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Auteur : Djamel LABIDI

Pour 5% du budget militaire des États-Unis.

Djamel LABIDI

Le 23 Aout à Kiev, le sénateur Lyndsay Graham, retenons bien son nom pour la postérité, déclare , que "les États-Unis avaient dépensé moins de 3 % de leur budget militaire annuel pour aider l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie". Puis il s'écrie "c'est le meilleur investissement jamais réalisé pour la sécurité américaine, l'Ukraine est un partenaire fantastique". Et le premier Octobre, dans un interview à CBS news, il parlera de 5% du budget militaire des États Unis consacré à la guerre en Ukraine et que tout cela s'est fait "sans perdre un seul soldat (américain)".

Ces déclarations font mouche dans la partie guerrière de l'opinion occidentale. Leur succès tient à ce qu'elles sont d'une simplicité sinistre. Elles paraissent tellement claires, concrètes et capables, aux yeux des partisans de la politique américaine actuelle, de "dédramatiser" le conflit en Ukraine et l'influence des Cassandres anti-guerre. Voilà donc résumée, dans les propos du sénateur, la vision étasunienne de la guerre, celle du parti de la guerre rassemblé autour du président Biden et de ceux qu'on appelle les néoconservateurs ; Cynique et faux Sauf que ce qui est affirmé ainsi est faux. Cynique et faux. Cynique d'abord. La guerre en Ukraine, est donc devenue un simple pourcentage du budget des États Unis. Telle est la vision humaniste des dirigeants des EU. Son coût humain n'a donc aucune importance. Il s'agit du "meilleur investissement". Mais c'est faux aussi. Il ne faut pas comparer le coût de cette guerre au budget militaire des EU, ce qui est un tour de (…) Lire la suite »

Ukraine – Guerre contre la corruption ou corruption de la guerre

Djamel LABIDI

En Ukraine l'escalade de l'horreur se poursuit, toujours plus haut, toujours plus loin, vers toujours plus de tueries, toujours plus de sang, toujours plus de haine déversée sans modérateurs sur les plateaux de la propagande.

Les États Unis viennent d'annoncer la livraison à l'armée ukrainienne de munitions à uranium appauvri. Il y a quelques temps, c'était la livraison de bombes à sous munitions, arme condamnée pourtant par 140 pays. Dans les deux cas , les conséquences sont incalculables non seulement pour les soldats, mais aussi pour la population et l'environnement. Elles risquent de se manifester pendant des décennies. Sur un média français (LCI-2 septembre), on pouvait entendre un général français à la retraite dire qu'elles "présentaient plus d'avantages que d'inconvénients". Summum du cynisme. Mais il ne s'agit là bien sûr que de soldats ukrainiens et de soldats russes, comme il s'agissait hier d'irakiens, donc pas de problème moral. On est d'ailleurs , de façon générale , dans un discours, style "La fin justifie les moyens", où la victoire finale de l'Ukraine justifie tout, "quand la contre-offensive sera victorieuse, quand l'armée ukrainienne sera aux frontières de la Crimée, "quand le (…) Lire la suite »
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Evgueni Prigogine

Djamel LABIDI

Quelles que soient les circonstances de la mort d'Evgueni Prigogine, une chose est sûre, ceci ne serait jamais arrivé si les normes de l'État de droit avaient été respectées, c'est à dire si Prigogine avait été arrêté, pour être jugé de sa tentative de putsch, menée en pleine guerre de son pays.

C'est un devoir, pour qui prend le risque d'écrire, de chercher à rester lucide. Si les mérites de Vladimir Poutine sont immenses, non seulement à l'égard de son pays, mais aussi du monde dans son combat pour un nouvel ordre international, ils ne sauraient cependant justifier l'absence d'esprit critique, et ici par rapport à la question du respect des principes du droit, quelles que soient les situations.. La fin ne justifie jamais les moyens, et le nouvel ordre international qui émerge a besoin des principes dont l'ordre occidental en déclin ne s'est jamais, lui, en fait, soucié. L'Histoire n'est jamais simple Certes les épisodes de guerre, de crises intenses, créent des situations telles qu'elles peuvent donner l'impression qu'il est permis, parfois, que les normes habituelles de la vie sociale ne soient pas, respectées. On connait le dicton "A la guerre comme à la guerre". Mais ce n'est jamais une excuse. Un précédent historique contemporain, intéressant pour notre (…) Lire la suite »

Pathologie des devises

Djamel LABIDI

Les BRICS ont, à leur programme, la "dédollarisation" du monde, c’est-à-dire la suppression de la dictature du dollar, et de ses succédanés , l'euro, le yen , dans les échanges internationaux. Cela devrait commencer par l'utilisation de quelques monnaies émergentes, le yuan, le rouble, la roupie etc.. dans les échanges commerciaux entre les pays du BRICS et avec d'autres pays, pour ensuite s'élargir à d'autres monnaies et d'autres pays.

