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Auteur : Bernard GENSANE

Pauvres retraités, retraités pauvres

Bernard GENSANE

Je n’écris pas souvent pour ma gouverne, mais, ce coup-ci, je n’hésite pas.

Le boy de Rothschild est en train d’infliger aux Français une saignée de 60 milliards d’euros. Á titre de comparaison, le budget de l’Éducation nationale est de 63 milliards d’euros. Il s’agit, nous disent le boy et ses affidés, de « redresser les comptes » pour répondre aux exigences européennes en matière de déficit. Soit dit en passant, s’il faut « redresser les comptes », il ne faut pas chercher bien loin pour savoir qui les a malmenés. On remarque, cela dit, qu’il existe sûrement un rapport entre la saignée de 60 milliards et les 70 milliards donnés chaque année en cadeau aux multinationales et aux 5% des Français les plus riches. Comme cette valse de milliards ne saurait impunément durer, Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, a décidé de transformer cette commission en commission d’enquêtes pour savoir s’il y a eu truquages, mensonges, incompétences chez Bruno Le Maire et son successeur. La vérité éclatera peut-être mais, (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (novembre 2024)

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Benoit Brévile dénonce des méthodes de gouvernement honteuses de la Commission européenne : « La méthode est à ce point disqualifiée qu’on n’ose plus dire son nom. Quand, en juin dernier, l’Union européenne a ouvert des procédures de déficit excessif à l’encontre de sept pays, exigeant qu’ils rétablissent leurs comptes sous peine de sanctions, le commissaire aux affaires économiques, M. Paolo Gentiloni, s’est vivement défendu de toute austérité. Certes, a-t-il concédé, Bruxelles exige des efforts après les largesses accordées pendant la pandémie de Covid-19, mais « il ne faut pas confondre la prudence dans les dépenses, qui est obligatoire pour des pays au déficit et à la dette élevés, avec l’austérité » (Il Messaggero,20 juin 2024). Quelques mois plus tard, pour habiller les 40 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques qu’il préconise en 2025, le gouvernement français évoquera donc un « budget de redressement », « de responsabilité », « de vérité (…) Lire la suite »

Quand Michel Onfray déraille sciemment

Bernard GENSANE

Je précise « sciemment » car Onfray est un homme intelligent et cultivé qui a parfaitement conscience de ce qu’il écrit.

Dans le Manuel d’autodéfense intellectuelle (hors-série du Monde Diplomatique), Le philosophe médiatique se fait frotter les oreilles par Benoît Bréville, directeur du Diplo. Bréville cite Onfray : « Á la Libération, seul le général De Gaulle est légitime pour diriger la France. Il veut rassembler, c’est le propre du gaullisme. (…) Quand le général récupère un PCF qui relaie les ordres du Kremlin dans une France encore armée ou des socialistes dont la plupart ont voté les pleins pouvoirs à Pétain, quels ministères leur donner ? La Défense ? Non. Les Affaires étrangères ? Non. L’Économie ? Non. L’Intérieur ? Non. Pas question de donner à un parti prenant ses ordres à Moscou le pilotage de la nation en plein stalinisme ! On leur laisse la culture, l’éducation, les universités, la recherche, le journalisme – autant de domaines dans lesquels ils vont prospérer. C’est ainsi qu’advient le terrible slogan “ Il vaut mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron. ” » Quelques (…) Lire la suite »
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Le Monde Diplomatique, août 2024

Bernard GENSANE
Benoît Bréville dénonce le mirage d'un ,certain apaisement : Depuis que M. Emmanuel Macron a décrété la dissolution de l’Assemblée nationale, les esprits s’échauffent. Des élus sont agressés, des permanences saccagées, des militants tabassés. Les menaces pullulent sur les réseaux sociaux, les dirigeants politiques s’invectivent. Dans les médias, journalistes et commentateurs s’inquiètent d’une flambée de violence politique qui embraserait tout l’Occident, à commencer par les États-Unis où M. Donald Trump vient d’échapper à une tentative d’assassinat — comme avant lui le premier ministre slovaque Robert Fico et l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro. Bruno Amable analyse la grande désillusion politique : sur quelle stratégie reposait la victoire en 2017 du candidat Emmanuel Macron et d’En marche ? L’exploitation puis l’accentuation de la rupture des blocs de gauche et de droite : elles permettaient d’en agréger les fractions aisées ou diplômées autour de l’approfondissement (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (juillet 2024)

Bernard GENSANE
Anne-Cécile Robert évoque la justice internationale dans le chaudron de Gaza. Les tribunaux internationaux se sont rarement trouvés à ce point sous le feu des projecteurs. Les deux procédures ouvertes à La Haye concernant Gaza – l’une contre l’État d’Israël, l’autre contre deux de ses dirigeants et ceux du Hamas -– illustrent les fractures d’une géopolitique bouleversée. Un dirigeant m’a interpellé : « Cette cour est faite pour l’Afrique et les voyous comme Poutine”. » Le 20 mai dernier, sur CNN, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) évoquait les réactions à sa demande d’émission de mandats d’arrêt contre trois chefs du Hamas – MM. Yahya Sinwar, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (dit « Deïf ») et Ismaïl Haniyeh – ainsi que contre le premier ministre d’Israël, M. Benyamin Netanyahou, et son ministre de la défense, M. Yoav Galant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza. Inédite contre des élus d’un pays démocratique, la requête a été (…) Lire la suite »

Mélenchon bashing, Mélenchon assassinating ?

