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Thème : Médias

Jacques Julliard et des mondanités

Bernard GENSANE
Il y a quelque temps, l'historien Gérard Noiriel a réédité son excellent Dire la vérité au pouvoir, les intellectuels en question. Il réfléchit longuement sur ce qu'il appelle « les intellectuels de gouvernement » (Julliard, Ferry, Lévy aujourd'hui ; hier Furet, Rémond ; avant-hier Siegfried, Seignebos etc.), des figures institutionnelles à la croisée de nombreux réseaux (médias, édition, université) qui se sont assigné pour mission de dire la vérité au pouvoir au nom des opprimés mais qui, parce qu'ils sont en fait des électrons libres totalement individualistes, finissent par parler aux opprimés au nom du pouvoir. Noiriel saisit Jacques Julliard au moment de la splendeur de son influence, dans les années quatre-vingt-dix. En citant le journal qu'a tenu Julliard en 1995, Noiriel montre que ce qui intéresse cet intellectuel multicartes, ce sont ses rendez-vous avec les grands de ce monde, les journalistes, les hommes politiques. Il ne dit pas un mot de ses activités de directeur (…) Lire la suite »

Le «  journalisme citoyen » : une révolution entre démocratie participative militante, et intoxication médiatique capitaliste.

Samuel MOLEAUD
Le libéralisme économique voudrait, dans son utopie idéologique, que chaque humain sur la Terre soit son propre entrepreneur, qu'il s'autogère. L'individu, est le seul à savoir ce qui est bon pour lui. Il doit donner de sa personne en permanence, savoir se vendre pour dynamiser la société, et avoir des chances que celle-ci lui rétribue les bienfaits de la « communauté » s'il y a contribué. Le bonheur par le travail, ou plutôt, la mise en liberté conditionnelle de l'individu dans ses sphères sociales. La participation de tous par le travail à la production de richesses et de savoirs permet ainsi un rapport agrégeant la fixation d'un prix d'équilibre, situé entre l'ajustement de l'offre et de la demande et selon la valeur (temps de travail fourni) d'un bien. L'homo-oeconomicus, rationnel et utilitariste, cherche ainsi à minimiser son coût pour tirer un maximum d'avantages à ce qu'on lui offre. Mais le prix d'équilibre n'a jamais existé, et la chimiothérapie du travail n'a jamais (…) Lire la suite »
Que se passe-t-il en Côte d’Ivoire ?

Jean-Pierre Elkabbach contre Pierre Kipré

Bernard GENSANE

Décidément, Elkabbach est une personne bien peu recommandable et bien peu fréquentable.

Je l’ai entendu ce matin, sur Europe 1 « interviewer » l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, Pierre Kipré.

L’homme de Largardère, le compagnon de voyage de Sarkozy donna littéralement l’impression d’interroger le valet d’un roi nègre.

Nommé par Gbagbo, Kipré est un proche de l'actuel président de la République de Côte d'Ivoire. Comme, à l'évidence, Elkabbach et ses amis politiques sont plutôt favorables à Ouattara, Kipré a passé 10 minutes fort désagréables. Journaliste accrédité Le journaliste lui fit observer qu'il était un ami de Gbagbo. Kipré répondit qu'Elkabbach, aussi, avait des amis chez les politiques. Elkabbach se qualifia modestement d'observateur critique, juste après avoir interpellé Kipré en tant qu'« ambassadeur de Gbagbo ». De manière très paternaliste, l'ami de Sarkozy, le confident de Mitterrand trouva « extraordinaire » que des élections démocratiques aient pu se dérouler en CI, déplorant, par là -même, le « déni brutal de démocratie et le coup d'État constitutionnel et militaire » fomenté par Gbagbo. Journaliste rieur Pour Elkabbach, le Conseil constitutionnel ivoirien est entièrement constitué d'amis de Gbagbo. Kipré eut beau jeu de lui faire remarquer que son équivalent français n'était (…) Lire la suite »
Sur Google actualité plus de 1000 articles sur la santé de Johnny en 2009, 22600 sur l’équipe de France en Afrique du Sud, 283 sur le foyer et ses morts

Ce qui s’est passé le week-end du 13 et 14 novembre.

Charles HOAREAU

Il y a des moments où, un évènement s’impose dans l’actualité, au point d’écraser tous les autres dont pourtant il faudrait parler. C’est ce qui s’est encore passé ce week-end.

