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Auteur : Jérôme DUVAL

Combien de temps encore la population espagnole devra-t-elle rembourser une dette qui n’est pas la sienne ?

Jérôme DUVAL, Yves JULIEN
La dette de l'Etat espagnol est dans le point de mire de toute l'Europe, du fait que les marchés financiers (banques d'investissement, fonds vautours et assurances) continuent à spéculer sur cette dette avec un seul objectif : amasser de juteux bénéfices. Et cela provoque l'appauvrissement de la population dans son ensemble, car toute cette spéculation conduit à une augmentation progressive des intérêts à payer, réduisant à son tour, d'autres dépenses de l'Etat : éducation, prestations de retraite, vieillesse et chômage, justice, santé ou services sociaux. Toutes ces mesures d'austérité, équivalentes aux plans d'ajustement structurel menés au sud de la planète à partir des années 80, ne font qu'augmenter les inégalités sociales, à travers l'appauvrissement chaque fois plus important des personnes, spécialement des plus vulnérables (femmes, minorités ethniques, jeunes, immigrés, personnes au chômage et à la retraite). Cependant, et contrairement au discours dominant, ce ne sont (…) Lire la suite »

Coup d’Etat contre la démocratie

Jérôme DUVAL
L'austérité contre la démocratie Chancelante, la démocratie fait pâle figure et tend à s'effondrer avec un bipartisme institutionnalisé au service des créanciers en toile de fond. Partout en Europe, c'est vers la même politique d'austérité voulue par les technocrates du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) que l'on se dirige. Non seulement la preuve est faite à travers l'exemple grec que ça ne marche pas (du moins pour la population), mais en plus on s'assure, quand on daigne célébrer des élections, de mettre en place ces politiques quel que soit le gagnant des urnes. Le peuple n'a plus le choix, la politique économique est ficelée d'avance par les créanciers comme en Irlande ou au Portugal à la veille des élections. La troïka (composée de la Commission européenne, de la BCE et du FMI) impose ses politiques, le candidat vainqueur des urnes n'étant là que pour les appliquer, trompant l'électeur sur la supposée distinction partisane en (…) Lire la suite »

15 M : de l’indignation à l’action, retour sur l’émergence d’un mouvement social historique

Jérôme DUVAL
En Espagne, l'indignation comme prémices à une mobilisation d'ampleur couvait déjà bien avant le 15 mai à travers de nouvelles organisations telles que Juventud sin futuro |1| regroupant des jeunes contre la précarité et la marchandisation de l'éducation ; La Plataforma de Afectados por la Hipoteca-PAH pour le droit constitutionnel à un logement digne et contre les expulsions ; No les votes contre le vote envers les partis majoritaires et corrompus ayant approuvé la censure sur Internet via la loi Sinde, etc. La Coordinadora de Asambleas de Barrios y Pueblos de Madrid, coordonnait déjà depuis janvier plusieurs assemblées de travailleurs constituées dans différents quartiers à Madrid principalement pour impulser une nouvelle grève générale après celle du 29 septembre 2010, la première contre le gouvernement Zapatero. Tout semblait donc prêt pour que la « génération Tahrir », de la place du même nom symbolisant la révolution en Egypte, elle-même consécutive à la révolution (…) Lire la suite »

Un FMI « redevenu utile », mais pour qui ?

Eric TOUSSAINT, Damien MILLET, Jérôme DUVAL

En moins d’une semaine, DSK a démissionné du FMI et Christine Lagarde est quasiment intronisée comme candidate des Européens à sa direction générale. Durant cette semaine, nombre de chroniqueurs ont présenté un résumé flatteur de l’action de DSK au FMI. Du mandat qualifié de manière très surprenante d’« exceptionnel » par Bernard Maris sur France Inter [1] aux éditoriaux du journal Le Monde dont le site internet offre par exemple la lecture d’un article intitulé « Dominique Strauss-Kahn quitte un FMI redevenu utile » [2], la tonalité est globalement positive. Pourtant, un bilan très critique de l’action du FMI et de son directeur général DSK s’impose.

