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Thème : Venezuela

Les médias et l’Eglise vénézuélienne contre la vérité et contre... le pape

Venezuela : Fabriquer une guerre depuis les coulisses

Hernando CALVO OSPINA

La « guerre » vénézuélienne a réellement lieu dans la presse internationale et sur les réseaux sociaux.

Ici il existe bien sûr des foyers de violence, dont beaucoup pourraient être taxés de terroristes, par exemple lorqu’ils entraînent la destruction d’un immense entrepôt qui contient des médicaments alors que les coupables savent parfaitement combien ceux-ci se font rares et qu’ils connaissent le besoin urgent de la population dans ce domaine.

Il y a des actes de vandalisme durant lesquels des magasins sont pillés pour en voler des articles de luxe, ce qui démontre que la priorité n’est pas de trouver de quoi manger. Ce qu’on voit ici, c’est une « guerre de la puce » bien calculée et bien dirigée, qui ne nécessite pas de grandes concentrations de population : des groupes de jeunes qui bloquent deux ou trois avenues importantes et sèment le chaos, la police arrive, ils l’affrontent quelques minutes puis disparaissent pour réapparaître sur d’autres avenues. Comme une puce, ils piquent et s’en vont pour recommencer ailleurs. Le problème de l’opposition c’est que malgré ses appels elle n’a pas obtenu qu’une partie importante de la population la suive. Voilà pourquoi sa violence et sa haine vont crescendo. Les études montrent que seul 1% du territoire national est touché par les manifestations, mais grâce à la grande presse, surtout internationale, ce chiffre dérisoire prend des proportions de « guerre civile ». Bien sûr (…) Lire la suite »

Autoritarisme au Venezuela ? Réponse à Gabriel Hetland

Lucas KOERNER

Le Venezuela domine une fois de plus l’actualité internationale alors que les manifestations violentes visant à renverser le gouvernement élu de Maduro entrent dans leur septième semaine.

Les manifestations ont coûté la vie à cette date à au moins 54 personnes depuis le 4 avril, dépassant la précédente vague de manifestations violentes anti-gouvernementales de 2014, connue comme « la Sortie ».

Toutefois, cette fois-ci les troubles coïncident avec une grave récession économique et un paysage géopolitique transformé, marqué par le retour de la droite au Brésil et en Argentine, ainsi que par un régime encore plus belliqueux à Washington. En attendant, l’indignation internationale face à ce dernier effort violent pour évincer le gouvernement chaviste a été bien plus feutrée que la dernière fois. A l’exception notable d’une lettre ouverte des membres de LASA (Latin American Studies association), d’une déclaration conjointe UNAC/BAP (United National Antiwar Coalition et Black Alliance for Peace), et d’autres actions de protestation moindres, la gauche aux Etats-Unis est restée pour l’essentiel aussi passive face à l’intervention de plus en plus ouverte de l’administration Trump contre le Venezuela, qu’à l’égard de la censure systématique des medias, préfèrant le silence à la solidarité active avec le chavisme. Dans cet environnement, certains universitaires ont (…) Lire la suite »
Vu et entendu sur place

Venezuela. Qui sont les violents ?

Hernando CALVO OSPINA

Quelques lecteurs, assommés par la désinformation sur le Venezuela, doutent de ce que nous en écrivons : « Vous y êtes allés ? ». Une réponse négative donnerait l’avantage aux correspondants de notre « grande presse » dont certains, depuis le Mexique, rapportent sans rien vérifier, ce que dit la presse d’opposition vénézuélienne.
Or, il se trouve que, depuis des années, LGS bénéficie d’articles écrits sur place par des témoins journalistes (Romain Migus, Thierry Deronne, Ignacio Ramonet, Maurice Lemoine, Hernando Calvo Ospina) et qu’un de nos administrateurs a séjourné à deux reprises au Venezuela pour y mener une enquête sur les médias, travail qui a servi d’aliments à deux livres qu’il a publiés (1).
Laissons le temps au temps : 9 milliardaires fabriquent l’opinion chez nous, mais la vérité finit toujours par sortir du puits. Et nos lecteurs nous diront merci.
LGS

