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Auteur : Djamel LABIDI

Chronique du corona

Djamel LABIDI
– Le confinement pour cause du Corona a des vertus qui ne sont pas seulement sanitaires. Nous avons du temps. Du moins pour ceux qui n'ont pas de problèmes de survie journalière. Jamais peut être, partout sur la planète, on a autant réfléchi au sens des choses et de la vie.. Comme si nous n'avions jamais réellement pensé, emportés par le tourbillon de la vie quotidienne. L'atmosphère mondiale est créative. Les idées parcourent à la vitesse de la lumière les autoroutes de la communication. Il en sortira certainement quelque chose vu l'ampleur que prend cette intelligence collective. Un gigantesque Wikipédia universel. – Les oiseaux reviennent dans les villes. C'est touchant. Dans le quartier où j'habite, on les entend gazouiller. Cela fait longtemps que nous ne les avions pas entendus. Bizarre, j'ai ressenti de l'émotion. Peut-être allons- nous devenir plus raisonnables... – Partout dans le pays, nous sommes rassemblés tous les soirs pour suivre les chiffres de l'évolution de (…) Lire la suite »

Algérie – le Hirak des retraités

Djamel LABIDI

Parmi les multiples hiraks qu'il y a dans le Hirak (1) générique, il y a celui des retraités.

Ils sont une part de plus en plus importante des manifestants, notamment le mardi, où ils sont particulièrement visibles dans la marche dite des étudiants. Les retraités sont plus de 3 millions en Algérie. A part une minorité de hauts fonctionnaires, la situation de la grande majorité des retraités est particulièrement précaire avec des pensions qui souvent ne dépassent pas les 15 000-20 000 DA et qui ont été avalées, au fil des années, par l'inflation. Ils ont vécu un douloureux déclassement social. Ils sont partout dans les villes mais aussi les villages. On peut les voir assis sur les bancs publics, sur des marches d'escaliers ou sur un simple rebord de mur, couvert d'un papier journal ou d'un carton. Ils lisent le même journal interminablement. Ils font des parties de dominos sans fin dans les cafés où ils commentent avec des éclats de voix la situation politique. " Le bon vieux temps " Hier ils avaient une place reconnue, dans une société où l'Économie d'État avait fait à (…) Lire la suite »

La crise en Algérie : Et si les élections étaient le vrai dialogue ?

Djamel LABIDI

Les difficultés à composer la commission de dialogue sont, en elles-mêmes, significatives. Elles montrent, notamment, que le processus imaginé, par certaines forces politiques, d'une étape de transition dirigée par une instance exécutive présidentielle, n'est pas viable.

En effet, cette instance, a été envisagée dans sa composition, sur la base du même principe, celui de de "personnalités nationales compétentes et crédibles, ayant la confiance du peuple" , dont on voit, désormais, qu'il n'est qu'une vue de l'esprit et inapplicable dans les conditions actuelles. Il ne reste plus alors, au fur et à mesure que la situation évolue, que les élections comme sortie démocratique de la crise. La raison en est simple : il n'y a que les élections qui peuvent résoudre la question que nous avons à résoudre, celle à la fois de la représentativité et de la légitimité. Aucune autre formule ne peut le faire. Légitimité et représentativité On confond trop souvent les deux notions. Or toute la crise mondiale actuelle de la démocratie, que les démocraties soient anciennes ou naissantes, vient du choc frontal entre ces deux exigences du système démocratique. L'État de droit et la démocratie représentative, tels qu'ils ont existé jusqu'à présent, ne paraissent (…) Lire la suite »

Algérie - L’enjeu principal

Djamel LABIDI

Dans quel pays a-t-on vu des militaires réclamer avec insistance le respect de la Constitution tandis que des partis politiques de la société civile le refusent ? Où a-t-on vu des militaires demander la tenue rapide d'élections alors que des partis d'opposition s'y opposent ?

