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Thème : Venezuela

Venezuela : il y a des nuits maudites...

Jean ORTIZ

Il y a des nuits maudites... Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs... 167 députés... A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme...

Le président Maduro s’adresse au peuple. L’opposition gagne 99 sièges sur 167, soit les deux tiers... Quelques circonscriptions manquent encore à l’appel. Mais la victoire est nette... Le sang ne coule pas dans les rues comme l’avaient annoncé les intégristes de la charia néo-libérale. Seuls le PSUV et le Grand Pôle Patriotique s’étaient engagés, sur proposition de l’Unasur, à respecter le résultat, quel qu’il soit. Les démocrates putschistes du 11 avril 2002, de la très démocratique MUD, ont refusé quant à eux de s’y engager. Ils ne pouvaient que gagner ; s’ils perdaient, ce ne serait que par « la fraude » de ces tricheurs de chavistes... Managés par Washington et l’Internationale socialiste, ils devaient l’emporter. Peu importaient les urnes ... Ils préparaient ainsi le terrain à un éventuel bain de sang, à un « golpe » violent, si les résultats leur avaient été défavorables. Ces « démocrates » portent la haine des « rouges », des « révolutionnaires » dans leur ADN. Alors : la (…) Lire la suite »
« PILE JE GAGNE, FACE TU PERDS »

Le trouble jeu de l’opposition vénézuélienne et de ses amis

Maurice LEMOINE
Le 6 décembre, les Vénézuéliens voteront pour élire les cent soixante-sept députés de l’Assemblée monocamérale contrôlée par la majorité « chaviste » depuis 1999. Dans ce pays polarisé à l’extrême, ce que d’aucuns redoutaient, prévoyaient ou… espéraient (voire préparaient) s’est enfin produit le mercredi 25 novembre : à Altagracia de Orituco (Etat de Guarico), au terme d’un meeting électoral, Luis Manuel Díaz, secrétaire général local du parti Action démocratique (AD) – membre de la coalition d’opposition Table pour l’unité démocratique (MUD) – a été assassiné de plusieurs coups de feu tirés d’une auto. D’une certaine manière, la prophétie du marquis Mario de Vargas Llosa [1] dans le quotidien espagnol El País du 14 juin 2015 connaissait un début de réalisation : « Bien que tous les sondages disent à présent que l’appui [au président Nicolás] Maduro ne dépasse pas 20 % de la population et que les 80 % restants se prononcent contre le régime, le triomphe de l’opposition n’est (…) Lire la suite »
Le Venezuela vote, dimanche 6 décembre

« Le scrutin le plus compliqué qu’ont eu à affronter les chavistes »

Romain MIGUS

Entretien réalisé par Cathy Ceïbe pour l’Humanité du 3 décembre 2015.
Alors que des élections législatives fort disputées se tiennent ce dimanche 6 décembre dans la République bolivarienne, Romain Migus, sociologue, revient sur les origines de la crise économique dans ce pays d’Amérique latine.

Les élections législatives se déroulent dans un climat tendu sur le plan économique en raison de la chute du cours du pétrole. La baisse du prix des matières premières dont souffre toute l’Amérique latine suffit-elle à expliquer la crise ? Romain Migus Si la baisse des prix des matières premières a touché tous les pays de la région, le Venezuela a été terriblement affecté. Son économie est dépendante de son exploitation pétrolière, qui représente 98 % de ses exportations, et donc de ses rentrées de devises, et 50 % des recettes fiscales. La baisse de plus de la moitié de la valeur du brut depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro, en 2013, a considérablement amputé le budget de l’État vénézuélien. À cela s’ajoute une guerre économique qui rappelle le mot d´ordre du président Nixon contre le Chili d’Allende : « faire crier l’économie » locale. La contrebande de produits de première nécessité, d’essence, ou encore de la monnaie vénézuélienne ont des conséquences néfastes sur la (…) Lire la suite »
Sous le regard de 40 experts internationaux conviés par le Pouvoir...

Le Venezuela s’apprête à voter

Thierry DERONNE

Encouragée par la victoire du néo-libéral Macri en Argentine et les manœuvres de la droite brésilienne pour destituer Dilma Roussef, la droite vénézuélienne espère remporter la majorité des sièges de l’assemblée nationale lors des législatives du 6 décembre. Sa domination médiatique et la guerre économique du secteur privé menée depuis deux ans, lui ont permis de se contenter du service minimum pour sa campagne.