Un Il y a moins d’un an à Paris, un groupe d’hommes violents s’attaquait à la façade d’un hôpital pour enfants et quelques vitres furent brisées. A la même période, une voiture de police était incendiée avec à l’intérieur deux agents qui fort heureusement s’en sortirent sains et saufs, sans avoir à faire usage de leur arme. Ces deux actes eurent lieu en marge de manifestations pacifiques. Immédiatement le gouvernement les identifia comme des actions s’apparentant à du terrorisme et la presse reprit en chœur. La population quasi unanime attendaient des peines exemplaires contre leurs auteurs. La justice ne devait pas seulement punir les actes, mais aussi le fait que les casseurs portaient des capuches ce qui est interdit en France lors de manifestations. Au Venezuela, dans quelques régions, mais principalement à Caracas, les dernières semaines ont vu se dérouler des actes qui peuvent être catalogués comme terroristes. Par exemple, un hôpital pour enfants a dû être délogé face à (…) Lire la suite »
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L’enfumage sur l’Amérique latine à la rescousse contre un candidat français à la présidentielle et aux législatives

Guerre sournoise en Equateur, guerre totale au Venezuela

Maurice LEMOINE

La place prise dans nos médias par les événements en Amérique latine, et notamment au Venezuela ne témoignent pas d’un intérêt soudain pour l’information (ils mentent, déforment, tronquent), mais de la forte présence de Jean-Luc Mélenchon au premier tour des élections présidentielles, puis du rôle qu’il entend jouer dans les élections législatives où il compte faire fructifier les voix obtenues le 23 avril, jusqu’à se faire élire lui-même député.
Comprenez ce qu’on nous prie de comprendre : Mélenchon= Chavez=Maduro= chaos, violence et désastre économique.

Il nous a donc semblé utile de publier (plus bas) l’article de Bernard Tornare : « Venezuela : ce que l’on ne vous dit pas sur les manifestations » et d’y ajouter celui-ci, écrit par un grand connaisseur du Venezuela (où il se trouve d’ailleurs en ce moment).
LGS.

Equateur, 2 avril 2017 : au second tour de l’élection présidentielle, le candidat de la « révolution citoyenne » Lenín Moreno (Alliance Pays ; AP) affronte l’ex-ministre de l’économie (1999) et banquier multimillionnaire Guillermo Lasso (Créons des Opportunités ; CREO) qu’il a devancé au premier tour (39,36 % des voix contre 28,11 %). Rafael Correa qui, depuis 2007, a rendu sa stabilité au pays grâce à d’incontestables avancées sociales, ne se représentait pas [1]. Il n’est pas encore 17 heures et les bureaux de vote ne sont pas fermés quand Rafael Cuesta, ancien député social-chrétien (PSC, droite) devenu « vice-président de l’information » de la chaîne de télévision Canal Uno, annonce à l’écran, avec une évidente satisfaction : « Nous avons un président de la République et c’est Guillermo Lasso. » A 18 h 30, sur la base du même sondage « sortie des urnes » effectué par l’Institut Cedatos, étroitement lié à la Banque de Guayaquil (dont le principal actionnaire s’appelle… (…) Lire la suite »

Venezuela : ce que l’on ne vous dit pas sur les manifestations

Bernard TORNARE

L’une des choses qui se répètent des milliers de fois dans les médias et les réseaux sociaux, consiste à dire que le gouvernement de Maduro "réprime brutalement" les manifestations supposément pacifiques de l’opposition. Cependant la réalité est tout à l’opposé, le gouvernement vénézuélien depuis l’arrivée de Hugo Chávez a diminué les méthodes répressives (1) antérieurement utilisés dans la lV ème République, au point qu’actuellement les seules armes utilisées par les forces de l’ordre pendant les manifestations sont l’eau et les gaz lacrymogènes. Et seulement en cas de manifestations violentes.

