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Auteur : Jean ORTIZ

Election de miss PS : ils sont venus, ils sont tous las....

Le bal déprimant

Jean ORTIZ

Article de Jean Ortiz paru le 3 janvier 2017 dans l’Humanité.fr où il publie depuis des années des « chroniques Latines » dont le quotidien fondé par Jean Jaurès assure à juste titre qu’elles « portent un regard loin des clichés sur les luttes de libération du continent sud-américains... ».

Le constat vaut pour son regard sur la politique française qu’il décortique avec une acuité souvent teintée d’humour et d’impertinence.

Pour ce que vous allez lire ici, il s’est un peu inspiré d’un illustre chanteur (on le voit sur la photo, à gauche de la bouteille de rhum, derrière un cigare et sous un chapeau) qui voulait parfois qu’on l’emmène au bout de la terre (« II me semble que la misère/Serait moins pénible au soleil... ».

Maxime Vivas
(Cet article est le 141ème de Jean Ortiz publié par Le Grand Soir).

Ils sont venus ils sont tous las y’a même Manu le fils perdu venu du fond le plus fricu Ils sont venus ils sont tous là avec des promesses plein les bras Ah les primaires Ah les primaires il va mourir le parti de jadis Je ne sais pourquoi ce pastiche m’est venu spontanément ce 3 janvier lendemain du deux Il y a quelque chose d’indécent dans cette sorte de concours « Miss PS » où chacun étale ce qu’il n’a pas fait et qu’il fera demain promis juré, croix de bois, croix de fer... on leur donnerait le bon dieu sans confession, séant, il suffirait d’oublier le bilan désespérant tout peut s’oublier, assurément, sauf le 49/3, El Khomri, l’oseille par milliards au Medef les sales guerres otanesques, les militants criminalisés d’autant l’enrichissement des richards et les plus pauvres au rancart Ils sont venus Ils sont tous las On trouve de tout au PS-land comme dans les magasins géants On appâte le chaland des mensonges plein les dents (…) Lire la suite »

Lettre publique à mon amie Marie-Pierre Vieu, dirigeante nationale du PCF, et tarbaise à qui mon amitié reste acquise, malgré ses fluctuations politiques

Jean ORTIZ

Chère Marie-Pierre,

Tu as écrit ce jour mercredi 14 décembre 2016 dans l’Humanité une phrase qui restera historique : « L’unité de la gauche redevient une exigence car perçue comme le seul moyen d’éviter le pire. ». Bravo ! Tu parles d’unité, et pas « d’union ». C’est rassurant ! A la première lecture, je croyais que ton papier était un canular.

Donc, si je comprends bien, tu nous proposes, à nous communistes, une nouvelle danse du ventre devant les restes du PS, et de ses candidats à la « primaire » qui visent davantage le contrôle d’un parti en ruines que des constructions véritablement de gauche, de rupture avec le système capitaliste. Ils pourront d’ailleurs bientôt monter une équipe de football. Pour parvenir à des « constructions majoritaires », tu nous incites donc à faire une fois de plus le trottoir de la « socialo-dépendance ». Nous serions, si nous te suivions, embarqués dans ce que le PS pratique depuis longtemps : se servir du Front national comme repoussoir, comme épouvantail, après l’avoir fait monter dans le sens du poil, pour mieux contraindre l’électeur au « vote utile ». Ce qui fait monter le Front national, c’est d’une part l’absence d’alternative « anti-système », de classe, notre assimilation à ce que l’on appelle en Espagne « la caste » (nous aussi !), et d’autre part notre éloignement des (…) Lire la suite »

Fidel Castro est mort

Jean ORTIZ

Je pleure. Pour mesurer la dimension du personnage, il faut le contextualiser. Cuba est une petite île ; elle n’est pas un morceau de l’ex-empire soviétique qui s’acharne à survivre sous les tropiques.