De son côté, le camp bolivarien, qui a remporté jusqu’ici la plupart des batailles électorales, a mené une intense campagne de terrain pour mobiliser ses partisans et minimiser toute abstention, avec pour point d’orgue la grande marche populaire qui a défilé à Caracas ce 3 décembre. Dans leur campagne de dénigrement de ce qui est pour l’ex-président Jimmy Carter « le meilleur système électoral » parmi les 92 qu’il a observés dans le monde (1), les médias occidentaux ont repris les allégations de la droite locale sur « l’absence d’observateurs internationaux ». Le Figaro (France) évoque « un scrutin sans observateurs internationaux ». (2) C’est faux. L’UNASUR – organisme qui regroupe les 12 pays du continent – a déployé sur place plus de 40 experts placés sous l’autorité de l’ex-président dominicain Leonel Fernandez, a procédé aux essais techniques des machines de vote et a vérifié la disponibilité du matériel électoral. Ce scrutin est le 19ème en seize ans de révolution (…) Lire la suite »

Elections législatives au Venezuela – la révolution bolivarienne face à son plus grand défi

Jorge Martin

Le 6 décembre, les Vénézuéliens vont se rendre aux urnes pour élire les députés de l’Assemblée nationale. Cette élection se tient dans un contexte où la révolution bolivarienne est confrontée aux défis les plus difficiles depuis ses débuts en 1998, il y a 17 ans, quand Chavez a été élu président pour la première fois. Aux défis habituels posés par une opposition profondément anti-démocratique et les provocations agressives des impérialistes, il faut ajouter une combinaison de facteurs économiques, au niveau national et international, qui met le Venezuela au pied du mur et mène à la conclusion suivante : soit la révolution est menée à son terme, soit elle sera battue.

L’effondrement du prix du pétrole, l’échec de la tentative de réguler le marché capitaliste et le sabotage déclaré de la classe capitaliste ont mis fin à une période où le gouvernement pouvait mettre en œuvre des réformes sociales sans s’attaquer fondamentalement à la propriété privée des moyens de production. Dans la direction du mouvement bolivarien, ceux qui refusent de s’engager dans la voie de l’abolition du capitalisme préparent la défaite du mouvement. On a assisté ces trois dernières années à une dégradation sévère de la situation économique au Venezuela. Le prix du pétrole vénézuélien s’est effondré sur le marché mondial. D’environ 100 dollars en 2013, le prix du baril est descendu à 88 dollars en 2014 et atteint une moyenne de 47 dollars en 2015. Durant la deuxième semaine de novembre, il a baissé jusqu’à 37 dollars. Cela a sérieusement restreint la capacité du gouvernement à investir dans les programmes sociaux, mais aussi à importer de la nourriture et d’autres (…) Lire la suite »

La déstabilisation au Venezuela suit le même schéma qu’au Chili en 1972 (El Telégrafo)

Maurice LEMOINE

Le journaliste Maurice Lemoine a publié un livre au sujet des stratégies putschistes mises en place dans divers pays latino-américains : « Les enfants cachés du général Pinochet : Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation ». Il analyse les techniques utilisées par les médias conservateurs dans le but d’influencer les opinions publiques et légitimer la déstabilisation.

Vous avez fait des recherches sur les coups d’Etat en Amérique latine et vous considérez qu’il y a des similitudes avec ce qui se passe aujourd’hui dans certains pays dirigés par des gouvernements progressistes. Quarante ans après, quelles sont ces similitudes ? Je me trouvais à Caracas le 11 avril 2002, lors du coup d’Etat contre le président Hugo Chavez, et j’étais à des points stratégiques comme le pont Llaguno, ce qui m’a permis d’être un des premiers à pouvoir expliquer ce qui s’est réellement passé ce jour-là, photographies à l’appui. Je me trouvais aussi en Bolivie en 2008 lors de la tentative de déstabilisation du gouvernement d’Evo Morales et je connais aussi bien les cas du Honduras -ce qui est arrivé au président Manuel Zelaya [1]- et de l’Equateur [2]. C’est ce qui m’a poussé à écrire un livre sur les « coups d’Etat light » (Les enfants cachés du général Pinochet, 2015 [3]), mais j’ai pensé que pour pouvoir mieux comprendre notre actualité il fallait d’abord étudier (…) Lire la suite »
Les résultats de la révolution démocratique bolivarienne sont tout simplement stupéfiants

De retour de Caracas

Hacen MOHAMMEDI

Un séjour à Caracas en septembre me conforte dans l’idée de la bonne marche du processus révolutionnaire bolivarien vénézuélien. Les problèmes existent, comme dans tous les pays, surtout ceux en développement, mais sont de bien moindre importance qu’on ne nous les présente dans les médias occidentaux.

