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Auteur : Djamel LABIDI

La Syrie au cœur

Djamel LABIDI

9 et 10 Décembre 2024, 480 bombardements israéliens sur la Syrie. La routine, quoi. 480 bombardements sur un pays exsangue, martyrisé, torturé, démantelé, déchiré, humilié, harcelé de toutes parts, à toutes ses frontières.

On aurait pu s'attendre au moins à un peu de compassion des "civilisés" pour un peuple qui vient de se libérer, qui a souffert, et qui respire quelques instants avant d'autres épreuves qui s'annoncent. Mais, non, aucune pitié israélienne. Etasunienne non plus : le même jour du 9 décembre, dans un communiqué, le commandement militaire des Etats-Unis chargé des opérations au Moyen Orient, et en Asie, informe que "des douzaines d'attaques aériennes" ont été menées au centre de la Syrie. Quand auront-ils quelques compassions pour la nation syrienne ? Pas de quartier, comme à Gaza. Les aérodromes syriens, les bases, les dépôts militaires, les infrastructures stratégiques sont détruits. La flotte de guerre syrienne est coulée au mouillage dans les ports d'Al Bayda et Lattaquié. Un Pearl Harbour aux dimensions de la région. Mais celui-là sans risques de riposte équivalente. De la pure lâcheté. Et tout cela sans que la Syrie n'ait tiré une seule balle contre Israël, depuis des décennies (…) Lire la suite »

Vers une guerre nucléaire mondiale ?

Djamel LABIDI

C'est fait. Le mardi 19 novembre, les Etats Unis ont fait tirer leurs missiles de longue portée ATACMS, par les Ukrainiens, sur le territoire russe lui-même. Ils les ont eux-mêmes dirigés, guidés vers leurs cibles. Jamais le monde n'a été aussi près du désastre.

Et pourtant, malgré les risques incroyables qu'ils ont pris, les Etats Unis et leurs alliés occidentaux continuent de minimiser l'existence de ces risques, voire à les nier, auprès de leur opinion publique. Une question s'impose alors : pourquoi le font-ils ? Leurs arguments sont connus, répétés à satiété, depuis le début de la guerre en Ukraine : "Toutes les mises en garde de la Russie ne sont que du "bluff". "Preuve en est, toutes les lignes rouges fixées par la Russie, concernant l'intervention occidentale en Ukraine, ont été franchies, l'une après l'autre, sans encombre par les Etats Unis et ses alliés occidentaux et sans la réaction promise par la Russie". Le maitre mot de cette argumentation est "le chantage" qu'exercerait la Russie pour empêcher l'aide occidentale au gouvernement ukrainien. La démonstration sous-jacente est "qu'il ne peut y avoir de guerre nucléaire entre puissances nucléaires en vertu de la règle de la dissuasion nucléaire.". Le déni Pourquoi ce (…) Lire la suite »
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Les évènements d’Amsterdam et le retour à l’Inquisition

Djamel LABIDI

Les derniers évènements d'Amsterdam, autour du match de football entre le club Ajax et le club Maccabi de Tel-Aviv, sont significatifs en cela qu'ils illustrent bien le détournement du thème de l'antisémitisme pour en faire un instrument idéologique et de propagande.

Considérons les faits. Ils parlent d'eux-mêmes. Les supporters israéliens du club de Tel-Aviv sont des hooligans. Ils sont connus pour être violents, racistes, par leurs manifestations anti arabes et anti palestiniennes en Israël même. Dès leur arrivée à Amsterdam, le 7 Novembre, ils envahissent les rues. Ils crient ""Vivement que les soldats israéliens tuent tous ces pu... d'arabes", Et "Pourquoi il n'y a pas école à Gaza, c'est parce qu'il n'y a pas d'enfants là-bas" et d'autres slogans aussi "pacifiques". Ils arrachent et brûlent deux drapeaux palestiniens mais aussi des drapeaux hollandais. Ils tabassent un chauffeur de taxi marocain et détruisent son véhicule. Au stade, ils sifflent la minute de silence en hommage aux victimes des inondations de Valence et crient que "l'Espagne est antisémite", pour avoir reconnu l'Etat de Palestine. L'affaire aboutit donc finalement, à la sortie du match, à des échauffourées. Des vidéos montrent des supporters israéliens poursuivis dans (…) Lire la suite »
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Etats-Unis, Israël, l’impérialisme archaïque

Djamel LABIDI

On devrait désormais se demander s'il ne faudrait pas, carrément, à présent, parler d'impérialisme américano-israélien. En effet, la lecture classique, qui a jusqu'à présent prévalu, d'un Israël, agent des Etats Unis pour le contrôle du Moyen Orient, une sorte donc de " proxy " des Etats Unis, semble tout à fait dépassée.

