Auteur Bernard GENSANE

L’idéalisme d’Olivier Bellamy

Bernard GENSANE
J’ai toujours apprécié la personnalité et le travail d’Olivier Bellamy. En particulier son art discret de la mise en valeur de ses invités, surtout quand ils n’ont pas grand-chose de définitif à dire sur la musique. J’ai pourtant décidé, il y a un certain temps, de ne plus écouter son émission quotidienne de Radio Classique. Pour la raison - qui surprendra peut-être - que j’avais découvert, en lisant assidûment le blog de l’émission, qu’une forte minorité d’auditeurs était du genre à voter « (…)

Le Monde Diplomatique, novembre 2012

Bernard GENSANE
Dans le numéro du Monde Diplomatique de novembre 2012, Serge Halimi aborde le problème de la « défiance envers les États » : « Les chances d’un candidat à la Maison Blanche ayant fait fortune dans la finance spéculative auraient dû être nulles quatre ans après une crise provoquée par des banques privées que les contribuables ont sauvées du désastre. Mais l’incertitude du scrutin américain jusqu’aux derniers jours s’explique sans doute par la défiance croissante envers les interventions de (…)

Poésie et exil (7)

Bernard GENSANE
Toujours le grand Totor. " En quittant Bruxelles " est de 1872, publié dans L’Année terrible. Un texte d’une grande force, qui exprime admirablement la déchirure, la perte des repères. « Songer […] aux fleurs qu’avec des mains d’enfant on a cueillies ». Écrire cela à soixante-dix ans, c’est bouleversant. Ah ! ce n’est pas aisé, suivre la voie étroite, Donner tort à la foule et rester l’âme droite, Protéger l’éternelle équité qu’on meurtrit. Quand le proscrit l’essaie, on (…)
12 

Subir les mots du capitalisme financier

Bernard GENSANE
Le langage se nourrit d’expressions toute faites, d’expressions qui figent ou orientent la pensée et font des locuteurs des handicapés conceptuels : « forces vives », « opinion publique », « insécurité », « fracture sociale ». Boudieu disait qu’elles étaient « sémantiquement à peu près indéterminées, banalisées et polies par l’usure d’un long usage automatique, qui fonctionne comme des formules magiques. » Comme l’expliquait Umberto Eco, les humains ont inventé le langage pour dire ce qui (…)
17 

33 vainqueurs du Tour de France et le dopage

Bernard GENSANE
Les lecteurs du Grand Soir ont enfin un point commun avec l’ami de George Bush Lance Armstrong : ils n’ont pas gagné le Tour de France. A l’occasion de la sanction sans précédent infligée au coureur étatsunien, Le Grand Soir reprend une note de lecture publiée récemment par Bernard Gensane sur son blog, consacrée au livre de Jean-Pierre Mondenard : Tour de France, 33 vainqueurs face au dopage entre 1947 et 2010. Paris : Hugo et Compagnie, 2011. LGS A juste titre, Mondenard part du (…)

Le CNRS fait commerce de publications gratuites de chercheurs français

Bernard GENSANE
Comparaison n’est pas raison, mais imaginons que Viktor et Maxime vendent à l’Agence France Presse des articles pour lesquels des contributeurs admirables ont sué sang et eau et dans la plus grande abnégation. C’est ce qui se passe dans la recherche française aujourd’hui. Les universitaires français, en tant qu’enseignants-chercheurs doivent statutairement faire de la recherche. Ils sont payés pour cela. Cette recherche doit être publiée. En France ou ailleurs. Sauf exception rarissime, (…)

Poésie et exil (6)

Bernard GENSANE
Le Grand Totor, who else ? Déjà l’un des héros d’une précédente série, bien sûr (http://bernard-gensane.over-blog.com/article-poesie-et-revolution-7-98570474.html). « S’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ». Non, ce n’est pas d’Eddie Mitchell. C’est tiré d’" Ultima Verba " (Les Châtiments), douloureux poème de l’exil. Seize quatrains en alexandrins, des rimes croisées. Quel souffle ! Les Châtiments, dominés par la polémique et la satire. Face au coup d’État de Napoléon le (…)

Un héros, par Félicité Herzog

Bernard GENSANE
Le seul problème que me pose ce livre, c’est qu’il n’est pas ce qu’il dit être. Il s’affiche comme " roman " , ce qui, à l’évidence, n’est pas exact, et il prétend nous offrir un portrait de Maurice Herzog par sa fille alors que l’ancien résistant, alpiniste et ministre de droite n’est qu’un des personnages de cette sidérante saga familiale. Je dirais que le " héros " de ce livre, c’est Laurent, le frère aîné de l’auteur, celui qui a pris en pleine figure les (…)

Sacrifices, par Pierre Lemaitre

Bernard GENSANE
On attendait de pied ferme la fin de la trilogie de Pierre Lemaitre consacrée aux aventures de l’atypique inspecteur Camille Verhoeven (1m 45 sous la toise : sa mère a trop fumé quand elle était enceinte de lui). A l’occasion d’Alex, le second opus, Lemaitre avait atteint des sommets (http://www.legrandsoir.info/Alex-par-Pierre-Lemaitre.html). Sacrifices n’est pas mal non plus : l’auteur connaît ses gammes. Avec Sacrifices, on entre dans le récit in medias res, alléché par cette forte (…)

Le Monde Diplomatique, octobre 2012

Bernard GENSANE
Que signifie la phrase « On n’a plus le temps » ? Serge Halimi apporte des éléments de réponse : « Ceux qui se désolent du manque d’attention à leur cause, à leur activité, se voient souvent opposer la même explication : « On n’a plus le temps. » On n’a plus le temps de se plonger dans un livre « trop long », de flâner dans une rue ou dans un musée, de regarder un film de plus de quatre-vingt-dix minutes. Ni celui de lire un article abordant autre chose qu’un sujet familier. Ni de militer ni (…)

Eric Hobsbawm

Bernard GENSANE
Il y a un paradoxe Eric Hobsbawm : dans une Grande-Bretagne où le marxisme est un souvenir lointain, l’historien le plus respecté et admiré du pays fut membre du Parti communiste anglais de 1936 à sa mort, le 1er octobre 2012. Né (l’année de la Révolution bolchevique !) à Alexandrie dans une famille juive, Hobsbawm grandit à Vienne puis, de 1931 à 1933 à Berlin, que la famille quitte pour l’Angleterre après avoir connu les premières persécutions antisémites. Étudiant brillant au King’s (…)

Le Sarkophage n° 33 est paru

Bernard GENSANE
Superbe manchette du Sarkophage n° 33 : HOLLANDREOU JE TE VOIS ! Le Sarkophage a changé de nom et s’intitule désormais La vie est à nous !/Le Sarkophage. En espérant que, dans cinq ans, il ne faudra pas retourner à l’intitulé d’origine ! Yann Fiévet décrit le fatalisme des temps de crise : « Les habituelles insouciances de l’été combinées à l’opportune pléthore des jeux du stade sont désormais derrière nous. Allons d’emblée à l’essentiel : sur la scène politique française, les héros (…)