RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Thème : Chine

Confucius contre Nobel : la déconstruction d’un mythe fondateur occidental

Chems Eddine CHITOUR
« Dès que nous perdons la base morale, écrit Gandhi, nous cessons d'être religieux. » « Les paroles de Mahomet sont un trésor de sagesse, pas seulement pour les musulmans mais pour l'humanité entière. » « Je suis hindouiste, je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif. » Mahatma Gandhi Il y a quelques jours était décerné avec un vacarme assourdissant le prix Nobel de la paix à un universitaire chinois de 54 ans qui purge une peine de 11 ans dans son pays pour avoir perturbé l'ordre public, selon le gouvernement chinois, et pour s'être battu pour les droits de l'homme, selon la doxa occidentale. Une mise en scène pitoyable a été retransmise à des millions de téléspectateurs, on voit le président du comité Nobel déposer sur une chaise vide la médaille et le diplôme attribué à Liu Xiaobo. Il était à la fois le héros et le grand absent de la cérémonie : le prix Nobel de la paix a été remis symboliquement, vendredi 10 décembre à Oslo, au dissident chinois Liu (…) Lire la suite »

L’Occident améliore ses techniques pour agresser la Chine

Andre VLTCHEK
Ne vous faites aucune illusion : le Prix Nobel de la Paix, accordé cette année (2010) à Liu Xiaobo, le principal rédacteur de la Charte 08, n'a rien à voir avec les droits de l'homme. Il s'agit d'une opération directement dirigée contre le plus grand système économique et socio-politique de dehors de l'occident. L'Occident n'est absolument pas intéressé par les droits de l'homme en Chine, ni même ailleurs. Comment pourrait-il l'être alors qu'il les viole sur tous les continents ? Les droits de l'homme servent à camoufler le soutien occidental à tout groupe prêt à confronter, affronter ou détruire tout pays ou état communiste ou socialiste, supposé ou réel. Le soutien aux droits de l'homme est souvent synonyme d'une ingérence dans les affaires intérieures, d'un acte hostile contre un état souverain ou même d'une violation des droits de l'homme ou de pousser un pays vers la guerre civile. Cette technique a déjà été « mise au point » au Nicaragua, Cuba et Chili, entre autres, et (…) Lire la suite »
12 
Décryptage : les fondements historiques de la diplomatie chinoise

Lune de Fiel

Ruolin ZHENG

CHINE-OCCIDENT Entre les grandes puissances sur le déclin et la vieille nation qui revient de loin, la méfiance d’aujourd’hui prend sa source au XIXe siècle. Rappel historique.

Les puissances d'hier se méfient toujours de celles de demain. Mais un chameau « qui meurt amaigri » reste plus encombrant qu'un cheval (1) . La Chine en est consciente. Alors que le règne des Etats-Unis arrive, semble-t-il, à son couchant du fait de deux guerres ruineuses, et surtout de la crise financière et économique, la Chine rejette clairement la notion « glorieuse » de G2, ou tout autre titre visant à lui conférer l'encombrant statut de futur « nouveau maître du monde » (2) ou de « puissance émergente ». Elle se considère elle-même comme un pays en voie de développement consacrant toutes ses forces à rattraper son retard envers l'Occident. Pourtant la Chine fait peur : championne à l'exportation, deuxième économie du monde, puissance au système politique « autoritaire » pour les uns, « capitaliste ultra-libéral » selon les autres, son émergence est tenue pour irréversible par tous. Alors, on se dit qu'avec d'un côté une hyper puissance en déclin et de l'autre une vieille (…) Lire la suite »

Unir dans les différences culturelles : La Chine

Alain ALBIE
Une des erreurs majeures commise par les divers colonisateurs a été de laisser cette tâche d'unification à l'armée, qui par tradition divise bien plus quelle n'unit. Dans le Guangxi, le général Ma Yuan (42 après J.C) , qui bien que militaire, comprit qu'il n'obtiendrait rien par l'utilisation systématique de la force et unifia son royaume en s'appuyant sur une communauté de langage. Originaire du Tonkin, le général utilisa en effet cet élément qui lie un peuple bien au-delà des frontières dessinées de manières souvent artificielles se révélant de fait peu efficace. La langue TAI, elle-même un sous-groupe des dialectes TAI-kadaï est celle parlée par la majorité des peuples Vietnamien, Thaïlandais, Laotien, du Guangxi, du Guizhou et du Yunnan. Il fut donc aisé pour le général de mettre en avant une communauté d'intérêt basé sur une culture et une langue initialement commune. Contrairement à des personnages régionaux bien plus récents, Ma Yuan conserve encore de nos jours toute sa (…) Lire la suite »

