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Thème : Capitalisme

Mesurer la pauvreté ou « embellir » le néolibéralisme ?

Prabhat PATNAIK

La nouvelle mesure de la « pauvreté multidimensionnelle » par la Banque mondiale et al. est conceptuellement erronée.

Plusieurs organisations internationales se sont lancées dans la mesure de ce qu'elles appellent la « pauvreté ». La Banque mondiale s'y emploie depuis un certain temps, mais nous disposons désormais d'une nouvelle mesure de la « pauvreté multidimensionnelle » élaborée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI). Toutefois, aucune de ces mesures ne mesure réellement la pauvreté ; elles finissent généralement par « embellir » le capitalisme néolibéral. En fait, selon les estimations de la Banque mondiale, la proportion de la population mondiale qui vit dans « l'extrême pauvreté » (c'est-à-dire en dessous d'une dépense quotidienne par habitant de 1,90 $ au taux de change à parité de pouvoir d'achat de 2011) est passée de plus de 30 % à la fin des années 1990 à moins de 10 % en 2022, ce qui laisse entendre que, sous le capitalisme néolibéral, « des millions de personnes ont été sorties de la pauvreté ». (…) Lire la suite »

Les pièges de la croissance dans un contexte de libre-échange

Prabhat PATNAIK

La stratégie de croissance qu'implique le néolibéralisme est donc fondamentalement inacceptable d'un point de vue éthique ; elle oblige les pays du tiers monde à se battre les uns contre les autres, ce qui est essentiellement une stratégie bourgeoise.

L'économiste français Jean-Baptiste Say pensait qu'il ne pouvait jamais y avoir de problème de demande globale dans une économie, que tout ce qui était produit était ipso facto demandé. Il peut bien sûr y avoir trop de goupilles de sécurité et trop peu de lames, mais en dehors de ces micro-décalages, il ne peut jamais y avoir trop peu de demande pour l'ensemble de la production. Cette affirmation, appelée "loi de Say" en économie, est évidemment une absurdité, car si elle était vraie, il ne pourrait jamais y avoir de crise de surproduction. Marx avait cloué au pilori la loi de Say et, dans les années 1930, James Maynard Keynes et Michal Kalecki, séparément et presque simultanément, en ont également démontré l'infirmité logique. Cependant, l'économie bourgeoise, refusant de concéder la moindre faille dans le fonctionnement du capitalisme, a cherché assidûment à rétablir la loi de Say par toutes sortes de stratagèmes théoriques douteux dépourvus de toute valeur scientifique. La (…) Lire la suite »

Sommet de l’OTAN : un pacte atlantique favorable au dollar

Alessandro VOLPI

Si les EU montrent leurs muscles et que les "alliés" européens rentrent dans le rang, le billet vert restera la seule monnaie de l'Occident et l'économie étasunienne pourra se remettre à produire et pas seulement du papier. Entre bulles financières et agences de notation (même l'ESG) dans les mains des grands fonds. L'analyse d'Alessandro Volpi

Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a annoncé que les taux d'intérêt aux EU resteraient élevés. Il est clair que les États-Unis veulent continuer à drainer l'épargne du monde entier pour financer leur économie, mais pour payer des taux aussi élevés afin d'attirer les épargnants du monde entier, ils ont besoin que le dollar soit la seule monnaie du monde. C'est pourquoi le sommet de l'OTAN a proclamé l'entrée de l'Ukraine, avec le soutien immédiat d'une Europe satisfaite de son atlantisme qui lui impose le dollar avec lequel les États-Unis financent leur économie au détriment de celle de l'Europe. Si les Etats-Unis montrent leurs muscles et que les "alliés" européens rentrent dans le rang, le billet vert restera la seule monnaie de l'Occident et l'économie étasunienne pourra recommencer à produire, et pas seulement du papier. Pendant ce temps, les agences de notation, détenues par de grands fonds, dégradent la dette de la France "socialiste" parce qu'il vaut (…) Lire la suite »

Gagnant-gagnant, vraiment ?