Ainsi donc, dans ce que la presse nomme un foyer « pour travailleurs immigré-e-s » pour ne pas dire un foyer ADOMA et comme si le sinistre était moins grave et plus fatal parce qu’il s’agissait « d’immigrés », le feu a pris tuant au moins sept personnes [1] dans la nuit de samedi à dimanche : un résident, qui a sauté du sixième étage, six autres personnes asphyxiées par une épaisse fumée brûlante

Le bilan pourrait s'alourdir car 11 personnes sont encore dans un état grave, dont trois enfants en réanimation et 8 personnes mises dans des caissons ¬hyperbares. Le feu a tué et la seule vision de l'immeuble fait comprendre comment à partir de poubelles situées à l'extérieur d'un bâtiment et adossées à celui-ci, le piège mortel peut se refermer sur les résidents. Le foyer de Dijon, comme celui de Félix Pyat à Marseille, comme tant d'autres foyers en France est un entassement sur plusieurs étages de cubes dont on ne peut sortir qu'en franchissant un long couloir étroit et bas de plafond, puis en descendant un escalier pas large non plus, espaces rapidement envahis par la fumée toxique en pareille circonstance. 7 morts, 11 blessés et la direction d'ADOMA dit que les systèmes de sécurité ont fonctionné…Mais alors ça veut dire quoi« fonctionner » ? Moi je croyais naïvement que ça voulait dire zéro mort, zéro blessé…Il y aurait un nombre de morts acceptable ? C'est une question (…) Lire la suite »

Media, medium, médiateur : non, ce n’est pas une déclinaison latine, mais une déclinaison de l’information .

Chien Guevara
Sauvez Sarkozy, mangez du grec ! Sauvez Obama, mangez du yémenite (phalloïde ?) Lundi 1er novembre, dans Le Parisien : « La police grecque a déjoué lundi plusieurs tentatives d'attentats via des colis piégés adressés au président français Nicolas Sarkozy et à trois ambassades à Athènes, et arrêté quatre suspects, dont l'un était recherché pour extrémisme anarchiste. » Lu samedi 30 octobre, dans La Tribune : « Les Etats-Unis sont en état d'alerte. Deux colis piégés en provenance du Yemen et à destination de la communauté juive de Chicago ont été interceptés à Dubaï et au Royaume-Uni. Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) est en tête de la liste des suspects, a indiqué Barack Obama lors d'une conférence de presse à la Maison blanche. » Et comme entre samedi et lundi, il y a un dimanche, ce jour-là , 31 octobre, on pouvait même lire (histoire de ne pas laisser de répit à nos esprits apeurés) dans Le Figaro : « L'affaire des colis piégés envoyés aux États-Unis depuis le (…) Lire la suite »
Roger Martin, « Les Ombres du souvenir », roman.

Parlons littérature, pour changer. (En vérité, nous restons dans l’actualité).

Maxime VIVAS

TOUT EST DE LA FAUTE DE TF1, enfin, de la télé en général, je cite la chaîne la plus symbolique, celle dont la puissance est telle qu’elle peut faire passer un âne pour un Nobel de médecine, celle sans laquelle les travaux du Nobel de médecine sont inconnus des patients, qui s’en porteraient mieux.

TOUT EST DE LA FAUTE DE FRANCE INTER, aurais-je pu dire aussi. Les coupables sont nombreux, tapis dans un repaire appelé PAF.

Vous connaissez Roger Martin ? Oui ? Heu, bien ! Et votre beau-frère, il le connaît ? Ah ! Qu'est-ce que je disais ? Je regarde Roger Martin signer dans un grand salon du livre de septembre, une sorte de librairie éphémère et géante où se pressent deux cents auteurs et la foule qui piétine et se bouscule dans les rayons. Les auteurs sont assis derrière leurs piles d'ouvrages. Cela se passe au « Village du livre » de la fête de l'Humanité. Cette année, j'étais non loin de Didier Porte que Philippe Val et Jean-Luc Hess ont viré de France Inter en juin 2010. La foule voulait lui parler, lui demander des nouvelles de Stéphane Guillon, lire une dédicace de sa main, lui jurer qu'elle n'achète plus Charlie-Hebdo et n'écoute plus France-Inter. Il était venu avec sa fille, une pré-ado qui buvait la gloire de son père et s'enchantait de le voir de si bonne humeur devant ses livres dont « Insupportable ! Chronique d'un licenciement bien mérité », ouvrage lestement bouclé fin juillet et hop, (…) Lire la suite »

