Six ans de récession, une chute impressionnante du PIB de 231 milliards en 2009 à 193 milliards d’euros en 2012, un taux de chômage de 27 % (il passe de 7,5% à 26,9% entre le 2ème trimestre 2008 et avril 2013), de 57 % pour les moins de 25 ans et une explosion des cas de suicides… Le panorama de la Grèce est catastrophique et alarmant pour le reste de l’Europe. Comme en Argentine en 2001, des enfants s’évanouissent sur les bancs d’école faute de nourriture. On constate une recrudescence des cas de séropositivité alors que les dépenses de santé ont chuté de plus de 20% en 2 ans (elles sont passées de 7,1% du PIB en 2010 à 5,8% en 2012). Pendant ce temps, le parti nazi Aube Dorée, qui siège au Parlement, profite du délabrement social pour répandre sa haine. Les créanciers ont transformé la récession en dépression et la troïka (UE – FMI - BCE) ne fait qu’assombrir chaque fois plus le tableau.
Au mois de juin 2013, le Brésil connaît les plus grosses mobilisations depuis celles dirigées en 1992 contre la corruption du gouvernement de l’ex-président Fernando Collor de Mello (celui-ci donnera sa démission le 29 décembre 1992 à la fin de son procès politique devant le Sénat). Déclenché à Porto Alegre dès la fin mars à l’initiative du Movimento Passe Livre contre la hausse des tarifs des transports publics, le mouvement s’est étendu sur tout le pays.
« La puissante bombe sociale va exploser à la face du système » |1| avait pourtant prévenu une militante du mouvement 15M au Conseil de l’Europe devant la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée parlementaire le 24 janvier dernier. En attendant l’explosion, le feu couve et la colère gronde.