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Auteur : Christian DELARUE

Le 14 juillet comme "rite qui cimente la nation" mais quelle nation ?

Christian DELARUE

Le rite a affaire avec l’histoire et on ne change pas de rite comme cela insiste Max Gallo (1). Autant dire alors qu’Eva Jolly a lancé une opération transgressive de déconstruction. Mais l’honnêteté intellectuelle oblige à dire qu’elle n’a pas proposé un abandon mais un changement de contenu d’un rituel républicain, et ce sans être antimilitariste.

Elle proposait un défilé plus citoyen et plus social car avec des infirmières, des enseignants, des pompiers, etc... Tollé à droite mais pas seulement. 1 - Intangibilité des symboles historiques de la nation ? Les rites et les symboles appartiennent à l'histoire et la démocratie n'aurait pas prise sur l'histoire ! Ce n'est vrai que pour partie. Une réappropriation citoyenne est toujours possible. Choisir entre les symboles de l'Etat social et les symboles de l'Etat répressif - pour résumer l'enjeu à grand trait- est possible. Et ce n'est pas neutre. On s'attendrait d'ailleurs à ce que la gauche plus proche de la Raison solidaire (formule de Jean Ziegler) défende les symboles de l'Etat social. Mais le PS ne l'a pas fait. Et Jean-Luc Mélanchon, leader du Front de Gauche, fin tacticien, a eu la présence d'esprit de dire "les deux". Cette position lui permettra de défendre une armée qui accomplie un rôle positif de défense du pays. Mais le problème est que ce n'est plus l'armée (…) Lire la suite »

Indignés d’ici, solidaires des peuples-classe du Sud !

Christian DELARUE

"Il faut donc vivre avec les Arabes, bon gré mal gré. Et avec les Arabes non résignés. Alors comment faire ?" concluait Maxime Rodinson dans un article du Monde Diplomatique (de 1967). Le propos était adressé aux sionistes défenseurs d’Israël. Il vaut 45 ans plus tard pour les occidentaux devenus adeptes du "Choc des civilisations".

Mais la question n'est pas : Y-a-t-il un Occident ? Y-a-t-il un monde arabe ? Et de rechercher des vecteurs d'homogénéisation qui effacent les contradictions, les différentiations internes . Pourtant le même Maxime Rodinson a bien écrit en 1979 un ouvrage sur "Les Arabes" pour délimiter une aire géographique ou se déploie une langue, une culture et souvent une religion. Les Arabes existent bien. La preuve du pudding c'est qu'il se mange ! De là à vouloir faire de cette aire une grande nation à l'heure ou les peuples arabes se lèvent il y a un grand pas à franchir ! Que les Indigènes de la République théorisent. Gardons-nous de copier cette funeste pente ! Ce serait une fois de plus mettre l'accent sur l'ethnique et sur les différences globales au lieu de mettre en avant le commun, le « démos », le démocratique et derrière lui ou avec lui le social. Globaliser le « monde occidental » n'est pas satisfaisant car ce dernier est profondément clivé, notamment entre ceux qui (…) Lire la suite »

Quel est ce peuple dont parlent les "indignés" ?

Christian DELARUE

Derrière le flou du mot peuple de quel peuple s’agit-il ? A l’évidence c’est du peuple-classe.

Certes les "indignés" ne s'expriment pas au nom d'intérêts de classes ou de groupes sociaux spécifiques". Certes il n'y a nul corporatisme. Il n'y a que le retour du peuple. Mais quel peuple ? Le mot peuple à échelle de masse est nécessairement pris en un sens indéterminé . C'est bien évident. Il n'est pas pour autant sans connotation. La composante socio-économique est forte par opposition à ceux qui sont visés. Grosso modo, ceux d'en-haut ! Il faut en effet aller au-delà de cette évidence ou de ce du non dit car ce qui est vraiment visé c'est bien avec des noms variés l'oligarchie, la finance, les politiques, la caste politique, la classe politique, la bourgeoisie. Fort logiquement les indignés ne se situent pas dans ce groupe d'en-haut que ce soit les "politiques" ou les "économiques" (finance) mais dans le peuple d'en-bas sans que ce soit un groupe particulier . Ce peuple d'en-bas sans distinction de couches sociales c'est le peuple-classe. Le peuple-classe, c'est le (…) Lire la suite »

"Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple" : du "demos" au "laos" (3)

Christian DELARUE

Suite de : "Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple" Quelle démocratie(I) et Revendication des "indignés" (II)sur LGS.

