Il y a des nuits maudites... Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs... 167 députés... A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme...
Entretien réalisé par Cathy Ceïbe pour l’Humanité du 3 décembre 2015.
Alors que des élections législatives fort disputées se tiennent ce dimanche 6 décembre dans la République bolivarienne, Romain Migus, sociologue, revient sur les origines de la crise économique dans ce pays d’Amérique latine.
Encouragée par la victoire du néo-libéral Macri en Argentine et les manœuvres de la droite brésilienne pour destituer Dilma Roussef, la droite vénézuélienne espère remporter la majorité des sièges de l’assemblée nationale lors des législatives du 6 décembre. Sa domination médiatique et la guerre économique du secteur privé menée depuis deux ans, lui ont permis de se contenter du service minimum pour sa campagne.
Le 6 décembre, les Vénézuéliens vont se rendre aux urnes pour élire les députés de l’Assemblée nationale. Cette élection se tient dans un contexte où la révolution bolivarienne est confrontée aux défis les plus difficiles depuis ses débuts en 1998, il y a 17 ans, quand Chavez a été élu président pour la première fois. Aux défis habituels posés par une opposition profondément anti-démocratique et les provocations agressives des impérialistes, il faut ajouter une combinaison de facteurs économiques, au niveau national et international, qui met le Venezuela au pied du mur et mène à la conclusion suivante : soit la révolution est menée à son terme, soit elle sera battue.
Le journaliste Maurice Lemoine a publié un livre au sujet des stratégies putschistes mises en place dans divers pays latino-américains : « Les enfants cachés du général Pinochet : Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation ». Il analyse les techniques utilisées par les médias conservateurs dans le but d’influencer les opinions publiques et légitimer la déstabilisation.
Un séjour à Caracas en septembre me conforte dans l’idée de la bonne marche du processus révolutionnaire bolivarien vénézuélien. Les problèmes existent, comme dans tous les pays, surtout ceux en développement, mais sont de bien moindre importance qu’on ne nous les présente dans les médias occidentaux.
A première vue, cette affirmation a de quoi surprendre le lecteur. En effet, depuis plusieurs mois, l´immense majorité de la presse internationale a préparé le terrain à une hypothétique victoire de l´opposition lors des élections parlementaires que connaîtra le Venezuela le 6 décembre 2015. La crise économique qui frappe de plein fouet les pays d´Amérique Latine exportateurs de matière première est particulièrement commentée dans le cas du Venezuela par les vautours médiatiques habituels.
Cet article prolonge celui de Jean Ortiz sur le livre de Maxime Vivas Rouges, les collines de Caracas.