Les Etats-Unis sont intervenus plus de 190 fois en Amérique du sud, une seule expédition a échouée, celle de 1961 à Cuba. L’invasion mercenaire de la Baie des Cochons, pour tenter de renverser Fidel Castro. Les archives de la CIA l’attestent : Fidel a été victime de plus de 600 tentatives d’assassinat de la part des Etats-Unis. Pendant 50 ans, il leur a tenu la tête. Fidel est le libérateur, l’émancipateur, le fédérateur, il a permis l’affirmation d’une nation. Le castrisme naît d’une revendication d’indépendance nationale ; la Révolution a été le fruit d’une histoire nationale. Fidel a en quelque sorte inventé Cuba. Il est donc historiquement le fondateur, le ciment, il porte une légitimité historique que nul ne lui conteste. Il y a eu à Cuba, c’est vrai, une forte personnalisation du pouvoir, résultat du charisme de cet homme exceptionnel et du rôle qu’il a joué dans le processus historique, de sa relation directe avec le peuple, de l’agression permanente des Etats-Unis. (…) Lire la suite »
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Aux 50 000 communistes appelés à se prononcer dans quelques jours.

Pourquoi je voterai pour Jean-Luc Mélenchon

Jean ORTIZ

Nos lecteurs ont pu trouver plus d’une centaine de fois sur ce site des articles de Jean Ortiz. Intellectuel, fils d’un guérillero espagnol, auteur de plusieurs livres, fondateur du prestigieux festival « CulturAmerica » à Pau, chroniqueur à l’Humanité, membre du PCF, iconoclaste et indomptable, il est de surcroît un spécialiste de l’Amérique latine où il a vécu quand il était correspondant de presse. Il n’est guère de dirigeants latino-américains progressistes qui ne le connaissent et ne voient en lui un frère.

La déclaration que vous allez lire nous est parvenue par téléphone, Jean Ortiz étant hospitalisé et dans l’impossibilité de correspondre par un autre biais.

On lira, en complément, la liste des autres communistes qui ont fait le même choix que Jean Ortiz.

Le Grand Soir

Je suis communiste depuis 50 ans j’assume ainsi une histoire familiale. Je n’appelle pas à voter pour un homme, mais pour continuer à construire tout ce que nous avions commencé à construire ensemble, avec lui et avec des milliers d’autres. J‘appelle à voter pour redynamiser et élargir un processus politique que nous avions impulsé tous ensemble. J’appelle à voter pour un projet qui est un projet de rupture. Sur cette base, j’appelle à voter pour Jean-Luc Mélenchon, qui fut le candidat charismatique du Front de Gauche. Je n’ai pas l’impression ni l’intention de brader quoi que ce soit de mon idéal communiste. En fait, le programme de Mélenchon n’est pas très éloigné du programme que nous avons élaboré et défendu en 2012. Et je ne mets donc à mon choix aucune condition. Certes, il va falloir négocier des formes plus larges d’ouverture, mais en même temps, il ne faut pas oublier que nous sommes restés pendant des mois sur le quai de la gare. Et il y a des gens qui (…) Lire la suite »
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Un peuple s’est trumpé "d’espoir"

Jean ORTIZ

L’apocalypse ? Un monde s’effondre ?

Il neige sur le piémont béarnais. La nuit est angoissée. J’écoute sous la couette rouge les médias socio-néolibéraux. L’heure est à la trouille exacerbée. Trump président ! "Le monde libre" a peur.

Fripons ! "C'est monstrueux !" entend-on. Le capitalisme crée des monstres puis s'en sert comme repoussoir, comme épouvantail comme fantôme, il les démonise. Les marchés "plongent"... Ils se ressaisiront rapidement. Les réalités sont les réalités... "Fou" Trump ? Pas si "fou" que cela, le système qui en a besoin pour assurer sa domination..."Nuit américaine". Retour à un "monde américain" ? Enterrées les quelques réformes sociétales ? Obama trahissant ses promesses. Le bilan. La frustration populaire... Au fil des heures, la trumperie se confirme... le système a réussi à détourner la colère qu'il produit chez les jeunes, les humbles, les exclus, les abstentionnistes, les sinistrés du marché, des friches industrielles, les victimes de la violence des inégalités, la douleur des "minorités"... Le vote "antisystème" du système !!! La colère, la colère, contre "l'establihssment","les traités", la mondialisation, la caste politique, la corruption, le libre-échange... la colère (…) Lire la suite »

Le PCF dans un cul de sac.

