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Auteur : Jérôme DUVAL

La Hongrie défie le FMI

Jérôme DUVAL
La Hongrie qui assurera pour 6 mois à partir du 1er janvier 2011 la présidence de l'UE (Union Européenne), subit très fortement les conséquences d'une crise financière qui n'en finit pas. Pourtant pas si éloignée des objectifs de Maastricht en matière de déficit (3,8 % en 2008), la Hongrie devient le premier pays de l'Union européenne à obtenir un soutien financier de la Troïka FMI, UE et Banque mondiale. En octobre 2008, un plan de 20 milliards d'euros est décidé pour la Hongrie : 12,3 milliards d'euros sont prêtés par le FMI ; 6,5 par l'Union européenne et 1 par la Banque mondiale. Le stock de la dette s'accroit mécaniquement. Outre la perte sèche en paiement des intérêts qui alourdit le déficit, les conditions sont sévères pour la population : hausse de 5 points de la TVA, aujourd'hui à 25 % ; âge légal de départ à la retraite porté à 65 ans ; gel des salaires des fonctionnaires pour deux ans ; suppression du treizième mois des retraités ; baisses des aides publiques à (…) Lire la suite »

Ouragan d’austérité sur l’Europe

Damien MILLET, Jérôme DUVAL, Sophie PERCHELLET
La crise actuelle est le moyen idéal pour le FMI d'appliquer en Europe les recettes ultralibérales frelatées qu'il distille aux pays en développement depuis le début des années 1980. Délégitimé par trois décennies d'ajustement structurel imposé brutalement aux peuples du Sud, le FMI est remis au coeur du jeu politique depuis que le G20 a pris en charge la gestion de la crise en 2008. Le Sud a été le premier champ de bataille, l'Europe en est aujourd'hui son prolongement. Le FMI multiplie ainsi les prêts à une série de pays européens qui éprouvent des difficultés pour rembourser une dette publique soudainement gonflée suite au fort ralentissement économique et aux plans de sauvetage des banques, dont la recherche effrénée de profits avait mené à la crise. En 2007, la Turquie était le seul pays d'envergure à faire encore appel au FMI. Nombre d'autres pays (Brésil, Argentine, Uruguay, Philippines…) avaient remboursé de manière anticipée le FMI pour ne plus dépendre de sa tutelle (…) Lire la suite »

Une Banque mondiale toujours antidémocratique

Damien MILLET, Jérôme DUVAL
Malgré un trafic aérien perturbé par le volcan islandais, la plupart des Ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales se sont retrouvés à Washington en avril dernier pour une rencontre du G20 suivie de l'Assemblée de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Washington centre de décision planétaire A cette occasion, après le FMI voici quelques années, la Banque mondiale a annoncé l'aboutissement d'une réforme présentée comme historique : le rééquilibrage de ses droits de vote en faveur des pays du Sud. En effet, depuis sa création en 1944, la Banque mondiale -tout comme le FMI- accorde à ses pays membres des droits de vote proportionnels à leur poids dans l'économie mondiale (1). Les pays les plus industrialisés, Etats-Unis en tête, se taillent donc la part du lion et règnent en maîtres incontestés au sein de ces institutions tant décriées dans le monde. Le poids grandissant des pays émergents et la grave crise actuelle dont l'épicentre se (…) Lire la suite »

L’Espagne dans l’impasse capitaliste

Jérôme DUVAL
Frappée de plein fouet par l'éclatement de la bulle immobilière, l'Espagne est entrée en récession fin 2008. Au premier trimestre 2010, le PIB a progressé péniblement de 0,1% et il s'agit de la première hausse de cet indicateur, par ailleurs contesté |1| à juste titre, après sept trimestres consécutifs de contraction ou stagnation. Depuis l'éclatement de la crise économique, l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, a vu son taux de chômage officiel doubler à près de 20 % de la population active, passant de 1,76 million de chômeurs au deuxième trimestre 2007 à 4,6 millions au premier trimestre 2010. Impatients, le FMI et les marchés imposent une cure d'austérité Sous la pression des marchés financiers, l'Espagne décide au printemps 2010 de prendre les devant et annonce vouloir économiser 50 milliards d'euros en trois ans afin de ramener les déficits publics de 11,2% du PIB en 2009 à 3% en 2013, conformément aux désidératas de la Commission européenne. Le gouvernement (…) Lire la suite »

