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Auteur : Bernard GENSANE

Les Zindigné(e)s – La vie est à nous n° 7

Bernard GENSANE

Les Zindigné(e)s – La vie est à nous prend donc officiellement la suite du Sarkophage, avec Paul Ariès, encore et toujours comme ange tutélaire. Décidément, je ne me ferai jamais à la désinence « é(e)s » (pas plus qu’à la sénateure et à l’auteure), mais enfin passons.

Dans son éditorial, Paul Ariès désigne clairement les ennemis : Les Z’indigné(e)s ne feront aucune concession ni avec Hollandréou ni avec ceux qui confondant décroissance et récession sont devenus les fossoyeurs de l’écologie. Nous pensons au contraire qu’il est possible d’écrire de nouveaux « jours heureux » et de susciter le désir pour construire un nouveau pacte social plus émancipateur. Les chroniqueurs du journal appartiennent à toutes les familles de pensée qui depuis des siècles s’opposent sur le choix du bon chemin pour accomplir la révolution, héritiers de Marx comme de Proudhon ou d’Orwell, militants syndicalistes, féministes, régionalistes… Nous remercions la société « Les Temps Mauvais » - éditrice entre le 14 juillet 2007 et septembre 2013 du bimestriel La vie est à nous !/Le Sarkophage – de nous avoir autorisé à reprendre comme complément de titre « La vie est à nous ! » en signe de continuité politique. Nous lançons donc ce mensuel dans un contexte paradoxal, (…) Lire la suite »
Chronique d’une immense casse sociale.

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. La violence des riches.

Bernard GENSANE
En exergue de ce beau et très fort livre, cette constatation de Paul Nizan : « La bourgeoisie travaillant pour elle seule, exploitant pour elle seule, massacrant pour elle seule, il lui est nécessaire de faire croire qu’elle travaille, qu’elle exploite, qu’elle massacre pour le bien final de l’humanité. […] Monsieur Michelin doit faire croire qu’il ne fabrique des pneus que pour donner du travail à des ouvriers qui mourraient sans lui. » (Les Chiens de garde, 1932) Il y a au moins trois sortes de violence. La violence physique des coups de poing, des coups de couteau, des conditions de travail de plus en plus insupportables dans les usines, mais aussi dans les bureaux. Il y a la violence de l’écart qui se creuse chaque jour davantage entre les riches et les pauvres, avec des dividendes de plus en plus substantiels et des licenciements de plus en plus nombreux. Et puis il y a la violence culturelle, de classe, comme quand les délégués du personnel d’une grande entreprise sont (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (octobre 2013)

Bernard GENSANE
Dans ce numéro d’octobre 2013, Serge Halimi s’interroge sur la crédibilité des perroquets : N’importe qui peut dire et écrire n’importe quoi. En particulier sur les États-Unis. En moins de six mois, ce pays vient donc de passer du statut de Phénix remplumé (reprise économique, indépendance énergétique, domination des multinationales de l’informatique, résurrection de l’industrie automobile) à celui d’empire déclinant, amoindri par le comportement jugé velléitaire de son président. Désormais, disserter sur l’« étrange faiblesse de l’Amérique (2) » est devenu une petite industrie. Dans le cas de la Syrie, le président Barack Obama aurait en effet nui au crédit de son pays en ne lançant pas, comme l’espéraient passionnément Paris et quelques stratèges de génie (lire « Cinglante débâcle de la diplomatie française »), une opération militaire supplémentaire contre un État arabe. Le terme choisi par tous les perroquets est celui de « crédibilité ». Évelyne Pieiller décortique les (…) Lire la suite »
José Herrera Aguilera, Arturo Serrano Plaja

Poésie et exil (19)

Bernard GENSANE

José Herrera Aguilera est né en 1909 à Guadalajara et est mort à Gen ève en 1977. Il était le fils du IIe président de la République espagnole en exil, Emilio Herrera.