Les armes meurtrières, Taser et autres gadgets communs dans la majorité des pays qui critiquent le Venezuela, ne sont pas autorisés aux policiers et à l'armée vénézuélienne qui contrôlent l'ordre public. Le gaz lacrymogène s'emploie seulement dans des cas extrêmes, puisque la constitution, créée par le gouvernement de Chavez, interdit d'utiliser du gaz et des armes à feu dans des manifestations pacifiques (Article 68). De plus, la loi exige l'utilisation progressive et différenciée de la force. Et pas seulement ça. La même constitution oblige les responsables de l'application des lois, de désobéir et même de dénoncer des ordres contraires aux droits de l'homme, comme par exemple, d'effectuer la disparition forcée de personnes (Article 45). Pratiquement tous les médias internationaux nous parlent chaque jour des morts qui se sont produits au Venezuela, très peu nous disent la vraie raison (2) de ces décès, certains contournent simplement ces informations, tandis que d'autres, (…) Lire la suite »
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L’addition

Thierry DERONNE
« Dépêché à Caracas pour cause de campagne présidentielle en France ? » s’écria le vieux Petkoff, amusé du paradoxe qui ramenait son vieil ami « le doctor Paulo » sous les lambris viscontiens du Four Seasons. Le cinéphile devenu journaliste s’efforça de rire, fermant un œil complice pour l’abrazo. Au fond de lui-même il était d’une humeur massacrante. Certes, le laptop posée sur le couvre-lit moiré l’avait rasséréné. Paris publiait in extenso son article sur les morts au Venezuela et sur la marche de la droite jusqu’à la Conférence épiscopale, la « marche du silence en mémoire des tombés », un titre qui serait aussitôt copié/collé à l’infini sur une myriade de sites et de tweets. Et le président de Voluntad Popular lui avait répété que des médias comme le sien revêtait un rôle muy, muy importante, si si hermano, dans l’offensive finale contre le « régime ». Mais au-delà des abrazos effusifs, Paulo Paranagua [correspondant du Monde pour l'Amérique latine - NdR] le sentait, quelque (…) Lire la suite »

Comment redescendre du lierre de Mr. Bourdin et cultiver notre propre jardin

Thierry DERONNE

De mai à juillet 2016, les médias espagnols firent de la « dictature bolivarienne » un thème central de la campagne électorale. Passé le scrutin, ils n’en ont pratiquement plus parlé (1). C’est pour la même raison que les médias français dominants, dont les mensonges sur le Venezuela rempliraient plusieurs bibliothèques, redoublent d’ardeur dans une campagne présidentielle, où la plus-value de 18 ans de désinformation quotidienne revêt un intérêt très particulier…

Ainsi, le 19 avril 2017, on nous annonce « deux nouvelles victimes lors de manifestations anti-Maduro ». Le lendemain matin, un animateur de radio (Jean-Jacques Bourdin) oblige un candidat à la présidence de la République (Jean-Luc Mélenchon) à condamner les « violences d’Etat au Venezuela comme au Bahrein, partout ». Ce qui est intéressant ici, c’est que ni Mr. Mélenchon, alors qu’il n’est encore que candidat, ni ses sympathisants, ne peuvent répondre autre chose. Est-il possible de garder un rapport serein, détaché, au réel dans un champ médiatique univoque ? Même pour le plus formé des militants, la quantité de mensonges devient vérité. En Espagne, Podemos a dû baisser la tête et prendre ses distances avec la révolution bolivarienne, par peur de perdre des voix. il y a un an, Nicolas Maduro organisait déjà des « auto-coups d’Etat »… à Madrid. En ce qui concerne le Venezuela, la réalité invite pourtant à la prudence. Selon des membres de la famille du jeune Carlos Moreno (17 (…) Lire la suite »
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La violence vue de l’intérieur dans un quartier chic de Caracas (La Tabla)

