Avant (de 2002 à fin 2007)Il nous a fallu quelques heures pour trouver un nom pour ce lieu que nous vous invitons à visiter.Entre-temps CAC 40 et Dow Jones avaient perdu en quelques centaines de points l'équivalent de plusieurs années de plans sociaux, de privatisations et de délocalisations. J. M. Messier était en voie d'être remplacé par un ami d'ami. Bush reconnaissait que certaines libertés concédées par la constitution américaine étaient excessives, voire inutiles. Le Pakistan promettait de bombarder l'Inde qui menaçait de le rayer de la carte. Ben Ali avait réussi, avec ses 98% de oui, à coiffer Chirac au poteau. Chavez avait sauvé sa peau et celle de la révolution bolivarienne au nez et à la barbe des démocrates du Pentagone. Mais sous le regard réprobateur de la presse internationale. Le Maroc envahissait l'Espagne qui répliquait par un embargo sur le persil. Les Palestiniens continuaient de tomber comme des mouches. Les dirigeants du monde finissaient d'ignorer le sens du mot démocratie au nom de particularismes locaux inconciliables avec la notion d'état de droit. Et les Afghans apprenaient à ne pas se marier le jour de leur enterrement. Nous avons donc pensé qu'il était peut être temps de ressortir le drapeau rouge et noir dans lequel nous avions enveloppé la faucille et le marteau. Ils étaient, il est vrai, un peu usés. La dernière fois qu'ils avaient servi, c'était pour la publicité d'un courtier en bourse. Il a disparu peu après que l'Humanité eut ouvert son capital. N'étant pas forgerons, nous avons pensé que le mieux était encore de faire un journal où les lecteurs pourraient chercher, trouver ou proposer une information libérée de la menace des enclumes. Une information militante, en quelque sorte, dans un lieu indépendant de toute structure politique et syndicale. Un journal des luttes, où les lecteurs puissent nous tenir et se tenir informés des avancées et des reculs de leurs droits et de leurs libertés. Ici et Ailleurs. Un journal, qui puisse servir de point de ralliement à ceux qui luttent, à ceux qui rappellent, à ceux qui préviennent, à ceux qui s'interrogent, à ceux qui savent, à ceux qui espèrent, à ceux qui oublient... Un journal avec tout plein de rubriques qui plairaient à tout plein de personnes... Un journal qui n'ait rien à cacher, avec des intérêts nulle part et des actifs partout.... Un journal qui pourra se permettre beaucoup de lignes éditoriales parce qu'il n'aura que quelques principes. Il sera critique, il sera internationaliste, et il sera anticapitaliste. Pour le reste ses lecteurs et ses rédacteurs en feront ce qu'ils voudront. Jusqu'au Grand Soir ... |
Après (depuis 2008)Que dire de plus ?Parce que toute histoire a une fin, le flambeau fut transmis à "d'autres". L'esprit (on l'espère) est le même, le contenu est (forcément) différent. C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux. "Des révolutions et des révolutionnaires,
il faut les examiner de très prés et les juger de très loin." Simon Bolivar |