Un voyage instructif en Chine - Réflexions d’un philosophe

Domenico LOSURDO

Du 3 au 16 juillet j’ai eu le privilège de visiter quelques villes et réalités de la Chine, dans le cadre d’une délégation invitée par le Parti communiste chinois, délégation dont faisaient partie aussi des représentants de partis communistes du Portugal, de Grèce et de France et de la Linke allemande ; pour l’Italie, outre le soussigné, ont participé au voyage Vladimiro Giacchè et Francesco Maringiò . Le présent texte n’est pas un journal ni une chronique ; il s’agit de réflexions qui sont le fruit d’une expérience extraordinaire.

1. La première chose qui frappe au cours de la rencontre avec les représentants du Parti communiste chinois et avec les dirigeants des usines, écoles et quartiers visités, est l'accent autocritique, disons même la passion autocritique dont font preuve nos interlocuteurs. Sur ce point, la rupture est nette avec la tradition du socialisme réel. Les communistes chinois n'ont de cesse de souligner que le chemin à parcourir est long, et nombreux et gigantesques sont les problèmes à résoudre et les défis à affronter, et qu'en tous cas leur pays fait encore partie du Tiers Monde. En vérité, au cours de notre voyage, le Tiers Monde nous ne l'avons pas rencontré. Certes pas à Pékin, qui fascine avec son aéroport ultramoderne et reluisant, et moins encore à Qingdao, où se sont déroulées les joutes des Olympiades 2008 et qui fait penser à une ville occidentale d'une beauté et élégance particulières et d'un niveau de vie élevé. Le Tiers Monde nous ne l'avons pas rencontré non plus en nous (…) Lire la suite »
24 

Tibet : un pacifiste chez les bouddhistes (3)

Maxime VIVAS

Le GS publie le troisième et dernier volet des articles écrits par Maxime Vivas, au retour d’un voyage d’étude au Tibet avec des journalistes du Monde, du Figaro et deux journalistes free-lance.
Au bout du compte, le lecteur aura pu lire des informations puisées à des sources contradictoires : témoignage de l’auteur, paroles, discours et interviews du dalaï lama, paroles des autorités chinoises, d’autres sources encore.
Enfin, nous publions, en dessous de ce dernier article, celui que l’envoyé spécial du Figaro a publié à l’issue de ce voyage. Quand ils seront parus, nous donnerons à lire, si cela est possible, ceux du journaliste du Monde et des journalistes free-lance.

LGS n’ignore pas qu’il suffit d’écrire le mot « Tibet » pour que s’enflent des passions, mais nous croyons avoir fait oeuvre utile en ouvrant nos colonnes à des écrits diversifiés et à des personnes de plusieurs sensibilités.

LGS.

**** Avec une population de 2,8 millions d'habitants, le Tibet (Région autonome) compte 46 000 moines, soit 1,64% de la population. Pour 65 millions d'âmes, la France ne compte que 15 340 prêtres catholiques. Avec les diacres, laïcs impliqués et religieuses, on doit peut-être atteindre les 40 000, soit 0,06% de la population. Pour que la proportion soit la même en France qu'au Tibet, il faudrait que nous ayons plus d'un million de prêtres (ou de serviteurs de toutes les religions en vigueur chez nous). Une trentaine dans chaque village. Imaginons le spectacle de rue, s'ils s'affublaient en plus de soutanes écarlates. **** « Le régime politique du Tibet d'avant l'invasion chinoise a parfois été qualifié par les observateurs occidentaux, lorsqu'ils en firent la découverte au XIXème siècle, de « théocratie féodale ». Cette société traditionnelle se caractérisait, en effet, par des structures politico-économiques évoquant celles qui existaient en Europe au Moyen-à‚ge, et (…) Lire la suite »
18 

Choses vues au Tibet (2).