Plus que jamais, les diktats du FMI

Jérôme DUVAL

Les grandes puissances ont profité de la crise actuelle pour remettre le Fonds monétaire international (FMI), fortement délégitimé depuis des années, au centre du jeu politique. De concert avec l’Union Européenne, il impose sa politique de rigueur en Europe comme au Sud. Voulant passer en force, il poursuit imperturbablement la même politique néolibérale qu’il distille depuis les années 1980 aux pays en développement avec ses « plans d’ajustement structurel », baptisés au Nord « plans de rigueur » ou « mesures d’austérité ». En cas de refus ou d’insoumission, comme par exemple en Argentine en 2001, en Ukraine ou en Roumanie l’année dernière, le FMI accroît la pression en bloquant ses prêts, indépendamment des conséquences sociales. Pourtant, les échecs retentissants de ces politiques ont maintes fois été démontrés : partout les inégalités se creusent et la pauvreté gagne du terrain.

« Si l'on examine le FMI comme si son objectif était de servir les intérêts de la communauté financière, on trouve un sens à des actes qui, sans cela, paraîtraient contradictoires et intellectuellement incohérents. » Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie en 2001, La grande désillusion (2002). Les grandes puissances contrôlent le FMI dès sa création Le FMI, tout comme son institution jumelle la Banque mondiale, est né à Bretton Woods (Etats-Unis) en juillet 1944. Aujourd'hui, 186 pays sont membres de ces deux organisations qui siègent à deux pas l'une de l'autre, près de la Maison Blanche à Washington. Mais le voisinage n'est pas uniquement géographique, il est aussi idéologique : elles promeuvent toutes les deux le fameux Consensus de Washington |1| dont les dix commandements sont prescrits aux pays surendettés à travers les plans d'ajustement structurel en contrepartie de nouveaux prêts. Le fonctionnent selon la règle « 1 dollar = 1 voix » permet aux pays riches de contrôler (…) Lire la suite »

Honduras : soutenu par les États Unis, Porfirio Lobo légitime le coup d’État en lui succédant

Jérôme DUVAL
Suite aux élections du 29 novembre 2009 marquées par une forte abstention et entachées de fraude, Porfirio (Pepe) Lobo prend la succession d'une dictature qui a écarté par la force le Président légitime Manuel Zelaya alors en fin de mandat officiel, le 27 janvier 2010. Ainsi, Porfirio Lobo accède à la magistrature suprême dans un pays dont une grande partie des électeurs ne le reconnaissent pas. La résistance a le mérite d'avoir éveillé la conscience politique d'un grand nombre de citoyens qui pensent que cette passation de pouvoir ne sert qu'à légitimer les putschistes afin d'encourager d'autres renversements de gouvernements progressistes dans la région. La collusion entre la dictature militaire et Porfirio Lobo est on ne peut plus claire. A titre d'exemple, celui-ci préféra rester au Honduras et reporter son voyage aux États-Unis, où il avait l'habitude de se rendre pour son anniversaire, afin d'assister à l'hommage des Forces armées en l'honneur de ses 62 ans, le 22 décembre (…) Lire la suite »

Les Islandais n’ont pas dit leur dernier mot…

Jérôme DUVAL, Olivier BONFOND

Après avoir plongé dans la misère les peuples du Sud en endettant leurs Etats, le FMI (Fond Monétaire International) s’attaque maintenant aux peuples européens, frappés de plein fouet par la crise capitaliste internationale. Les Agences de notations, outils au service de l’oligarchie financière, jouent quant à elles pleinement leur rôle dans la course à la rentabilité sur le marché de la dette, en n’hésitant pas à sanctionner financièrement les moindres faux-pas des pays affaiblis par la crise. Mais les islandais, en imposant un referendum sur une loi irresponsable et dangereuse, ne comptent pas se soumettre aussi facilement. Le combat est certes déséquilibré, mais il n’est pas fini …

