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Auteur : Mauris DWAABALA

Le Panthéon des humbles

Mauris DWAABALA

Il faut préciser ici que si je me permets de sous-titrer : "Un petit souvenir en ces temps de pantalonnade", c'est en prenant le mot dans son sens littéraire selon le Larousse qui dit : "manifestation hypocrite d'un sentiment". Et aussi parce que je me suis permis préalablement le petit raisonnement intérieur suivant : De quel côté se trouvent ceux qui organisent aujourd'hui les cérémonies mémorielles ? En tant que laquais actuel des capitalistes, de quel côté eût-il ce Président été aux temps terribles ? Bien malin qui peut le dire pour l'individu, mais pour le bord politique et la couche sociale, il n'y a aucun doute : du côté de Munich, du : "Plutôt Hitler que le Front populaire", puis de la collaboration.

Hommage soit donc d'abord rendu ici aux héros et martyrs du groupe Manouchian et aux quatre qui entreront au Panthéon, sauf le respect qui est dû à la fonction présidentielle.

Des camarades militants m’entraînèrent chez une communiste que l’on ne voyait pas aux réunions de cellule, et que je ne revis plus jamais ensuite. Entrer dans sa demeure vous glaçait, car la vie semblait s’être arrêtée au seuil de son humble maison. Sur le buffet de la cuisine, des photos encadrées ; je n’en vois plus les visages, ni les détails, mais elles étaient nombreuses. Cette femme ne vivait pas seule, pourtant. Une autre, plus jeune, partageait ses jours avec elle. On m’expliqua qu’elles étaient respectivement la mère, veuve elle-même d’un résistant, et la veuve d’un résistant fusillé par les Allemands. Mère et belle-fille prolongeaient ainsi dans le souvenir leur pauvre existence. Elles serraient le cœur par leurs vies brisées. La vieille, qui perçut en moi le jeune militant tout feu tout flamme me quitta en me serrant la main et me regardant droit dans les yeux me dit : – Tu dois bien faire ton métier, camarade. Comme le souvenir en appelle deux autres, (…) Lire la suite »

La double vie de François Hollande (exclusif)

Mauris DWAABALA

Donc François Hollande recevait lundi à l’Élysée, après un dîner de gala dimanche soir (parce qu’ils le valent bien) trente-quatre dirigeants de groupes internationaux pour les convaincre de l’attractivité de la France.

François Hollande, ancien candidat à la présidence de la République dont l’adversaire était la finance, arrivé discrètement et nuitamment en scooter, a réuni hier dans une salle du passage des Petits-Pères (2ème) une trentaine de dirigeants syndicaux, d’économistes d’horizons divers, parmi lesquels de nombreux Économistes atterrés, d’experts internationaux du travail et des patrons de PME. La table sur tréteaux offrait aux participants au evening buffet de gala un casse-croûte saucisson-cornichon, arrosé de Beaujolais nouveau, cuvée 2012, servi dans des gobelets en plastique et sur des nappes de papier. Il est difficile de faire le compte-rendu de cette rencontre sans mordre sur le sacro-saint domaine de la vie privée du Président. Le peu qui a filtré permet cependant de supposer qu'ont été survolées plusieurs questions importantes concernant l'avenir du pays et le bien-être de ses travailleurs. Ainsi sur la flexibilité, il a été décidé qu'elle garantirait à chacun un (…) Lire la suite »
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Pourquoi il y aura encore des citoyens de gauche pour voter encore PS

Mauris DWAABALA

L'Humanité.fr publie « L'appel de la gauche du PS : "Non à la politique de l'offre" ». Il est précédé de cette présentation :
27 membres du bureau national du PS sur 72 ont signé un appel pour une autre politique. Non à la politique de l’offre ! Non à la baisse du « coût du travail » disent-ils. "Si 35 % de la direction du parti signe cela, on peut penser que, à la base, c’est bien plus que la majorité des adhérents tellement le mécontentement est grand" écrit Gérard Filoche, également signataire.

Le lecteur curieux de lire cet appel dans son intégralité le trouvera ici. Ce texte est suivi de nombreux commentaires, parmi lesquels ceux qui traitent de la question de l'existence du PS comme parti qui se dit de gauche méritent d'être relevés, malgré les redondances mais avec la vigueur de leur style. Que font-ils dans les rangs du Parti socialiste ? La salutaire rupture avec l’ère Sarkozy, moi, je ne l'ai pas vue. L'aile déplumée devrait penser à la rupture avec l'ère solférinienne. Certains ont eu le courage de quitter le PexS. Le parti de gauche fut fondé. Ce courage manquerait-il à la frange sinistre ? C'est bien mes "camarades", mais le long passé (et passif) du PS indique que tout cela n'est que de la pose, que du baratin. On en reparlera quand vous joindrez les paroles aux actes et romprez clairement avec les membres de votre parti qui s'efforcent de doubler l'UMP sur sa droite. Bel appel, beau discours. Avec la première fois que je vois apparaître le coût du (…) Lire la suite »

La loi sur la famille : avancer en reculant

Mauris DWAABALA

Il paraît que 720 000 familles recomposées, que des enfants placés, des candidats à l'adoption, des partisans d'une réforme de la filiation, ceux nés sous X à la recherche de leur origine, attendaient impatiemment la loi sur la famille.
Ils sont passés par pertes et profits en attendant un hypothétique printemps 2015.