Jean ORTIZ

Oui, on aurait pu construire avec Mélenchon et bien d’autres, d’autres

un pôle ouvert de la gauche de gauche,

un pôle afin de créer un rapport de forces capable de peser sur toute la gauche

oui, cela aurait dû être engagé depuis longtemps dans le prolongement de ce Front de gauche que l’on a cantonné à un cartel d’appareils parisiens, et à une vie essentiellement électorale. Oui, les communistes avaient la majorité des clefs en main Oui, ils ont eu peur de leur ombre, de la dynamique populaire FG Oui, pratiquer le TSM (Tous Sauf Mélenchon) ne conduit qu’à l’affaiblissement mutuel Oui, on a voulu, sans mandat, nous engager dans le jeu des primaires à l’Américaine Oui, on a pris langue avec Montebourg, dans une certaine opacité, le même Montebourg devenu infréquentable suite à ces récentes déclarations Oui, l’appel de Pierre a été tardif, et a pu apparaître comme « par défaut » sans enthousiasme, comme un « ralliement », la pire des choses... Oui, Mélenchon doit élargir son dispositif pour permettre un rassemblement plus large, partagé, pluriel Oui, Mélenchon a plusieurs longueurs d’avance, parce que nous sommes restés spectateurs. Oui, (…) Lire la suite »
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Un appel de Jean Ortiz, via L’Humanité et Le Grand Soir

Ne laissons pas seul le Venezuela

Jean ORTIZ

Vendredi, 9 Septembre 2016.
Communiste et démocrate français, j’appelle tous les progressistes à ne pas abandonner la révolution chaviste, ses acquis, sa souveraineté nationale, son anti-impérialisme, sa vision et son rôle continental. « ¡Venezuela no está sola ! ».

Certes la révolution, dans un pays où domine encore le secteur privé, a commis des erreurs, tâtonné, pour les uns elle n’est pas allée aussi vite et aussi loin qu’ils l’auraient souhaité, pour les autres elle aurait brûlé les étapes... Pour la plupart, elle n’est pas parvenue à briser sa dépendance de la rente pétrolière, des importations, et paye très cher l’effondrement des cours du pétrole et le chaos économique créé surtout par l’opposition... Il est plus facile de donner des leçons de loin que d’affronter avec courage et sang froid sur place une situation explosive.Si le débat entre progressistes est salutaire, indispensable pour avancer, il ne saurait conduire à laisser les forces de la revanche sociale liquider les acquis sociaux, éducatifs, sanitaires, culturels, du chavisme. Le chavisme est un processus de libération populaire endogène, prolongeant la pensée et l’action de Simon Bolivar. La droite et l’extrême droite, les ex sociaux-démocrates, tentent de renverser un (…) Lire la suite »
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Chroniques Latines (L’Humanité)

Du Paraguay au Brésil : l’impérialisme « new look » : les coups d’État « parlementaires »

Jean ORTIZ

Les chroniques Latines de Jean Ortiz portent un regard loin des clichés sur les luttes de libération du continent sud-américains... Toujours un oeil vif sur l’Espagne et les enjeux sous-jacents du quotidien...

Cachez ces objectifs d’hégémonie pour le pillage que l’on ne saurait voir !! Les hypocrites ! Ils ont trouvé en Amérique latine un artifice moins voyant que les Marines d’antan, les GI’s et les bérets verts d’autrefois, les troupes d’élite, la flotte et les porte-avions, les drôles de drones, les bombardements « chirurgicaux » sans anesthésie, l’artillerie lourde... l’impérialisme « hard » a troqué, pour l’heure, la canonnière et le « gros bâton », les centres de torture (ESMA, Villa Grimaldi...), les disparus, les « vols de la mort », pour « l’impérialisme soft » : les coups d’État « de velours », « pseudo-parlementaires », « pseudo-institutionnels », sur fond de travail de sape de la CIA, des fondations et agences subversives (NED, USAID), et de déstabilisation à vif des régimes progressistes d’Amérique latine, par la guerre médiatique, économique... Si le visage et les méthodes de « l’oncle Sam » ont (momentanément) changé, les objectifs restent les mêmes : dominer le monde (…) Lire la suite »

Valls et Sarko : même combat ? De l’instrumentalisation du « burkini » : « Le burkini et les bourricots ».