Robert GIL
D’après un texte de l’économiste Jean-Pierre Crépin sur le site du PRCF Le Rassemblement National, s’il parvient au pouvoir, promet aux salariés une augmentation de leurs salaires individuels nets. Voilà une promesse alléchante. Avec l’augmentation du coût de la vie, l’augmentation des salaires est en effet une réponse attendue. Le plus grand nombre subit les découverts bancaires dès la moitié du mois. Pour payer les factures, le loyer, le chauffage, les frais de déplacement, les dépenses alimentaires, c’est de plus en plus compliqué, voire dramatiquement impossible. Le moindre imprévu sur un appareil d’équipement à réparer en urgence ou à changer, la moindre panne, devient catastrophique. Il faut payer pour continuer et nombreux sont celles et ceux qui s’endettent sur les « crédits révolvings » et autres. Pour beaucoup quelques centaines d’Euros supplémentaires sur la fiche de paye, feraient la différence entre l’asphyxie et l’appel d’air. Toujours mieux qu’un crédit à la (…) Lire la suite »

La ficelle qui a la grosseur d’un câble !

Jean-Pierre PAGE

Dans le contexte de la crise politique sans précédent que nous connaissons, la montée du néo fascisme auquel nous assistons en France et ailleurs est une menace d’une gravité extrême, une conspiration contre les peuples. Le capital est à la recherche d’un moyen lui permettant de trouver le répit dont il a besoin y compris en recourant aux solutions les plus extrêmes dont la guerre et dans l’immédiat par la technique bien connue des deux fers au feu.

Le choix est entre confier directement les rênes du pouvoir à l’extrême droite comme il l’a fait en Italie et dans sa version la plus extrémiste en Argentine ou s’accommoder d’un gouvernement d’Union nationale comme le suggère E.Macron qui pourrait être une passerelle entre les forces de la finance dont il est le chargé de pouvoir et tout ou partie des signataires du Nouveau Front Populaire. Dans les deux cas la priorité pour l’oligarchie vise à enrôler le peuple et les travailleurs au service des objectifs d’une politique de confrontation avec ce que l’impérialisme considère comme la menace principale à son hégémonie. En d’autres termes la confrontation avec l’émergence de forces nouvelles dans le monde qui défendent dorénavant bec et ongles leur souveraineté. Celles-ci font le choix de contester la surexploitation de leurs richesses humaines et matérielles par un occident en déclin, devenu par ailleurs un danger pour l’humanité entière. La décision d’Emmanuel Macron de (…) Lire la suite »

Le pouvoir de la bourse

Prabhat PATNAIK

On peut penser que le fascisme communautaire n'est pas désidéologisant ; il introduit dans l'esprit des gens une idéologie communautaire, qui est une idéologie comme une autre. Mais c'est une erreur.

Il est communément admis que, quel que soit le nombre de sièges obtenus lors des prochaines élections législatives, le prochain gouvernement au centre sera formé par le parti ayant la plus grosse bourse en attirant dans son camp un nombre suffisant de législateurs nouvellement élus. Cette perception découle de ce qui s'est passé récemment dans plusieurs États, et qui représente la marchandisation de la politique. Cette marchandisation implique que le pouvoir politique revient au parti qui a le plus gros budget ; peu importe qui les gens élisent, puisqu'un grand nombre des élus finissent par se retrouver dans le camp du parti qui a le plus gros budget. L'importance de l'argent dans les élections, dans la détermination de leur résultat, non seulement en Inde mais aussi ailleurs, est un fait bien connu depuis longtemps ; ce qui est nouveau, avec la marchandisation de la politique, c'est que le résultat des élections lui-même n'a plus d'importance. L'expansion de la marchandisation (…) Lire la suite »

Le capitalisme, une histoire de sang, de mensonges et d’horreur !

