En moins d’une semaine, DSK a démissionné du FMI et Christine Lagarde est quasiment intronisée comme candidate des Européens à sa direction générale. Durant cette semaine, nombre de chroniqueurs ont présenté un résumé flatteur de l’action de DSK au FMI. Du mandat qualifié de manière très surprenante d’« exceptionnel » par Bernard Maris sur France Inter [1] aux éditoriaux du journal Le Monde dont le site internet offre par exemple la lecture d’un article intitulé « Dominique Strauss-Kahn quitte un FMI redevenu utile » [2], la tonalité est globalement positive. Pourtant, un bilan très critique de l’action du FMI et de son directeur général DSK s’impose.
L’année 2010 s’est clôturée sur un regain de mobilisations contre l’austérité imposée aux peuples européens au nom de la dette. 2011 s’ouvre sur une déferlante révolutionnaire dans le monde arabe. De nombreux signes de solidarité avec les peuples en lutte de Tunisie et d’Egypte émergent en Europe lors des manifestations contre l’austérité. Même si au premier abord, tout semble distinguer ces mouvements sociaux, l’étau de la dette les relie.
« L’opinion doit apprendre à tolérer l’inégalité comme moyen d’atteindre une plus grande prospérité pour tous. »
(Lord Griffiths, vice-président de Goldman Sachs, The Guardian, 21 octobre 2009). |1|
Les remèdes capitalistes administrés en temps de crise engendrent des défaillances débouchant sur de nouvelles crises. Celles-ci éclatent régulièrement, de plus en plus fréquemment sur tous les continents : au Mexique en 1982 puis fin 1994, en Asie du Sud-est en 1997-1998, en Russie en 1998, au Brésil en 1999, en Turquie en 2000, en Argentine en 1999 - 2001, aux Etats-Unis en 2000-2001, etc.