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700 milliards de dollars partis en fumée à cause des subprimes. Qui va payer ?

Le marché ou le paroxysme de la contradiction impérialiste

La crise dite des subprimes a coûté 700 milliards de dollars aux banques, la question est qui va payer la note ? Et au-delà qui va enrayer la machine folle ?

Alors que l’on parle de la crise des subprimes depuis des mois, il est toujours difficile, vu de France, de se rendre compte de son importance. Une récente étude du Boston Consulting Group sur les banques, parue en mars, et relevée mercredi 7 mai 2008 par l’AFP, permet de quantifier l’ampleur du phénomène. Nous prétendons que l’analyse de la situation actuelle impose plus que jamais un choix communiste de nationalisations qui ne soit pas ce vers quoi nous conduit le capital, à savoir la socialisation des pertes et la privatisation des profits.

1 - Le rapport du Boston Consulting Group sur les banques.

L’AFP a rendu public un rapport de cet organisme. La situation montre à quel point "le marché", le capitalisme à son stade néo-libéral oblige - selon le mot de John Lipsky (directeur adjoint du FMI) - à penser l’impensable, le retournement en son contraire dont le symptôme est la recapitalisation des banques avec l’argent public. Mais il en est de même avec toutes les institutions dont on nous disait qu’elles accompagnaient le "marché". La seule vraie question est "qui va payer ?"

"Un chiffre à retenir : 695 milliards de dollars. Soit le montant de la baisse de capitalisation boursière des banques européennes et américaines en 2007. La capitalisation boursière est -on le rappelle- la valeur des entreprises cotées, qu’on obtient en multipliant le cours de l’action par le nombre de titres émis. Cette baisse veut dire que, aux yeux des investisseurs, la valeur des banques de ces deux continents, a baissé de 700 milliards. C’est un chiffre qui traduit et résume la perte de confiance sur les marchés."

"Autre enseignement de cette étude, avec les subprimes, les banques chinoises passent devant les banques américaines. Le classement des capitalisations boursières a été chamboulé suite à la crise financière. Citigroup, premier établissement en 2006, a baissé de cinq places et a laissé sa place à ICBC (L’Industrial and Commercial Bank of China), introduite en bourse en 2006 (il s’agissait alors de la plus grosse mise sur le marché jamais réalisée). ICBC a une capitalisation boursière de 340 milliards de dollars. Voici le classement 2007 des dix premiers établissements :

1. ICBC (n°2 en 2006)
2. China Construction Bank (n°7 en 2006)
3. HSBC (n°4 en 2006)
4. Bank of China (n°6 en 2006)
5. Bank of America (n°3 en 2006)
6. Citigroup (n°1 en 2006)
7. JPMorganChase (n°5 en 2006)
8. Banco Santander (n°12 en 2006)
9. Unicredit (n°15 en 2006)
10. Mitsubishi UFJ (n°8 en 2006) [1]

Cette étude n’a pas provoqué énormément de réaction. Pourtant, la perte de 700 milliards et l’intronisation d’ICBC comme leader, pourraient augurer d’une réorganisation profonde de la finance mondiale dans lequel les subprimes n’auraient été qu’un élément accélérateur, à savoir la prise de pouvoir de la finance chinois" conclut la dépêche d’agence. Et voilà éclairé tout à coup la folie des jeux olympiques, le crédit accordé à cet histrion de Ménard…

Que s’est-il passé depuis la crise de cet été, dite crise des subprimes ? Essentiellement, les banques centrales ont injecté plusieurs centaines de milliards de dollars entre août 2007 et février 2008 sur les marchés d’argent à court terme pour inciter à prêter de l’argent. Chaque injection n’a eu qu’un effet temporaire. Et comme la FED privilégiait la lutte contre la récession tandis que la BCE se protégeait de l’inflation, cela a accéléré la chute du dollar.

Il ne reste plus qu’une solution, c’est que la FED rachète les crédits risqués. Bref, que selon le modèle anglais il y ait consolidation des banques avec l’argent public, c’est à dire la nationalisation des pertes. Les banques en question, à la recherche de fonds propres, ont fait appel aux fonds souverains - en particulier chinois. Ils en ont besoin mais ils ont peur car ce sont des fonds étatiques. L’économie chinoise est bien dirigiste, serait-elle restée un peu socialiste ? En Chine, les banques sont nationalisées et la propriété collective demeure première comme la planification… Va-t-elle aller vers le capitalisme, la liberté, celle du renard libre dans le poulailler libre, ou faut-il s’en méfier ? Les fonds souverains des émirats du Golfe ne font pas peur mais ceux de la Chine oui !

