Monsieur le maire, Il y a des faits. Des injustices si évidentes que l’on se demande toujours naïvement pourquoi on les tolère. Comment pouvez vous utiliser le parvis de l’hotel de ville de notre capitale en tant qu’espace public-défouloir où l’on prêche constamment une morale démocratique tout en la violant constamment par une indignation sélective ? Une folle dépense d’énergie pour retomber inerte devant les diktats de l’Empire, fier à bras devant les faibles et complaisante devant la force injuste. Et vous appelez ça la défense des droits de l’homme oubliant que dans ce domaine il existe des universels que vous violez par passion partisane pour l’ordre établi.
J’exagère ? Point du tout ! Je voudrais que vous me disiez s’il en était autrement comment vous pouvez rester silencieux sur les 5 Cubains emprisonnés injustement pour avoir voulu défendre leur pays contre le terrorisme que lui fait subir les Etats-Unis depuis tant d’années. Ce terrorisme a de multiples formes, un blocus dénoncé par toute la communauté internationale, y compris par notre pays, des campagnes de presse, des tentatives permanentes de déstabilisation contre la petite île qui n’attaque personne et qui en revanche subit de nombreux attentats meurtriers. Cette injustice là qui frappe tout un peuple ne vous émeut pas ?
Les 5 Cubains ont infiltré les réseaux terroristes de la CIA et de la mafia de Miami pour prévenir le crime dans leur pays. A la suite d’un procès truqué dans cette ville, avec des juges partiaux ils ont été condamnés à de lourdes peines et certains à la perpétuité. Leurs conditions d’incarcération sont terribles . Sont-ils des êtres humains ou leur faite vous un sort à part ?
Pour vous décrire ces conditions dont votre silence s’accommode, je citerai le rapport que le président de l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire cubain, Ricardo Alarcón, a fait devant les députés cubains, il a dénoncé la réclusion en cellule de punition à laquelle est soumis, une fois de plus, Gerardo Hernández Nordelo, l’un des Cinq antiterroristes cubains injustement emprisonnés aux États-Unis.
Gerardo Hernández Nordelo a, de nouveau, été envoyé ¨au trou ¨ depuis le 21 juillet dernier, et les investigations réalisées par Cuba pour contacter les autorités de la prison et le Département d’État afin de clarifier la situation ont été infructueuses, a déclaré Alarcon devant la presse, au Palais des Conventions de La Havane.
Il a qualifié ces faits de très graves, car « Gerardo est enfermé dans une cellule exigüe, de seulement deux mètres de long et un mètre de large, a peine ventilée par un petit orifice en haut de la paroi, et qu’il doit de plus partager avec un autre prisonnier.
Le gouvernement nord-américain sait que Gerardo souffre de certains problèmes de santé pour lesquels il a demandé d’être examiné par un médecin depuis le mois d’avril dernier, mais une consultation ne lui a été autorisée que le 20 juillet et le diagnostic réalisé a démontré la nécessité d’un traitement.
Il semblerait qu’il ait contracté une bactérie qui circule parmi la population pénale et dont quelques cas graves ont déjà été observés, bien que l’on ne sache pas si c’est le cas pour Gerardo, car les analyses n’ont pas été réalisées et il a été envoyé ¨au trou ¨ le lendemain de la consultation.
Il a ajouté qu’il a aussi des problèmes de tension artérielle, ce qui se comprend très bien, même s’il est encore jeune (il a seulement 45 ans) si l’on tient compte des conditions difficiles dans lesquelles il est confiné, ce qui ne l’a pas empêché de maintenir sa fermeté.
Les quatre autres antiterroristes cubains sont Antonio Guerrero, Fernando González, Ramón Labañino et René González. Ils ont été arrêtés en 1998 et condamnés à des peines excessives pour avoir surveillé les plans de groupes contrerévolutionnaires qui incluaient des actions criminelles contre la Révolution et ses dirigeants.
Nous nous faisons du souci pour sa santé, qui se voit aggravée par sa permanence au trou, où la température ambiante dépasse les 35ºC, et surtout pour l’absence de toute surveillance médicale spécialisée, a-t-il expliqué.
Il a ajouté que c’était une situation très grave, qu’il voulait dénoncer publiquement. Il a dit qu’il observait les événements, qu’il espérait que la situation cesse le plus vite possible, que des gestions étaient réalisées par toutes les voies possibles, que les avocats avaient été contactés mais que s’il n’y avait pas de changement, l’Assemblée nationale devrait se prononcer.
Il a ajouté que, depuis de la nouvelle a été connue extra-officiellement, la réclamation avait été transmise aux autorités nord-américaines, mais qu’aucune réponse n’avait encore été reçue qui explique ce qui avait pu se passer ni pourquoi Gerardo avait reçu cette punition.
Sa soeur Isabel a pu récemment le voir. Elle a pu se rendre compte des conditions dans lesquelles il se trouvait en le voyant arriver, enchaîné des pieds et des mains, pour parler avec elle par téléphone. Ils étaient séparés par une paroi de verre, condition imposée aux prisonniers punis, a ajouté Alarcon.
