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Auteur : Jean ORTIZ

Au Honduras « libéré » , la situation se « normalise »

Jean ORTIZ

On se souvient, il a plus de quatre ans, du coup d’Etat « parlementaire » (une des nouvelles formes, avec le FMI, pour remplacer les « marines » de jadis ; trop visibles). Aujourd’hui, lorsque cela est possible, Washington préfère les « golpes » light.

Le président légitime, élu proprement, de gauche très modérée, Zelaya, fut arrêté en pleine nuit et chassé du pays (en pyjama) par les amis des Etats-Unis et du libre échange. Le riche Zelaya (moustaches et chapeau de « vaquero ») s’était risqué à rejoindre l’ALBA, après avoir pris conscience de la pauvreté des Honduriens, et des causes de ce fléau non naturel. Les élections générales du 24 novembre 2013 furent organisées et dépouillées à la sauce « république bananière ». Ne rions pas trop... Il y a des choses et un climat, chez nous, qui puent la « république bananière »... Le candidat du putchiste « parti national » l’emporta frauduleusement sur Xiomara Castro, l’épouse de Zelaya, candidate pour « Liberté et refondation » (LIBRE). Juan Orlando Hernandez fut décrété président par ses copains du Tribunal Suprême... avec approbation de l’Union européenne. Depuis, une chape de plomb et de silence médiatique international s’est abattue sur ce petit pays, le plus pauvre (avec (…) Lire la suite »

Chili : Une gifle pour la Minera Los Pelambres

Jean ORTIZ

La victoire des « comuneros » chiliens de Caimanes face à une multinationale toute puissante, longtemps au-dessus des lois

En 2010 nous avions tourné au Chili, avec Dominique Gautier, un court documentaire pour dénoncer les pratiques prédatrices d’une multinationale voyou (redondance), qui empoisonnait l’eau de communautés villageoises et paysannes du centre Chili, en toute impunité. La multinationale Minera Los Pelambres, propriété de la famille fachote et peu éthique (euphémisme) Luksic, a construit au-dessus de la communauté de Caimanes, au « Mauro » (« endroit où jaillit l’eau », en langue indienne), l’une des plus grandes poubelles chimiques d’Amérique latine ; un « tranque de relave », un bassin de décantation pour les eaux usées, bourrées de métaux lourds, de son exploitation minière. La digue de contention du « barrage », dans cette région sismique, est un mur de sable de 240 m de haut, sur des sols friables, gorgés d’eau. La Minera Los Pelambres n’a pas tenu compte de l’avis pourtant défavorable de la Cour suprême. Elle a acheté les élus, les médias (muselés) et plusieurs familles de (…) Lire la suite »

Ô niçois qui mal y pense

Jean ORTIZ

Je reviens de Nice et je fais acte de contrition. Je l’avoue...J’avais des tas d’a priori et même de b-priori, de c-priori...22 heures de train plus tard, l’équivalent d’un vol Paris-Caracas, je m’essaie à un premier bilan, globalement positif.

Ô les transversales ferroviaires et leur exotisme garanti ! Ô le chant des portables dans un wagon bondé ! Ô les confidences confiées à tous, les réflexions ontologiques : « je suis à Sète, la mer est bleue, ne laisse pas sortir le chat » ! Ô le confinement prolongé qui infantilise et solidarise peu ! Ô les inimitables sandwichs du rail ! 17h et plus...Arrivée en gare de Nice valise pleine de clichés. Conférence débat sur le pouvoir populaire dans les processus révolutionnaires en Amérique du sud... 18h30, l’amphi est bourré comme un déneigeur. Le « nouveau monde » fait recette. Va-t-on y demander l’asile ? Non !! selon le conférencier, la solidarité la plus efficace passe par « le combat contre le capitalisme, ici et maintenant ». Les amphy-trions (« Les Amis de la liberté ») font un remarquable boulot de reconquête idéologique (« Nous avons été battus, donc... ») et d’éducation populaire. Débat riche, vif, original, coloré... et avec l’assent. 22 heures : restaurant : le (…) Lire la suite »
De Margerie : démesure des dithyrambes consacrés au décès d’un PDG

Exclure le parti socialiste du parti socialiste

Jean ORTIZ

Un homme est mort dans un accident du travail. On ne peut que le déplorer et s’incliner avec respect. Près de 600 victimes chaque année sont emportées par des conditions de travail déplorables...