Bernard GENSANE
Je voudrais rebondir sur l’excellent article de Théophraste R. (Maxime V. ?) “ LFI : purge, vengeance ou anticipation ”, auquel je souscris pleinement. Il faudra, à tout le moins, à froid, faire le procès de la gestion des formations politiques que Jean-Luc Mélenchon a présidées. La vie des partis ne saurait se satisfaire d’épurations, de contre-épurations et d’auto-épurations. Le peuple d’un parti n’est jamais unanime et on ne rétablit pas son unité à coups d’exclusions. Si Garrido, Corbière et quelques autres sont entrés en opposition au chef, ils n’étaient pas seuls et avaient sûrement leurs raisons. Tout tangue, tout se brouille. Dire que la vie politique de la République française est en crise est un euphémisme. Quand j’entends les Klarsfeld père et fils (où est la mère ?) disserter sur l’antisémitisme de Mélenchon, je pense à la Fête des fous, quand tout était inversé, un exercice collectif parodique à l’origine du théâtre médiéval. Sauf que, dans ce cas d’espèce, Serge (…) Lire la suite »
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Á propos des titres de film

Bernard GENSANE

Les règles typographiques, de l’édition en général, sont passionnantes. Elles nous viennent de la nuit des temps et nous renseignent sur notre histoire, sociale en particulier. Ce qui suit concerne les titres de film.

1/ Le titre commence par un article défini (Le, La, Les) : seul le premier substantif qui suit l’article prend la majuscule. Exemple : Le Train sifflera trois fois ; Le Jour le plus long. Mais : – L’adjectif prend lui aussi la majuscule quand il précède le substantif. Exemples : La Grande Illusion ; Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. – En revanche, l’adjectif ne prend pas de majuscule quand il suit le substantif. Exemple : Le Petit Chaperon rouge. 2/ Quand le titre commence par un article indéfini : le ou les mots qui suivent l’article ne prennent pas de majuscule (sauf s’il s’agit de noms propres). Exemples : Un flic. 3/ Le titre contient un verbe conjugué et correspond à une phrase : aucun des mots qui suivent l’article ne prend la majuscule (sauf s’il s’agit de noms propres). Exemples : Le dernier qui s’en va éteint la lumière, Le jour se lève ; Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes. 4/ Le titre est seulement composé de deux ou trois (…) Lire la suite »

Quitter son emploi bon gré mal gré au Royaume-Uni

Bernard GENSANE
Quand l’emploi n’est pas au beau fixe (depuis près de 50 ans, en fait), dans le privé, mais aussi dans le public ou para public, soit on vous montre la porte sans vous flanquer officiellement dehors, soit c’est vous qui vous préparez à faire doucement vos bagages. En particulier si vous êtes proche de l’âge légal de la retraite. Vous pouvez prendre une retraite anticipée ou quitter de vous-même l’emploi que vous occupez. Dans le premier cas, on parlera de “ early retirement ”, dans le second cas de “ voluntary severance ” (départ volontaire). Ainsi en 2012, le secteur public a procédé à un réajustement des effectifs (“ right sizing exercise ” – ah, le mot “right” !), dans le cadre d'une grande réforme du service public. Le nombre de fonctionnaires a été fortement réduit, par le biais d'un programme de départs volontaires (“ voluntary severance scheme ”). Le verbe “ to sever ”, qui vient de l’ancien français “ severer ”, signifie rompre, couper. “ Severance ” implique l’idée (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, juin 2024

Bernard GENSANE
Mais que font donc les journalistes et commentateurs français, d’ordinaire si friands de « documents secrets » sur la Russie ! Eux qui traquent tout « plan caché » de Moscou visant à dissoudre la cohésion des sociétés démocratiques, toute « taupe » russe tapie dans l’appareil d’État ? Le 28 avril, le quotidien conservateur allemand Die Welt leur servait sur un plateau d’argent un projet confidentiel venu de l’Est, la dernière mouture de l’accord de paix négocié par Kiev et Moscou au début de la guerre. Un texte d’importance donc, dont l’adoption aurait pu éviter deux ans d’affrontements et des centaines de milliers de morts. Les médias hexagonaux n’en ont presque rien fait, peut-être soucieux de ne pas creuser une affaire où le camp des va-t-en-guerre occidentaux ne tient pas le meilleur rôle. Pour Dominique de Villepin, la guerre n’est pas le plus court chemin vers la paix : « Dans un monde où nombre d’États – l’Ukraine, la Russie, la Palestine, Israël – perçoivent les conflits (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, mai 2024

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Benoît Bréville prévient que les assureurs se porteront pâles face aux changements climatiques : « Monsieur Henri de Castries, alors patron du groupe Axa, avait prévenu dès 2015 : si la crise climatique vient à s’aggraver, mieux vaut ne pas trop compter sur les compagnies d’assurances. « Une augmentation de deux degrés de la température moyenne dans le monde peut encore être assurable, annonçait l’homme d’affaires, mais ce qui est certain, c’est qu’une hausse de quatre degrés ne l’est pas. » Finalement, un réchauffement de 1,2 °C a suffi pour que State Farm, l’un des poids lourds du secteur, tourne le dos à la Californie. En cause ? Une « augmentation rapide de l’exposition aux catastrophes ». Depuis un an, l’entreprise n’y signe donc plus de nouveaux contrats pour les habitations et les commerces, et elle vient de résilier 72 000 polices. Un procédé de plus en plus courant aux États-Unis, notamment en Louisiane, où 17 % des propriétaires ont vu leur contrat (…) Lire la suite »