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Un appel de Jean Ortiz, via L’Humanité et Le Grand Soir

Ne laissons pas seul le Venezuela

Vendredi, 9 Septembre 2016.
Communiste et démocrate français, j’appelle tous les progressistes à ne pas abandonner la révolution chaviste, ses acquis, sa souveraineté nationale, son anti-impérialisme, sa vision et son rôle continental. « ¡Venezuela no está sola ! ».

Certes la révolution, dans un pays où domine encore le secteur privé, a commis des erreurs, tâtonné, pour les uns elle n’est pas allée aussi vite et aussi loin qu’ils l’auraient souhaité, pour les autres elle aurait brûlé les étapes... Pour la plupart, elle n’est pas parvenue à briser sa dépendance de la rente pétrolière, des importations, et paye très cher l’effondrement des cours du pétrole et le chaos économique créé surtout par l’opposition...

Il est plus facile de donner des leçons de loin que d’affronter avec courage et sang froid sur place une situation explosive.Si le débat entre progressistes est salutaire, indispensable pour avancer, il ne saurait conduire à laisser les forces de la revanche sociale liquider les acquis sociaux, éducatifs, sanitaires, culturels, du chavisme. Le chavisme est un processus de libération populaire endogène, prolongeant la pensée et l’action de Simon Bolivar.

La droite et l’extrême droite, les ex sociaux-démocrates, tentent de renverser un régime démocratique, élu à la régulière. Ils piaffent d’impatience. Ils jouent la déstabilisation, les pénuries organisées, les sabotages, la provocation. Ils veulent « prendre Caracas », reprendre le pouvoir pour les riches, pour l’oligarchie, fût-ce au prix d’un bain de sang, et rejettent tout dialogue pacifique avec le président légitime.

Orchestrée par les Etats-Unis, l’intox médiatique bat des records rarement atteints. L’agression se précise... Il vaut mieux réagir avant qu’après, camarades, amis, frères.

Ce n’est pas seulement la révolution qui est en danger, mais le droit des peuples, la démocratie, les libertés, les droits humains, la paix, d’abord à Caracas. Mais tout le continent peut basculer.

Souvenons-nous de Chavez lançant au président Bush : « Allez vous faire foutre yankees de merde » !! Le chavisme nous a rendu plus libres, mais la solidarité, l’internationalisme, ne sont pas en ce moment décisif ce qu’ils devraient être, et cela nous inquiète. C’est vrai que le Venezuela a « mauvaise presse » et « qu’électoralement » le soutien n’est pas payant... dans l’immédiat. Mais les principes, pour un révolutionnaire, un démocrate, restent les principes. Un peu de notre avenir se joue aujourd’hui à Caracas. Comme hier à Madrid. Vite ! Ne chipotons pas notre solidarité !

Ce texte peut être signé à « contact [chez] legrandsoir.info » ou via cette adresse : jean.ortiz68@laposte.net avec nom, prénom et ville.

Jean ORTIZ.

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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