Le pouvoir n'a pas voulu entendre l'avertissement de la puissante Fédération LGBT qui, elle, se bat ouvertement pour la PMA : donner satisfaction à ceux qui manifestent ne lui donnera aucune voix, alors qu'électoralement « il a tout à perdre de celles et ceux à qui il refuse de nouveaux droits ». Comme LGBT n'avait pas de candidat(e) portant son étiquette à la Présidentielle, nul ne peut savoir si elle a réellement fait l'élection de F. Hollande ni si ce nouvel épisode burlesque pèsera d'un quelconque poids dans les urnes. La réalité veut que la PMA (a minima) aurait dû passer avec la loi sur le mariage ; que la rue qui a perdu ce « match » (de Mme Dominique Bartinotti, Ministre de la famille, quand elle y croyait encore, mais aujourd'hui cruellement réduite au silence par la décision présidentielle : « on ne va pas rejouer le match ») a conduit les responsables à la prudence devant les velléités de députés verts et socialistes prêts à mettre la PMA en amendement à la loi sur (…) Lire la suite »

Où les yeux s’écarquillent et les oreilles se tendent

Mauris DWAABALA

Avec le téléfilm Page Eight réalisé en 2011 par David Hare, les Britanniques ont réservé une surprise de taille au téléspectateur enclin à sommeiller devant les séries policières.

Il s'agit ici plutôt d'un thriller sans pistolets ni hémoglobine, au moins pour les images, qui se déroule essentiellement dans des salons et bureaux feutrés, puisqu'il concerne les hautes sphères du renseignement de sa Majesté, le MI-5, et de la politique ; dans lequel le premier Ministre est personnellement impliqué. Un document compromettant pour ce dernier amène le héros, Johnny Worricker, un officier de la vieille école qui le détient, à négocier son abandon. Le bas de la Page Huit de ce document établit clairement que le premier Ministre avait gardé pour lui, sans les transmettre à ses services de renseignement, des informations peu favorables aux Américains avec lesquels pourtant « les mêmes valeurs sont partagées ». Il se trouve que le hasard a donné à Johnny pour voisine de palier Nancy Pierpan, une écrivaine d'origine syrienne. Cette dernière apprend les fonctions importante de son voisin, si bien qu'elle arrive à lier connaissance avec lui dans le dessein (…) Lire la suite »

Le sérieux du fascisme

Mauris DWAABALA

Zeev Sternhell est un historien des idées et un penseur politique israélien qui s’est attaché à étudier le fascisme. La cohérence de ses thèses et ce qu’elles remettaient en cause dans le paysage de la politique et de la pensée dans la France de l’après-guerre, et beaucoup de grands noms, ne pouvait lui attirer les sympathies. De nombreux historiens à la lecture desquels, hélas ! l’intérêt n’est pas aussi soutenu se sont attelés à sa critique. Il ne sera retenu ici qu’un seul aspect de cette critique : celui de ne pas même avoir donné une définition du fascisme.

Qu’on en juge.

Dans sa dernière publication datant de 2006, Les anti-Lumières, chez Fayard, l'auteur établit que La déliquescence dans nos sociétés et nos organisations politiques des valeurs universelles que nous devons aux Lumières « franco-kantiennes » ne procède pas de la génération spontanée. Dès le XVIIIe siècle et tout au long des deux cents dernières années s'est édifiée une autre tradition - une autre modernité. Sur une argumentation similaire, elle a fait la guerre aux Lumières. L'une des raisons de la cohérence interne de cette pensée qui s'en prend aux Lumières tient au fait que tous ses hérauts se lisent les uns les autres avec une grande attention. Pour l'historien des idées, leur œuvre constitue un matériau premier, mais en même temps ils sont chacun à son tour interprètes de la pensée de leurs prédécesseurs, historiens des idées, critiques de la culture, philosophes politiques et aussi publicistes de renom... Le volume qui défend cette thèse fait près de 600 pages dont la (…) Lire la suite »

Les socialistes parisiens ne sont pas les socialistes qui gouvernent.