La perspective est que, dans le futur, tous les pays utilisent leur monnaie nationale dans leurs échanges, alors que c'est jusqu'à présent, le privilège des États-Unis et des pays occidentaux. Les monnaies nationales deviendraient alors des devises. Ce serait probablement la plus grande révolution de ce siècle avec l'Internet. Ainsi donc, tous les pays dont la devise est inconvertible, ont désormais cette perspective. Certes cela prendra du temps, ou pourra aller plus vite qu'on ne s'y attend, mais cela change tout, on croit rêver : il n'y aura plus alors toute cette criminalité diffuse liée à l'acquisition de devises : marché noir de devises, doubles facturations en monnaie nationale et en devises, fuite des capitaux, fraude fiscale, thésaurisation des devises etc. Au niveau politique il n'y aura plus ces discours instrumentalisant la question des devises, la dramatisant, alertant ici sur le niveau des réserves de devises, et culpabilisant là sur le niveau des dépenses en (…) Lire la suite »

Une monstruosité médiatique : LCI

Djamel LABIDI

Dans la propagande occidentale sur la guerre en Ukraine, les medias lourds français, officiels et officieux, à part quelques exceptions, se font particulièrement remarquer dans un soutien sans nuance au pouvoir ukrainien. En France la palme revient incontestablement à la chaine d'information continue LCI.

Pour qui veut connaitre ce monde fou où nous vivons, dans cette hantise d'une probable Troisième Guerre mondiale, je recommande de suivre cette chaine d'information. Chez eux aucune trace de cette hantise. Pour eux c'est de la propagande, du "bluff russe". Ils se réjouissent de chaque escalade dans les armements, de chaque pas en avant vers le gouffre. Ils en rient même souvent, tranquillement installés sur les plateaux, visionnant parfois une vidéo dont on a expurgé pour les téléspectateurs les scènes trop sanglantes. Le grand Guignol Du matin jusqu'au soir, c'est sur LCI le grand guignol, l'auberge espagnole. Il y a de tout, des généraux en retraite, des analystes politiques, des spécialistes du monde slave, de la Russie et du monde soviétique qu'ils confondent allègrement, des transfuges russes, des espions, des anciens espions, des nouveaux, des gens des services secrets, des qui-viennent-d'arriver . Il y a même d'anciens ambassadeurs français en Russie qui viennent se (…) Lire la suite »
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Été 2023 - Quelques moments du conflit en Ukraine.

Djamel LABIDI

Dans le conflit en Ukraine, les évènements en tout genre, militaires, politiques, diplomatiques, se succèdent rapidement sans arrêt. J'ai choisi de parler ici de certains d'entre eux dont la signification ou la portée me semblent durables.

24 juin 2023, Prigogine marche sur Moscou. Poutine prend la parole pour un discours à la nation. Il est visiblement affecté et tendu. Il accuse Protogine de trahison et lui promet un "châtiment inévitable" devant la loi et devant le peuple. Mais on n'est trahi que par les siens. Poutine a été trahi dans sa confiance envers Prigogine. Comment un homme comme Poutine a-t-il pu se laisser tromper ainsi par un homme tel que Prigogine ? Lui, Poutine, qui a redressé la Russie après la catastrophe sismique de l'effondrement de l'URSS. Lui qui a pu faire émerger de nouveau son pays, et redonner sa fierté à un peuple qui était démoralisé, sidéré. Lui qui a pu reconstruire l'armée russe après son délabrement, faire de la Russie la première puissance nucléaire et même reprendre un avantage technologique en matière de missiles stratégiques, de sous-marins et de certains armements conventionnels. Lui qui a eu l'intelligence de préserver et de développer une puissante industrie de guerre qui (…) Lire la suite »

Occident : quand la médiacratie légitime l’assassinat politique

Djamel LABIDI

Ces derniers jours de mai , les principaux médias d'Occident font la propagande intense du projet d'assassinat de Poutine.

