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Auteur : Bernard GENSANE

L’heure d’été : mon témoignage

Bernard GENSANE
Le changement d’heure fut instauré par le président Giscard en 1975 (il a beaucoup gouverné par gadgets) pour limiter la consommation d’énergie lors d’un choc pétrolier sérieux. Elle avait été introduite de 1916 à 1944. Nos anciens étaient capables de dire, sans porter de montre : « Á l’heure du soleil, il est… ». Il est à noter que ce changement ne concernait pas les territoires d’outre-mer, sauf Saint-Pierre et Miquelon vivant à l’heure du Canada. Á de nombreuses reprises, on crut que le gadget giscardien allait être remisé. En particulier en 2019 quand, à l’occasion d’une consultation organisée par l’Assemblée nationale, 84% des Français s’étaient prononcés pour la fin du changement d’heure, 60% des participants ayant déclaré avoir une expérience « négative ou très négative du changement ». Mais s’il fallait toujours respecter les desiderata des Français, où en serions-nous ? Á l’époque de changement, je vivais dans un petit village picard, un vrai village, avec de vraies (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, avril 2025

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Benoît Bréville l’internationale des censeurs : « Un axe étrange prend forme. Non pas celui du « Mal » qui rassemblerait les « ennemis » de l’Occident. Ni celui qui irait de M. Donald Trump à M. Vladimir Poutine. Mais une alliance plus large, aussi courue que méconnue : l’Internationale des censeurs, où se coudoient autocrates, démocrates et bureaucrates. Bâillonné par les plates-formes numériques à la fin de son premier mandat, M. Trump avait promis de rétablir la liberté d’expression aux États-Unis. Il galvanisait ses supporteurs, dont les opinions, souvent outrancières, se voyaient traquées dans les campus progressistes et sur les réseaux sociaux. Six jours après sa seconde investiture, il interdit à l’US Air Force d’enseigner à ses recrues l’histoire des aviateurs noirs de la seconde guerre mondiale. Trois jours plus tard, tandis que certains mots disparaissent des sites des administrations (diversité, exclusion, genre, socio-économique, sous-représenté…), (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, mars 2025

Bernard GENSANE
Qui sont les électeurs du RN, demande Benoît Bréville ? « Un parti capable de gagner huit millions de voix en vingt ans ? Voilà qui interroge. Quelle est sa recette ? Et en quoi consistent ses ingrédients idéologiques ou sociologiques ? Sur ces sujets comme sur d’autres, plusieurs publications récentes apportent de précieuses réponses. » La question a suscité tant de livres, de colloques et de thèses qu’on pourrait l’imaginer résolue. Qui vote pour l’extrême droite, et pourquoi ? Depuis ses premiers succès il y a quarante ans, le Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN) en 2018, est « sans conteste le parti politique français qui a été le plus étudié au cours des dernières décennies », observe le politiste Alexandre Dezé, avec pas moins de 210 livres publiés entre les années 1980 et 2017. Et le flot ne s’est pas tari. Comment interpréter les logiques territoriales de son implantation ? Son ascension témoigne-t-elle d’une droitisation du pays ? Ses électeurs (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, février 2025

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Benoît Bréville que le monde de la “ technologie ” s’est promptement rallié à Donald Trump : « Avec leur capitalisation boursière à faire pâlir un produit intérieur brut, leur mainmise sur la diffusion de l’information et leur omniprésence dans les interactions sociales, les géants américains du numérique avaient fini par paraître plus puissants que les États. Battre monnaie (virtuelle) ou conquérir l’espace, leur appétit régalien semblait sans limites. La soumission spectaculaire des dirigeants de la tech à M. Donald Trump révèle cependant des rois nus, dépendants du pouvoir politique. M. Jeff Bezos, le patron d’Amazon, reçoit des dizaines de milliards de dollars grâce à ses multiples contrats avec l’État fédéral. M. Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), compte sur la Maison Blanche pour échapper aux amendes colossales que pourraient lui valoir, en Europe et aux États-Unis, ses violations des règles antitrust. Tous deux (…) Lire la suite »

Commémoration à Auschwitz

Bernard GENSANE
Les Russes, qui ont libéré le camp, n'ont pas été invités. Les Allemands, qui ont exterminé dans ce camp plus d'un million de personnes, l'ont été. Ignominie ! Auschwitz fut conçu, d'abord pour des Polonais, puis pour des prisonniers de guerre soviétiques. Mais l'écrasante majorité des victimes (90%) fut juive. Dès la fin 1942, les alliés étaient parfaitement au courant du sort des Juifs déportés. Au printemps 1944, les gouvernements étasunien et britannique furent instamment priées de bombarder le camp. Les Étasuniens répondirent qu'ils ne disposaient pas des bombardiers nécessaires, ce qui était faux, d'autant qu'ils disposaient de la maîtrise de l'air européen. Churchill proposa que les Soviétiques se chargent du problème. Il fut également mis en avant le fait que les Allemands rebâtiraient le camp rapidement, alors qu'il leur avait fallu sept mois pour construire ce camp de la mort. Une grande partie des classes politiques de l'époque était en fait peu soucieuse du sort (…) Lire la suite »
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Prise de bec entre un député et une de ses électrices