Robert GIL
Je pourrais ajouter, d’exploitation, de répression, de guerre, de soumission, d’injustice, de manipulation, d’exécution... En fait pour nous occidentaux, le capitalisme a été une grande illusion, la face cachée d’une réalité beaucoup moins glamour. Comme dans tous les tours de prestidigitation et de passe-passe, le temps fait que l’on voit l’envers du décor et les fils qui le soutiennent. En occident, le capitalisme a indéniablement amélioré notre vie quotidienne, et notre existence en général. La partie visible était aussi qu’à une époque, les syndicats et le PCF avait une grande base populaire, et contrebalançait le pouvoir des capitalistes qui ne pouvaient pas faire n’importe quoi. Il y avait aussi une partie objective qui obligeait nos capitalistes à se modérer, et une partie cachée qui permettait l’accumulation de richesses. La partie objective était l’Union Soviétique, qui représentait un contre-modèle et une alternative à notre système économique. Les capitalistes étaient (…) Lire la suite »

La chute de l’URSS et l’illusion du paradis capitaliste

Robert GIL
Les maîtres de l’Occident collectif ont mené habilement une guerre (froide) de l’information contre l’URSS. Diverses unités de la future cinquième colonne ont été soutenues et constituées : des dissidents aux séparatistes nationaux en passant par des « mafieux » purs et simples. L’opposition religieuse a également été soutenue de l’étranger. Les baptistes, les pentecôtistes et les adventistes menèrent des activités subversives actives. Des imprimeries clandestines furent créées. Des dissidents orthodoxes sont également apparus. Des documents ont été distribués, racontant des histoires, où la vérité se mêlait, savamment, aux mensonges. Pour œuvrer à saper l’URSS, diverses personnalités furent utilisées, parmi eux : Alexandre Soljenitsyne, anticommuniste, réactionnaire et menteur patenté. L’influence de l’information sur l’URSS n’est pas uniquement le fruit de l’opposition politique, et de la cinquième colonne. Cela est également venu des citoyens soviétiques, bien malgré eux. (…) Lire la suite »

Les globalistes contre les souverainistes

Stefano AZZARA

Un conflit entièrement interne aux classes dirigeantes.

Puisque vous êtes marxiste, je commencerai par la critique. L'un des paradigmes interprétatifs qui s'affirme clairement, non seulement parmi les représentants de l'establishment (le directeur du Wall Street Journal, Gerard Baker, l'a déclaré il y a quelques semaines dans une interview au Corriere della Sera) mais aussi parmi de nombreux camarades, concernant la réaction qui monte en Occident contre ceux qui ont gouverné la mondialisation au cours des 20 dernières années, est celui selon lequel l'affrontement fondamental n'est plus entre la droite et la gauche, mais entre les populistes et les mondialistes. Ici, par rapport à cela, quelle est votre analyse ? Je considère que cette approche, qui semble nouvelle mais qui, en réalité, est apparue sur la scène politique et culturelle à de nombreuses reprises, non seulement au XXe siècle mais déjà au XIXe siècle, est profondément erronée, pour ne pas dire qu'elle présente un grand danger. La véritable différence avec le passé est que, (…) Lire la suite »

La désindustrialisation coïncide avec la croissance du micro-crédit

Comidad repris par sinistrainrete
Beaucoup de commentateurs ont cru liquider l’interview accordée par Poutine à Tucker Carlson en la présentant comme de la propagande. Bien sûr qu’il s’agit de propagande, et on ne voit pas ce que cela aurait dû être d’autre. Cela n’exempterait pourtant pas nos gouvernements de répondre à certaines déclarations précises plutôt embarrassantes. Poutine a en particulier reconfirmé ce qu’on avait déjà dit immédiatement après l’attentat sur le gazoduc North Stream, à savoir que, bien que grave, ce sabotage n’avait pas complètement compromis la possibilité d’approvisionnement en gaz russe, dans la mesure où un tuyau est resté fonctionnel ; aussi, si elle le voulait, l’Allemagne pourrait encore s’en servir – ce qu’elle ne fait pas. L’insuffisance énergétique, due au manque d’approvisionnement en gaz russe, a déterminé en Allemagne une augmentation dramatique des coûts de production, entraînant la fermeture de nombreuses installations d’entreprises comme BASF, Michelin, Ford, Goodyear, (…) Lire la suite »