Mauris DWAABALA

L’UMP Dominique Versini rejoint l’équipe d’Anne Hidalgo

Rien n'est encore vraiment établi, mais il faut savoir que : – Pour Le Parisien :« Voilà un recrutement qui risque de faire grincer les dents des élus de droite. » – Et pour 20 Minutes : « La présence de l'ancienne ministre de Jacques Chirac fait des remous dans les rangs du PS… » D'après le même journal, l’ancienne ministre de Jacques Chirac et défenseur des enfants, Dominique Versini, sera numéro trois sur la liste d’Anne Hidalgo dans le 15e arrondissement. Anne Hidalgo lui a confié une mission sur les questions de pauvreté et la place de l'enfant à Paris. L'ancienne cofondatrice du Samu Social et ex-secrétaire d'État dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin avait été conseillère régionale RPR avant d'être candidate UMP lors des législatives en 2002, dans le XIVe arrondissement. Dominique Versini figure sur la liste en qualité de « personnalité d’ouverture à la société civile ». « Il y en aura une par arrondissement en position éligible », précise Rémi Féraud, (…) Lire la suite »

Les Chiliens. Que peuvent-ils attendre ?

Mauris DWAABALA

Treize millions de Chiliens sont appelés à élire ce dimanche leur nouvelle présidente (ou nouveau président), parmi neuf candidats. En même temps, ils devront élire les députés, renouveler la moitié du Sénat et désigner, pour la première fois depuis de récentes modifications de la loi électorale, les conseillers régionaux.

Les sondages octroient une nette avance à la candidate de la Nouvelle Majorité, Michelle Bachelet, une coalition regroupant le Parti communiste (PCCh), le Mouvement ample socialiste (MAS), la gauche citoyenne (IZ), ainsi que le Parti socialiste (PS), la Démocratie chrétienne (DC), les radicaux (PR), le Parti pour la démocratie (PPD) de la Concertation qui a dirigé le pays de 1990 à 2006. Michelle Bachelet est l'ex-présidente qui fut battue par il y a quatre ans. Les Chiliens avaient émis un vote sanction contre la Concertation, plus qu’un vote d’adhésion à la droite. Ils avaient exprimé leur déception après seize années d’immobilisme et de consensus mou. La victoire promise, certes, mais pour quoi faire ? Et surtout, avec quelle majorité parlementaire, dans un pays encore garrotté par la Constitution et le système électoral binominal imposés par Pinochet sous la dictature ? Vingt-trois ans après ! Dans ce système, les candidats des partis et indépendants se regroupent dans (…) Lire la suite »

Lettre ouverte à tous les vents

Mauris DWAABALA

Au sujet de la stratégie de l’accession au pouvoir.

De quoi s'agit-il, pour l'essentiel ? En principe, de voir appliquer le programme du Front de gauche, programme baptisé "L'Humain d'abord", par un gouvernement qui serait nommé par le Président François Hollande. Tous les responsables politiques de gauche dignes de ce nom savaient, bien avant son élection au poste de Président de la République, que ce dernier est un néo-libéral jusqu'à la moelle, dissimulé sous le manteau du social-libéralisme, et affublé du faux-nez de socialiste. Ou alors, ils devraient retourner s'occuper de leurs affaires privées au lieu de feindre découvrir aujourd'hui ce dont tout le monde se rend compte. Car l'art de la politique est aussi celui de savoir anticiper. Passons... Rien n'a donc été anticipé ni exposé clairement au moment où il a fallu donner son congé à Nicolas Sarkozy. De cela, l'électeur de gauche moyen qui ne voit que maintenant, à l'usage, ce pour quoi il a voté pourrait tenir quelque rigueur à ses mentors et sentir s'éveiller (…) Lire la suite »

Ah ! Ah ! mais à part ça, tout va très bien, tout va très bien

Mauris DWAABALA

La note de la France dégradée de AA+ à AA par Standard & Poor’s

Comme ils sont à pleurer il vaut mieux essayer d'en rire. La France est encore sur le podium bien qu'il lui faille descendre de nouveau d'une marche, mais comme celle-ci est réputée stable, au moins dans l'avenir immédiat, tout ne va pas si mal. Pourtant, la prochaine inversion de la courbe du chômage ne paraît pas évidente aux yeux de l'agence, et pour cause... c'est la politique qu'elle préconise qui conduit à ce résultat. Elle a la cruauté d'ajouter au constat que le niveau actuel du chômage amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et affecte les perspectives de croissance à plus long terme. Ce qui est d'un autre point de vue un indice de bonne santé (AAA) de l'opinion, au moins une bonne nouvelle ! En fait de réformes structurelles et sectorielles, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a beau se débattre comme un beau diable en expliquant que l'agence n'a pas pris en compte toutes les réformes et notamment, last but (…) Lire la suite »