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Auteur : Bernard GENSANE

Quand Emmanuel Macron prend une averse

Bernard GENSANE

Dans les grandes banques d’affaires, comme celles des Rothschild, presque tout est rédigé en sabir anglo-américain, donc on pense en sabir anglo-américain.

Malgré de longues études dans un lycée de jésuites bien français, le surdoué Macron n'a pas échappé à la règle. Invité dans une réunion de patrons (où l'on reconnaît Madame de Menthon, née Sophie-Marie-Clarisse-Anne-Bernadette Turpin), et même en tant que Secrétaire Général adjoint à la Présidence de la République, il ne peut s'empêcher de produire ce charabia de colonisé dans sa tête : "Nous sommes une société mature mais averse au risque où l'entreprenariat est insuffisamment considéré et où règne l'anarcho-syndicalisme." Je passe rapidement sur la référence à l'anarcho-syndicalisme qui témoigne soit d'une singulière bêtise politique, soit plutôt (car l'homme n'est pas bête) du désir de plaire à ses bons maîtres. D'autant qu'il vient de concéder que "les normes sociales et autres" (notez le mépris de "et autres" et l'utilisation de "normes" à la place de "lois"), "les Français y sont attachés et on ne peut pas spontanément tout faire basculer." En d'autres termes, il faudra (…) Lire la suite »
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Nicolás Guillén

Poésie et exil (28)

Bernard GENSANE
Nicolás Guillén est né le 10 juillet 1902 à Camaguëy et est mort le 16 juillet 1989 à la Havane. Fils d’un imprimeur, il fit des études de droit, devint avocat, puis journaliste. Guillén s’inscrit dans le mouvement de rénovation artistique du début du XXème siècle. Il a inventé, sous l'influence de la négritude francophone et de la “ Renaissance de Harlem ”, une poésie d'inspiration africaine et antillaise du nom de « négrisme » (« negrismo »). Il a mené toute sa vie une lutte contre l’exploitation et les injustices sociales. Son œuvre poétique questionne l’identité culturelle du Cubain, identité mêlant l’apport culturel des Indiens Siboney, habitant l’île avant l’arrivée des Espagnols, celui des esclaves noirs originaires d’Afrique de l’Ouest, et celui des descendants des colons espagnols. Il combattit en Espagne aux côtés des Républicains, devint membre du parti communiste exerça les fonctions de directeur des archives folkloriques nationales cubaines. Sous l’ère Battista, il (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique (août 2014)

Bernard GENSANE
Dans ce numéro d’août 2014, Serge Halimi se demande si l’on peut parler d’ « équilibre » lorsqu’on rend compte de la guerre israélo-palestinienne : « L’expédition punitive de l’armée israélienne à Gaza a réactivé l’une des aspirations les plus spontanées du journalisme moderne : le droit à la paresse. En termes plus professionnels, on appelle cela l’« équilibre ». La chaîne de télévision américaine d’extrême droite Fox News se qualifie ainsi, non sans humour, de « juste et équilibrée » (fair and balanced). Dans le cas du conflit au Proche-Orient, où les torts ne sont pas également partagés, l’« équilibre » revient à oublier qui est la puissance occupante. Mais, pour la plupart des journalistes occidentaux, c’est aussi un moyen de se protéger du fanatisme des destinataires d’une information dérangeante en faisant de celle-ci un point de vue aussitôt contesté. Outre qu’on n’observe pas ce même biais dans d’autres crises internationales, celle de l’Ukraine par exemple, le véritable (…) Lire la suite »

Connaissez-vous Bernadette Ségol ?

Bernard GENSANE

Il y a quelques années, les syndicats qui ne prônent pas le « dialogue constructif » et la « réforme » – en d’autres termes la collaboration avec le patronat et l’État-patron – ont éprouvé quelques difficultés à trancher une question épineuse : fallait-il intégrer les instances, les rouages, la bureaucratie de l’Union européenne ?

Entrer, c’était l’aléa de se voir infecter par le poison libéral. Ne pas entrer c’était risquer d’être constamment hors du coup, de ne pouvoir peser sur rien et laisser le champ libre aux syndicats « modérés » qui en seraient ressortis légitimés, en particulier aux yeux de la grande masse des non syndiqués. Le syndicat auquel j’appartiens, la fédération à laquelle il est rattaché furent parmi les derniers à accepter de jouer le jeu de « l’Europe », en se disant que, si la cuiller est longue, on peut s’attabler avec le diable. J’ai toujours pensé que, vu la puissance de feu des milliers de banquiers, de groupes de pression multiples et variés harcelant sans relâche les représentants du peuple, les moyens dérisoires des forces syndicales ne feraient pas le poids. J’estimais par ailleurs – et je n’ai pas changé d’avis – que plus on s’affaire, plus on se croit utile et intéressant dans les sphères ouatées si loin de la vraie vie, moins on a d’envie et d’énergie pour descendre dans la (…) Lire la suite »

Existe-t-il des ennemis héréditaires ?

