« Les » partis d’opposition assoiffés de pouvoir qu’ils n’exercent plus depuis le commencement de la révolution, prêts à se dévorer entre eux pour la Présidence de l’Assemblé Nationale ou autres postes, se comportent ces jours comme des héroïnomanes en manque. Les dirigeants d’extrême-droite des partis qui composent la MUD, Ramos Allup de Acción Democrática et Capriles de Primero Justicia rivalisent dans le ridicule dans leurs déclarations à la presse avec l’arrogance qui les caractérise et l’irrespect des institutions démocratiques.
La MUD ne reconnaîtra pas la séparation des pouvoirs. Le Venezuela garantie constitutionnellement 5 pouvoirs indépendants : le Pouvoir Exécutif, le Pouvoir Législatif, le Pouvoir Judiciaire, le Pouvoir Electoral et le Pouvoir Citoyen. La MUD a gagné des élections parlementaires mais pense pouvoir disposer de tous les pouvoirs. Ils oublient que Nicolas Maduro est légitiment le Président avec la force d’un peuple conscient et organisé prêt à mourir pour défendre sa dignité.
Fedecámara, le “MEDEF” vénézuélien, a déjà annoncé l’agenda de la future Assemblé Nationale de la MUD qui prendra ses fonctions le 5 janvier prochain. Entre autres : abroger la loi organique du travail LOTT (le code du travail) pour flexibiliser les licenciements, réduire les droits des travailleurs etc., abroger la loi contre l’escroquerie immobilière, supprimer les subventions publiques, renvoyer les médecins cubains qui garantissent la santé publique et gratuite dans tout le territoire national, la privatisation des services publics.
La bourgeoisie vénézuélienne pense pouvoir exproprier le peuple en quelques mois avec quelques députés, pour revenir au modèle néolibéral excluant et corrompu. Ceci n’arrivera pas, il n’existe aucun peuple au monde, moins encore en Amérique Latine, qui se laisse détruire pacifiquement.
Le capitalisme nécessite l’intervention des forces publiques et la répression pour imposer la misère. Au Chili, pour détruire les conquêtes obtenues par le gouvernement socialiste de Salvador Allende, les fascistes ont assassiné des dizaine de milliers d’hommes et femmes. Quand une corporation transnationale veut s’installer au Pérou au détriment des populations locales, comme à Bagua en 2009, en réponse à la répression policière avec armes à feu, les paysans ripostaient avec des flèches et des lances : officiellement 25 policiers sont morts et 9 civils. La Fuerza Armada Nacional Bolivariana (FANB), Armée du Venezuela est patriote et chaviste, elle n’acceptera pas de massacrer son peuple pour les intérêts des oligarques laquais de l’impérialisme.
Comprendre le chavisme par les événements clés de son histoire :
Le 4 février (4 F) « Jour de la Dignité Nationael » de la República Bolivariana de Venezuela commémore la rébellion civique-militaire de 1992, la tentative manquée de renverser le gouvernement de Carlos Andrés Pérez par les militaires du Movimiento Bolivariano Revolucionario 200 (MBR-200) dirigés par le lieutenant colonel Hugo Chávez Frías.
27F-1989 : El Caracazo
Entre le 27 février et le 6 mars 1989, l’Armée et la police tiraient 4 millions de balles pour réprimer le peuple qui, appauvri et affamé, manifestait violemment à Caracas contre un paquet d’austérité imposé par le Fond Monétaire International (FMI) au gouvernement neoliberal de Carlos Andres Perez. La massacre aurait coûté la vie à plus de 3000 vénézuéliens bien qu’officiellement n’ont été reconnus que 300 morts.
C’est l’événement tragique qui décida Hugo Chávez et le MBR-200 à renverser le gouvernement, plan accompli 3 ans plus tard, qui coûta aux militaires révolutionnaires l’emprisonnement pour rébellion .
4F-1992 : « Pour l’instant »
« Malheureusement, pour l’instant, les objectifs que nous avions établis ont échoué dans la capitale. Ici à Caracas nous n’avons pas réussi à prendre le pouvoir. Vous, là-bas [en province] vous l’avez fait très bien, mais pour éviter plus de sang versé, il est temps de réfléchir et viendront des meilleures situations ;le pays doit prendre un nouveau chemin vers un meilleur destin. » Hugo Chávez 4 février 1992.
Hugo Chávez élu Président 1999
Cependant la rébellion du 4F, suite au discours de Chávez passé à la TV au moment de sa détention, avait converti Chávez en héros national, avec le soutien de la majorité du peuple qui exigeait sa libération. Quelques années après sa sortie de prison, Chávez gagne démocratiquement les élections présidentielle de 1999.
Immédiatement après avoir pris ses fonctions, le Président Hugo Chávez convoque une assemblée Constituante par référendum national, qui rédige la nouvelle Constitution approuvée également par référendum le 15 décembre 1999. Légitimée par le peuple, naît la 5ème République du Venezuela.
L’offensive de la bourgeoisie et de l’impérialisme nord-américain ne se fait pas attendre : l’opposition extrêmement violente inaugure les premières « Guarimbas ». Le patronat impose une grève générale dans beaucoup de secteurs, Petróleos de Venezuela, S.A. (PDVSA) l’industrie nationale du pétrole, qui était sous le contrôle de la bourgeoisie et de la CIA, est sabotée et paralysée pendant des mois, paralysant en conséquence tout le pays, même les ambulances n’avaient plus d’essence.
Coup d’Etat du 11 avril 2002
Le 11 avril 2002 le président Chávez est renversé par des militaires putschistes en connivence avec les mêmes qui conforment la MUD aujourd’hui et des médias TV. A Caracas les révolutionnaires manifestaient autour du Palais Présidentiel en soutien du Gouvernement Révolutionnaire alors qu’une marche contre-révolutionnaire était également convoquée. La marche de l’opposition est dirigée exprès par les putschistes à la rencontre de la marche chaviste pour provoquer l’affrontement. Le complot était préparé. Sous le “Puente Llaguno” un franc-tireur abat des chavistes et des opposants d’une balle dans la tête ; la photo en premier plan d’un chaviste armé qui riposte aux tirs fait le tour du monde : « Chávez tue les opposants ». Le coup d’Etat est consommé.
Pedro Carmona Estanga alors président de Fedecámaras (Federación de Cámaras y Asociaciones de Comercio y Producción de Venezuela – équivalent du MEDEF en France) est proclamé 48º Président de de la République Bolivarienne du Venezuela, 12 avril 2002 – 13 avril 2002.
Malgré la courte durée de son mandat (1 jour), Carmona reçoit immédiatement le soutien diplomatique du gouvernement des Etat-Unis, du FMI et autres institutions financières, et le soutien mondial de la presse.
13A-2002 – Victoire civique-militaire
La nuit du 13 avril, Chávez est libéré par des militaires loyaux, alors que Caracas déborde du peuple chaviste dans les rues, qui exige le retour du président et ne reconnait pas le dictateur imposteur. La Garde Présidentielle encercle le palais présidentiel et fait fuir Carmona et autres putschistes.
Quand Chávez revient au Palais Présidentiel, sauvé de justesse car l’ordre était de le tuer, il pardonne aux putschistes et donne la consigne à son peuple de rentrer en paix à la maison.
CHAVEZ VIVE !
Ernesto BUSTOS