né en 1884, Daniel Varoujan fut assassiné le 26 août 1915 par des représentants du gouvernement ottoman. Une victime, parmi des centaines de milliers d'autres, du génocide arménien. Ce poème évoque Haïk, fondateur de l'Arménie, son fils Aram et le savant arménien Anania. TERRE ROUGE Sur ma table de travail, dans ce vase, "¨repose une poignée de terre prise "¨aux champs de mon pays... C'est un cadeau, - celui qui me l'offrit "¨crut y serrer son coeur, mais ne pensa jamais "¨qu'il me donnait aussi le coeur de ses ancêtres. Je la contemple... Et que de longues heures passées "¨dans le silence et la tristesse "¨à laisser mes yeux se river sur elle, la fertile, "¨au point que mes regards y voudraient pousser des racines. Et va le songe... Et je me dis "¨qu'il ne se peut que cette couleur rouge "¨soit enfantée des seules lois de la Nature, "¨mais comme un linge éponge des blessures, "¨de vie et de soleil qu'elle but les (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (décembre 2012)

Bernard GENSANE
Tout est simple à Gaza..., prévient par antiphrase Serge Halimi : « Aucun pays n'accepterait que des missiles tirés de l'extérieur de ses frontières pleuvent sur ses citoyens. » En énonçant ce constat de bon sens, le président des Etats-Unis ne pensait pas aux Palestiniens de Gaza, proies impuissantes de bombes ou de missiles israéliens parfois largués par des F-16 ou des hélicoptères Apache de fabrication américaine. Depuis des années, avec une régularité lancinante, les mêmes travers scandent la relation des événements en Palestine. D'abord, celui qui consiste à rabâcher une histoire borgne dans laquelle le « terrorisme » des assiégés justifie forcément la « riposte » des assiégeants. Ensuite, celui qui accorde l'impunité à un belligérant doté d'une supériorité militaire écrasante se grimant en victime juste avant d'enclencher une nouvelle escalade armée. Enfin, celui qui fait valoir la nature démocratique d'Israël, dont le gouvernement inclut pourtant une extrême droite raciste (…) Lire la suite »

Connaître Michèle Tabarot

Bernard GENSANE
Les récents déboires de l'UMP nous ont fait connaître de nouveaux éléments de la garde rapprochée de Jean-François Copé : Jérôme Lavrilleux, Geoffroy Didier, ou encore Guillaume Peltier. Des individus qui ne font pas dans la dentelle. La nuit de la rocambolesque élection de Copé, Lavrilleux a intoxiqué les médias en chiffres et en rumeurs sur les fraudes du camp Fillon. Ancien « bébé Hortefeux », Geoffroy Didier a un regard d'aigle et une moue méprisante. Il a lancé la Droite forte, à égalité avec Guillaume Peltier qui, au pouvoir, supprimerait le droit de grève des fonctionnaires. Je m'intéresserai ici à Michèle Tabarot, femme de ménage - au sens où elle fait LE ménage là où Copé le lui demande. Il se trouve qu'elle est né en 1962 à Alicante, en Espagne. Exactement au même moment, j'ai passé six semaines avec mes parents dans cette ville. En 1962, je suis en classe de 3ème dans un grand lycée lillois. Le recrutement est petit et moyen-bourgeois. En début d'année, la grande (…) Lire la suite »