Le 5 janvier avait lieu l'inauguration de la nouvelle assemblée nationale du Venezuela, la ressemblance avec le Carmonazo (tentative de coup d'état des contre-révolutionnaires en 2002) fut frappante. On ne reviendra pas sur les élections législatives et la campagne de l'opposition (votez pour nous ou la guerre économique continuera). Voici le récit de cette journée.
Les élections législatives du 6 décembre dernier ont adjugé une victoire indiscutable aux adversaires du processus politique initié par le commandant Hugo Chávez et par le peuple du Vénézuela il y a dix-sept ans. La conquête de l’Assemblée Nationale par une partie de la droite néolibérale n’est pas peu de chose. Même si le Vénézuela, comme d’autres démocraties dans le monde, se targue d’avoir un régime présidentiel dans un État fédéral mais centralisé, le pouvoir législatif est énorme. C´est de là que l´on a adopté pendant seize ans les lois qui ont permis l’immense majorité des changements révolutionnaires, dont les décrets-lois qui ont pu voir le jour grâce à la Loi Habilitante votée à l’Assemblée. Bien que ce pouvoir ait été symbolisé par la figure du commandant Chávez, les succès de la Révolution Bolivarienne ont été rendus possibles grâce au travail conjoint du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif afin de changer la vie des citoyens de la République.
Rayer d’un trait de plume son oeuvre libératrice démontre combien de terrain a été perdu dans le domaine de la bataille idéologique contre le capital et ses politiques totalitaires.
La Révolution Bolivarienne, le chavisme c’est beaucoup plus que l’exploit d’avoir gagné 18 des 20 élections sur 16 ans. Les victoires et défaites électorales sont un marqueur, le reflet d’un sentiment national à un moment précis, instable dans le temps comme les variations de la température du froid et du chaud.
Avec l’élection de deux tiers de députés de droite vient de se répéter le scénario médiatique qui accompagna la défaite électorale des sandinistes au Nicaragua en 1990. Le pays semble rentrer dans l’ordre néo-libéral, on reconnaît que la « dictature » est une démocratie, on félicite les perdants pour leur reconnaissance immédiate des résultats.
L’opposition a remporté la majorité dans un processus électoral qui a été défini par les observateurs internationaux comme l’un des systèmes les plus sûrs et transparents au monde.