Jean ORTIZ

Jamais la France n’aura eu un premier ministre aussi provocateur, méprisant, matamoresque, cynique... Comme Sarko et le FN, il a décidé que les prochaines présidentielles porteraient sur « l’identité », la « sécurité », la « nation », à la sauce ultra réact, reléguant ainsi la question des questions : la « question sociale »...

La polémique sans cesse relancée, burinée, sur le « burkini » relève d’une offensive proche de la « révolution nationale » du bon maréchal. Bien qu’elle puisse apparaître burlesque, elle n’en est pas moins dangereuse, instrumentalisée de tout bord ; elle peut se terminer par la mise à mort de la République, alors que nous avons besoin d’une République et d’une laïcité ouvertes, intégratrices, d’inclusion. Mais ces hommes sont prêts à tout, à mettre la France à feu et à sang s’il le faut, comme ceux qu’ils dénoncent, pour asseoir leur ambition personnelle et surtout servir un capitalisme de plus en plus carnassier dont ils sont les hérauts besogneux. La France est menacée d’éclatement, de fragmentation, oui, par leur politique antisociale, leur inféodation à l’Union européenne et aux Etats-Unis, ravagée par une austérité létale, l’austérité pour « ceux d’en bas ». Ces politicards créent les conditions pour que des jeunes français, ne se sentant pas exister, se retournent (…) Lire la suite »
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Inédit : Fidel Castro, Che Guevara et l’Union soviétique

Le dialogue de deux géants

Jean ORTIZ

Le 26 juillet 1953, 123 jeunes révolutionnaires, parmi lesquels se trouvaient Fidel et Raul Castro, attaquent la caserne Moncada, à Santiago de Cuba. C’est un échec. La plupart des assaillants sont pris, torturés et fusillés. Capturé quelques jours plus tard, Fidel Castro doit la vie à l’intercession d’un évêque (*) qui empêche qu’il soit abattu. Traduit devant un tribunal où il assure lui-même sa défense, il prononce sa fameuse plaidoirie : « La Historia me absolvera (« L’Histoire m’acquittera »).
Condamné à 15 ans de prison, il est amnistié en 1955. Le Movimiento 26 Julio (ou M 26-7) (à présent date de la fête nationale cubaine) a été créé pour regrouper les survivants.
Exilé au Mexique, Fidel Castro fait la connaissance d’Ernesto Guevara qui jouera un rôle décisif dans la victoire des guérilleros en 1959 et qui va devenir un acteur clé et un penseur de la révolution cubaine avant de périr en Bolivie.
Jean Ortiz, spécialiste de l’Amérique latine, ancien correspondant de presse (L’Humanité) à Cuba nous livre ici des informations sur les rapports réels entre « Fidel » et « El Che ».

LGS

Les relations entre Fidel Castro et Che Guevara restent l’objet d’un insupportable détournement historique. Les spéculations les plus farfelues mettent l’accent sur « l’affrontement » et « la rupture » qui serait intervenue entre les deux hommes. Des tensions, certainement, la rupture jamais. Cela permet, entre autres, d’attribuer la responsabilité de la mort du « guérillero héroïque » au « dictateur » Fidel Castro. En « envoyant le Che en Bolivie » il se serait en quelque sorte débarrassé d’un rival encombrant. Et du même acabit, toute une ribambelle de contresens, de manipulations infondées, et le plus souvent malveillantes. La présumée opposition de fond Fidel-Che, « l’affrontement » dur, sont ressassés en boucle par de nombreux intellectuels occidentaux qui font une lecture politicienne, simplificatrice, de la révolution cubaine. Che Guevara et Fidel Castro étaient liés par une admiration mutuelle jamais démentie, une grande confiance, une profonde empathie politique et (…) Lire la suite »
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