Bernard GENSANE
Marché d'Auch. Une prise de bec entre une de mes proches et Jean-René Cazeneuve qui, me dit-elle, porte une moustache à la d'Artagnan (normal dans le Gers). Elle déballe tout ce qu'elle a sur le coeur : les milliards donnés aux entreprises, les salaires qui ne suivent pas l'inflation, l'université qui a cessé d'être une priorité pour une majorité qui se dit de gauche. Jean-René tente d'argumenter. Il ne sait pas qu'il a en face de lui une redoutable débatteuse, la reine de la rhétorique à Auch. De guerre lasse, il lui dit : "Si vous n'êtes pas contente, la prochaine fois votez RN". Réponse de la débatteuse : " vous m'insultez". Les macronistes en sont là. PS : il y a deux ans j'avais consacré un billet à la fille de Jean-René, une vraie femme de gauche, forcément : http://bernard-gensane.over-blog.com/.../connaissez-vous... Lire la suite »

Le Monde Diplomatique, janvier 2025

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Benoît Bréville évoque un extraordinaire déni démocratique en Roumanie : les nombreuses élections qui ont émaillé l’année 2024, il n’était pas écrit que le scrutin présidentiel roumain tiendrait une place particulière. Depuis 1989 et la chute du communisme, le Parti social-démocrate (PSD) et le Parti national libéral (PNL), aussi atlantistes et proeuropéens l’un que l’autre, se succèdent au pouvoir, quand ils ne gouvernent pas ensemble, comme actuellement. Une surprise d’envergure internationale semblait donc improbable. Pourtant, cette élection restera dans les annales. Pour ses résultats, qui ont vu le premier ministre et grand favori Marcel Ciolacu (PSD) éliminé dès le premier tour, tout comme son compère du PNL, et surtout par son dénouement : une annulation pure et simple, pour cause de vote insatisfaisant. À travers le monde, les gouvernants avaient déjà expérimenté bien des méthodes pour contourner la volonté des électeurs : ignorer le verdict des urnes (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (décembre 2024)

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Benoît Bréville évoque les réactions des dirigeants européens face à la réélection de Donald Trump : Peut-on bomber le torse tout en dansant du ventre ? Sur le plan artistique, la chose est déconseillée : la rigidité du buste nuisant à la souplesse du bassin, il en ressort un mouvement disgracieux, qui expose son exécutant à un certain ridicule. Et le résultat n’est guère plus probant sur le plan diplomatique. Les dirigeants européens, qui ont accueilli l’élection de M. Donald Trump avec un mélange de fanfaronnade et d’allégeance, ne tarderont pas à le constater. La victoire du candidat républicain a semé la panique dans les chancelleries du Vieux Continent, où chacun redoute qu’il applique son programme : arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, fin du parapluie sécuritaire américain, remise en cause des alliances traditionnelles, protectionnisme agressif… Des mesures qui bouleverseraient l’ordre international mis en place au lendemain de la seconde guerre (…) Lire la suite »

Pauvres retraités, retraités pauvres

Bernard GENSANE

Je n’écris pas souvent pour ma gouverne, mais, ce coup-ci, je n’hésite pas.

Le boy de Rothschild est en train d’infliger aux Français une saignée de 60 milliards d’euros. Á titre de comparaison, le budget de l’Éducation nationale est de 63 milliards d’euros. Il s’agit, nous disent le boy et ses affidés, de « redresser les comptes » pour répondre aux exigences européennes en matière de déficit. Soit dit en passant, s’il faut « redresser les comptes », il ne faut pas chercher bien loin pour savoir qui les a malmenés. On remarque, cela dit, qu’il existe sûrement un rapport entre la saignée de 60 milliards et les 70 milliards donnés chaque année en cadeau aux multinationales et aux 5% des Français les plus riches. Comme cette valse de milliards ne saurait impunément durer, Éric Coquerel (LFI), président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, a décidé de transformer cette commission en commission d’enquêtes pour savoir s’il y a eu truquages, mensonges, incompétences chez Bruno Le Maire et son successeur. La vérité éclatera peut-être mais, (…) Lire la suite »
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Le Monde Diplomatique (novembre 2024)

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Benoit Brévile dénonce des méthodes de gouvernement honteuses de la Commission européenne : « La méthode est à ce point disqualifiée qu’on n’ose plus dire son nom. Quand, en juin dernier, l’Union européenne a ouvert des procédures de déficit excessif à l’encontre de sept pays, exigeant qu’ils rétablissent leurs comptes sous peine de sanctions, le commissaire aux affaires économiques, M. Paolo Gentiloni, s’est vivement défendu de toute austérité. Certes, a-t-il concédé, Bruxelles exige des efforts après les largesses accordées pendant la pandémie de Covid-19, mais « il ne faut pas confondre la prudence dans les dépenses, qui est obligatoire pour des pays au déficit et à la dette élevés, avec l’austérité » (Il Messaggero,20 juin 2024). Quelques mois plus tard, pour habiller les 40 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques qu’il préconise en 2025, le gouvernement français évoquera donc un « budget de redressement », « de responsabilité », « de vérité (…) Lire la suite »