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Auteur : Djamel LABIDI

Gaza - Le silence qui tue

Djamel LABIDI

Il y a de plus en plus, l'inquiétante impression que l'habitude se prend des souffrances de Gaza, et que le silence se fait peu à peu. Un peu partout, dans les grandes villes du monde, comme s'ils sentaient ce danger, les peuples, et surtout la jeunesse, marchent pour Gaza et la Palestine, dans des manifestations imposantes contre le silence.

Il y a d'abord le silence des médias occidentaux. Au fur et à mesure que le carnage accroit sa férocité, plus un mot, plus une image de Gaza. Et pourtant ce ne sont pas les images qui manquent. Il y a les journalistes palestiniens à l'intérieur de Gaza. Ils filment, ils témoignent sans relâche. Plus de 100 ont déjà été tués. Les images qu'ils envoient sont en boucle sur les télé arabes, sur les réseaux sociaux. Mais dans la sphère occidentale, on veut parler surtout de l'Ukraine, on cancane sur les "peoples", on parle de tout et de rien mais surtout pas de Gaza et de la Palestine. Pas un mot ou presque, sur un évènement aussi considérable que celui de la Cour internationale de Justice qui instruit la plainte en génocide contre Israël. Les appels à l'aide, les cris de douleurs montent de Gaza, tous les jours, toutes les nuits du génocide en cours. On ne peut pas ne pas entendre, ne pas voir, mais l'Occident ferme les yeux, se bouche les oreilles. Le président français Macron a (…) Lire la suite »

Un rappel utile sur Israël et l’apartheid- "Le jour où Mandela nous a quittés"

Djamel LABIDI

L’Etat d’Israël va entretenir jusqu’à la fin des relations politiques, économiques et militaires étroites avec le régime raciste sud africain. Il fournissait ainsi lui-même la preuve de son mépris pour les immenses souffrances que le racisme a fait endurer aussi aux juifs, et dont il veut faire pourtant la justification de son existence.

Le jour où Nelson Mandela nous quittait la France intervenait militairement en Centrafrique. Gêne des médias français devant cette coïncidence historique qui les met soudain devant un événement à la dimension entièrement opposée. Le lendemain se tenait le « sommet franco-africain ». Même difficulté des participants qui peinent à trouver un trait commun à deux événements aux antipodes, là aussi, l’un de l’autre. Il y a quelque chose de choquant et d’anachronique de voir ces chefs d’Etat et de gouvernement africains se rendre à la convocation d’un seul pays, plus d’un demi siécle après la fin officielle du colonialisme et des tutelles. On se demande ce qui les fait courir ainsi, l’intérêt de leur pays ou celui de leur régime. Comme pour mieux souligner le caractère impérial désuet de ce sommet , le sommet franco-africain se tient au palais de l’Elysée. On devine quelle aurait été la réaction de Nelson Mandela aussi bien sur ce sommet que sur cette quatrième guerre, en moins de (…) Lire la suite »

De la "trahison" dans les rangs arabes

Djamel LABIDI

Le mot "trahison" est souvent utilisé dans le monde arabe pour qualifier le comportement de certains dirigeants arabes par rapport au conflit israélo-palestinien. La "rue arabe", comme on dit, c’est-à-dire les peuples arabes, ne font pas dans le détail. Ils pensent que la plupart des dirigeants arabes trahissent, et "sont vendus à l'Occident". Les choses ne sont pas aussi simples.

Ils sont peu nombreux, au fond, les chefs d'États arabes qui déclarent, en toutes circonstances, et en toutes situations, appuyer inconditionnellement la cause palestinienne et qui, donc, soutiennent aujourd'hui Hamas. Celui- ci, et la résistance de Gaza, cristallisent en effet actuellement cette cause et sont donc devenus le point de clivage entre la sincérité de ce soutien et le simple discours de circonstance. Beaucoup d'autres États arabes restent attentistes ou ont bien trop à faire avec leurs problèmes, qui sont souvent le fait d'ailleurs, directement ou indirectement, des pressions et des ingérences étrangères. C'est ce qui explique que la Ligue arabe est dominée actuellement par une minorité d'États arabes (6 sur 22 États membres), presque tous des monarchies, partisans des "accords d'Abraham", et de la dite "normalisation" des relations avec Israël. C'est ce qui donne ce sentiment diffus de trahison dans l'opinion arabe. Les dirigeants israéliens eux même ont conforté ce (…) Lire la suite »

Le bréviaire du crypto-sioniste

Djamel LABIDI

Dans un précèdent article (1) nous avions cherché à dresser un portrait du crypto-sioniste. Dans celui-ci, il va être question de son argumentaire.