Un modèle néolibéral qui s'écroule Comme beaucoup de pays dits « riches », l'Islande a joué et a perdu au grand jeu du néolibéralisme. Considéré comme l'un des plus riches pays de l'OCDE, l'Islande a vu son taux de chômage passer de 2% avant l'effondrement du secteur financier en octobre 2008 à 8,2% de la population active en décembre 2009. Aujourd'hui, ce petit pays de 320.000 habitants sans armée, subit de plein fouet la crise financière, avec notamment une dette qui a explosé à près de 320 % du PIB en 2009 |1| . Après les avoir privatisé en 2003, les trois principales banques (Kaupthing, Landbanski et Glitnir) ont dû être renationalisées de toute urgence en octobre 2008 à la suite de l'implosion du système bancaire. Les échanges sur les marchés d'actions ont même été suspendus plusieurs jours à la Bourse de Reykjavik. L'Etat, qui a déboursé des millions d'euros pour la reprise en main de ces banque |2|, est au bord de la faillite et prévient qu'il ne pourra garantir que les (…) Lire la suite »

Le FMI dicte, la Roumanie abdique

Jérôme DUVAL
La poursuite à la tête de l'Etat du président Traian Basescu (Parti démocrate libéral, PDL) reconduit de justesse pour un second mandat de cinq ans lors des élections suspectées de fraude du 6 décembre, est censé mettre fin à une crise politique de plus de deux mois durant laquelle la Roumanie, en proie à une sévère récession, était gouvernée par un exécutif intérimaire. Le Premier ministre Emil Boc, lui aussi reconduit, vient donc de constituer son gouvernement libéral. La Roumanie intégrée à l'Otan depuis 2004, constitue l'un des Etats les plus pauvres de l'Union européenne à laquelle elle a adhérée en 2007. Pour autant, l'accord conclu en mars 2009 avec le Fond monétaire international (FMI), l'Union européenne (U.E), la Banque mondiale et d'autres bailleurs de fonds sur une aide de 20 milliards d'euros n'aidera hélas pas la population pauvre à sortir de la crise financière qui secoue le pays. Comme à son habitude, par ce prêt, le FMI s'immisce dans les politiques économiques (…) Lire la suite »

Honduras : Elections sous observation… libérale

Jérôme DUVAL
Etre doté d'un prix Nobel de la paix, n'empêche pas le locataire de la Maison blanche de poursuivre l'ascension guerrière de son administration. Après avoir annoncé l'installation de sept bases militaires états-uniennes en territoire colombien, Barack Obama soutient ouvertement les putschistes au pouvoir au Honduras par sa reconnaissance des élections tout en optant pour l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires pour une guerre sans fin en Afghanistan. Le budget militaire états-unien ne cesse de croître (il a plus que doublé depuis 2001) pour atteindre les 680 milliards de dollars prévisionnels en 2010 sans compter les quelque 30 milliards de dollars supplémentaires pour le nouvel envoi de troupes en Afghanistan. Les dépenses mensuelles des Etats-Unis pour la guerre en Irak et en Afghanistan qui égalaient le budget annuel des Nations unies (16 milliards de dollars) vont ainsi le dépasser… Le fait qu'une manifestation pacifique soit sévèrement réprimée à San Pedro Sula, deuxième (…) Lire la suite »

Honduras. La grande farce électorale

Jérôme DUVAL
« La charte de ce tribunal est une mise en garde pour l'avenir, je le dis bien, une mise en garde adressée aux dictateurs et aux tyrans de demain qui usurperaient le pouvoir, et qui, […] s'ils salissaient le caractère sacré de l'homme dans leur propre pays, le feraient à leur risques et périls, car ils s'exposeraient au glaive de la loi internationale des hommes. » Sir Hartley Shawcross, chef de l'accusation britannique à Nuremberg, 1949. Cité dans John Dinges, Les Années Condor, La Découverte, 2008, p.35. Près de cinq mois de dictature au Honduras, des putschistes déterminés à garder le pouvoir, un président légitime retenu prisonnier par l'armée dans l'ambassade du Brésil depuis le 21 septembre et une résistance qui ne faiblit pas. Force est de constater que les événements survenus au Honduras, deuxième pays le plus pauvre d'Amérique centrale après Haïti, marqueront le pays ne serait-ce par la longévité de la lutte. C'est en effet le mouvement de protestation pacifique le (…) Lire la suite »