Maxime VIVAS
« Pour le dire dans le langage de mai 68, il faut " foutre le bordel à Pékin". C'est-à -dire que pendant les JO on saute, on court, on nage et en même temps il faut des sportifs citoyens qui disent avec des brassards, avec des foulards orange, symboles de la révolution en Ukraine, leur solidarité avec le Tibet ». Daniel Cohn Bendit. Préambule : Sur le Tibet comme sur tant d'autres sujets, ce n'est pas parce que la presse a écrit à foison sur la permanence de la répression du bouddhisme que cela est vrai. Et ce n'est pas parce que nous avons cru et colporté ces informations que nous devons persister, même si c'est plus facile. Pareillement, ce que les médias installés ne disent pas et qui se lit ici n'en est pas pour autant faux. Dans la journée (la nuit est plus policée), on cherchera vainement à Llassa la présence de forces de l'ordre. Mais si j'écris sans avertissement : « Les grandes artères, les carrefours de Llassa sont gardés par des militaires en armes qui jettent un (…) Lire la suite »
40 

« Le Grand Soir » au Tibet.

Maxime VIVAS

Sur invitation, Maxime Vivas est au Tibet avec un groupe de journalistes (Le Figaro, Le Monde et deux journalistes free-lance). Il nous livre ici une première approche de la question tibétaine en la replaçant dans le contexte qui la projeta sous les feux de l’actualité lors du passage de la flamme olympique à Paris en avril 2008.

Dans un autre article à venir, il dira ce qu’il a vu et qui rompt avec le discours ambiant.

LGS.

Le rude et haut pays des monastères, de la sérénité, de l'amour du prochain, de l'harmonie, le pays annexé, appauvri, privé de sa culture, victime d'un « génocide ethnique », martyrisé par la puissance coloniale, tel est, en quelques mots, l'image du Tibet, si répandue que quiconque se hasarde à en dessiner une autre, ou même simplement à la nuancer, s'expose à un collage dorsal d'étiquettes infamantes. C'est le risque qu'il me plaît de prendre pour Le Grand Soir à l'occasion d'un voyage journalistique au Tibet. Tout d'abord, un résumé des épisodes précédents. En 2008, Reporters sans frontières, « ONG » subventionnée par les USA et Taïwan (1) a déployé un activisme forcené (qui a culminé au mois d'avril lors du passage de la flamme olympique à Paris) contre les J.O. de Pékin. On se souvient qu'il s'ensuivit une brouille qui se traduisit par des suspensions de signatures de contrats ainsi que par la montée d'un sentiment anti-français en Chine, pays où la France était très (…) Lire la suite »
28 

Exposition universelle de Shanghai : Le mépris de François Jullien

COMAGUER
Philosophe et sinologue, François Jullien s'est imposé progressivement comme intellectuel spécialisé dans la pensée chinoise. Arrivé sur le marché éditorial et idéologique après ses prédécesseurs normaliens admirateurs en leur jeunes années du maoïsme et en nette rupture avec eux (même s'ils ont, pour la plupart d'entre eux, renié leurs penchants de jeunesse) il s'est employé à mettre en regard deux pensées restées très longtemps étrangères l'une à l'autre : la pensée chinoise et la pensée occidentale. Encore a-t-il, dans cette démarche, réduit la pensée « occidentale » à la pensée fondatrice, la pensée grecque. Mais cela ne diminue en rien l'ambition du projet. Il a donc, au fil de ses nombreux ouvrages, creusé son sillon et pris une place prééminente parmi les intellectuels essayant de donner à comprendre, en restituant ses racines idéologiques, la Chine de l'après-maoïsme, la Chine de l'ouverture au Capital transnational. Il s'est ainsi mué progressivement en éclaireur (…) Lire la suite »

L’Avènement des pays du BRIC peut-il changer le monde ?

Chems Eddine CHITOUR
« Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le communisme, c'est exactement le contraire. » Propos prêtés à Nikita Khrouchtchev (ancien premier secrétaire du PCUS) Cette boutade du premier secrétaire du Parti communiste soviétique de l'Union soviétique au temps de sa splendeur, résume toute l'ambiguïté de la stratégie des nouveaux pays émergents qui veulent prendre les règles du capitalisme et lui donner un visage humain. Leur « réussite » actuelle la doivent-ils au marché et au fait que comme tout pays qui se développe on doit passer par une phase ascensionnelle ? Ou est-ce l'avènement d'un monde nouveau qui peut servir d'exemple aux autres pays en développement ? Ainsi, leur coordination pour « contrer » les anciens pays industrialisés et leur doxa est pour nous un signe d'un changement qui, contrairement à la philosophie altermondialiste, repose sur du concret. Ainsi, on apprend qu'à Brasilia, le 15 avril, quatre pays continents et non des moindres, ont (…) Lire la suite »