2 - La Chine n’est pas un modèle mais on peut interroger son expérience de croissance

Car cette montée en puissance de la Chine n’est pas seulement financière. Albert Montero, un économiste espagnol, dans un article (Rebelion du 20 avril 2008), résumait un rapport paru le 19 avril 2008 de l’Organisations Mondiale du Commerce sur l’évolution du commerce international en 2007...

a) Pour la première fois, la Chine dépasse les Etats-Unis comme exportateur mondial de marchandises et s’approche de plus en plus rapidement de l’Allemagne, le principal exportateur de marchandises du monde.

b) Pour la première fois, la Chine se substitue au Canada comme principal pourvoyeur des Etats-Unis. Les importations en provenance de Chine ont augmenté de 12%, plus du double des importations totales et ceci malgré la chute de la demande interne étasunienne.

c) Pour la première fois, le volume du commerce chinois (exportations et importations) a dépassé le volume du commerce du Japon et de la République de Corée réunis, second et troisième plus importants marchés d’Asie.

d) Depuis 2001, année où a été approuvée la candidature olympique pour Pekin et où la Chine a adhéré à l’OMC, ses exportations et importations ont augmenté en moyenne annuellement de 25% (le double du commerce mondial).

Peut-être faudra-t-il sur la manière dont la propriété étatique et la planification sont désormais non seulement la voie du développement pour bien des économies du Tiers-Monde, mais apparaissent aussi de plus en plus comme apportant des résultats qu’un Occident sur le déclin n’assure plus qu’à coup de crises répétées, de violences et même de remises en cause de son modèle dit démocratique.

Alors si non seulement la Chine paraît comme d’autres pays émergents être le grand bénéficiaire "financier" de la crise dite des subprimes et si de surcroît son économie résiste à la crise qui au contraire frappe les Etats-Unis et même l’Europe, ne serait-il pas temps de considérer pour une fois ce qu’un contrôle étatique, voir un capitalisme d’Etat (je ne parle pas de socialisme) apporte de solutions au développement, à l’économie ? Il serait temps non pas de retrouver le modèle, mais de considérer la Chine autrement qu’à travers la manière où la publicité négative de concurrents mécontents la dépeint.

Ainsi nous avons droit non seulement aux droits de l’homme, à la critique systématique de la production chinoise, de ses conditions de travail, de son non respect de l’environnement, toutes choses qui ne sont jamais reprochées aux autres pays asiatiques en voie de développement, ni surtout aux multinationales occidentales qui en sont pourtant l’origine de ces formes d’exploitation. Les rébellions ouvrières, qui sont sans doute une chance pour ce pays, sont mises en relation avec le gouvernement et jamais les conditions imposées par les multinationales.

Aujourd’hui, face aux émeutes de la faim, la même publicité négative attribue à la Chine et à l’Inde le renchérissement du prix de la nourriture. Cet argument est largement répandu et dans l’antipathie récente à l’égard de la Chine, il y a, y compris à gauche, cette idée que la Chine, sa croissance, son appétit, bref son "matérialisme" consumériste serait à l’origine de la crise. Il y a ceux qui cèdent à la propagande du type "c’est la faute à la consommation chinoise ou indienne". Non seulement la Chine assure de fait à 95% sa consommation céréalière mais elle n’est pas l’origine première de cette hausse des prix.

Quant à l’Inde, le ministre des finances de ce pays vient d’annoncer qu’il veut exclure les produits alimentaires du mécanisme spéculatif sur les produits dérivés. Il estime à juste raison que tout le monde mesure bien que ces titrisations spéculatives sont à l’origine de la montée des prix alimentaires et des émeutes de la faim.

Il faut également lier bien sûr nos propres subventions agricoles dans les pays du nord et la manière dont ont été ruinés les économies agricoles du tiers-monde. On ne peut pas isoler un facteur fut-il aussi important que les bioénergies. C’est tout l’ordre international injuste qu’il faut dénoncer, comme l’a dit Cuba à la rencontre de Managua et à la réunion de l’OMC. Cette prise de position est d’autant plus importante qu’elle est de plus en plus entendue par les pays du sud qui sont en train de chercher un autre mode de développement qui peut aller jusqu’à l’endiguement de l’impérialisme US et de leurs alliés.