Il est l’auteur, entre autres de Dimanche, vers le sud (Hacia el sur se fue el domingo), publié en français par Seghers et de ¿Por qué no estamos en España ? (Pourquoi ne sommes-nous pas en Espagne ?). Le très court poème suivant exprime la condition des travailleurs espagnols émigrés, sans nom, et même sans voix : GARE EN EUROPE Exportation d’esclaves La valise sur l’épaule Les Espagnols arrivent Mordus par les lézards Sans soleil ni famille Va dehors et travaille Et envoie des devises Gare à toi ! Si tu parles au retour Disant à tes voleurs Que tu veux une patrie ! Également né en 1909, on pourrait mentionner, dans la même veine, Arturo Serrano Plaja lorsqu’il chantait de manière dramatique l’exil intérieur des travailleurs de ce qui était à l’époque une terre de grande misère, l’Andalousie : De mes yeux, je les ai vus, misérables, exilés, marchant par les grands chemins ces paysans andalous, hommes, femmes et enfants, marchant je ne sais vers où, (…) Lire la suite »

Maxime Vivas. Le Gueuloir.

Bernard GENSANE
Maxime, il faudrait voir à se calmer. Un livre par mois ! Mieux que Simenon ou Guy des Cars ! Conséquences : 1) Ça m’épuise de rendre compte de tes productions, 2) Ça va finir par se voir qu’on se connaît. Maxime a une culture littéraire considérable. Alors, un jour, comme Lénine, il s’est dit : « Que faire ? », que faire de ce savoir sans être pédant et casse-bonbons ? Comment faire partager mon amour de la littérature ? Il a eu l’idée apparemment saugrenue suivante : rassembler cent écrivains morts (avec les vivants, on ne sait jamais, il y en a qui bougent encore), de toutes les époques dans la grande galerie des Glaces du château de Versailles dans l’attente de la désignation du « Meilleur écrivain mondial de tous les temps ». Superbe idée refusée par un grand éditeur (dont le nom commence par un G) qui l’aurait acceptée si elle avait été proposée par un écrivain connu. Aucun des propos attribués aux cent gloires littéraires n’a été inventé. Ce qui fait, évidemment, (…) Lire la suite »

EDF privatisée : la douceur (moi aussi j’aurais pu être un grand publicitaire)

Bernard GENSANE

Deux de mes connaissances ont récemment subi les méthodes d’EDF privatisée. Mais avant de vous narrer ce qui leur est arrivé, un peu d’histoire. Ne zappez pas.

En 2007, c’est parti, EDF verse 29 millions d’euros à ses actionnaires privés. Le monopole de production a été progressivement abrogé à partir de 2000 suite à la transposition en France des directives européennes sur la constitution du marché intérieur de l’électricité. Depuis la fin des années 1990 la dérèglementation a remis en cause le rôle d’EDF en tant qu’instrument primordial de la politique énergétique de la France. Le changement de régulation du secteur électrique, passant d’un régime de monopole régulé à un régime de concurrence à la production, découle d’un choix politique au niveau européen. La privatisation partielle de l’entreprise, son développement financier hors des frontières nationales, ses échecs (comme en Italie ou en Argentine) ont affaibli les liens institutionnels entre les pouvoirs publics et l’entreprise. Les directives européennes, souples dans la forme mais contraignantes sur le fond, permettent aux désormais « clients » de choisir leur fournisseur (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (septembre 2013)

Bernard GENSANE
Dans ce numéro de septembre 2013, Serge Halimi propose une « stratégie pour une reconquête » : Le retour des controverses rituelles sur les prévisions de croissance, l’immigration ou le dernier fait divers conforte l’impression que l’ordre néolibéral aurait repris son rythme de croisière. Le choc de la crise financière ne paraît pas l’avoir durablement ébranlé. A moins d’attendre que des soulèvements spontanés ne produisent un jour une riposte générale, quelles priorités et quelle méthode peut-on imaginer pour changer la donne ? Cinq ans ont passé depuis la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. La légitimité du capitalisme comme mode d’organisation de la société est atteinte ; ses promesses de prospérité, de mobilité sociale, de démocratie ne font plus illusion. Mais le grand changement n’est pas intervenu. Les mises en cause du système se sont succédé sans l’ébranler. Le prix de ses échecs a même été payé en annulant une partie des conquêtes sociales qui lui (…) Lire la suite »

