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Thème : Venezuela

Les autres pays qui s’appellent “Venezuela”

Franco Vielma
Ce qui se passe au Venezuela ne peut être réduit à une définition. Il y a une “crise” dans le pays mais il y a beaucoup plus que cela. Il y a un processus de changement politique parce que le fait social a acquis un dynamisme inédit. Notre économie est l’espace de cette “crise” : le vieux se dénude comme une structure face à de nouvelles formes d’organisation économique qui se fraient un chemin contre toute inertie. Depuis seize ans la droite vénézuélienne parle de « crise » comprise comme la destruction du “bonheur” sous le capitalisme de la quatrième république, mais la vérité est que la seule, vraie crise a lieu dans le fait culturel. La société vénézuélienne, telle que nous la connaissions il y a quelques années, a commencé à vaciller et à s’effriter, c’est bien, très bien même. Le facteur qui connecte les « crises » qu’a connues le Venezuela des quinze dernières années, est le fait politique de la révolution bolivarienne. La révolution nous est arrivée et nous sommes arrivés (…) Lire la suite »
Le Venezuela à l’approche d’élections à haut risque

Comment a été fabriquée la star de l’opposition vénézuélienne : Leopoldo Lopez

Roberto Lovato

​Dirigeant du parti d’opposition de droite Voluntad Popular (Volonté populaire) au Venezuela, Leopoldo López a été condamné jeudi 10 septembre 2015 à treize ans et neuf mois de prison par le Tribunal de justice de Caracas. M. Lopez​ purgera sa peine dans le complexe carcéral de Ramo Verde situé dans la capitale où il​ était détenu depuis le 18 février 2014 à la suite des violences de rue, les « Guarimbas » (Lire « Venezuela : la fabrique de la terreur »),​ qui avaient, à partir du 12 février 2014 à Caracas, frappé le pays et provoqué sur ​l’ensemble du territoire la mort de quarante-trois personnes, ainsi que des centaines de blessés et de nombreux dégâts matériels. Le fondateur de Voluntad Popular était accusé d’être le principal instigateur de ces événements. Le jugement du 10 septembre le rend ​coupable de « commission de délits d’incendie volontaire, d’incitation au trouble à l’ordre public, d’atteintes à la propriété publique et d’association de malfaiteurs ». Qui est Leopoldo López ? Mémoire des luttes publie ci-dessous​ le portrait que lui a récemment consacré l’influente revue américaine Foreign Policy.

Près de dix-huit mois se sont écoulés depuis les manifestations qui ont touché Caracas, et la presse américaine n’a pas caché depuis sa sympathie pour Leopoldo Lopez, 44 ans, dirigé incarcéré de l’opposition radicale vénézuélienne. Il a été dépeint comme la synthèse de Nelson Mandela, Gandhi et, son grand oncle éloigné, Simon Bolivar, dans sa façon très directe et charismatique de faire de la politique. Newsweek a détaillé ses « yeux marrons scintillants et ses pommettes saillantes » et a fait de Lopez « un révolutionnaire qui a tout pour lui ». Le New York Times a publié une photo de lui, la tête haute, le poing levé, faisant face à une foule de manifestants en colère. Il lui a même accordé une plate-forme dans sa page d’éditos. A New York, lors de la session des Nations Unies de septembre, des manifestants se sont rassemblés pour afficher leur soutien à Lopez, et le président Barack Obama l’a intégré à la liste des prisonniers politiques victimes d’Etats répressifs, tels que la (…) Lire la suite »
Fête Huma : les collines rouges de Caracas ont déferlé sur le stand du Venezuela 

Et si la vérité sur le Venezuela était plus dans une œuvre de fiction que dans nos médias ?

Maxime VIVAS

Avec la complicité active du responsable des Affaires politiques et de la presse à l’ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela à Paris, le stand du Venezuela (au Village du Monde) accueillait plusieurs auteurs présentant leur livre, samedi 12 septembre après-midi.