3 - Ils ne peuvent plus diriger mais ne cèdent sur rien

L’inquiétude dépasse les rangs des révolutionnaires. Les bases du rassemblement s’élargissent mais cela ne signifie pas, au contraire, une baisse des exigences. Il s’agit de repenser la question de l’impérialisme. Aux Etats-Unis, des voix s’élèvent pour un changement radical de politique étasunienne mais elles ont peu de chances hélas d’être entendues. Actuellement, non seulement l’économie nord-américaine est entrée en récession mais en plus le dollar est menacé. Cette monnaie devenant de plus en plus monnaie de singe, elle contribue largement à la montée des prix des matières premières et des produits alimentaires, provoquant de surcroît des vagues de spéculation en chaîne [2].

Bush, qui n’en est pas à un ridicule près, a accusé les classes moyennes indiennes d’être à l’origine du déséquilibre alimentaire, ce qui a provoqué la colère des Indiens qui se sont contentés de comparer les 44,5 kilos de viande de volaille consommés annuellement par un nord-américain alors qu’un indien en consomme 23 fois moins. Les Indiens ont dénoncé les bioénergies [3]. Mais il est évident que la faiblesse du dollar, le fait que la monnaie d’échange planétaire perde sa valeur impose à terme des mesures drastiques y compris l’abandon du dollar. Si cette monnaie était abandonnée les conséquences seraient dramatiques sur l’économie nord-américaine [4] et aboutirait à la perte d’influence des Etats-Unis sur les institutions financières. Donc, toute la question pour les Etats-Unis est : comment maintenir une situation de suprématie ? Peut-on ignorer ce contexte qui est celui de l’aggravation du danger de l’entrée de la plus grande puissance, (bras armé de la finance internationale) dans une crise profonde ?

Déjà le monde - celui de la finance comme celui des marchés de production de matières premières - est en train de s’organiser face à une telle éventualité. Aujourd’hui, non seulement c’est l’effondrement du dollar et le déclin de la base industrielle, mais c’est aussi la chute continue, même si elle est plus lente, dans l’enseignement scientifique et la santé…

Des économistes posent le problème : "comment faire pour que l’économie mondiale continue à rouler pour les Etats-Unis ?" [5] L’exemple de ce qu’a été le plan Marshall en son temps peut-il être étendu aujourd’hui pour sauver le dollar ? Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, le plan Marshall a créé un marché pour les exportations américaines. Aujourd’hui, sauver l’Amérique c’est continuer à entretenir sa principale force, l’innovation technologique. Celle-ci étant très dépendante de l’industrie militaire, il faudrait en outre accepter les capitaux internationaux, en particulier asiatiques, pour que l’innovation nord-américaine reste à la pointe.

Mesure-t-on la contradiction ? Pour que les capitaux viennent, pour que la mondialisation continue à bénéficier aux nord-américains, il faudrait une politique de détente y compris avec des pays comme le Venezuela, l’Iran, et surtout la Chine. Mais dans le même temps, l’économie nord-américaine est complètement subordonnée au "complexe-militaro-industriel" et va vers toujours plus d’agressivité !

D’où l’aspect totalement chaotique de la politique nord-américaine et le fait que l’hypothèse d’un véritable conservateur d’extrême-droite comme Mac Cain soit la solution la plus "rationnelle" du système. Après de nombreuses années où l’on nous a raconté que le marché accroissait les inégalités, certes, mais qu’il assurait néanmoins le développement général et la paix, nous aboutissons là encore au contraire : le marché est devenu une machine folle qui non seulement creuse les inégalités mais débouche sur les émeutes de la faim et ne peut maintenir sa logique que par la guerre généralisée.

N’est-ce pas parce que le "marché" est une fiction sociale, celle d’une égalité fictive entre l’offre et la demande qui nie le rapport social capitaliste d’exploitation et son extension planétaire, l’impérialisme ?

Quand le rapport social a fait son temps et qu’il devient une entrave, nous assistons à un formidable ébranlement avec une résistance à la transformation et une volonté de plus en plus nocive de perpétuation du système.

3- Notre combat ici

A ce moment historique, rien n’est tranché. Le mouvement général va vers le contraire du néo-libéralisme à l’oeuvre depuis un vingtaine d’années. Cette dialectique, ce moment de négation de la négation devrait réjouir Hegel et les marxistes - si ce n’est que, vu la manière dont cela risque d’être fait, les coûts budgétaires (donc pour nous braves lampistes) peuvent être énormes… La socialisation des pertes sera alors l’occasion d’un nouveau démantèlement des droits sociaux. Comme durant le même temps, il y a une hausse dramatique des frais quotidiens des ménages, on conçoit bien à quel point le problème de trouver des mesures politiques anti-démocratiques, de limiter les choix citoyens, est une urgence pour imposer la survie du capital financier. On ne voit vraiment pas pourquoi le capital irait vers plus de démocratie, plus de droits sociaux, tant sur le plan interne qu’externe. Que ce soit aux Etats-Unis ou ici, entre des conservateurs modérés et un vrai conservateur d’extrême-droite, le système de propagande - la machine électorale financiarisée - n’hésitera pas face à la montée des tensions sociales.

