@ dwaabala
Cependant, l’objectif de l’article n’était pas de dessiner de grandioses perspectives d’avenir
Je sais bien, mais toute occasion est bonne pour débattre, non ?
mais, faut-il le préciser ? d’amuser deux minutes sur la base de ce que tout le monde sait douloureusement.
On est bien d’accord, et c’est réussi, je le répète, j’ai aimé cet article, je l’ai apprécié pour ce qu’il est.
vanter aujourd’hui sans nuance la "décroissance"
et
"La décroissance" qui vous est si chère
Eh, eh, doucement, je ne l’ai même pas prononcé, ce mot !
Mais vous, @ erwin, vous vous gardez bien de préciser votre position sur ce point
Moi, erwin, moi, moi, là, oui, moi, je ne pensais pas que donner mon avis me condamnait à devoir m’expliquer séance tenante. Mais puisque vous me sommez de le faire, et malgré le fait que d’autres le disent bien mieux que moi, je me vois contrait et forcé (aaargh sous la torture, c’est dûr d’être lecteur du GS !) de me mettre à table.
Bon alors disons que moi, erwin, moi je suis décroissant moi. Oui là sur ce point il faut dire que vous dwaabala, vous, vous n’aviez pas tort (bon j’arrête c’est plus drôle...). Bon alors qu’est-ce que çà veut dire ?
Bah tout simplement que la croissance, sauf si on veut lui donner un autre sens, mais là on joue sur les mots, donc disons que communément la croissance çà veut dire l’augmentation des richesses produites.
Bon bah les décroissants ils disent juste que çà y est c’est bon on en produit assez, on va peut-être s’arrêter de croître un jour et penser plutôt à définir ce que l’on veut produire, en fonction de ce dont on a besoin (raisonner en termes de besoins, un des grands principes de la décroissance), et comment on fait pour avoir ce dont on a besoin (et non pas ce que l’on veut, soi, individuellement, pour répondre aux pulsions suscitées par la pub), comment on se débrouille collectivement pour que chacun ait ce dont il a besoin et participe dignement et sainement au processus productif. Autrement dit le gâteau est énorme, nul besoin de le faire plus gros, il vaut mieux se concentrer sur la recette et sur le découpage. Et puis de toute façon on n’a pas trop le choix puisque les ingrédients commencent à manquer et la cuisine devient irrespirable.
Evidemment la chose ne se présente pas de la même façon dans un pays développé et dans un PMA, il y en a qui en ont un peu besoin quand même, de la croissance !
Mais à l’inverse, un pays comme Cuba montre qu’il n’est pas nécessaire de produire beaucoup pour subvenir à ses besoins.
Donc d’où faut-il partir ? Bah de la production actuelle, en en partageant mieux les fruits, et après on s’interroge ensemble sur ce que l’on veut produire. Par exemple.
Bon, voilà, que dire d’autre, des principes comme la gratuité de l’usage et le renchérissement du mésusage, des choses bien concrètes comme çà, il y en a à la pelle, çà se discute, çà se réfléchit, nulle parole d’évangile dans tout çà...
Ah ouais sinon il y a çà :
L’urgence et l’important sont ailleurs que dans l’éventail des solutions que proposent les éminents théoriciens sans force populaire, donc dispensés de l’épreuve de la réalité.
C’est sûr qu’il y a des urgences, mais on ne peut certainement pas faire l’économie d’une réflexion profonde sur des objectifs à long terme, au risque de répéter sans cesse les mêmes schémas : je suis pour un nouveau Front Populaire, un nouveau programme du CNR, mais il faudrait peut-être aussi essayer d’éviter que dans 70 ans on se retrouve à nouveau dans la même situation.
Je signale aussi, en passant, que si l’on faisait fi des "éminents théoriciens sans force populaire", aucune pensée nouvelle ne verrait le jour, et si on ne suivait que les idées qui ont été mises à "l’épreuve de la réalité", des gens comme Marx (au hasard...) seraient restés d’obscurs penseurs underground.
Pour finir, je vous invite à vous méfier des amalgames décroissance/austérité, qui brouillent totalement les pistes de réflexion -et c’est le but-, et vous enjoins à considérer ceci : entre la chute du capitalisme et la fin de la croissance, il n’y a pas de priorité, les deux vont de pair, la croissance est fille du système capitaliste, elle en est la substance et en est une définition possible (capitalisme = système économique permettant l’accumulation illimité de richesses ?). La décroissance est donc par nature anticapitaliste. Vous me direz : alors pas de croissance dans un système socialiste ? Je serais tenté de répondre que çà dépend du but qu’il se fixe.