Qui aurait pu prévoir au début du mois de décembre la fin des dictatures sanglantes et corrompues de Tunisie et d’Egypte ? Qui pouvaient pronostiquer que Libyens, au prix d’une répression féroce, Algériens, Yéménites, Jordaniens, Marocains, jusqu’aux Bahreïnis descendraient dans les rues pour exiger le changement ? Les régimes arbitraires civils, militaires, monarchistes sont aux abois.
Le silence retombe peu à peu sur le mouvement de contestation de la
réforme des retraites. Syndicats et partis politiques sont passés, comme
ils disent « à autre chose ». Le combat mené n’aurait été qu’une
péripétie secondaire sur la route qui mène à l’élection présidentielle
de 2012.
Pourtant c’est à tout un bouleversement social auquel nous allons
assister et faire les frais. Ne pas réagir aujourd’hui — et pas
n’importe comment — c’est rouler vers l’abîme. Le spectre des années
trente commence à effrayer — à juste titre - les plus conscients.