Poésie et exil (18)

Bernard GENSANE
D’origine anversoise, Pierre Seghers est né à Paris en 1906. Il compte parmi ses ancêtres trois grands peintres flamands du XVIIe siècle. Il se définissait comme éditeur, poète et résistant (dès 1940). Il est mort en 1987. En tant qu’écrivain, il est l’auteur de trois œuvres de référence : Le Livre d’or de la poésie française, La Résistance et ses poètes, Le Livre d’or de la poésie française contemporaine. Une bonne partie de son œuvre poétique personnelle a été rassemblée dans Le Temps des merveilles, d’où est tiré le texte qui suit, où il évoque l’antifasciste allemand Jean Bauer : FIDÉLITÉ Mon ami loin de son pays, avec sa femme – C’est dans les fermes qu’elle va, pour des journées. Chacun la croit couturière. Mais elle a traversé l’Amérique Quand l’Allemagne l’avait chassée ; on sait là-bas Son nom, le vrai ; on la connaît, dix mille têtes Criaient vers eux au meeting de Minnesota. Mon ami seul dans la montagne vit avec elle. – Il fait son bois et son tabac et des (…) Lire la suite »

Sur quelques chants guerriers

Bernard GENSANE
J’ai publié en juin sur mon blog une courte note sur les paroles de “ La Marseillaise ” et sur le contresens commis, selon moi, à propos de « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Assurément, “ La Marseillaise ” est un chant guerrier qui n'y va pas avec le dos de la cuiller, mais il contient quelques paroles apaisées (cinquième couplet) : Français, en guerriers magnanimes Portez ou retenez vos coups ! Épargnez ces tristes victimes À regret s'armant contre nous Allons voir du côté du “ God save the King/Queen ”. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un hymne national puisque la nation britannique n’existe pas, mais d’un hymne au souverain (« Que Dieu protège le roi »). Le peuple, en armes ou pas, en est totalement absent. C’est un chant de guerre à la gloire du pouvoir monarchique. On ne connaît pas vraiment l’origine de ce chant. L’expression « Dieu sauve le Roi » est inspiré du psaume XIX de David (« Domine, salvum fac Regem et exaudi nos in die qua invocaverimus (…) Lire la suite »

L’irrésistible déchéance de Robert Ménard, par Maxime Vivas

Bernard GENSANE

Comment peut-on avoir été un défenseur de la liberté d’expression, celle des journalistes en particulier, et écrire des livres comme Vive Le Pen ! et Vive l’Algérie française ! ?

Cela dépasse l’entendement, mais n’a pas empêché Maxime Vivas de continuer à travailler sur le cas Ménard, sur les agissements d’un homme qui n’est malheureusement pas une exception française et qui nous amène à nous demander si on en finira un jour avec la peste brune, avec les remugles et les régurgitations pétainistes, royalistes, primairement anticommunistes, et tellement décomplexés. Même Sarkozy, c’est tout dire, se méfiait de Ménard à qui il n’accorda la Légion d’honneur que du bout des doigts et en se pinçant le nez. Cette breloque avait été demandée par un ancien responsable des étudiants communistes, Bernard Kouchner pour ne pas le nommer, souvent présent quand un coup foireux se prépare. Quand on pense que Kouchner a accordé cette faveur à un individu qui « admire toujours » les militants de l’OAS de son enfance oranaise ! Déjà auteur de La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone (2007), Maxime Vivas observe le problème Ménard par (…) Lire la suite »