"L’opération médiatico-judiciaire afin de destituer la présidente constitue un véritable coup d’Etat amerloc, « soft », « institutionnel », du dernier cri : la nouvelle stratégie « new look » des Etats-Unis."
Monsieur le Président,
Un jour d’avril 2014, vous allâtes furtivement à Carmaux, rendre hommage à Jean Jaurès, à l’occasion du 100e anniversaire de son assassinat.
Même si vous avez beaucoup muté depuis le discours du Bourget, vous êtes, historiquement, ne vous en déplaise, héritier du patrimoine jaurésien, un patrimoine national, qui devrait être commun à tous les progressistes.
Le 16 février 1936, les élections législatives en Espagne sont marquées par une courte victoire des forces de gauche et républicaines signataires du « Pacte », un programme minimal et réformiste signé un mois auparavant. Sur la réforme agraire, les affrontements se multiplient.
Opter pour des « primaires à gauche » revient à s’engager une nouvelle fois dans une stratégie au final « socialo dépendante » . Elle risque d’assimiler les communistes à cette « gauche » qui n’en est plus une depuis longtemps déjà . Si nous sommes peu lisibles, peu visibles, malgré la nécessité aujourd’hui comme hier d’un puissant parti communiste, de classe, c’est que nous avons en quelque sorte renoncé à être pleinement nous-mêmes, antisystème et propositionnels, à refuser radicalement le capitalisme, à rompre avec lui. Rompre, rupture, radicalité... Etre partisan de la révolution, même si le mot a été tant et tant dégradé, n’est-ce pas revendiquer et commencer à construire, par nos résistances, nos pratiques quotidiennes, des relations et des valeurs nouvelles, une société de partage, non cannibale, libérée du marché. Un socialisme d’aujourd’hui, citoyen, autogestionnaire, démocratique, écosocialiste, qui socialise les grands secteurs économiques et les leviers financiers, qui remette en cause le carcan européen, le productivisme sans limites, la monopolisation des richesses... Mais pour cela il convient d’abord de ne pas renoncer aux mots, « socialisme », « révolution », et au sens de la marche. Je ne sais plus qui a dit : Ne pas nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.
Il y a des escrocs de la sémantique comme il y des escrocs de la mémoire. Tous tentent de dépolitiser, de vider de son contenu de classe, de consensualiser, voire d’éliminer, la mémoire populaire, celle du monde des travailleurs.
Soyons primaires ! Le capital en raffole. Des citoyens primaires, des analphabètes politiques, caricaturaux, clonés, des gugusses manipulables à merci, à la merci des puissants : « primarisés » ! Le dernier must à la mode libérale.
Les classes dominantes exultent. Elles ont gagné la bataille des idées. Elles ont profité de la crise, leur crise, pour opérer un renversement radical de valeurs, pour crédibiliser leur alternative - ultra libérale - à la crise de leur système : le néolibéralisme. Ils assurent tous deux l’hégémonie de classe, le contrôle social, leur pérennité au pouvoir, l’accumulation infinie des profits...
Je fais des cauchemars récurrents, de ceux qui récurrent même les casseroles les plus sales.
Cette nuit, j’ai à nouveau cauchemardé grave :
Et si F.H. gagnait les primaires chez les « républicains », loin devant Juju et Nico ?
Ces jours-ci nous mesurons une fois de plus le fort rejet du « système » par des millions d’exploités, le carton rouge aux comportements politiques frelatés.
Il y a des nuits maudites... Des heures à attendre, inquiet, très inquiet, les résultats des élections législatives au Venezuela bolivarien. 19 millions d’électeurs... 167 députés... A six heures et des poussières, et cinq tasses de café, la télé vénézuélienne nous assomme...