Aucun parti de gauche n’est crédible s’il ne se situe pas dans cette perspective. Par exemple, s’il ne pose pas la question des nationalisations dans d’autres termes que celles qui vont probablement fondre sur nous (y compris durant la présidence européenne de Sarkozy ce qui n’a rien de rassurant). Un parti communiste, voire anti-capitaliste, qui ne poserait pas la question des MOYENS de la transformation sociale n’aurait aucun intérêt. Et ces moyens sont économiques autant qu’institutionnels. Arrêtons de rêver à un programme communiste auquel il ne manquerait pas un bouton de guêtre et enclenchons la dynamique de vraies nationalisations.

Actuellement en Europe, en France singulièrement, il n’y a pas une force de gauche, pas un parti communiste, pour oser penser autrement les nationalisations. Aucun parti ne s’interroge sur les moyens d’une transformation de la société, de la fin du marché, des spéculations financières, de la reprise en main par la nation et par les travailleurs de "la régulation financière" (que tout le monde prône, y compris les capitalistes eux-mêmes, sans parler des institutions financières).

Encuite, nul ne s’interroge réellement sur l’évolution de la mondialisation dont témoigne ce rapport avec le rôle nouveau du contrôle étatique ou celui des collectivités sur les secteurs financiers, comme ceux des matières premières. Est-ce que la situation ne pose pas plus que jamais des interventions en faveur d’un nouvel ordre international basé sur la justice, des SOLIDARITES ACTIVES, au lieu des campagnes menées soi disant au nom des droits de l’homme et qui ne sont en fait que des prétextes aux interventions impérialistes ?

A l’instar de Lazo Hernandez, le vice président cubain à Managua, déclarons que "Ce qui est décisif aujourd’hui, c’est envisager un changement profond et structurel de l’0rdre économique et politique international en vigueur, parce qu’antidémocratique, injuste, exclusif et intenable."

Danielle Bleitrach et Charles Hoareau

[1] Pour les banques françaises, deux établissements font partie du classement : BNP Paribas, 12e (13e en 2006), et Société générale, 25e (position inchangée).

[2] La commission européenne dans une étude récente a montré que "quand le prix des matières premières s’accroît toute la chaîne en profite pour améliorer ses marges" . Ainsi la hausse de 84% du cours du blé aurait dû se traduire par une augmentation de 3% chez le boulanger. En pratique les prix se sont alourdis de 10%. La spéculation est contagieuse. Elle est un système qui engendre le fait que chacun cherche de nouvelles marges. Cette étude permet d’apprécier les divers facteurs de hausse des prix. Par exemple, le prix du maïs en Europe est dépendant de deux facteurs : les bioénergies et les nouveaux besoins de l’Asie (Inde et Chine) en matière de consommation de viande blanche (élevée au maïs) ; il a augmenté de 28% entre février 2007 et 2008). C’est une hausse limitée par rapport à celle de blé (+ 84%). En ce qui concerne cette dernière hausse, les deux facteurs déterminants sont la médiocre récolte européenne liée à des facteurs climatiques (pour la première fois l’Europe a importé du blé), et surtout la spéculation sur les céréales sur les Bourses d’échange comme celle de Chicago. Le riz et le blé sont thésaurisées par les spéculateurs qui espèrent des bénéfices et surtout, face à la crise financière, cherchent dans les produits alimentaires et les matières premières des valeurs refuges. Les Echos. lundi 28 avril 2008, p.8

[3] Cf. article de Ria Novosti du 5 mai 2008. http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6625

[4] Entre autres, les Etats-Unis perdraient le privilège exhorbitant de pouvoir bénéficier de rendements plus élevés de leurs avoirs étrangers que les taux payés aux étrangers qui s’investissent chez eux.

[5] C’est la question posée par le politologue Parag Khanna dans le New York Times sous le titre "la guerre des trois pôles" traduit pour le Courrier International n°910 du 10 au 16 avril 2008. Il propose une solution d’entente qui paraît d’ailleurs parfaitement utopique, mais on peut toujours espérer.

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« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, (…)
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George Orwell

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