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Auteur : Jean ORTIZ

La peluche ensanglantée

Jean ORTIZ

Elle gît la peluche, près du petit corps recouvert du voile de la mort. Cette photo, insupportable, inconcevable (devait-on la publier ?) va nous hanter longtemps, sans doute jusqu’au bout du chemin. Comment la dépasser ? Impossible résilience. Il y a des peluches qui hurlent, qui pleurent, qui geignent, qui implorent, qui accusent, qui condamnent à mort...

On n’a pas le droit de faire du mal à une peluche. Que deviendrait ma Lucie sans sa peluche ? Elle dort dans les bras de « Vlad », son copain l’ours peluche, et tient par la main son « bébé » peluchette, qu’elle caresse jusqu’au beau « pays des merveilles ». Elle n’aime pas le « marchand » de sable ; le sable, cela ne se vend pas. Ce soir, les peluches de Lucie se taisent, essuient leurs yeux qui n’en finissent pas de couler ; quelques unes se dressent et crient « salopard ». C’est primaire, instinctif je l’avoue, et dangereux ; la haine peut soulager, mais ne fait rien avancer. Comment est-il possible que notre monde produise de tels monstres, manipulés, instrumentalisés, ou pas ? Faut-il qu’il soit agonique, cannibale, faut-il que notre société soit en passe de perdre toute humanité, tout espoir, pour écraser ainsi la tendresse et tuer une peluche ? Et qu’ils sont laids la plupart de nos « politiques », ceux qui n’attendent même pas que le sang sèche pour s’approprier la (…) Lire la suite »
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Je te hais Valls (deux)

Jean ORTIZ

« Toujours un poing levé et une main tendue, Jean Ortiz est un internationaliste assumé » dit l’Humanité où cet universitaire, fils d’un guérillero espagnol, publie régulièrement des chroniques remarquables qu’il envoie également au Grand Soir, site sur lequel il a publié à ce jour 130 articles.

Chacun croyait que le matamore de Matignon avait touché le fond du cynisme et de « l’horreur politicienne »... Que nenni ! Tout fait ventre à ce « chicago-boy » à la française pour se refaire la cerise dans l’opinion. Quitte à la caresser dans le sens le plus crasseux du poil. Quitte à créer une atmosphère irrespirable. Quitte à enfanter de nouveaux monstres, utiles pour en appeler à « l’union nationale », à « l’union sacrée », et reléguer la lutte des classes, la question sociale..., livrées aux compétences de ses amis du MEDEF. Quitte à jouer avec des barils de poudre. Quitte à diviser durablement les peuples. Quitte à attiser les haines et la déshumanisation. Quitte à recevoir les encouragements intéressés de la droite. Quitte à accélérer le « génocide » des valeurs de « la gauche », à faire table rase de son patrimoine, à plonger des millions de braves gens dans la déshérence, le désespoir. Quitte à instrumentaliser des colères légitimes vers des objectifs au plus haut point (…) Lire la suite »

L’avenir de l’Espagne passe par « Unidos Podemos »

Jean ORTIZ

« Les résultats ne sont pas satisfaisants, ils ne sont pas à la hauteur de ce que nous attendions (...) Ils ne sont pas bons ». Pablo Iglesias ne cache pas sa déception, entouré des principaux animateurs de « Unidos Podemos », tous visage grave. Aucune démagogie ; un constat lucide, honnête, et une confiance dans l’avenir.

Les meetings de l’UP ont drainé un public majoritairement jeune, des foules immenses, venues d’horizons multiples. L’avenir d’une Espagne plurinationale passe par cette « UP » si elle se prolonge, s’élargit, se construit politiquement sur la durée, si elle devient plus qu’un accord électoral. Les deux partis du bipartisme néolibéral s’en sortent eux plutôt bien. Le PSOE (22,83% et 85 députés) perd cinq sièges mais reste stable en nombre de voix. Le PP se renforce et progresse par rapport à la consultation du 20 décembre 2015 (33,28%). Il gagne 14 sièges. PP et PSOE ont « récolté » les fruits pourris de la « stratégie de la peur », d’une monopolisation des médias, de l’intox exponentielle permanente sur le Venezuela notamment, sur l’alliance avec « les communistes », du matraquage sur le « retour des rouges ». Pour les médias qui dépendent tous de grands groupes liés au PP ou au PSOE, la cause est entendue : l’accord avec Izquierda Unida et les communistes a plombé « Podemos » (…) Lire la suite »
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A Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon

Jean ORTIZ
Nous avons porté ensemble la si belle campagne des présidentielles. Nous savons tout ce que le PCF lui apporta et n’oublions pas l’impulsion que lui donna Jean-Luc Mélenchon. Nous n’avons pas oublié non plus que c’est le PCF qui promut la stratégie féconde de « Front de gauche ». Le souvenir reste vivant des foules mobilisées par le Front, de l’espoir enfin possible, d’une alternative en marche. Et puis patatras ! Le Front n’a pas su, ou pu, ou voulu se structurer en bas, ne plus être un simple cartel d’appareils, essentiellement électoral et parisien. L’heure ne me paraît pas être aujourd’hui à se rejeter mutuellement la responsabilité de l’échec, à brûler ce que nous avions commencé à édifier. L’alternative a besoin de Jean Luc Mélenchon de même que d’un parti de classe, riche d’une histoire de luttes, porteur de valeurs de partage, de solidarité, de justice sociale... Et au-delà des millions de femmes et d’hommes que le capitalisme étouffe, mutile, détruit. (…) Lire la suite »

Le Brésil, témérisé et enfin libre

Jean ORTIZ

« Erase una vez un mundo al revés ». Il était une fois un monde à l’envers... Le président brésilien -intérimaire- Michel Temer a accepté de donner son corps et son âme au Brésil.

Le président brésilien -intérimaire- Michel Temer a accepté de donner son corps et son âme au Brésil. Issu d’un coup d’Etat médiatico-institutionnel contre la présidente illégitime et l’imposteur Parti des Travailleurs (PT), sa légitimité ne souffre aucun doute. Aucun. Michel Temer, élégamment cravaté, est comme son statut l’indique , un précaire, un intérimaire. Familier des « favelas », les pauvres il connaît de près ; il les défendra pour qu’ils restent ce qu’ils sont. Gare donc à l’oligarchie ! Ce gentleman vient de constituer un gouvernement homogène, entièrement masculin. Les hommes pensent et les femmes essuient. Chacun doit rester à sa place. Destituée « temporairement » pour 180 jours, le temps d’un procès à charge déjà exécuté(e), la pseudo présidente (femme) Dilma Rousseff n’était qu’une erreur de casting qui, avec Lula le métallo, a spolié les plus pauvres. Les chevaliers blancs ont collé à la dame (coupable sans preuves donc coupable), les casseroles que eux ne (…) Lire la suite »
49-3

Les bâtisseurs de ruines

Jean ORTIZ

« Regardez-les travailler », disait Eluard. Je voulais titrer « Ils ont osé » le 49-3, mais ils n’osent rien, ils sont eux-mêmes, « ralliés » avec ferveur au néo voire à l’ultra libéralisme.

Ils ne font qu’obéir aux marchés et se contorsionnent devant le MEDEF, pensant conserver ainsi voiture de fonction, impunité, coussins et retraites dorés. Ils se veulent les gérants les plus loyaux du capitalisme. Ils ont le cynisme des apostats, l’arrogance des traîtres ; ils exsudent le mépris du peuple. Chez eux, point de scrupules, ni de honte. A l’époque de la guerre de libération algérienne, ils voulaient liquider « la racaille ». Après la Libération, ils sortirent les chars contre les mineurs. Sans parler de la « Non intervention » lors de la Guerre d’Espagne. Ont-ils vraiment été un jour véritablement « de gauche » ? Mitterrand avoua qu’il signa le programme commun pour en finir avec le PCF. Bassesse et vilenie leur tiennent lieu de valeurs. Combien de « flingueurs » vont aller maintenant au bout de leur démarche ? Se déclarer en insurrection civique au sein de leur parti ? Ou en sortir... ? Ce sera un test grandeur nature. Quant à la CGT, FO, à la FSU, Solidaires, (…) Lire la suite »

C’est le printemps... !

Jean ORTIZ
A défaut du contraire, amenons la campagne à la ville. Vieille aspiration de l’humanité. Renverser la perspective... en attendant de « campagniser » ville et campagne. Tout cela pour dire qu’en période de batterie à plat, on tente de la recharger comme l’on peut. « Sí, se puede ». Une alliance « Podemos »-« Izquierda Unida » se profile. C’est le printemps. « La révolution partira d’une roseraie ou ne sera pas ». Je répète : « la révolution partira d’une roseraie... » C’est le printemps. Le printemps parce qu’il a fait hiver. Drôle de printemps, comme préparé clandestinement et qui sort soudain d’un long non-hiver. Le printemps habituellement saison des promesses -menteur !- et des éclosions, des explosions juvéniles, populaires, des foules en colère, justement pour promesses non tenues. Au printemps, tout paraît possible (banalité). Au festival des « primaires », on s’y bouscule. Vieilles et jeunes charrues. Tremplins. Fausses notes. Tango des égos. « Adios primarias, (…) Lire la suite »

Faut-il essuyer tous les crachats ?