Le crypto-sioniste a, en effet, un argumentaire, une sorte de bréviaire constitué de thèmes récurrents dans lesquels il puise sa foi en l'Etat hébreu. "Israël est un pays démocratique" C'est un des thèmes principaux de la propagande israélienne et de ses porte-voix médiatiques et intellectuels. Les apologistes d'Israël ajoutent aussi "la seule démocratie de la région". Ils auraient pu dire aussi "le seul pays colonial de la région". Nous avons vu, dans le précédent article, qu'un pays colonial ne peut être démocratique pour une cause structurelle : il est basé sur la discrimination. La "démocratie" n'y concerne que la population coloniale, comme un privilège parmi les autres. Ou alors on pourrait dire que l'Algérie coloniale était un pays démocratique, ce qui d'évidence est une absurdité. Ou on pourrait dire encore de l’Afrique du Sud de l'apartheid qu’elle était un pays démocratique puisqu'il y avait des partis, des élections. Israël, dont la politique est fondée aussi (…) Lire la suite »

Les crypto-sionistes

Djamel LABIDI

Autour du sionisme, il y a cette zone grise de ceux qui soutiennent Israël mais se défendent avec vigueur d'être sionistes. Ce sont les crypto-sionistes.

Le crypto-sioniste n'est pas sioniste. Il n'est pas non plus antisioniste. Mais il n'existerait pas sans l'existence du sionisme. L'un ne va pas sans l'autre. Le crypto-sioniste est indéfinissable. On ne peut le saisir qu'à travers la description de ses comportements. Le crypto- sioniste n'est pas juif, par définition. Mais il peut l'être. Le crypto-sioniste est un être rationnel. Il ne recourt pas à un droit de propriété biblique, messianique, religieux sur la terre. S'il parle de la Shoah, c'est pour souligner la nécessité d'un État pour protéger les juifs, d'un refuge national. Il est toujours laïc mais il est bien plus indulgent envers l'extrémisme religieux juif qu'envers l'islamisme. Que l'État d'Israël soit un État juif ne le gêne pas. Mais que l'État palestinien soit un État islamiste l'incommoderait au plus haut point, et même déclenche son indignation laïque. Le crypto-sioniste et l'islamisme Le thème récurrent du crypto-sioniste est le danger de l'islamisme. Il (…) Lire la suite »
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Kiev et Gaza

Djamel LABIDI

L'actualité nous oblige à comparer les conflits en Ukraine et en Palestine, Kiev et Gaza.

À Kiev, on se promène dans les rues, on accueille les dirigeants de l'Occident, chefs d'État, ministres, diplomates, généraux, hommes d'affaires. On dit que les boîtes de nuits sont pleines, et on a même découvert, cet été, les images, d'une jeunesse faisant la fête dans des piscines. On ne se réfugie même plus dans le métro. On a fini par comprendre que les lieux officiels, les quartiers résidentiels, les zones de fréquentation, n'étaient pas attaqués. On prend le train, ou l'avion, pour voyager. Les églises, les monuments, les bâtiments historiques sont là, témoignant du passé slave orthodoxe commun de l'Ukraine et de la Russie. Il y a eu certes des destructions, mais rien à voir avec Gaza. Ici les russes, semble-t-il, ont été préoccupés de ne pas insulter l'avenir, de ne pas provoquer une haine éternelle. Ils auraient pu, probablement au début du conflit, causer de grands dommages à Kiev. Ils ne l'ont pas fait. À Gaza il n'y a plus rien, sauf un peuple de résistants À Gaza, (…) Lire la suite »
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Gaza - Que s’est-il passé le 7 octobre ?

Djamel LABIDI

La question est légitime quand on considère les contradictions, les non-dits, la rétention de l'information visuelle, les invraisemblances, les bizarreries de l'information délivrée à ce sujet par les autorités israéliennes.

Les autorités israéliennes, au plus haut niveau, décrivent des visions d'horreur, "des bébés décapités, des femmes violées et éventrées, des corps coupés en morceaux". Le récit est relayé largement par les medias occidentaux. On ajoute même chaque fois de nouveaux détails macabres, sans même que les personnes, et elles l'avouent parfois elles-mêmes, n'aient vu des images de ces horreurs. Elles racontent ce que racontent ceux à qui on a raconté. Et c'est là où le bât blesse. Il y a peu d'images vraiment significatives, du moins à la hauteur du récit des descriptions faites. On a l'impression que chaque fois qu'il est promis des images, qu'il y a esquive et que la vérité s'éloigne, que pour un prétexte ou un autre, on ne voit pas ces images. L'argument donné sans cesse, par les autorités israéliennes pour la rétention de l'information en images, c'est qu'elles sont "insoutenables". Ceux critiques, qui demandent des preuves concrètes, des images, des témoignages en nombre, sont (…) Lire la suite »
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Gaza- chroniques d’un désastre de la raison