Un ensemble de faits semble aller dans le sens d'une nouvelle lecture à ce sujet : Israël parait jouer un rôle bien plus important que celui qu'on lui a prêté jusqu'à présent, et semble détenir désormais une sorte de parité dans la décision politique avec les Etats-Unis sur les questions les intéressant tous les deux. En faveur de cette nouvelle lecture, il y a l'influence profonde d'Israël dans les institutions étasuniennes, la chambre des représentants, le Sénat. Cela se voit notamment à travers l'assurance des dirigeants israéliens et même quelque peu leur arrogance dans leurs relations avec les élus étasuniens, bien sûr qu'ils sont qu'ils paieraient cher la moindre incartade ou des velléités d'indépendance de jugement par rapport aux questions ayant trait à Israël. Cela est particulièrement visible à travers les précautions extrêmes que prennent aussi bien les démocrates que les républicains dans les élections dans leurs positions par rapport à Israël. On trouve aussi le (…) Lire la suite »

Yahia El Sinwar, un héros flamboyant et déjà une légende.

Djamel LABIDI

Abou Ibrahim Yahia Al Sinwar est tombé le 16 Octobre au champ d'honneur. On dirait que cette expression a été faite pour lui. Il est mort sur sa terre de Gaza, où il est né.

Ses compagnons, des brigades d'Al Qassam, ont annoncé la mort du chahid dans un message sobre : "C'est un grand honneur pour notre mouvement de voir ses dirigeants se sacrifier avant ses soldats". La mort héroïque de Yahia El Sinwar a eu un écho énorme dans le monde arabe, le monde musulman, sur toute la planète. Il est des hommes qui restent dans la mémoire des peuples. Il est mort les armes à la main. Il s'est battu jusqu'au dernier moment. Blessé, une main arrachée, il se battait encore. On n'oubliera jamais son geste incroyable, lui agonisant lançant un bâton sur le drone qui tournait autour de lui. Ce dernier geste de combattant devrait donner à réfléchir aux "supermen du Mossad" et de l'armée israélienne. Par hasard Ils n'ont cessé de chercher à impressionner les gens, et aussi leurs alliés et les leurs, par de prétendus pouvoirs supranormaux qu'ils détiendraient. Mais ils n'ont pu cacher qu'ils l'ont tué, en fait, " par hasard", et sans même le savoir. Il a fallu (…) Lire la suite »

7 Octobre 2024

Djamel LABIDI

C'est bien connu. Le menteur ne se souvient pas de ses mensonges. C'est comme cela qu'il se fait souvent "coincer". C'est le cas pour l'affaire du mensonge, parmi bien d'autres, des "bébés décapités" lors de l'attaque du 7 Octobre 2023. Le récit israélien les a aujourd'hui étrangement oubliés.

Le président Biden, y avait apparemment cru un moment et s'est vite ravisé. Le mensonge était, celui-là, trop gros. Il n'y avait aucune image, aucun témoignage des parents, aucune inhumation publique, rien, un pur mensonge à la Goebbels. Aujourd'hui, un an après, on n'en parle plus. Mais les bébés palestiniens brulés vifs, fracassés, désarticulés, eux, sont bien réels. Il y a ceux débranchés des couveuses. Il y a aussi ceux alignés, par dizaines, emmaillotés dans leur petit linceul, comme de petites poupées de cire. Ce sont des centaines d'images dans nos yeux, dans les yeux du monde. Des images vraies, celles-là. Mais de ces bébés, les médias, complices de silence sur génocide, ne parlent pas. "Le pogrom" En ce 7 Octobre 2024, les bébés, les enfants de Gaza sont le dernier des soucis du système dominant en Occident. C'est la grande messe médiatique sur "le pogrom du 7 Octobre 2023". Le mot "pogrom" a tout de suite été imposé comme élément du récit. Il a été répété, diffusé, (…) Lire la suite »

Non, ils ne sont pas forts !

Djamel LABIDI

A la nouvelle de l'assassinat de Hassen Nasrallah, de l'affaire des "bippers", et d'autres coups durs portés à la résistance libanaise, on peut être pris de rage et de colère : "Comment ont-ils pu se faire "avoir" ainsi ?! Quelle naïveté !" Mais les choses ne sont pas aussi simples.

