Ce n’est pas une claque, c’est un lynchage, une humiliation, une rouste magistrale, un uppercut de la gauche, un désaveu sans appel. François Hollande, qui se voulait "Normal premier" au point de faire concurrence aux livreurs de pizzas en motocyclette, celui qui déclarait la guerre à la finance, est ce soir tout nu, "en pelotas", et son ralliement joyeux, toute honte bue, au néolibéralisme : vomi par le peuple de gauche.
Le jeudi 27 mars, je me trouvais à Pau où je devais débattre sur le thème des médias et du Venezuela. Vers 19 heures, Jean Ortiz est passé me prendre à mon hôtel où était également logée une Salvadorienne, invitée du festival CulturAmerica. Direction le restaurant. Là, j’ai assisté au spectacle de Jean Ortiz, poussant son assiette remplacée par un cahier pour une interview impromptue.
J’écoutais cette femme rieuse nous raconter une partie de sa vie, des histoires à faire dresser les cheveux sur la tête et je me disais qu’elle déroulait des pages d’un roman à écrire.
Ce sont les notes prises par Jean Ortiz au cours de ce repas que vous allez lire ci-dessous.
Maxime Vivas
Ils sont de l’avis général près de deux millions, plus disent certains médias, comme la Sexta (une chaîne de télévision nationale). Du jamais vu. Une journée historique "qui ne va pas s’achever ce 22 mars" clame le cortège. Beaucoup ont prévu de rester à Madrid et de camper. Par exemple, mille d’entre eux dans le secteur de Recoletos. Des Assemblées Générales, des opérations symboliques ("faire le siège de la Bourse", etc.) sont prévues pour lundi et les jours suivants.
Nous vivons une époque terrible de "restauration", d’involution sociale, idéologique, civilisationnelle. C’est la revanche des classes dominantes sur 1789, 1936, la Libération, mai 68...
Ce titre peut surprendre, mais en réalité il confirme tout ce que nous avons déjà écrit. La révolution bolivarienne, qui avance dans un cadre électoral, pacifique, démocratique, de pluralisme politique, se heurte depuis des mois à une stratégie "à la chilienne", de déstabilisation politique et économique, par tous les moyens.
Au classement européen des pays les plus inégalitaires, l’Espagne n’est battue que par l’Estonie. Adieu Real, Barça, Ronaldo, Iniesta... Accoudés à la "barra" du vétéran bar moderniste Iruña, Place del Castillo, ou au Mesón de la Navarrería, plus à gauche, les jeunes "abertzales" (nationalistes basques) s’étripent amicalement.
Le Grand Soir était sur scène avec des interventions de Jean Ortiz et Maxime Vivas, entre autres et celles de Juan Gordillo, maire de Marinaleda, de représentants d’Attac, de CADTM…
Voici le texte de l’intervention de Jean Ortiz.
Le Grand Soir.
Le capitalisme porte en lui un ordre cannibale de l’homme, de la nature, du monde, l’ordre volontairement injuste, sauvage, de nos sociétés.
Oui "Y’en a marre" ! Oui, "y’en a marre" aussi d’entendre ressasser que : "il n’a pas d’alternative" (au système prédateur qui nous opprime). Oui il y a des alternatives, oui, à condition d’attaquer le mal à la racine, d’enfoncer le "mur de l’argent", de partager équitablement le gâteau.
Communiste, j’ai mal, et je ne dois pas être le seul.
Qui peut prétendre après la conférence présidentielle d’hier que le parti socialiste et le Président sont encore « de gauche », voire sociaux-démocrates ? La social-démocratie assurait quelques miettes aux travailleurs.