Évoquer le peuple ne se fait pas sans adjectif sauf à parler du "peuple tout entier" et encore. Cela réduit l’indétermination du mot. On peut sans doute éviter l’usage des mots très anciens et peu usités . Ce ne sera pas le cas dans ce texte. Je m’en excuse.

1) Hypothèse : Si le peuple-classe est bien un moderne "laos" et que l'on accepte la traduction de Gabriel Galice qui écrit "Par le peuple, c'est demos, pour le peuple, c'est laos" (1) alors le "gouvernement du peuple" doit avoir pour rapport démocratique et forme démocratique une réalité bien tangible ou le peuple est présent et écouté au-delà des procédures comme s'il s'agissait d'un "gouvernement avec le peuple" (formule assurément révolutionnaire) et ou les gouvernants-mandatés construisent un Etat social qui est vraiment la chose du peuple-classe dans sa diversité. Le lien entre le démocratique et le social est consubstantiel au démocratique ainsi compris. Il n'y a pas de vrai demos s'il n'y a pas un authentique laos. Les gouvernants doivent dont construire un Etat social fort au lieu de le démanteler. Ils ne doivent pas se cacher derrière des besoins de sécurité pour casser le social donc le démocratique. 2) Recherche et arguments. Le mot grec laos a donné à valider (…) Lire la suite »

"Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple" : Revendication des "indignés " (2)

Christian DELARUE

Les "indignés" rassemblés, contre le pouvoir de la finance et la démocratie confisquée !

Rappel : Le I de "Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple"déployait la signification de la formule et les enjeux démocratiques. (sur ce site).

Les indignés appartiennent aux différents peuples-classes de plusieurs pays de l'Union européenne. Sauf exception, ce ne sont donc pas des bourgeois (au sens de membre de la classe dominante), ni des grands dirigeants de groupes bancaires et financiers, ni des membres de l'oligarchie. Les "indignés" dressent le constat que les gouvernements (et la plupart des élus) accompagnent voire devancent le travail de prédation de la finance contre les peuples-classe au lieu de le contrer. Ils démantèlent les dispositifs sociaux qui bénéficiaient principalement aux peuples-classe. L'Etat social, au-delà des droits universels, devrait être la chose du peuple-classe et non celle du capital. L'altermondialisme a du renouveler la critique de la démocratie pour la rendre opérationnelle contre le pouvoir de la finances, des banques et de l'oligarchie. Ce pouvoir est si puissant et si prédateur qu'il opère transversalement, donc dans chaque pays, une forte ponction des richesses sur le monde du (…) Lire la suite »

Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple" : Quelle démocratie (I).

Christian DELARUE
Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple" : Quelle démocratie (I). 11 juin 2011 sur AELP La célèbre formule démocratique du Républicain anti-esclavagiste Abraham LINCOLN (né en 1809 assassiné en 1865) s'oppose, par l'ouverture des "possibles" qu'elle propose à celle plus conservatrice de Winston Churchill qui a dit en défense de la démocratie libérale et représentative : « La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. » La formule de Lincoln est subdivisée en trois membres de phrase. Elle prête donc plusieurs lectures possibles. Il y a ceux qui prennent la formule en son entier parfois en pesant plus sur une partie que sur une autre et ceux qui retiennent, implicitement ou pas, exclusivement son premier membre (le début) quand d'autres estiment que la vérité de la démocratie se lit surtout voire exclusivement dans la place et le poids accordé aux deux derniers membres de la formule. A partir de là se dessine toute une (…) Lire la suite »

H.Kempf, Eva Joly, la bourgeoisie, l’oligarchie et les perspectives.

Christian DELARUE

Avec Hervé Kempf nous allons aborder une série de notions politiques utiles à la caractérisation du régime politico-économique dans lequel nous vivons. Caractérisation utile aussi à l’élaboration de meilleures perspectives d’émancipation. Pas de "science politique" positiviste et conservatrice ici !