J’ai eu le privilège de commencer et de parler sous le regard et le contrôle de redoutables spécialistes de l’Amérique latine : Maurice Lemoine, Ignacio Ramonet et Bernard Cassen. Par la grâce de l’éclairage qui m’empêchait de voir le public, j’ai subodoré pendant mon intervention qu’ils étaient venus se mettre à l’abri un moment (il pleuvait dru) avant de partir ensemble boire un mojito ou une « Polar Ice », en attendant que je leur donne le micro.

Christophe Ventura, chargé de cours à l’Institut d’études européennes de l’université Paris VIII, avait bien voulu animer le débat et j’y ai vu un honneur et un geste d’amitié.
Voici le texte (à peu près fidèle) de ma causerie.

Le 13 avril 2002, le président Chavez est renversé par un coup d’Etat militaire. Marcel Granier et d’autres barons des médias se rendent au Palais présidentiel de Miraflores pour jurer fidélité au tout nouveau dictateur, Pedro Carmona, qui venait d’abolir la Cour Suprême, l’Assemblée Nationale et la Constitution. Marcel Granier, multimilliardaire, est un des propriétaires du groupe de presse 1BC (1 Broadcasting Caracas) qui compte 40 stations de radios et chaînes télévisées dont la chaîne vénézuélienne RCTV (Radio Caracas TV). Il a des intérêts dans une kyrielle d’entreprises diverses dont certaines sont basées aux USA et qui disposent de l’exclusivité mondiale pour la commercialisation des productions de 1BC. Bien entendu, et la chose ne surprend plus dans ce pays, il est en délicatesse avec le fisc à qui il doit 1,5 milliard de bolivares. RCTV bénéficiait pour une durée de 20 ans, d’une licence de diffusion par voie hertzienne, venue à expiration le 27 mai 2007. Le (…) Lire la suite »

Le Venezuela, un pays généreux

Francisco Rangel Gomez
Le Venezuela est l'un des pays qui dans le monde a accueilli, au fil du temps, des milliers d'immigrants. Des familles étrangères ont trouvé ici une garantie de bien-être et la sécurité sociale qu'elles n'ont pas pu obtenir sur leur propre sol. C'est ainsi qu'au siècle passé des centaines d'Européens ont laissé derrière eux la réalité aberrante de l'après-guerre pour s'établir et pour commencer une vie avec de meilleures possibilités dans cette Patrie qui continue d'ouvrir ses bras aux familles étrangères. Les pays de l'Amérique latine ont aussi été victimes de tensions sociales qui ont obligés des milliers de Chiliens, d'Argentins, de Péruviens, à chercher refuge au Venezuela. La Colombie ne fait pas exception. Nous sommes le pays du Sud qui a la plus grande communauté colombienne, nous parlons ici de familles dont la descendance est vénézuélienne, qui est née et a grandi ici dans le pays où les préférences et les privilèges n'existent pas pour les uns ou les autres. Il n'y a (…) Lire la suite »
La droite joue les cartes de la violence et de la déstabilisation médiatique par absence de projet politique...

Le Venezuela lance la campagne des législatives

Thierry DERONNE

Ce village est un terrible résumé de ce que fut et de ce qu’est encore aujourd’hui, la Colombie d’Alvaro Uribe. Sauf qu’il se trouve du côté vénézuélien, à 300 mètres de la frontière et qu’il est ironiquement baptisé “La Invasión”. « Je fuyais les paramilitaires et je panique car ici je retrouve mes bourreaux » raconte un réfugié colombien.