Quelles sont les raisons données à ces refus et comment pourrait-on expliquer cette situation paradoxale à laquelle elles aboutissent. La première raison avancée est que les élections ne peuvent se dérouler et être honnêtes tant que demeurent le président actuel de l'État, Abdelkader Bensalah, ainsi que le Gouvernement Bedoui. En contradiction avec cet argument, il faut rappeler que le FIS avait remporté les élections à deux reprises, les communales en 1990 et les législatives en 1991, malgré un pouvoir qui lui était totalement hostile. Il est question, en même temps, du danger du trucage électoral, le Premier ministre du gouvernement actuel étant accusé d'en être "un spécialiste". Cet argument de trucage des élections fonctionne comme un postulat, et il est à la base d'un ensemble d'arguments politiques qui, sans lui, s'effondrerait. Mais n'ayons pas peur de bousculer ce qui peut paraitre une évidence. Est-ce si évident ? Y a-t-il eu jamais un ensemble de preuves matérielles, (…) Lire la suite »

La crise actuelle en Algérie

Djamel LABIDI

Si la jeunesse s'est mise en mouvement, c'est qu'elle a tout simplement de nouveaux besoins , de nouvelles aspirations économiques et politiques, qu'elle aspire à une meilleure qualité de la vie et plus de liberté, et donc plus de démocratie... Ici, en Algérie, le système politique s'est avéré trop étroit pour ces nouveaux besoins historiques.

Mardi 12 mars 2019. Sur Cnews, chaine d'information continue française, l'émission d'Yves Calvi : "L'info du vrai". On y débat de la situation actuelle en Algérie. Une émission comme on en voit beaucoup d'autres à ce sujet actuellement sur les chaines françaises d'information. Sur le plateau de l'émission d'Yves Calvi, comme sur d'autres d'ailleurs, c'est la grande tendresse à l'égard des réseaux sociaux algériens. Elle tranche avec la méfiance, voire l'hostilité des mêmes intervenants envers les réseaux sociaux français lorsqu'il s'agit des "Gilets jaunes". Ceux-là, on les accusait d'antisémitisme, de racisme, de propagateurs de haine, de" complotisme", de diffuser des fakenews. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà... Affirmations sommaires : Le président Bouteflika est qualifié de "dictateur corrompu", rien que ça, avec une désinvolture étonnante, comme l'aurait fait un quelconque anonyme sur Facebook. Ce plateau de Cnews va aligner , en guise d'explications, tous les (…) Lire la suite »
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France. L’antisémitisme encore...

Djamel LABIDI

L’incident du 16 février qui a touché l’académicien Alain Finkielkraut, interpellé durement par des manifestants "Gilets jaunes" , est survenu à point pour donner quelque consistance à la manifestation contre l’antisémitisme, prévue le mardi 19 février, à l’appel du parti socialiste français, tant celle-ci avait peine à s’alimenter en événements notables.

De quoi s'agit-il en fait. Alain Finkielkraut a été apostrophé, en marge d'une manifestation des "Gilets Jaunes" et traité, en termes violents, de "raciste" et de "sioniste". Le système médiatico-politique s'est tout de suite emparé de l’événement pour le présenter comme un acte antisémite, assimilant antisionisme et antisémitisme. L'incident a été grossi, amplifié démesurément, dramatisé dans une campagne d'une violence inouïe. Alain Finkielkraut en a été lui-même étonné. Il raconte, au grand dépit des plateaux de télévision français officiels et officieux qui se sont mobilisés pour lui, et qui le voudraient plus incisif, qu'il était revenu après l'incident chez lui, et qu'il comptait simplement le raconter à son épouse. Mais, en regardant la télévision, il avait découvert l'ampleur prise par l’événement, et il a ensuite eu des appels dont celui du Président de la République française lui exprimant son soutien. Il précise d'ailleurs qu'il s'agissait du qualificatif de "sioniste" (…) Lire la suite »

La France, Une démocratie qui crève les yeux

Djamel LABIDI
En France, le pouvoir s'efforce de centrer l'attention sur la question de la violence en lieu et en place des revendications du mouvement des "Gilets jaunes" et de leur signification politique et sociale. Il s'ensuit, peu à peu, une inversion totale dans laquelle les victimes font figure de coupables, dans une répression qui s'est faite de plus en plus dure, et qui a même pris un caractère de masse, avec des milliers d'arrestations et des centaines de victimes. Des élites médiatico-politiques proches du pouvoir, apparemment si logiques en "temps normal ", se mettent tout à coup à produire des arguments qui laissent perplexes. "Les victimes n'auraient pas du être là", ou bien "elles sont elles- mêmes des casseurs". D'autres parlent de "dommages collatéraux inévitables". Dommages collatéraux, tiens une expression déjà entendue à propos d'autres peuples. Comme le monde est petit et comme tout se tient. Aucune compassion pour les victimes. Des hommes et des femmes souvent âgés, (…) Lire la suite »