Marco TERUGGI
Ils ne sont pas plus de quatre cents. Ils se divisent en trois : l’avant-garde cherche la confrontation avec la police ; une masse fluctuante court vers les cordons de sécurité quand ils semblent gagner le bras de fer et recule en quatrième vitesse quelques secondes après, face aux gaz lacrymogènes ; et l’arrière-garde qui observe, suce des glaces à l’eau, discute, commente le show qui se déroule. Pour eux ce n’en est pas un : il s’agit d’une bataille contre la dictature qui les réprime. Ils en sont convaincus, ils se sentent dans un « trip » épique, héros du film diffusé jour après jour dans les télés privées de l’opposition, majoritaires au Venezuela. Sans se rendre compte qu’il est en direct, un journaliste d’une chaîne vénézuélienne parle aux manifestants de droite : « aidez-nous, criez des choses ! » : http://www.telesurtv.net/news/Periodista-exige-en-vivo-a-opositores-gritar-contra-Maduro-20170413-0043.html L’organisation spatiale est la suivante : l’arrière-garde se situe (…) Lire la suite »

Pour qui vient du sud de l’Amérique avec les morts enterrés dans l’estomac, il faut se contenir en écoutant les fils de la bourgeoisie de Caracas crier « dictature » (La Tecl@ Eñe)

Marco TERUGGI
Non, le Venezuela n’est pas une grande barricade. Ce n’est pas non plus la multitude qui a envahi Caracas. Les médias mentent. Depuis que jeudi dernier a commencé la dénonciation mondiale d’un supposé « coup d’Etat » de Maduro, la ville est pareille à elle-même. Les rues sont les rues de toujours, puissantes, si caraquègnes. Au point qu’on apprenait l’existence du « coup d’Etat » à travers des messages qui parvenaient du dehors, alors que tout était comme d’habitude dans le Centre, autour de l’Assemblée Nationale, du palais présidentiel de Miraflores. Y a-t-il eu ou non un coup d’Etat ? Juridiquement parlant, non. Le Tribunal Suprême de Justice (TSJ) a émis une sentence sur une Assemblée Nationale (AN) entrée dans l’illégalité parce qu’elle veut maintenir de force trois députés élus de manière frauduleuse, dont la majorité de droite issue des législatives de 2016 a annoncé à plusieurs reprises qu’elle allait en finir avec le président Nicolás Maduro, et qui a tenté en octobre (…) Lire la suite »

Est-ce toi ou n’est-ce pas toi ? (La conversation téléphonique établie entre Fidel Castro et Hugo Chávez, le dimanche 14 avril 2002)

Fidel CASTRO, Hugo CHAVEZ
La conversation téléphonique établie entre Fidel et Hugo Chávez, le dimanche 14 avril 2002, à sept heures du matin, alors que ce dernier a été rétabli à peine quelques heures avant dans ses fonctions présidentielles à la suite de la réaction non concertée, mais terriblement efficace, de la population des quartiers pauvres et de militaires loyaux – alliance assez insolite en Amérique latine – s’inscrit de droit dans l’histoire du sous-continent. Chávez est arrêté dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 avril 2002, voilà donc quinze ans, après avoir renoncé à utiliser la force pour ne pas faire couler le sang d’innocents. Quarante-huit heures après, il était de nouveau à Miraflores ! C’est cet épisode hors du commun que Fidel et Hugo évoquent sur le ton jubilant qu’on lira ci-dessous. On y découvrira deux hommes eux aussi hors du commun, sous des dehors qui ne leur sont pas habituels… On y constatera aussi le rôle qu’a joué Fidel dans ce putsch avorté. Cette conversation, bien que (…) Lire la suite »