Le FMI revient de loin. A partir de 2004, l'augmentation importante des cours des matières premières a provoqué un net accroissement des réserves de change des pays en développement qui atteignaient en 2008 le triple de celles du Japon, de l'Europe occidentale et de l'Amérique du Nord réunis. Nombre de pays du Sud les ont utilisées pour rembourser de manière anticipée le FMI, réduisant ainsi la dépendance à son égard. C'est dire combien son utilité n'était pas unanimement appréciée dans les pays du Sud, y compris parmi des dirigeants loin de combattre le néolibéralisme. Discrédité par le désastre social des politiques qu'il a imposées au Sud, le FMI a néanmoins profité de la crise qui a éclaté en 2007-2008 pour reprendre pied et généraliser au Nord les mêmes politiques néfastes. Sans être exhaustifs, prenons quelques exemples européens pour démontrer que si le FMI est redevenu actif, son action est surtout nuisible pour les peuples. En octobre 2008, un plan de 20 milliards (…) Lire la suite »
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La solidarité internationale s’exprime à Athènes pour mettre fin à l’asservissement par l’endettement

Jérôme DUVAL
C'est dans une salle bondée d'Athènes que la députée Sofia Sakorafa, récemment exclue du parti socialiste au pouvoir PASOK pour avoir refusé de voter les mesures d'austérité, introduit la conférence « Dette et austérité : du Sud global à l'Europe ». D'entrée, elle donne le ton en déplaçant la problématique de l'endettement au-delà des frontières et du clivage Nord / Sud : "La dette est liée à la question de classe" . En effet, l'enjeu de cette activité qui s'est déroulée du 6 au 8 mai 2011, un an, presque jour pour jour, après le « sauvetage » de la Grèce par le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne (C.E), est de tirer un enseignement des expériences du Sud contre la dette illégitime qui affecte en premier lieu les classes pauvres et de mobiliser pour son annulation. Il s'agit d'établir un lien entre le « Tiers-monde » et la périphérie de l'Europe en voie de « Tiers-mondialisation » (Grèce, Irlande, Portugal…), d'apprendre des expériences en (…) Lire la suite »

Quelques rappels utiles sur Dominique Strauss-Kahn

Jérôme DUVAL
– Il a occupé les fonctions de ministre de l'Industrie et du Commerce international de 1991 à 1993, période durant laquelle il a participé aux négociations commerciales de l'Uruguay Round préparatoire à la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). – En 1994, il participe avec Raymond Lévy, alors PDG de Renault, à la création du Cercle de l'Industrie, cercle spécialisé dans la défense de l'industrie française à Bruxelles, dont il devient le vice-président et où il côtoie des grands patrons. – En 1997, Lionel Jospin, nouveau Premier ministre, le nomme ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Il est l'artisan de privatisations massives, notamment celle de France Télécom, alors que le programme de Lionel Jospin excluait expressément cette dernière. Sous son impulsion, le gouvernement Jospin (1997-2002) a privatisé davantage que les gouvernements de droite Balladur et Juppé réunis (31 milliards d'euros contre 25,7), notamment quelques fleurons de (…) Lire la suite »

Partout en Europe, s’étendent les mobilisations contre l’austérité imposée au nom de la dette

Jérôme DUVAL

L’année 2010 s’est clôturée sur un regain de mobilisations contre l’austérité imposée aux peuples européens au nom de la dette. 2011 s’ouvre sur une déferlante révolutionnaire dans le monde arabe. De nombreux signes de solidarité avec les peuples en lutte de Tunisie et d’Egypte émergent en Europe lors des manifestations contre l’austérité. Même si au premier abord, tout semble distinguer ces mouvements sociaux, l’étau de la dette les relie.

D'un côté se trouve une dette odieuse contractée par des dictateurs corrompus, des biens mal acquis qu'il s'agit de restituer au peuple, et de l'autre une dette illégitime (voire illégale et odieuse) qui n'a pas bénéficié aux populations et qu'il s'agit là aussi d'auditer pour en répudier la part illégitime. La solidarité entre les peuples d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient pourrait bien renforcer la lutte contre les oppresseurs grassement protégés par les mêmes créanciers. L'oppression capitaliste s'est mondialisée, la lutte pour en sortir doit être globale. Un « système dette » au service des créanciers Nous vivons dans un système où les créanciers exercent un fort contrôle politique et économique sur les Etats endettés. Les pays pauvres ou nécessiteux servent leur dette envers leurs créanciers comme un esclave sert son maître (on parle d'ailleurs bien de service de la dette pour son remboursement). Les agences de notation infligent des coups à ceux qui (…) Lire la suite »

