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Auteur : Jérôme DUVAL

Le « hirak » (mouvement) contre « le mandat de la honte » de Bouteflika

Jérôme DUVAL

Abdelaziz Bouteflika ne cède pas. Sourd à la contestation de la rue, il se porte officiellement candidat à un cinquième mandat après vingt années passées au pouvoir en Algérie.

Annoncé candidat à un cinquième mandat, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui fêtait samedi 2 mars son 82e anniversaire, est hospitalisé dans une clinique quelque part en Suisse depuis le dimanche 24 février. Le chef de l’État algérien, on ne peut plus silencieux depuis qu’il a été victime en avril 2013 d’un grave accident vasculaire cérébral (AVC), s’était déjà fait réélire sans intervenir publiquement durant la campagne en 2014. Depuis lors, comme l’explique le journaliste du média en ligne Algériepart Abdou Semmar, dans un entretien réalisé par Le Média, la mise hors-jeu de Bouteflika, au pouvoir en Algérie depuis 1999, a fait sombrer les institutions du régime dans des luttes claniques pour sa succession. En attendant, l’exaspération du peuple algérien est à son comble face à une énième farce électorale dont le scrutin est fixé au 18 avril prochain. Suite à un texte posté sur internet où il affiche une pancarte sur laquelle est écrit « Non à un cinquième mandat », (…) Lire la suite »
Entretien avec l’historien, réalisateur et activiste burkinabè Abdoulaye Diallo.

Abdoulaye Diallo : « Vingt ans après l’assassinat de Norbert Zongo, s’il y a un domaine dont on peut être fier, c’est celui des médias »

Jérôme DUVAL
Abdoulaye Diallo est historien, réalisateur de films documentaires et producteur burkinabè, président du Festival International Jazz à Ouaga, co-fondateur et coordonnateur du Festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression, Ciné Droit Libre. Connu pour son activisme, Abdoulaye Diallo est aussi membre fondateur du mouvement « Le balai Citoyen » qui a contribué à la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014. Très impliqué dans la défense de la liberté d’expression et dans la promotion de la démocratie au Burkina Faso, il est, depuis 1998, le coordonnateur du Centre National de Presse Norbert Zongo à Ouagadougou. Pour la première fois, l’affaire Norbert Zongo est racontée en images, lorsqu’en 2003 vous réalisez, avec Luc Damiba et Gidéon Vink, le documentaire Borry Bana, le destin fatal de Norbert Zongo, hommage à un homme qui a consacré sa vie à défendre les faibles et les sans voix. Alors qu’il est largement programmé à l’international, il faudra attendre pour (…) Lire la suite »

Marlène Rabaud : « Lucha, sur les traces de Lumumba »

Jérôme DUVAL

Marlène Rabaud présente Congo Lucha, en avant-première à Bruxelles, au cinéma Le Vendôme le 29 novembre 2018. Entretien avec la réalisatrice, pour parler de son film, également programmé à 21h le samedi 8 décembre à la télévision belge RTBF, et du mouvement social Lucha de République démocratique du Congo.

Vous connaissez bien le terrain puisque vous y avez réalisé de nombreux films, vous avez même vécu en République démocratique du Congo (RDC). Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots sur votre travail, votre relation avec le pays ? Marlène Rabaud : Oui, j’ai habité au Congo pendant 6 ans. J’ai travaillé pour des agences de presse comme Reuters, des chaînes de télévision comme France 24 et j’ai couvert la guerre dans l’Est du Congo, autour de cette ville de Goma, qui est traumatisée par la guerre depuis maintenant 20 ans, depuis le génocide au Rwanda qui a fait tache d’huile sur toute la région. Pendant plusieurs années j’ai couvert les rébellions avec le journaliste Arnaud Zajtman, on formait une équipe sur le terrain. C’était le début de Joseph Kabila qui venait d’être élu en 2006. On était quasiment les seuls journalistes à être présent en permanence dans la région. Après des années à voir des massacres, des déplacements de population, des gens, et surtout des enfants, (…) Lire la suite »

Répression macroniste contre le peuple des Gilets jaunes : un état d’urgence qui ne dit pas son nom

Jérôme DUVAL

D’après Vincent Brengarth, avocat au Barreau de Paris, nous assistons à une dérive inquiétante en matière de répression policière en France ces dernières années, plus précisément depuis novembre 2015 lorsque l’état d’urgence est prononcé, et prolongé à de multiples reprises, avant d’être intégré dans le droit commun. Nous serions donc désormais sous le coup « d’un état d’urgence qui ne dit pas son nom », avec des interpellations préventives sur la simple base du soupçon, sans élément concret d’une infraction.