La population croit aux bonnes intentions et aux efforts déployés par le gouvernement du Président Maduro, et n’est pas dupe des actions de déstabilisation lancées par les secteurs de l’opposition qui cherchent à tout prix à discréditer les dirigeants du processus bolivarien en les accusant d’incompétence et d’inefficacité. Une lutte acharnée est engagée entre l’oligarchie, strictement blanche, riche et puissante, et le peuple vénézuélien, dans toute sa diversité, qui a pris les rênes du pouvoir politique grâce à Chavez en janvier 1999. L’élite dirigeait le pays depuis des décennies selon la maxime très peu connue de Voltaire, dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des nations : « Un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne. » Le grand nombre, les masses populaires vénézuéliennes, ont chassé du pouvoir, grâce aux élections, cette petite élite corrompue, mue seulement par ses intérêts personnels et qui (…) Lire la suite »
Nicolas Maduro face aux attaques politiques et (para) militaires, aux mensonges médiatiques, au sabotage économique

Elections législatives au Venezuela : pourquoi le chavisme peut gagner

Romain MIGUS

A première vue, cette affirmation a de quoi surprendre le lecteur. En effet, depuis plusieurs mois, l´immense majorité de la presse internationale a préparé le terrain à une hypothétique victoire de l´opposition lors des élections parlementaires que connaîtra le Venezuela le 6 décembre 2015. La crise économique qui frappe de plein fouet les pays d´Amérique Latine exportateurs de matière première est particulièrement commentée dans le cas du Venezuela par les vautours médiatiques habituels.

Plus surprenant, des publications plus progressistes semblent s'être joint aux chœurs des critiques destructrices, décrivant la vie au Venezuela comme le dernier cercle de l'enfer. Dans les conditions décrites par cette immense majorité de media internationaux, le lecteur en conclura que seul un fou endoctriné, un sadomasochiste pervers, voire les deux, peuvent continuer à soutenir un tel processus politique. La chose semble entendue, le chavisme va perdre les élections. Or, qu'en est il vraiment ? Le mois de décembre sonnera-t-il le glas de la Révolution Bolivarienne ? Rien n'est moins sûr. L'apprentissage de la démocratie électorale Le 10 mai 2015, la présidente du Conseil National Electoral (CNE), Tibisay Lucena, a mis fin à une série de rumeurs prédisant l'annulation des élections parlementaires. Durant une conférence de presse, elle annonça la tenue de ces élections le 6 décembre et rappela que le CNE a, depuis sa création en 2000, organisé et supervisé pas moins de 67 (…) Lire la suite »

Venezuela : une opposition si gentille

Numancia Martinez Poggi
Les élections parlementaires vont avoir lieu au Venezuela le 6 décembre 2015. Le dimanche 20 septembre 2015 à Caracas Henry Ramos Allup, secrétaire général du parti Action démocratique (AD), héritier de l'ancien régime et leader de l'opposition, s'adresse à son public. Le passage ci-dessous, une minute et six secondes, n'est coupé à aucun moment : « […] (8:24) Une recommandation Maduro : Quand tu vas perdre ces élections, parce que tu vas les perdre – et à partir de là nous allons te mettre un chronomètre pour ton compte à rebours à la présidence, par les voies constitutionnelles, démocratiques, pacifiques, électorales, indiquées par la constitution – je te recommande, et je te le dis avec beaucoup de décence, et même avec charité chrétienne, parce que chrétien je suis : Ne sors pas dans la rue (8:59), ne vas pas dans la rue, après ce résultat électoral, il ne faudrait pas qu'un conducteur te renverse, commettant une erreur, ne respectant pas la signalisation (9:14). Fais (…) Lire la suite »
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Un roman policier bien politique

Maxime Vivas. Rouges, les collines de Caracas

Bernard GENSANE

Cet article prolonge celui de Jean Ortiz sur le livre de Maxime Vivas Rouges, les collines de Caracas.

Le nouveau roman de Maxime Vivas entre de plain-pied dans la politique la plus brûlante. Ses Collines de Caracas ne sont cependant pas un roman à thèse, ce type de texte, où, comme le disait Jacques Laurent, « les carottes sont cuites au départ ». Et ce, même si, comme c’est ici le cas, nous connaissons le résultat des courses. En effet, dans ces pages, le politique ne prime pas sur l’histoire romancée. Nous ne sommes pas en présence d’une image déformée de la réalité avec des observations plus ou moins biaisées au service d’une démonstration. L'auteur part d’un constat, d’une structure : l’impérialisme étasunien et ses relais locaux, médiatiques en particulier, tente d’écraser une authentique démocratie qui entrave ses intérêts. Cette structure, l’auteur va nous la faire découvrir par le regard d’une jeune narratrice (Maxime nous laisse à lire sa part de féminité), une journaliste haute-garonnaise sympathisante du Venezuela de Chavez, mais sans plus au départ. Cette structure, (…) Lire la suite »