Autre chose est d’oublier les fonctions que cet homme occupait (PDG du groupe Total) et le bilan de son activité professionnelle. Il convient donc de découpler les deux dimensions. Chaque jour en France des maçons meurent en tombant d’échafaudages, victimes eux aussi d’accidents de travail, sans parler des scandales des maladies dites professionnelles... Ils sont enterrés dans l’anonymat, le silence médiatique, l’indifférence. Chaque jour dans le monde meurent de faim l’équivalent du nombre d’habitants d’une ville moyenne, un enfant toutes les 7 secondes, sans que les médias daignent y consacrer quelques mots. Rayés de la carte sans faire « la une », ni la deux, ni la trois... Blocus médiatique sur les maux du monde ! Ces « génocides silencieux de la misère » (Galeano) ne rentrent pas dans le menu du latifundium médiatique. Mensonge par omission. Ce qui choque beaucoup de citoyens depuis hier, c’est la place démesurée et les dithyrambes consacrés au décès d’un PDG, et qui (…) Lire la suite »

STOP ! Massacre d’étudiants au Mexique

Jean ORTIZ
Le 26 septembre 2014, la police mexicaine, les groupes paramilitaires et les sbires des cartels, se sont livrés à la chasse à l’étudiant, au « normalien ». Ils ont tiré pour tuer, puis ont enlevé des dizaines de normaliens de l’Ecole normale rurale Raul Isidro Burgos, « municipio » de Tixtla (Guerrero). Huit morts et 57 jeunes « disparus » depuis. Cela se passe à Iguala, dans l’Etat, aux traditions rebelles, de Guerrero. Après avoir réalisé une collecte publique afin de financer leurs études et manifesté contre la pauvreté des moyens attribués à l’enseignement, les « normaliens » se dirigeaient en bus vers Chilpancingo, capitale de l’Etat du Guerrero. Les témoins racontent des scènes qui rappellent le carnage de Tlatelolco, la Place des trois cultures (Mexico, 1968) Des véhicules policiers, et d’autres banalisés, ont emporté des dizaines de jeunes vers une destination inconnue. Depuis le 26 septembre, 57 « normaliens » ont « disparu ». La disparition a été niée puis étouffée, (…) Lire la suite »

De Jaca : l’explosion espagnole vue de haut

Jean ORTIZ
J’éprouve en arrivant à l’entrée de cette petite ville , et après digestion de moults lacets pyrénéens, un sentiment bizarre de soulagement et d’angoisse. Dès que je m’aragonise reviennent dans ma tronche d’antifranquiste les chansons naguère du troubadour aragonais José Antonio Labordeta . Une voix âpre, comme le sol d’ ici, comme ce vin de la terre, le Somontano , qui donne à boire un pays. Rude. Rude. Et José Antonio d’entonner « Habra un dia en qué todos...Viendra un jour où chacun verra une terre appelée « Liberté ». Du temps du franquisme, chanter cela conduisait en prison. Tu avais raison José Antonio : « Somos » ; nous voulons « des temps qui portent dans leurs entrailles la grande utopie fraternelle (...) Nous sommes doux comme l’argile et durs comme la rocaille » (...) « la peur a des racines difficiles d’arracher ». Mais nous sommes. Le mont Oroel, lui, paraît avoir perdu la mémoire. Jaca, ce « pueblo » au nom de jument, fut jadis capitale de l’Aragon , premier (…) Lire la suite »

C’est pas facile de ne pas mépriser le peuple

Jean ORTIZ
C’est pas facile de vivre avec le Smic c’est pas facile d’être ouvrière et mère célibataire c’est pas facile de dormir sous des cartons c’est pas facile d’être chômeur en fin de droits c’est pas facile de basculer dans la misère c’est pas facile de survivre en dessous du seuil de pauvreté c’est pas facile d’accumuler les impayés c’est pas facile d’être paysan chassé de sa terre c’est pas facile de finir le mois à découvert c’est pas facile d’être diplômé et précaire c’est pas facile de rogner sur le chauffage l’hiver c’est pas facile de n’avoir jamais vu la mer c’est pas facile de regarder les autres partir en vacances c’est pas facile d’inspirer la pitié c’est pas facile de rester digne dans la dèche c’est pas facile de renoncer au dentiste c’est pas facile d’éviter l’ophtalmo c’est pas facile de se nourrir low-cost c’est pas facile de s’habiller chez Emmaüs c’est pas facile de faire durer les chaussures c’est pas facile de subir (…) Lire la suite »

Le Venezuela, ce 11 septembre : en vrac...