Jean-Michel Aphatie : obsessionnel et poujadiste

Bernard GENSANE
Il y a une cinquantaine d'années, un sociologue britannique des médias, dressant une typologie des éditorialistes en fonction du lieu d'où ils s'exprimaient, distinguait trois positions : celle de "Sirius" (comme Hubert Beuve-Méry) : le journaliste parle d'un point imaginaire éloigné de la terre, du personnel politique, des lecteurs ; il est "objectif" parce que sans liens avec la contingence, celle de l'initié, l'insider, celui qui connaît les choses de l'intérieur, qui est dans la place, et fait donc profiter ses lecteurs de sa proximité avec les gens d'en haut dont il partage le style, les bonnes manières, les valeurs (les journalistes du Times, du Figaro), celui qui perçoit de l'extérieur, l'outsider, qui "sait" , parce qu'il est au parfum, parce qu'on ne la lui fait pas, qui a ses entrées dans le grand monde mais qui s'exprime au niveau de ses lecteurs en répondant à leurs attentes et en exprimant (prétendument) leur point de vue. Jean-Michel (…) Lire la suite »
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Lexique pour temps de grèves et de manifestations (version 2010)

ACRIMED
Le lexique que nous avions publié en 2003 doit être révisé et complété en permanence. Voici donc une version réactualisée, et illustrée par quelques articles, plus ou moins récents, en guise de prélude au 1er mai 2010. La langue automatique du journalisme officiel est une langue de bois officielle. I. Consensus sous surveillance – « Réforme » : Quand une réforme proposée est imposée, cela s'appelle « LA réforme ». Et s'opposer à cette réforme devient : le « refus de la réforme ». Ne plus dire : « les travailleurs combattent les politiques libérales qui favorisent chaque jour davantage les revenus du capital et dissolvent l'Etat social ». Ecrire : « Une autre chose dont on peut être sûr - et qui nourrit l'antienne d'un pays impossible à réformer -, c'est la nature difficile des rapports sociaux en France. La conflictualité l'emporte sur le consensus. Vieil héritage de la culture ouvrière revendicative du XIXe siècle du côté des organisations syndicales, crispées sur la défense (…) Lire la suite »

La presse écrite française sous perfusion

Gilles BONAFI
Voici la diffusion (payée) en France des principaux quotidiens nationaux 2007/2009 avec mon estimatif 2010. (1) Titre 2007 2008 2009 2010 ? Le Parisien Aujourd'hui en France 523.513 512.535 488.542 465.600 Le Figaro 327.500 320.003 314.947 309.900 Le Monde 316.851 300.522 288.049 276.000 L'Équipe 323.184 311.457 303.305 295.300 Libération 132.356 123.352 111.584 100.900 Les Échos 119.092 121.026 121.357 121.300 La Croix 96.661 94.926 95.130 95.300 La Tribune 77.582 77.122 67.295 58.700 L'Humanité 50.901 49.384 47.801 46.200 France Soir 21.175 23.934 22.722 ? Il faut cependant noter que la presse quotidienne régionale dépasse largement la presse nationale au niveau des ventes. Selon l'OJD (1er mars 2009), le quotidien le plus vendu était le quotidien Ouest-France avec 768 226 exemplaires vendus (moyenne par jour). L'association OJD est une association professionnelle française dont le rôle est de certifier la diffusion, la distribution et le dénombrement des journaux, (…) Lire la suite »

Bienvenue dans la première "Murdocratie" au monde

John PILGER
Adélaïde est la ville des festivals en Australie. Son festival des arts se déroule en ce moment. Des débats polis, de l'esthétique et des vins lourds pour un monde plus beau. A un hic près. Adélaïde est la ville d'où Rupert Murdoch a lancé son empire. C'est ici qu'il démarré son parcours vorace. Aucune statue en guise de souvenir. Sa présence plane comme une ombre et contrôle le seul quotidien de la ville et même les imprimeries. Dans toute l'Australie, il possède prés de 70% des grands quotidiens plus le seul quotidien national, ainsi que la chaîne Sky Television, et beaucoup d'autres choses encore. Bienvenue dans la première Murdocratie au monde. Qu'est-ce la Murdocratie ? C'est là où les actes allégeance et les promotions des rédacteurs et directeurs de Murdoch se font à visage découvert, là où se trouve la source d'inspiration aux toutes les voix qui chantent ses louanges sur les sept continents, là où même ses concurrents chantent en choeur et où les politiciens les plus (…) Lire la suite »