Djamel LABIDI

Dimanche 5 Novembre sur un plateau de télévision, le général Michel Yakovlev déclare que ce que fait Israël à Gaza est "un désastre moral". C'est un général quatre étoiles, atlantiste, qui a participé pratiquement à toutes les interventions de l'OTAN, Irak, Yougoslavie etc...., Il sait donc , de quoi il parle. Ses propos sont d'autant plus remarquables qu'il révèle, en même temps, qu'il est sioniste à la stupéfaction générale.

Sa déclaration sème l'émoi sur les chaines françaises au moment où elles sont pleinement engagées dans le soutien ou la justification des bombardements de Gaza. Il dit que c'est un massacre que rien ne justifie, même pas l'efficacité et qu'il ira inévitablement à l'échec. Mais si on considère ce qui est dit à ce propos sur les médias, il aurait dû aussi parler de désastre intellectuel, d'un désastre de la raison. Qu'on en juge. Voici quelques propos qu'on pouvait noter sur une chaine de télévision française (LCI) au fil des jours de ce conflit. Ils sont stupéfiants ! 5 novembre .19h- Cohn Bendit, “ leader du mouvement étudiant de mai 1968 ”, et aujourd'hui figure en vue du système médiatico-politique français. Sur les bombardements de Gaza, il pose la question "comment faire autrement". On pourrait lui dire "Tout simplement faire la paix, négocier évidemment". Il n'y songe même pas. "Il faut liquider Hamas", répète-t-il "autrement ça va recommencer". "Dites- moi s'il y a une (…) Lire la suite »

Génération Gaza

Djamel LABIDI

9 octobre 2023. Le porte avion étasunien "US Gerald. R. Ford" mouille au large de Haïfa, à proximité des côtes israélo-libanaises, pas loin de Gaza. Il parait que c'est le plus gros porte- avions du monde : 332 m de long, la propulsion nucléaire. On parle d'un second porte-avions en route. Tout cela a comme un air retro, un air des “ sixties ”.

Ce temps de l'impérialisme EU tout puissant ; celui de la sixième flotte dans la méditerrannée, et de la terreur qu'elle voulait inspirer à toute velléité de remettre en cause l'ordre étasunien. Mais maintenant, il parait qu'il suffirait d'un missile pour couler un porte-avions. Les Ukrainiens, avec tout simplement des drones marins, ont créé bien des problèmes à la flotte russe en mer noire. Les temps ont bien changé. C'est dire le désarroi des États-Unis et comment ils vivent dans le passé. Et l'erreur aussi de tous ceux qui se réjouissent bruyamment, en Israël et en Occident du retour "du gendarme du monde". Toute cette puissance déployée, exhibée pour impressionner le peuple palestinien de Gaza ? Le président Biden "Inconditionnellement" 18 Octobre 2023. Le président Biden arrive en Israël. Il soutient Israël "inconditionnellement" , affirme- t-il avec force, et il valide tout ce que dit l'État hébreu, y compris sur "les massacres du 7 Octobre", au sujet desquels (…) Lire la suite »
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Gaza : la solution finale ?

Djamel LABIDI

La haine anti-palestinienne, anti-arabe, anti-musulmane se déverse à flots ininterrompus sur la population occidentale, haranguée par des médias et une foule d'hommes politiques qui appellent à l'assaut de Gaza.

Les victimes israéliennes de l'offensive du Hamas sont instrumentalisées. Chacun s'y met. La campagne utilise le facteur émotionnel. Les services israéliens produisent les récits les plus abominables qui soient, qui sont aussitôt diffusés, amplifiés dans les médias occidentaux. On parle de "40 bébés décapités", de "femmes violées, égorgées, de personnes brulées vives dans les kibboutz, d'exécutions en masse" etc.. Mais aucune, ou très peu d'images de ces atrocités. Ce à quoi les services israéliens, et les médias qui les suivent, répondent qu'elles sont insoutenables et que c'est la raison pour laquelle on ne les voit pas. Des doutes commencent à naitre, y compris en Occident, sur la véracité de ces informations. Cela n'est pas sans rappeler les techniques de sidération déjà utilisées et qui avaient préludé chaque fois à des interventions militaires majeures : mensonge des bébés koweitiens tués dans leur couveuse avant la guerre contre l'Irak, pseudos massacres de Benghazi avant (…) Lire la suite »
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