Bernard GENSANE
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Le Monde Diplomatique (juillet 2014)

Bernard GENSANE
Dans l’éditorial du numéro de juillet 2014, Serge Halimi revient sur la folie criminelle de la politique étasunienne au proche-orient : Etait-il imprévoyant, cet élu de l’Illinois qui estimait dès octobre 2002 qu’une invasion de l’Irak ne ferait qu’« attiser les flammes au Proche-Orient, encourager dans le monde arabe les pires impulsions et renforcer le bras recruteur d’Al-Qaida » ? Fut-il plus visionnaire que lui, le vice-président des Etats-Unis qui promit alors que les armées américaines seraient « accueillies en libératrices » ? C’est pourtant le second, M. Richard (« Dick ») Cheney, qui accuse aujourd’hui le premier, M. Barack Obama, d’avoir agi en Irak comme un traître doublé d’un benêt. Et qui conclut avec un culot singulier : « Rarement un président des Etats-Unis se sera autant trompé à propos d’autant de choses au détriment d’autant de gens. » Andrea Purgatori exhume la sombre histoire de l’accident d’Ustica : Le nouveau président du conseil italien, M. Matteo (…) Lire la suite »

Les Zindigné(e)s, n° 16

Bernard GENSANE

Le dossier central de ce numéro est consacré au flicage, privé ou institutionnalisé, des populations.

Avant cela, un long éditorial de Paul Ariès sur la toxicité du FN. Article très argumenté dont je livre simplement cette réflexion qui remet bien des pendules à l’heure : « Les électeurs du FN ne sont pas des enfants perdus de la gauche mais les bâtards des gauches perdues. » Dans Le profilage des populations (livre récent dont Les Zindigné(e)s offre des extraits, Armand Mattelart et André Vitalis rappelle que le livret ouvrier date de Napoléon, à l’époque du triomphe du libre échange. Aujourd’hui, expliquent les auteurs, il est inutile de convoquer Big Brother, 1984 décrivant une société totalitaire, alors que la surveillance de masse aujourd’hui s’exerce sur des populations de pays en principe démocratique. Une surveillance qui dans les faits, est incapable, et ne sert pas à prévenir, comme l’a récemment montré, malgré les milliers de caméras situées sur la Cote d’Azur, de la deuxième (ou première ?) fortune de Monaco. Quant au monde d’internet, c’est théoriquement un monde de (…) Lire la suite »
Witold Gombrowicz

Poésie et exil (27)

Bernard GENSANE
Né en Pologne en1904, Witold Gombrowicz est issu de la noblesse terrienne de la région de Varsovie. Il suit un cursus universitaire à Varsovie, puis à Paris. Il se rend en Argentine en 1939 pour un court séjour. L’invasion de son pays le dissuade de rentrer en Europe. Il va passer vingt-cinq ans en Argentine. Son œuvre, interdite par les nazis puis par les communistes, va tomber dans l’oubli jusqu’en 1957. Il rentre en Europe en 1963. Il s’installe en France en 1964, où ses livres connaissent un succès grandissant. Il meurt à Vence en 1969. Il y a dans le texte qui suit cette phrase incroyable qui, pourtant, survient tout naturellement et qui nous rappelle que Gombrowicz fut un adepte du paradoxe : « Je fus amoureux de la catastrophe. » Et, tandis que sur mon bateau je longeais les rivages allemands, français, anglais, toutes ces terres d’Europe figées dans la peur du crime encore enfoui paraissaient me crier : sois léger, sois insouciant ! Tu n’as aucune importance, aucun (…) Lire la suite »

Pierre Lemaitre. Rosy & John.

Bernard GENSANE

Où l’on retrouve l’ami Pierre Lemaitre.

Un jour, le futur auteur d’Au revoir là-haut, qui décrit si formidablement la vie et la mort des Poilus dans les tranchées, passe devant un énorme trou creusé dans la rue d’une ville. Il imagine comment des malveillants pourraient terroriser tout un pays avec ce trou où ils auraient enterré quelques bidules fabriqués grâce à des modes d’emploi trouvés sur internet. Et c’est parti pour un récit haletant, original, jamais téléphoné, construit de main de maître (à l’origine, ce roman était un feuilleton et Lemaitre s’est dit « libéré » par les contraintes du genre), et qui nous permet de retrouver – pour la dernière fois peut-être – le commandant de police Camille Verhoeven et ses 145 centimètres. Lemaitre a écrit ce bref ouvrage alors qu’il travaillait à Au revoir là-haut, et il est clair que les deux textes entretiennent des thématiques de contiguïté, à commencer par la fragilité des démocraties occidentales, le pouvoir destructeur, de nuisance d’individus qui projettent leur mal (…) Lire la suite »

La grève à la SNCF : les propositions de la CGT

Bernard GENSANE

Les médias aux service du CAC 40 (90% d’entre eux, donc) nous bassinent avec ce privilège inouï dont jouiraient les agents de la SNCF : la sécurité de l’emploi.

Deux rappels : – Le droit au travail est inscrit dans la Constitution de la Cinquième République. – 2/5 des agents de la SNCF ne jouissent pas de ce statut de « privilégié ». Comme dans tous les autres secteurs des services publics français, la précarité frappe chaque jour davantage chez les cheminots. Comme les aboyeurs au service du CAC 40 font tout pour ne pas expliquer la nature des revendications des syndicats qui ne se sont pas couchés devant l’État-patron, je me permets de relever succinctement les propositions du syndicat majoritaire à la SNCF. Elles n’ont rien d’exorbitant et elles dépassent largement les revendications corporatistes singées par les médias aux ordres. Le recrutement de cheminots formés et qualifiés pour assurer dans tous les services les charges de travail avec la qualité et la sécurité dues aux usagers. La réhumanisation des gares et des trains. La réouverture de gares et de guichets permettant l’accès au transport ferroviaire de proximité. Une (…) Lire la suite »