Non, Israël n'est pas fort. Le Mossad n'est pas "superman". Ce qui fait apparemment leur force, ce sont les faiblesses du camp de la résistance arabe, ce sont des erreurs comme celles-ci : se réunir à Beyrouth, dans son QG, à son adresse officielle, comme il semble que l'ai fait Hassan Nasrallah, n'est-ce pas insensé !? Comment l'expliquer ? Combien de hauts cadres du Hizbollah ont-ils été tués ces dernières semaines chez eux ou au siège, connu de tous, de leur commandement. Tués ainsi sans même qu'ils combattent. Etre manipulé ainsi pour en arriver à envoyer soi-même, 5000 bippers et des centaines de talkies-walkies piégés, à ses cadres, ses militants, à ses partisans, aboutir alors à les blesser, les mutiler sans même qu'Israël n'ait à le faire, les acheter, sans avoir sécurisé le processus de leurs achat, sans même les contrôler à la réception, c'est quand même incroyable ! Comment ne pas critiquer ? Comment ne pas s'indigner ? Un cri de douleur et de peine Mais aussitôt ces (…) Lire la suite »

La jubilation du "traître"

Djamel LABIDI

Ces derniers temps, en plein génocide à Gaza, on a pu remarquer sur les médias français la présence intense de deux écrivains d'origine algérienne, connus pour leur francophilie exacerbée et qui ont pour traits communs l'islamophobie, l'arabophobie et une sympathie affirmée pour Israël.

Leur discours est, en fait, composé de clichés bien connus malgré les efforts pour leur donner une tournure littéraire. Ces personnes sont appréciées par leurs interlocuteurs médiatiques parce qu'elles tiennent le langage qu'ils attendent, qu'ils souhaitent : "la menace islamiste, les zones sans droit, les quartiers perdus de la république, l'islamo-gauchisme, le voile de la soumission, la violence, la menace terroriste, le prosélytisme musulman, la menace du grand remplacement" etc... Mais elles le disent d'une voix supposée plus crédible que le discours récurrent en France sur ces thèmes car elles viennent du camp d'en face, celui-là même qu'elles dénoncent. Leur discours est sur le mode : "moi je les connais bien " "je sais ce qu'ils pensent. Méfiez-vous d'eux. Attention ne vous laissez pas tromper par ce qu'ils disent devant vous. Moi je sais ce qu'ils disent entre eux. Il n'y a rien de bon chez eux, aucune intégration, ils sont très peu ceux qui sont français avant d'être (…) Lire la suite »
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"Souvenez-vous d’Aaron"

Djamel LABIDI

Nous sommes le 24 février 2024. Aaron Bushnel est un jeune homme de 25 ans. Il est dans l'armée des Etats-Unis. Aaron est à la veille de sa mort. Il le sait car il a décidé de se sacrifier, de s'immoler par le feu, le lendemain, pour la Palestine, pour Gaza.

Que ressente-t-on la veille de sa propre mort. Que ressente-t-on lorsqu'on a 25 ans et que l'on va mourir de la pire des façons, qu'on va mettre le feu à son corps ? Comment peut-on faire pareille chose ? Comment peut-on en avoir le courage, ou plutôt la folie ou plutôt la volonté ? Qui peut le dire. Seuls peuvent le dire vraiment ceux qui sont habités par quelque chose qui nous dépasse. Pour qu'on s'arrête de tuer Aaron est croyant. Il est certain que Dieu lui pardonnera. Aaron a été membre d'un groupe religieux Community of Jesus, à Orléans dans le Massachusetts. Aaron," Haroun" en Arabe, est, à l'origine, le nom d'un prophète, célébré à la fois par la Bible et le Coran. Aaron veut mourir en martyre pour le peuple arabe de Gaza. Il pense à son acte comme à un acte d'espoir, pas de désespoir. Aaron avait été profondément marqué par l'immense mouvement de protestation, qui, aux cris de "Black Lives Matter" avait suivi le meurtre de George Floyd. Peut-être a-t-il été (…) Lire la suite »
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Deux monstres sur Gaza.

Djamel LABIDI

Israël était en négociation avec le Hamas pour les otages. Israël tue le négociateur.

Il faudrait savoir si pareil acte a jamais existé dans l'histoire humaine ? Tuer le négociateur. Assassiner le représentant du Hamas, Ismail Haniyeh. On a atteint ici le sommet de l'immoralité. L'Occident, celui qui appuie Israël, est, par cet acte, revenu à des milliers d'années en arrière, à l'état de la plus profonde sauvagerie. Pire encore, car c'est un acte conscient de son immoralité. Comment va-t-on vivre avec un tel Occident ? Pas une condamnation des dirigeants occidentaux. Pas même une réprobation. Pas même un soupçon d'indignation. Au contraire, le Congrès des Etats Unis ovationne debout Netanyahou. Cela donne la mesure avec laquelle l'Occident considère les Arabes, les Noirs, les musulmans, les Asiatiques, les Mexicains, les latino-américains, bref tout ce qui n'est pas occidental. Tout n'est que prétextes à tuer Le point extrême a été atteint. On assassine celui-là même avec qui on discute du cessez le feu, on tue celui avec lequel on discute de l'arrêt de (…) Lire la suite »