Les chiffres du ministère des forces de l’ordre Samedi 8 décembre, le mouvement des « Gilets jaunes » maintient sa progression puisqu’il a rassemblé un total de 136 000 manifestants sur l’ensemble du territoire (dont près de 10 000 à Paris), niveau comparable au samedi 1er décembre, tandis qu’il avait comptabilisé 106 301 personnes lors du week-end précédent, selon les chiffres, habituellement sous-estimés, du ministère de l’Intérieur. Au lendemain de la mobilisation du 1er décembre, le ministre Christophe Castaner s’est d’ailleurs empressé de revoir à la hausse les chiffres du 24 novembre, puisqu’il a réévalué le nombre de manifestants à 166 000 personnes, au lieu de 106 000 annoncées précédemment. On appréciera ce saut de 60 000 personnes apparues soudainement dans les statistiques du ministère, manipulation comptable qui permet d’affirmer que le mouvement décroît... Paris en état d’alerte insurrectionnelle Pour ce quatrième samedi de mobilisation pour les Gilets jaunes, 89 (…) Lire la suite »

Brésil : coup d’État institutionnel en guise de destitution

Jérôme DUVAL

Au Brésil, l’oligarchie est parvenue à destituer la présidente en exercice, Dilma Rousseff, par un coup d’État institutionnel et placer son vice-président, le très réactionnaire Michel Temer, au pouvoir sans passer par les urnes. Devenu le président par intérim le plus impopulaire de l’histoire du Brésil, le temps est alors venu d’oublier ces désagréments et faire parler les urnes… pour légitimer l’illégitime : l’ascension progressive depuis 2015 d’un régime autoritaire accompagné d’une résurgence du rôle politique des militaires suite à un coup d’État parlementaire.

Pour bien comprendre le contexte dans lequel se déroule l’élection d’octobre 2018 qui porte le candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, à la présidence de la République pour le Parti social-libéral (PSL), un retour en arrière s’impose. Procédure de destitution illégitime et coup d’État parlementaire Une procédure de destitution (processo de destituição) controversée, soutenue par le président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha (Parti du mouvement démocratique brésilien, Partido do Movimento Democrático Brasileiro – PMDB, centre) est déclenchée le 2 décembre 2015 à l’encontre de la présidente en exercice Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, Partido dos Trabalhadores – PT, centre-gauche), démocratiquement élue en 2010 et réélue en 2014 avec 51,64 % des voix au second tour du scrutin. Cette procédure de destitution intervient quelques heures seulement après que les parlementaires du PT aient voté pour la poursuite de l´enquête sur Eduardo Cunha au Conseil d´éthique de (…) Lire la suite »

Le mariage forcé entre l’Argentine et le FMI tourne au fiasco

Jérôme DUVAL
Alors que le mécontentement du peuple argentin grossit de jour en jour, le président Mauricio Macri s’envole pour les États-Unis. À New-York, il poursuit les négociations avec le FMI pour réviser l’accord déjà caduc signé en juin, intervient à l’Assemblée de l’ONU et se voit remettre un prix récompensant son leadership. Pendant ce temps, la quatrième grande grève générale de son mandat, après celle du 25 juin dernier contre l’accord du FMI, paralyse le pays. Retour sur une semaine historique pour l’Argentine au cœur de la tourmente. Macri menteur et « pauvreté zéro » Le 20 septembre, lors de son discours à la 71e Assemblée générale des Nations unies, Macri réitère l’objectif d’avancer vers la « pauvreté zéro » (1), objectif pourtant en totale contradiction avec sa propre politique et les injonctions du FMI dans un pays exportateur d’aliments marqué à nouveau par la famine, un pays où 11 millions de personnes sont considérées pauvres selon l’Institut national de statistique (…) Lire la suite »

Tensions diplomatiques et guerre économique autour de la Turquie

Jérôme DUVAL

Appâtés par la remontée des taux d’intérêts aux États-Unis, les capitaux fuient la Turquie et précipitent la dépréciation de la monnaie turque en conséquence. Alors que la Turquie s’enfonce dans une crise financière persistante, nous assistons sans doute à la plus grave crise diplomatique et commerciale entre ce pays et les États-Unis, pourtant deux alliés au sein de l’Otan. Des enjeux peu médiatisés, portant sur les véritables responsabilités des tentatives de déstabilisation en 2016, semblent être au cœur de ces tensions.