Le prétexte en est l'annonce de ce projet, au grand jour, sans aucun état d'âme, par les services secrets ukrainiens. Dans une interview au journal allemand Die Welt , le 25 mai, le directeur adjoint des services du renseignement militaire de Kiev (le GUR),. Vadym Skibitsky, déclare que la mort du président russe est actuellement la « priorité absolue » de ses services. Et comme pour être sûr d'être compris il répète la même chose, le même jour à Kiev, au journal italien La Repubblica. Cette interview est l'occasion, ou plutôt le prétexte, car ce n'est pas la première fois que ce thème est médiatisé, de reprendre en boucle l'information sur tous les médias occidentaux. La propagande occidentale ne se contente pas de reprendre l'information, elle la diffuse à grande échelle, elle renchérit sur ce projet criminel, elle le légitime. Plus grave, elle le banalise. " Poutine ne serait-il pas le responsable de cette guerre ? N'est-il pas un dictateur ? ". " C'est connu, disent-ils, la (…) Lire la suite »
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La fin annoncée de l’hégémonie occidentale

Djamel LABIDI

En quelques mois, depuis le début de la guerre en Ukraine, le monde a changé. Certes, les changements se sont accumulés lentement, avant qu'ils n'apparaissent d'un seul coup, sous les coups de boutoir donnés par la Russie à l'ancien ordre mondial et l'hégémonie occidentale.

Quoi qu'il arrive, qu'on soit d'accord ou non avec l'action de la Russie en Ukraine, le monde ne sera plus jamais le même. Tous les camps en présence sont d'accord pour le reconnaitre, les dirigeants du monde occidental comme ceux du reste du monde. L'Occident est nu A la faveur de la guerre en Ukraine, les peuples du monde découvrent, éberlués, que l'Occident est, militairement, nu. Il n'a pas suffisamment d'armes à donner au régime ukrainien. Il n'a pas de stocks de munitions légères ou lourdes à opposer à une Russie disposant d'une puissante industrie de guerre et qui produit massivement ces munitions ainsi que des armements très variés. C'est le général français Thierry Bukhard qui mettait en garde, récemment, le 26 février, dans une interview à l''hebdomadaire français Le journal du dimanche, contre la pénurie de munitions dans les pays occidentaux. Le Financial Times rapporte que les stocks d'armes de l'armée allemande seraient suffisants pour quelques jours seulement (…) Lire la suite »
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L’idéologie nucléaire des États-Unis d’Amérique

Djamel LABIDI

Jusqu'à présent seule la Russie a respecté une ligne rouge, celle de ne pas s'attaquer à un pays de l'OTAN. L'OTAN, elle, n'a respecté aucune ligne rouge.

Ou plutôt, l'OTAN les a fait reculer sans cesse, depuis la fourniture des premières armes anti blindés, et anti aériennes jusqu'aux missiles "patriotes" et aux chars en passant par les canons à longue portée à rockets multiples (Himars) et autre canon Caesar français, et ainsi, petit à petit, jusqu'à la quasi confrontation directe avec la Russie par des attaques de missiles à longue portée. Cette éventualité n'est plus à exclure dans l'escalade continuelle étatsunienne et l'idée quasi démente de certains cercles belliqueux qu'ils peuvent aller toujours plus loin, sans risques de riposte globale de la Russie. Comment peuvent-ils en être si sûrs ? Seuls les Russes aujourd'hui paraissent craindre une déflagration nucléaire et multiplient leurs mises en garde à ce sujet. Lorsque Vladimir Poutine parle de la supériorité stratégique de la Russie sur le plan des armes nucléaires, avec notamment les nouvelles armes hypersoniques, les Occidentaux lui répondent que c'est de la forfanterie (…) Lire la suite »

Zelensky au Capitole

Djamel LABIDI

21 décembre 2022 Zelensky est à Washington. Lecture très particulière d'un (télé) spectateur.

Une déclaration me frappe : durant tout le séjour de Zelensky, lui, Biden, et d'autres responsables étasuniens vont dire et répéter que "l'Ukraine défend le monde libre", qu'elle "défend l'Occident", qu'elle "défend les Etats-Unis". À chaque fois , le Congrès des États-Unis, réuni au Capitole, va alors applaudir frénétiquement. Et pourtant, à les examiner de près, ces propos sont une aberration de la logique. En effet, comment un État faible, l'un des plus pauvres d'Europe, peut il défendre les EU, lé pays le plus puissant du monde ? Il y a là quelque chose qui échappe à l'entendement ou plus exactement il y a, là, révélé derrière cette absurdité du langage, un marché de dupes, où ce sont les ukrainiens qui sont conviés à déverser leur sang à flot alors que le pays qui est "défendu" ne versera pas une goutte du sang si précieux de ses citoyens. Apparait alors toute l'horreur du marché, de la transaction, celle de l'échange d'un fleuve de dollars et d'armes contre des fleuves de (…) Lire la suite »
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