Gilets jaunes : Retour vers le Futur

Djamel LABIDI
En France, la crise économique et sociale s'est transformée en crise politique. Le mouvement des 'Gilets jaunes' réclame désormais la démocratie directe, ce vieux rêve de l'humanité, ou du moins une transformation profonde du vieux système de la démocratie parlementaire qui a longtemps géré la démocratie occidentale. Où l'on reparle de la Révolution de 1789 Toutes les révolutions se ressemblent, se répètent, ou plus exactement chacune concentre toutes les autres. Mais elles se répètent, avant d'innover à leur tour, comme tout grand artiste assimile l'art qui l'a précédé avant d'y apporter sa touche personnelle. Le mouvement des gilets jaunes amorce-t-il, annonce-t-il une révolution en France. Il est évidemment bien trop tôt pour le dire. Mais il en a bien des allures. Ici la référence est la Révolution française de 1789. Tout y est : Macron est Louis XVI, il est d'abord accueilli avec plein d'espoir suite au désastre du règne de Louis XV qui avait lancé le fameux 'après moi, (…) Lire la suite »
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Alexandre Benalla, le barbare

Djamel LABIDI
L'affaire Benalla en France a son volet politique : La méfiance des partis d'opposition français, toutes tendances confondues, envers Emmanuel Macron qu'il soupçonne d'ambitions césariennes et d'évoluer vers un pouvoir autoritaire, échappant au contrôle parlementaire. Mais cette affaire a aussi les allures d'un roman à la Stendhal, où le Julien Sorel du Rouge et le noir serait Alexandre Benalla. Certains l'ont fait d'ailleurs remarquer dans la presse française. C'est l'histoire en effet qui se répète toujours, de ceux qui, tel le héros du roman de Stendhal, ne font pas partie du monde social auquel ils cherchent à s'intégrer et qui, au final, en sont rejetés. Un Julien Sorel, certes, mais un Julien Sorel de notre époque, un Julien Sorel qui viendrait d'Evreux, un Julien Sorel arabe. Cela personne ne le dit ou n'ose le dire, mais on le sent bien dans ces non dits, dans ce rejet qui est là, en permanence, en arrière plan, comme ces fichiers cachés qu'on ne voit pas dans (…) Lire la suite »
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Le jour où Mandela nous a quittés

Djamel LABIDI

Le jour où Nelson Mandela nous quittait la France intervenait militairement en Centrafrique. Gêne des médias français devant cette coïncidence historique qui les met soudain devant un événement à la dimension entièrement opposée. Le lendemain se tenait le sommet franco-africain. Même difficulté des participants qui peinent à trouver un trait commun à deux événements aux antipodes, là aussi, l’un de l’autre.

Il y a quelque chose de choquant et d'anachronique de voir ces chefs d'État et de gouvernement africains se rendre à la convocation d'un seul pays, plus d'un demi siècle après la fin officielle du colonialisme et des tutelles. On se demande ce qui les fait courir ainsi, l'intérêt de leur pays ou celui de leur régime. Comme pour mieux souligner le caractère impérial désuet de ce sommet, le sommet franco-africain se tient au palais de l'Élysée. On devine quelle aurait été la réaction de Nelson Mandela aussi bien sur ce sommet que sur cette 4éme guerre, en moins de trois ans, que mène la France en Afrique. Cette intervention en République centrafricaine est présentée comme " humanitaire", comme ce fut le cas en Libye, puis en Côte d'Ivoire, puis au Mali. C'est omettre que la République centrafricaine a d'énormes ressources naturelles, qu'elle est riche en pétrole, en diamants, en uranium, en or, en pétrole, en ressources hydrauliques, en bois. Mais il suffit de regarder les (…) Lire la suite »