Auteur Bernard GENSANE

Alain Supiot. Grandeur et misère de l’État social.

Bernard GENSANE
Il y a deux ans, j’ai rendu compte dans les colonnes du Grand Soir du livre d’Alain Supiot L’esprit de Philadelphie. La justice sociale face au marché total. Dans ce fort ouvrage, l’auteur expliquait en quoi le nouvel ordre économique mondial avait quelque chose de fasciste. Il citait Hitler, pour qui « Les richesses, par la vertu d’une loi immanente, appartiennent à celui qui les conquiert. Ceci est conforme aux lois de la nature. » Mais, dans le même temps, il rappelait que les démocraties (…)

La Vie est à nous ! : Le Sarkophage N° 36/37

Bernard GENSANE
Le numéro 36/37 de La Vie est à Nous ! : Le Sarkophage annonce, navré, que cesse sa version papier, pour mieux rebondir sur le net, avant d’ambitieux projets pour la rentrée. "Nous sommes tristes de vous annoncer que nous sommes dans l’obligation de cesser brutalement l’édition papier de notre journal car nous sommes totalement étranglés financièrement en raison de l’augmentation des frais de distribution et de fabrication. Dès septembre 2013, un nouveau mensuel Les Z’indigné(e)s, la (…)

Le Monde Diplomatique (juin 2013)

Bernard GENSANE
Dans l’éditorial du numéro de juin 2013, Serge Halimi dénonce la langue unique (le sabir, le globish) que les Solfériniens veulent imposer aux Français : Marché unique, monnaie unique, langue unique ? Les portes et les ponts illustrant les billets européens incarnent déjà la fluidité des échanges entre des commerçants sans ancrage et sans histoire. Faut-il également que les étudiants puissent quitter leur pays sans dictionnaire ? Avec pour seul passeport linguistique un anglais d’aéroport. (…)

Poésie et exil (15)

Bernard GENSANE
Lorsqu’éclata la Guerre civile espagnole, Antonio Machado était à Madrid. Il se trouva séparé pour toujours de son frère, qui se trouvait en zone nationaliste, mais aussi de Pilar, la femme qu’il aimait, qui se rendit au Portugal. Il mit sa plume au service du parti républicain. Machado fut évacué avec sa mère et son oncle à Valence, puis à Barcelone en 1938. Après la victoire franquiste, ils furent contraints de fuir vers la France. Arrivé à Collioure, à quelques kilomètres de la (…)

Videla : dictature et Coupe du monde de Football

Bernard GENSANE
Lors de la Coupe du monde de football de 1978 en Argentine, le pays hôte s’est qualifié par un 6 à 0 miraculeux face au Pérou. Cette victoire écrasante a toujours parue suspecte à beaucoup. Mais l’important est que, pendant que l’équipe trouvait le chemin des filets adverses, la dictature torturait et tuait sans répit. En 1978, le Pérou subit la dictature militaire du général Francisco Morales Bermudez. Il est très vraisemblable que Videla et lui ont scellé un pacte de mort : l’équipe (…)

Spéculation sur la mort aux États-Unis

Bernard GENSANE
Le capitalisme financier a décidé de tout acheter et de tout vendre : l’eau, l’air, le génome humain, les recettes de grand-mère, les contrepoisons amazoniens à base de plantes. Il achète maintenant les vies et les morts, en s’attaquant aux plus faibles. C’est ce que nous a expliqué tout récemment le magazine de France 3 “ Pièces à convictions ”. Outre-Atlantique, des personnes âgées revendent leur assurance décès, pour pallier au plus pressé, c’est-à-dire pour se payer des soins qui ne (…)

Le Monde Diplomatique (mai 2013)

Bernard GENSANE
Dans son éditorial, Serge Halimi veut préparer la reconquête : Nul ne croit plus que la raison l’emportera sur des politiques d’austérité insensées, ni que la morale préviendra les scandales mêlant argent et pouvoir. Désormais, l’espoir d’un changement de direction repose sur la mise en cause frontale des intérêts en jeu. Certaines révélations renvoient à ce que nous savions déjà. Venons-nous d’apprendre que des responsables politiques aiment l’argent, fréquentent ceux qui en possèdent ? (…)

L’inoubliable grand-père du roi des Pays-Bas

Bernard GENSANE
L’accession au trône des Pays-Bas de l’épanoui Willem-Alexander et de sa femme, fille d’un ministre du dictateur argentin Videla, me donne l’occasion d’évoquer la mémoire du grand-père du nouveau roi, le prince Bernhard de Lippe-Biesterfeld, et son implication dans l’affaire Lockheed. Bernhard est né allemand en 1911 dans une famille de haute noblesse. Il est fait prince à l’âge de trois ans (son vrai patronyme est Bernhard Leopold Friedrich Eberhard Julius Kurt Karl Gottfried Peter zur (…)

Vive la banqueroute !, par Thomas Morel, François Ruffin (et al.)

Bernard GENSANE
Elle est bien bonne, celle-là : un livre sur l’économie française écrit par des non-spécialistes, sous l’égide des éditions Fakir ! Il est vrai que les spécialistes sérieux, du style Attali, Baverez, Beytout, Dessertine, Minc (Jacques Marseille est mort) ne se trompent jamais. Pas plus de trois fois par quinzaine, en tout cas. Autour de Thomas Morel et François Ruffin (qui, de surcroît, osent nous gratifier d’un long entretien avec Frédéric Lordon), on trouve deux étudiants en master, un (…)
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Une petite crapulerie de Jacques Attali

Bernard GENSANE
Jeudi 25 avril, l’émission "Des Paroles et des Actes" recevait Jean-Luc Mélenchon. Cette émission est un exploit physique et intellectuel. L’invité doit répondre, deux heures durant, sans jamais faiblir, à un feu roulant de questions posées par des interlocuteurs successifs. Il va de soi que Mélenchon est reçu sur ce plateau de manière moins urbaine que d’autres politiques. Dès sa prise de parole, le tout petit Pujadas (beaucoup de choses furent petites durant ces deux heures) présenta le (…)

Patrick Pelloux. On ne meurt qu’une fois et c’est pour si longtemps

Bernard GENSANE
Il ne faut pas mépriser la petite histoire quand elle renseigne sur la grande. On se souvient du livre fort utile de Jean-Louis Beaucarnot sur les origines, les parcours - souvent très surprenants - des hommes et femmes politiques français. En racontant, d’une plume alerte et précise, les fins de vie d’une trentaine de personnalités diverses et variées (de Jésus à Fréhel en passant par les soldats morts sur les plages normandes le 6 juin 1944), le médecin urgentiste Patrick Pelloux nous (…)

Poésie et exil (14)

Bernard GENSANE
Quand nous étions enfants, et déjà facétieux, nous commencions ce poème par "Heureux qui communiste...". Du Bellay ne fut pas exilé : il vécut volontairement à Rome, avec un cousin de son père, cardinal. C’est en cette circonstance qu’il écrivit ce magnifique poème sur l’exil. Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son age ! Quand revoiray-je, (…)