Nous n’avons reçu aucune explication et ce que nous laisse à penser, c’est que Gerardo a été plusieurs fois appelé par plusieurs officiers de Bureau Fédéral d’Investigations (FBI) qui ont été le voir en prison, et qui ont eu à voir avec son envoi en cellule de punition. Il ne s’agit évidemment pas là d’une décision prise par la seule administration pénitentiaire, a souligné Alarcon.
Il est surprenant, a-t-il dit, que ce soit la troisième fois depuis qu’a commencé l’injuste procès qui est fait aux Cinq, que son envoi au trou coïncide avec une période de préparation d’un procès en appel. En ce moment, il devrait être en train de préparer, avec ses avocats, l’argumentation de sa demande d’habeas corpus et le gouvernement nord-américain le sait très bien, a précisé le président du parlement cubain. Pourtant, il ne peut ni contacter ses avocats, ni avoir aucun type de courrier, ni même de conversations téléphoniques et, en plus, sa santé est en danger. Le gouvernement des États-Unis est pleinement responsable de la situation. »
Alarcon a fait ces déclarations aux journalistes de la presse nationale accréditée pour la cinquième période ordinaire de sessions de l’Assemblée nationale du Pouvoir Populaire, dont les 12 Commissions sont actuellement réunies en session de travail.
Voilà ,de deux solutions monsieur le maire de Paris ou vous ignorez ces faits, et cela prouve au minimum une absence de curiosité intellectuelle et d’humanité de la part d’un élu de gauche. Un élu de « gauche » qui ne s’intéresserait donc à Cuba assiégée depuis tant d’années par son puissant voisin que pour l’accabler. Vous pensez que votre rôle d’homme de gauche est de multiplier les obstacles devant l’exercice de la souveraineté de l’île, de feindre d’ignorer que le seul endroit de Cuba où on torture, emprisonne sans jugement est Guantanamo ? Vous ne vous intéresseriez qu’à ceux qui veulent détruire Cuba, son peuple, son indépendance et jamais à ses réalisations, à l’héroïsme de ce petit peuple et enfin à ces 5 hommes emprisonnés depuis 12 ans parce qu’ils sont à l’image de la résistance exemplaire de plus de 50 ans de Cuba.
Ou vous le savez, alors vous agissez par opportunisme en tentant de racoler quelques voix en hurlant avec les loups, sans avoir le courage de défendre les véritables victimes. Il suffit pourtant simplement de comparer la taille et les moyens des protagonistes pour imaginer qui menace l’autre, avez vous oublié que la gauche c’est la défense des victimes ?
Vous trahissez alors non seulement vos convictions d’homme de gauche mais en tant que responsable politique vous acceptez de duper l’opinion publique . Vous prétendez empêcher qu’elle se mobilise pour défendre des gens qui sont emprisonnés aux Etats-Unis pour avoir défendu leur petite patrie menacée par la principale puissance du monde. Vous étouffez leurs protestation d »innocence dans le cachot de silence bâti autour d’eux et des souffrances de leur peuple, vous acceptez d’agiter des leurres. Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce choix des leurres ? Quel est donc votre objectif politique ? J’irais même plus loin libre à vous de défendre ces causes suspectes mais pourquoi vous taire devant un traitement encore plus inique subi par d’autres prisonniers cubains ? Mais le doute me vient ne vous intéressez-vous à ces stipendiés de l’Empire que pour justifier l’étranglement de Cuba par les Etats-Unis, et le crime accompli contre 5 combattants de l’indépendance et la liberté.
Parce qu’il faut dire les choses comme elles sont, ce que subit Gerardo est une torture , aucun prisonnier cubain n’a subi pareil traitement et surtout dès qu’un prisonnier quel que soit ses délits est malade il est soigné et il n’est pas jeté au « trou ».
Quelle forme rustaude de l’indignation est ce là , cramponnée à des stéréotypes, des mensonges, des rumeurs, mesquine dans ses démonstrations, entretenant l’ignorance et planant au-dessus de ce charnier de toutes les désinformations une espèce de revendication repue à l’honnêteté, celle du bourgeois qui n’imagine rien de mieux que ce qu’il croit être sa vertu et qui n’est que fermeture à l’humanité. Est-ce alors un hasard monsieur le maire de Paris, si vous et vos semblables ne vous mobilisez que pour défendre les gens de droite voir d’extrême-droite. Cette sensibilité hystérique si sélective prétend faire croire qu’il y a là courage et compassion, défense des droits de l’homme alors qu’il s’agit seulement de flotter tels des bouchons là où les intérêts des puissants vous poussent.
Donc monsieur le maire de Paris dites clairement que ce que vous reprochez à Gerardo et à ses camarades est d’être communistes alors que pour être défendu par vous il faut être des espions à la solde de l’Empire, des gens d’extrême-droite ? Dans ce cas que l’on ne nous parle plus de droits de l’homme mais bien de lutte anti-communiste et là tout sera clair.
Danielle Bleitrach
http://socio13.wordpress.com/2010/08/01/lettre-au-maire-de-paris-et-a-quelques-autres-danielle-bleitrach