La lecture des informations révélées par l’IPC (Instituto Popular de Capacitación - Institut Populaire de Formation) à propos du rapport du Renseignement établit à Medellin par le Ministère Public Colombien qui a donné lieu à l’ouverture de mise en examen de partis politiques (Pôle Démocratique Alternatif, PDA, et Alliance Sociale Indigène, ASI), d’ONG , de syndicats, d’organisations de défense des Droits de l’Homme et de mouvements de la jeunesse, d’étudiants et de la culture, pourrait amener à penser qu’il s’agit seulement d’allégations absurdes et rocambolesques étant donné qu’elles mettent en cause aussi bien le Recteur de l’Université d’Antioquia que le simple vendeur de café de la même université, sans parler de l’accusation contre le PDA, parti légal d’opposition à l’actuel gouvernement. Cependant, derrière l’absurdité du montage de cette campagne de communication et des procès intentés, il faut y voir un réel danger : celui de la stigmatisation de l’opposition politique et des mouvements sociaux, et celui, plus grave encore, d’un feu vert pour les anéantir.
Le 26 février 2009, Amnesty International Bordeaux recevait Mario Cardona Marin, syndicaliste, homme politique et défenseur des droits de l’homme en Colombie. L’association France-Amérique Latine Bordeaux -Gironde l’a rencontré. Entretien (1).
Le problème du partage des terres et la contre-réforme agraire permanente instituée par l’État colombien sont la source principale de violence en Colombie, et ce depuis l’indépendance. 0,4% des propriétaires possèdent 61,2% des terres rurales selon des chiffres officiels, et ce fossé ne cesse de se creuser. Barrancabermeja, une des villes principales de l’État de Santander dans le région du Medio-Magdalena, concentre tous les problèmes et toutes les horreurs infligés au monde paysan en même temps qu’elle offre un paysage presque complet des acteurs et victimes de la violence en Colombie : Multinationales, paramilitaires, armée nationale, populations paysannes déplacées et guérillas.
Avec les communautés indigènes et les communautés paysannes, des quartiers des villes Colombiennes résistent aussi à la pression de l’État ultra-capitaliste et au dénie de l’histoire ancestrale du Pays. Dans le quartier de Ciudad Bolivar, connu pour ses violences policières, ses disparitions de jeunes et sa problématique de pauvreté, vit et se développe le projet alternatif d’un commerce juste et d’une production d’aliments ancestraux, pour l’indépendance alimentaire, la lutte pour la récupération de la mémoire et le combat contre la fatalité voulue par l’oligarchie.