Jean ORTIZ
Le taux de chômage est passé de 14,71% en juillet 1999 à 6,7% en 2014 Entre juillet 2013 et juillet 2014 : 375.000 personnes se sont intégrées au marché du travail (234.106 sur un emploi stable) L'"économie informelle" constituait, en 1999, 50,7% de l'activité économique et les "informels" ne jouissaient d' aucun droit. Sa part est aujourd'hui de 40,5% et les travailleurs (précaires) y bénéficient pour la plupart de la Sécurité sociale et du droit à une "pension de vieillesse" (retraite) Le gouvernement vient d'accorder à 740 entreprises des secteurs public et privé des aides importantes (près de deux milliards de bolivars) afin qu'elles développent et diversifient la production. Selon le président : le gouvernement doit devenir "le moteur qui articule la production" Les frais d'inscription et de scolarité des universités privées vont augmenter en un an (2014-2015) d'une fourchette entre 50 et 69% Pour l'université catholique Andrés Bello, ils s'élèvent à 47.000 bolivars (…) Lire la suite »

Bolivie : une "vraie" révolution

Jean ORTIZ

Depuis 2005, la Bolivie vit un processus révolutionnaire inédit, inventif, compliqué, à la fois très bolivien et universel, une authentique transformation sociale, ethnique, démocratique, dont les principaux protagonistes sont les Indiens.

L’élection du premier président Indien de l’histoire du pays, Evo Morales, porté par les mouvements sociaux (cocaleros, anciens mineurs...), est à la fois le résultat de dix ans de « guerre sociale » et l’un des moteurs de la nouvelle Bolivie ; elle est devenue « Etat plurinational » à la suite d’un processus constituant, freiné, saboté par la droite, et mené à terme grâce à la puissante mobilisation populaire. La constitution de 2009 remet enfin le pays à l’endroit Après cinq siècles d’invisibilité, de soumission forcée, de négation de l’indianité, de marginalisation, d’exploitation féroce, les Indiens assument désormais et construisent un nouvel Etat, un nouveau pouvoir. Un processus complexe de décolonisation, en marche, s’attaque aux mécanismes économiques, politiques, culturels, ethniques, du lourd héritage de la domination coloniale, très souvent ancrée, intériorisée. La Bolivie vit une Révolution ethnique, mais non ethniciste. Les Indiens, majoritaires, surtout Aymaras (…) Lire la suite »
Tandis qu’à La Rochelle, les Solfériniens se déguisent en socialistes modernes...

Etats d’âme d’un Frontiste-frondeur de gauche

Jean ORTIZ

Le révolutionnaire a-t-il droit au désespoir ? Au découragement passager : oui. Mais il doit vite se ressaisir...

Le Front de gauche n’a pas décollé, mais tout le monde continue à « faire comme si », sans trop d’illusion, mais en feignant d’en avoir.

Nous sommes des centaines de milliers à y avoir cru, à y croire encore. Beaucoup, démoralisés, restent sur le bas côté du chemin. Quel gâchis ! Quelle autre alternative pourtant que de rassembler le peuple pour en finir à terme avec le capitalisme prédateur ? Comment soulever la chape de plomb du bipartisme, empêcher qu’elle ne devienne définitive ? Le bipartisme est plus qu’un mécanisme institutionnel. C’est l’un des outils qui permet aux classes dominantes d’exercer leur domination. Voilà pourquoi ils se sont tous déchaînés, les uns de droite, les autres de gauche-alibi transgénique, contre le Front de gauche. Il ne faut surtout pas qu’émerge en France une force qui mette en cause les fondements d’un système verrouillé par eux. Existe-t-il un « plan B » alternatif au Front de gauche ? Je ne le crois pas. Alors, nous sommes donc en quelque sorte, ensemble, condamnés (positivement) à faire vivre, enraciner, élargir, réorienter s’il le faut, un Front de gauche qui soit une (…) Lire la suite »
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