Le FMI épaulé par la Commission européenne organise le pillage de la Grèce

Jérôme DUVAL
En Grèce, le peuple maintient la mobilisation après neuf grandes grèves depuis février 2010 Alors que le chômage continue sa progression après être passé de 9,7% à 12,9% de la population active entre le 3e trimestre 2009 et le 3e trimestre 2010 |1| (près de 34% des moins de 25 ans sont sans emplois), le peuple poursuit la mobilisation contre les plans d'austérité d'orientation ultralibérale et conformes au « consensus » de Washington. Cette politique promue par la troïka - Fonds monétaire international (FMI), Commission Européenne (CE), Banque Centrale Européenne (BCE) - en échange d'assistance financière pour affronter le paiement de la dette publique est digne de celle qui a conduit l'Argentine, élève modèle du FMI, à une crise mémorable en 2001. Les médias dominants nous dissimulent le budget militaire grec qui ne cesse d'aggraver le déficit. Pourtant, celui-ci est proportionnellement au PIB le plus important des pays membres de l'OTAN après les Etats-Unis et représentait 4% (…) Lire la suite »

La révolution arabe est en marche : après la Tunisie, l’Egypte s’enflamme à son tour…

Jérôme DUVAL, Fathi CHAMKHI
« La mémoire des opprimés ne s'efface jamais, et le souvenir des événements qui la composent ne cesse de nourrir la révolte |1|. » Ce texte est dédié aux nombreux Egyptiens qui, ces jours de janvier, ont payé de leurs vies pour voir leur pays débarrassé de ce régime dictatorial corrompu. Le processus révolutionnaire, qui a commencé le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie, et qui a abouti à la chute du dictateur Ben Ali, est le même qui enflamme l'Egypte depuis la journée historique du 28 janvier. Ce mouvement qui, malgré une répression farouche, a déjà fait plus d'une centaine de victimes et des milliers de blessés, est en train de s'étendre à toutes les villes et à tous les villages d'Egypte, porté par un seul mot d'ordre : "le peuple veut la chute du régime'. La journée historique de ce vendredi 28 janvier 2011 se solde par au moins 20 morts et 1000 blessés. Après la Tunisie, l'Egypte Ce vendredi 28 janvier 2011, au 4ème jour de protestation |2| , le pays (…) Lire la suite »
« Si le climat avait été une banque, ils l’auraient déjà sauvé »

Austérité et prospérité en temps de crise

Jérôme DUVAL

« L’opinion doit apprendre à tolérer l’inégalité comme moyen d’atteindre une plus grande prospérité pour tous. »

(Lord Griffiths, vice-président de Goldman Sachs, The Guardian, 21 octobre 2009). |1|

Les remèdes capitalistes administrés en temps de crise engendrent des défaillances débouchant sur de nouvelles crises. Celles-ci éclatent régulièrement, de plus en plus fréquemment sur tous les continents : au Mexique en 1982 puis fin 1994, en Asie du Sud-est en 1997-1998, en Russie en 1998, au Brésil en 1999, en Turquie en 2000, en Argentine en 1999 - 2001, aux Etats-Unis en 2000-2001, etc.

Ainsi, se succèdent-elles les unes aux autres sans provoquer de changement structurel permettant d'explorer une voie radicalement différente. Bien souvent, les capitaux sont sortis juste à temps pour se mettre à l'abri à l'extérieur du pays et y sont rapatriés une fois le calme revenu. Les principaux détenteurs du capital en profitent pendant que les classes défavorisées subissent la crise de plein fouet. A l'été 2007, le bateau prend l'eau…une nouvelle crise éclate et perdure encore de nos jours. A différent égards, celle-ci diffère des autres. Tout d'abord, la place géographique n'est pas anodine, elle survient aux Etats-Unis : c'est là que sont décidées les grandes orientations économiques mondiales à travers des institutions comme la Banque mondiale ou le FMI (Fond Monétaire International), basées à Washington. Le « centre financier » (en opposition à « périphérie » ou « Tiers monde »), point névralgique où la principale place boursière donne la tendance jour après jour au (…) Lire la suite »