Jean ORTIZ

"Dès qu’un crachat, réel ou fantasmé, retombe sur la tête d’un cracheur habituel, patenté, labellisé ; intouchable, hyper-médiatisé, tous les « ils » crient tous au scandaaale, au totalitarisme."

Faut-il essuyer tous les crachats ? Cela devrait être la norme, mais elle se révèle sélective. Il y a crachat et crachat. Il ya même selon plusieurs témoins, des crachats virtuels. On peut cracher dans l’air du temps, cracher sur les Gitans, les cocos, les mélenchonniens, les syndicalistes (de classe), les « satrapes », les « populistes », la gauche « radicale », les révolutions latino-américaines, les immigrés, les révolutionnaires, les fonctionnaires, les faignasses de chômeurs, les jeunes « beurs » des banlieues ; on peut ethniciser, « racialiser » leurs révoltes, répandre la haine. On peut, et même l’on doit, cracher son venin contre les tyrans à la Chavez, Maduro, Morales, Castro, cracher contre les « Noirs », les « musulmans », les « gauchistes », les nationalisations, les retraites, le code du travail... Crachez sur ces cibles, et visez bien ! Ces crachats-là, légitimes, mérités, fielleux, quotidiens, de mots dits -et qui tuent-, n’ont pas à être essuyés. Ces « (…) Lire la suite »
Je te prie d’accepter mes excuses, au nom d’un maillon du PCF dramatiquement affaibli

Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon

Jean ORTIZ

Lettre du communiste Jean Ortiz, suivie d’un complément (12/04/2016) : une lettre de Kevin KIJKO, cheminot toulousain membre du PG.
La première s’adresse à Jean-Luc Mélenchon, la seconde à Olivier Dartigolles.

Cher camarade, Dans le quotidien béarnais à grand tirage, « La République des Pyrénées » (28 mars 2016), un dirigeant local et national de mon parti, le PCF, tient des propos méprisants à ton égard, te conseillant de « partir ensemble en pèlerinage à Lourdes », avec le centriste Jean Lassalle, « puisqu’apparemment ils (vous) entendent des voix ». Ce n’est ni très élégant ni très respectueux. « La présidentielle rend fou », dit ce dirigeant. Le quotidien évoque la longue absence de la vie politique béarnaise de ce dernier et qualifie son « retour » de « tranchant ». Laissons ce type de tranchant aux longs couteaux des ambitions politiciennes. Ce n’est pas notre monde. Ni nos valeurs, ni nos pratiques. Camarade Mélenchon, Je me souviens des grands meetings à Pau où tu contribuas à rassembler des milliers de Béarnais, Basques, Landais... C’était l’époque du forcing « pour avoir Jean-Luc », au service bien entendu d’ambitions politiques. Et tu étais là, mouillant la chemise. (…) Lire la suite »
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« En marche » avec Macron... C’est macroscopique !

Jean ORTIZ

C’est macroscopique, cela se voit à l’œil nu : le jeune ministre de l’Economie est macrocéphale et macrochevillesque : la tête et les chevilles qui enflent, avec la fausse humilité du politicard carnassier qui attend son heure.

Il est « surdoué », « hyperdoué », « brillant », « premier de la classe », « rafraîchissant », « génial », « lumineux », à 38 ans seulement. Il a toutes les qualités d’un « héritier », d’un gagneur, d’un fils de bonne famille, élevé au biberon argenté, poli, bien éduqué. « Chez ces gens-là, Monsieur » on sait compter. Et il sait compter ses sous et les nôtres. La preuve : il a été (et reste) de la « finance ». « Ce mot de finance est un mot d’esclave » disait J.J. Rousseau. Le jeune prodige a été (et reste dans l’âme) banquier d’affaires... aussi compétent qu’un grand argentier du FMI, de la Banque mondiale, de la BCE . Il a bien mérité des marchés. « En Marche donc ! », « Le fric est et sera le genre humain ! ». Le jeune ministre a fait don de son génie friqué à la France, celle du Medef, des banquiers, des patrons, des hommes d’affaire, de tous ceux qui nous font vivre, rêver, qui font fructifier notre argent au Panama, en Suisse, aux Iles Vierges, qui veillent sur notre (…) Lire la suite »