Tensions diplomatiques et « guerre économique » Nous assistons sans doute à la plus grave crise diplomatique entre la Turquie et les États-Unis, ces deux alliés au sein de l’Otan, depuis l’invasion par Ankara de la partie nord de Chypre en 1974. Déjà de nombreux différents ont perturbé les relations diplomatiques de ces deux puissances sans pour autant remettre en question leur alliance stratégique dans la région. Mais les dernières manœuvres agressives des États-Unis et le durcissement du régime autoritaire turc depuis le « coup d’État manqué » de 2016, ont tendance à faire vaciller cette alliance. Rappelons que pour combattre les djihadistes de Daech avec de l’équipement made in USA, Washington a choisi de s’appuyer en Syrie sur les milices kurdes, proche des rebelles kurdes de Turquie (PKK), ceci contre le positionnement d’Ankara qui se livre à une guerre coloniale sans merci contre le peuple kurde. Tension diplomatique médiatisée autour de deux personnages Le pasteur (…) Lire la suite »

L’Argentine dans la tourmente

Jérôme DUVAL

Le président argentin, Mauricio Macri, a annoncé, lundi 3 septembre, un brutal plan d’austérité sous supervision du FMI. Le peuple exprime sa colère face à la hausse des prix et les coupes budgétaires.

Dix-sept ans après la crise de 2001 en Argentine, le gouvernement Macri, arrivé au gouvernement en décembre 2015, renforce un féroce plan d’ajustement structurel envers sa population suite au prêt sollicité auprès du FMI. Le pays, qui assure en 2018 la présidence du G20, est l’un des plus affectés par la hausse des taux d’intérêts aux États-Unis, la fuite des capitaux, l’envolée du dollar et les spéculations boursières, à l’instar de la crise qui émerge en Turquie. Dans un contexte de guerre commerciale du président Trump pour privilégier ses exportations au détriment des autres, la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis entraîne une ruée sur le dollar devenu plus que jamais valeur refuge. Les capitaux en dollars sont rapatriés aux États-Unis pour profiter de ladite hausse des taux, les liquidités s’assèchent soudainement, les monnaies des pays dits « émergents » chutent brutalement. Turbulences en Argentine Le peso est en chute libre, les prix explosent, la consommation se (…) Lire la suite »

Le spectre d’une nouvelle tempête financière surgit de Turquie

Jérôme DUVAL

En quelques mois, la livre turque a perdu près de la moitié de sa valeur face au dollar. Cette chute fait immanquablement penser à la crise asiatique de 1997.

Dix ans après l’éclatement de la crise de 2008, un nouveau cataclysme semble en gestation en Turquie. Bien qu’il soit encore trop tôt pour parler de crise systémique au même titre que la crise non encore consumée de 2008, on peut d’ores et déjà affirmer que les gouvernements soumis aux pouvoirs financiers n’ont hélas rien appris des crises précédentes, tant l’histoire se répète. La chute de la livre turque face au dollar fait immanquablement penser à la crise asiatique de 1997, déclenchée par la dégringolade de la monnaie thaïlandaise, et menace de faire vaciller les places financières de par le monde. Le cours du billet vert grimpe fortement et renchérit le remboursement de dettes de nombreux pays qui avaient emprunté en dollars étasunien. De plus, les dollars disponibles se raréfient dans la plupart des pays émergents puisqu’ils vont trouver refuge aux États-Unis, où ils sont de mieux en mieux rémunérés par la remontée progressive du taux directeur de la Fed. Dans le sillage de (…) Lire la suite »

L’Argentine ouvre de nouveau la porte au FMI qui plongea le pays dans la crise

Jérôme DUVAL

De nouveau, l’Argentine s’adresse au FMI et se soumet à ses conditions. Cela signifie, une fois de plus, l’approfondissement des politiques néolibérales du gouvernement au détriment de la population.

Malgré l’histoire tumultueuse du Fonds monétaire international dans ce pays d’Amérique du Sud, l’Argentine a de nouveau appuyé sur le « bouton FMI ». Il y a dix-sept ans, le FMI avait entraîné l’Argentine dans la plus grande crise de son histoire récente, provoquant la chute de quatre présidents en une semaine. Par la suite, en janvier 2006, l’Argentine claquait la porte du FMI en remboursant jusqu’au dernier dollars sa dette, largement illégitime, envers l’institution de Washington : 9,6 milliards de dollars. Le gouvernement de Mauricio Macri vient de lui rouvrir la porte, laissant s’installer à nouveau une relation servile avec le créancier le plus influent de la planète. Cette fois, l’accord surpasse celui de la Grèce, qui a reçu 30 milliards d’euros de cet organisme en 2010. C’était alors le montant record accordé par l’institution tout au long de son histoire, bien que la somme des « sauvetages » grecs, avec la participation du FMI, soit beaucoup plus élevée. Les (…) Lire la suite »