Avec ses caves secrètes pour cacher les victimes d’enlèvement, ses bordels où étaient violées des centaines de fillettes, “La Invasión” est aussi une des nombreuses bases de la “para-économie” qui a phagocyté les 2.219 km de frontière entre les deux pays. Depuis des années les réseaux de contrebandiers extraient chaque jour 30 % des produits subventionnés par le gouvernement bolivarien pour les revendre en Colombie au décuple, au centuple, avec la complicité de nombreux fonctionnaires des deux pays, militaires comme civils. Des millions de litres d’essence (alors que le Venezuela n’exporte pas de carburant en Colombie), des milliers de tonnes d’aliments, de médicaments, de véhicules et de pièces de rechange… jusqu’aux billets de banque vénézuéliens eux-mêmes, vendus au-delà de leur valeur pour repartir acheter dans le pays voisin tout ce qui peut faire du bénéfice en Colombie. Un député colombien a dénoncé que des hôpitaux de Bogota font main basse sur les médicaments à bas prix (…) Lire la suite »
Copinage, certes, mais si l’on attend Libé et les autres...

Rouges, les Collines de Caracas

Jean ORTIZ

¡Qué viva Vivas !

A l’abri d’une barbe faussement soixante-huitarde, Maxime Vivas, co-animateur du site « Le Grand Soir », journaliste londresque, a écrit 17 ouvrages, été primé à deux reprises, lui qui sent le souffre dès que l’on s’en approche... Maxime souffre en effet avec les peuples du monde, et plus encore avec ceux qui luttent.

Accusé d’être un agent double, triple, quadruple, l’écrivain Vivas n’émarge, après enquête, que sur les listes électorales de son village toulousain... Il est difficile de chroniquer le livre d’un copain sans tomber dans la complaisance. Eh bien ma bonne dame, tant pis ! Vivas vient d’écrire un polar de belle facture intitulé « Rouges, les collines de Caracas » (Editions Arcane 17), un titre a priori déjà suspect lorsque l’on sait que le bonhomme y a effectué plusieurs séjours et jamais craché dans la soupe... Au soupçon d’agent chaviste s’ajoute celui d’avoir fait trimer « un nègre ». Putain que c’est bien écrit ! Du Vivas ? Et oui , du Vivas. A force de trop connaître les copains, on finit par oublier qu’ils ont des métiers, des passions, et du talent. « Rouges, les collines de Caracas » est un faux polar, bien peu fictionnel pour tous ceux qui aiment et connaissent le Venezuela, sa révolution bolivarienne et sa bière « polar ». L’héroïne, Gaya, une journaliste française « (…) Lire la suite »

Venezuela : la presse française lâchée par sa source ?

Thierry DERONNE
Parmi les vieux tours de magie des médias français, de Jean-Hébert Armengaud (Courrier International) à Natacha Tatu (nouvel Observateur) (1), il y a la transformation de la droite vénézuélienne en sympathique club de combattants pour la démocratie. Une élite à laquelle la CIA accorde un crédit limité selon Wikileaks. Enchâssée dans son seizième siècle – avec domestiques mulâtres et modes fébrilement importées du monde blanc, elle reste dans l’impossibilité de sauter par dessus son propre être pour comprendre la démocratie participative (2), prête à “tout” pour revenir en arrière. D’où sa tendresse pour l’ère Pinochet, et depuis 2002, ses tentatives répétées de coup d’État, ses violences (comme au Salvador ou en Équateur) organisées avec l’appui du vaste réseau paramilitaire de l’ex-président colombien Alvaro Uribe. Si certains des leaders de “l’Aube Dorée” vénézuélienne – tels Leopoldo Lopez – sont arrêtés comme organisateurs de violences – celles de 2013 ont fait 43 morts, la (…) Lire la suite »
L’opération « Sortie » se met en place, et la solidarité gronde peu.

Venezuela : Le crime se prépare

Jean ORTIZ

Le crime se prépare, comme en 1973 au Chili de l’Unité Populaire. La campagne de discrédit, de déstabilisation, contre Caracas, s’accélère avec le déchaînement, l’activisme, des vraies droites, des fausses gauches, et des médias « libres » internationaux.