I - Du césarisme à l'oligarchie. Le type de gouvernement de la France de N Sarkozy a pu être qualifié de "césarisme démocratique" (1), une sorte de bonapartisme politique moderne fondé sur le rituel de l'élection. D'une part, les élections démocratiques de type délégataire se transforment en outil de dépossession des citoyens au profit d'une "caste politique" coupée des citoyens mais liée aux puissants et d'autre part le type de l'élection - la présidentielle - favorise une dérive autoritaire des institutions. Il faudrait ici évoquer le rôle des médias, de la publicité, etc. Sur un autre aspect, Nicolas Sarkozy a pu être qualifié aussi de "Président des riches" (titre d'un ouvrage bien connu) pour ses liens étroits avec la bourgeoisie. Cet ensemble caractérisé par le terme de "démocratie libérale" (versus démocratie restreinte et fort poids du marché et des firmes) (2) ou de démocratie délégataire (versus critique de la démocratie représentative) tend à être caractérisé (…) Lire la suite »

Quelle gauche contre la pensée d’extrême-droite ?

Christian DELARUE
L'idée de base est que si l'extrême-droite se distingue toujours de la droite l'écart n'est pas si grand. Du coup, il semble bien revenir à la gauche et aux écologistes de repousser l'extrême-droite. Le propos ne distingue pas selon les partis politiques. Il reste non engagé de ce point de vue. Mais des exigences apparaissent. A chacun de se déterminer. I - Comment repérer l'extrême-droite aujourd'hui ? * Pointons d'abord une évolution Que cette dernière est évoluée est un fait. Elle accepte le jeu démocratique (du moins en apparence) ; elle se montre moins sexiste que jadis car elle cultive moins qu'avant le culte de la virilité et les femmes ont fait leur apparition au FN. Pour autant le recours à la violence légitimée par l'Etat est un axe fort de son orientation. C'est plus un Etat policier et xénophobe qu'un Etat social et démocratique qui est plébiscité. La perte de ces caractères peut la rapprocher de la droite sarkozyste d'autant que la droite sarkozyste s'est aussi (…) Lire la suite »

DÉRIVE CONSUMÉRISTE : Ne pas tout mettre sur le dos de la laïcité.

Christian DELARUE
A propos de "Laïcisation, athéisme et consumérisme : d'un culte à un autre" de Vincent VAUCLIN. http://www.legrandsoir.info/Laicisation-atheisme-et-consumerisme-d-un-culte-a-un-autre.html Dès l'introduction la caricature est présente dès le second paragraphe : "A mesure qu'émergeait la société de l'athéisme radical qui devait constituer le terreau de la République laïque, une autre tendance commença à se développer et à s'approprier cet « espace spirituel » laissé vacant : le consumérisme." La sécularisation n'est absolument pas à confondre avec "une société de l'athéisme radical". Et pas plus la laicité. D'ailleurs, ou ce trouve cette "société de l'athéisme radical" en France ? On peut parler depuis Mai 68 d'une subculture chrétienne recouverte par la sécularisation. En fait la religion perdure en privé. Il y a une déprivatisation de l'espace public par la religion (catholique en France), une baisse de son emprise forte et multiforme dans le champ public mais pas athéisme (…) Lire la suite »

Derrière le peuple, le peuple-classe.

Christian DELARUE
Faire la promotion du peuple-classe n'a pas été simple. La théorie sent le souffre d'une pratique qui a tort ou à raison respire la révolution. En fait hors de toute exploitation selon les personnes ou le contexte elle met surtout en évidence l'existence d'une classe dominante. Là est sa fonction. Le peuple-classe est l'autre de la bourgeoisie. Mais les choses changent. La multitude, concept en vogue il y a quelques années, reconnaissait difficilement les couches et classes sociales mais ignorait radicalement le peuple et les peuples. Et voici que celui-ci émerge. Et là ou nul ne l'attendait. Qui ne voit que derrière le peuple c'est le peuple-classe qui est au combat pour une double lutte contre l'impérialisme (externe) et contre le capitalisme (interne). La notion de peuple-classe a déjà été employée, (quoique très rarement pour ce que j'en sais), par quelques marxistes du Maghreb pour évoquer un peuple qui lutte contre l'impérialisme (seulement). Si cette interprétation est (…) Lire la suite »