Pour le chef d’orchestre, les Etats-Unis, il faut reprendre la main en Amérique latine, notamment afin de mettre en place les Zones de libre-échange transatlantique et transpacifique, vastes entreprises de recolonisation. Cela passe par le renversement, « électoral » et/ou insurrectionnel de la révolution vénézuélienne, pièce maîtresse du puzzle émancipateur continental, et dont la chute provoquerait, selon le gouvernement étatsunien, des « effets domino », des réactions en chaîne. Caracas est en effet l’architecte du système souverain d’intégration continentale, insupportable pour les intérêts géoéconomiques de Washington, dans une région qu’il dominait sans partage depuis le 19ième siécle et la « doctrine Monroe » (1823). « L’empire » voudrait en finir avec les « restes du chavisme » : Petrocaribe, l’Alba, l’Unasur, la Celac, les président(e)s Correa, Kichner, Dilma, Morales et Maduro, ces empêcheurs d’impérialiser en rond. Le crime se prépare contre Caracas, la nouvelle (…) Lire la suite »
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Canal Z, l’aventure de l’appropriation populaire des médias au Venezuela

Thierry DERONNE

Après 40 ans de critique de médias passés sous contrôle de grands actionnaires privés ou imprégnés de logique commerciale, à quoi bon perdre encore le temps à tirer sur les “pianistes” – journalistes qui se déchainent contre un référendum en Grèce ou transforment en “dictatures” des démocraties d’Amérique Latine ? La solution n’est-elle pas plutôt de démocratiser la propriété des médias ? Après Tatuy TV, Lara TVe, nous poursuivons avec Canal Z notre enquête sur l’appropriation populaire de la communication au Venezuela. Expérience difficile… mais unique au monde.

Q – Comment est né Canal Z ? R – Canal Z voit le jour en 2000. Ce fut au départ une revue née de la volonté de certains quartiers de populariser les expériences dans le domaine culturel. Ce sont les habitants du quartier Rafael Urdaneta de Maracaibo qui en sont les initiateurs et qui avaient également mis sur pied un réseau de distribution de l’eau. L’aide, elle est venue de professeurs, et d’étudiants (universités), de militants expérimentés. En 2000, la publication s’intitulait Letra Zurda. C’est de là que vient le »Z », qui identifie désormais cette station de télévision. Sur le plan juridique, Canal Z existe depuis 2002, à la d’une rencontre organisée par des animateurs de médias communautaires, les camarades de Catia Tve. C’est à cette occasion, qu’enthousiasmés par cette expérience, les futurs fondateurs de Canal Z ont pris la décision. Aucune télévision communautaire n’émettait depuis Maracaïbo. À l’origine, on avait prévu de l’implanter dans le secteur ouest de la (…) Lire la suite »

Au Venezuela, la guerre économique ne sera pas médiatisée

Luis Alberto REYGADA

L’économie vénézuélienne va très mal : inflation record, pénuries de produits de première nécessité... Pourtant le pays regorge de pétrole (et possède même les plus grandes réserves de la planète : 300 milliards de barils soit près de 18% des réserves mondiales). Comment expliquer alors cette situation ?

Faire hurler l’économie vénézuélienne ? La presse dominante a une réponse toute simple à ce phénomène : si l’économie va mal, c’est la faute au gouvernement et à son incapacité à gérer efficacement la manne pétrolière. Point. Pourtant, à vouloir simplifier à outrance on court le risque de tomber dans la manipulation, car comme d’habitude la réalité est bien plus complexe que la façon dont les médias hégémoniques présentent la situation. En effet, à l’équation « crise économique = gouvernement incompétent » il faudrait rajouter un certain nombre de facteurs, que l’on pourrait englober sous le titre du « sabotage économique », dénoncé à tue-tête par le gouvernement du président Maduro. Ce « sabotage » de l’économie prend diverses formes : 1- contrebande de produits subventionnés au Venezuela qui sont revendus avec une marge de bénéfice très importante dans les pays voisins, principalement la Colombie (essence, produits de première nécessité, etc.) ; 2- accaparement, agiotage (…) Lire la suite »