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Auteur : Djamel LABIDI

La nouvelle guerre de l’information ou "La vérité si je mens"

Djamel LABIDI

Beaucoup ont du certainement le remarquer, le système d'information occidental, lorsqu'il s'agit de la guerre en Ukraine, devient atypique ; il n'obéit plus à aucune norme traditionnelle de l'information.

Avant une information était sourcée, datée, infirmée ou confirmée, validée ou démentie , certifiée, documentée. L'émetteur de l'information engageait sa crédibilité voire, dans certains cas, son honneur professionnel. C'était même là, la différence revendiquée par l'information professionnelle vis-à-vis des réseaux sociaux La CIA, une agence de presse Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. La CIA et le Pentagone, la direction du renseignement américain sont devenus de véritables agences de presse. Elles en exercent les fonctions. Elles produisent à longueur de journée des informations, des analyses, des prévisions, des anticipations, des communiqués qui sont repris et amplifiés par tous les médias occidentaux sans l'ombre d'une évaluation critique. Lorsque l'information se révèle fausse et quand l'évènement annoncé à grand matraquage informatif, n'arrive pas, on ne s'en émeut même pas, on ne dément rien, on ne s'excuse de rien, on ne met pas en doute la source, et même, spectacle (…) Lire la suite »
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On est au bord de la guerre nucléaire et tout le monde s’en fiche

Djamel LABIDI

26 avril 2022. Les États-Unis convoquent , sur leur base militaire de Ramstein en Allemagne, 40 États, 40 pays occidentaux. C'est tout l'Occident qui est là pour armer de plus en plus l'Ukraine. L'Histoire retiendra peut être cette date, si la guerre a lieu et si l'humanité y survit, comme le début de la troisième guerre mondiale.

Peut-on parler en effet militairement de non belligérance, sauf à faire preuve d'hypocrisie, lorsqu'on voit l'effort de guerre des États-Unis, 30 milliard de dollars prévus, et celui dans lequel ils impliquent toujours plus les États occidentaux, ainsi que le type d'armes fournies, de plus en plus lourdes, de plus en plus sophistiquées. Le Secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, reprenant une formule du président Roosevelt à la veille de l'entrée des États-Unis dans la Deuxième Guerre mondiale, qualifie cet énorme effort militaire "d'aide pour renforcer l'arsenal de la démocratie ukrainienne". Mais il révèle, en même temps, sans autre précaution, que le but de cette réunion, ainsi que celui de la guerre est "d'affaiblir" durablement la Russie. Dans le même sens, et dès le début de la guerre d'ailleurs, le 24 février, le président Joe Biden annonçait des sanctions dévastatrices" contre la Russie et le 7 avril il promettait que "ces sanctions effaceraient quinze ans de (…) Lire la suite »
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Le système médiatique occidental et la guerre en Ukraine

Djamel LABIDI

Au temps de l'URSS, les pays d'Europe de l'Est étaient qualifiés de satellites de Moscou. Aujourd'hui, les pays occidentaux ont pris la relève, en orbite autour des États-Unis. C'est tellement visible que c'en est indécent. Même pas une critique, même pas une réserve. Un suivisme aveugle, y compris contre les intérêts mêmes de leurs propres pays.

Les États Unis, qui sont autonomes énergétiquement, disent qu'il faut l'embargo sur le gaz, le pétrole, et le charbon russes. Les pays occidentaux obéissent au doigt et à l'œil. Ils s'évertuent même à trouver des solutions qui agréent aux États-Unis, gaz liquide, énergie verte etc., malgré des coûts bien plus élevés. Les Étasuniens disent non à Nord Stream 2, le deuxième gazoduc. Les allemands s'exécutent. Et s' il y a quelques hésitations dans les rangs, Joe Biden se déplace lui-même ou bien, pour faire pression sur les dirigeants hésitants, on déclenche l'une après l'autre, des campagnes intenses contre les "atrocités russes", "Marioupol", puis Boutcha etc., auxquelles correspondent chaque fois, comme un mécanisme bien huilé, un nouveau train de sanctions, et une nouvelle escalade dans l'armement de l'Ukraine. C'est toujours la même chose En fait, c'est le même procédé qu'ont toujours utilisé les États-Unis. Dans la première guerre en Irak, le mensonge des nouveaux nés (…) Lire la suite »

Ukraine - Le président Volodymyr Zelensky

Djamel LABIDI

A Kiev, le président Zelensky apparait, aux yeux du monde, sublime de courage et de détermination. Tee-shirt kaki, manches courtes sur des muscles saillants, dans son bureau comme dans la rue, il est un président hors normes, un combattant. Il joue le rôle de sa vie. Et il le joue d'autant bien qu'il est parfaitement authentique, qu'il est le personnage en chair et en os. Le casting parfait : l'acteur et le personnage qui fusionnent. C'est le rêve absolu d'un metteur en scène.

Le dialogue est un monologue. Le texte est sobre, les mots sont simples comme on les aime dans "l'Amérique profonde" : "nous défendons notre maison, la terre de nos ancêtres, ce que nos aïeux ont construit et nous ont légué". Chaque pays a droit à une référence appuyée à son Histoire : Pearl Harbor et le 11 septembre pour les États Unis, le "mur de Berlin" pour l'Allemagne. L'acteur Zelensky est devenue une star, une superstar. Une superproduction Partout en Occident, Le président Zelensky apparaît sur des écrans géants, devant un immense public qui l'applaudit à tout rompre. Les parlementaires, dans toutes les capitales occidentales, l'ovationnent debout : le Congrès des EU, le parlement du Royaume-Uni, l'Assemblée européenne, l'Assemblée nationale française. Une superproduction historique. Il n'est pas seulement un président, il est un héros. Il est seul sur scène. Il la remplit. Comment garder la tête froide et ne pas être exalté de patriotisme, de nationalisme. Il fait (…) Lire la suite »

Quand sur la chaîne d’information LCI, on discute de "l’élimination" du président Vladimir Poutine !

Djamel LABIDI

Vendredi 8 mars 18h : sur LCI, la grande chaîne d'information de TF1, l'émission du célèbre David Pujadas.(*) Je lis machinalement le titre de l'émission sur l'écran " Éliminer V. Poutine, la seule solution". Je n'en crois pas mes yeux. Je relis, éberlué.. Ai-je bien lu ? Oui, et il n'y a même pas un point d'interrogation au titre. C'est dit dans le mode affirmatif. Première réaction, je reste interloqué, incrédule, choqué.

Puis, je regarde, j'écoute l'émission. Ce titre, c'est peut-être un malentendu ? Une erreur que le contenu de l'émission va clarifier ? C'est peut être au contraire la dénonciation d'un tel projet d'assassinat ? Mais au fur et à mesure que j'écoute, c'est pire encore. Hallucinant David Pujadas, officie dans le rôle du Candide, impavide, un visage qui se veut impassible. Il veut donner l'impression qu'il s'agit d'un sujet "normal". Mais il est évident que le sujet n'a rien de normal, qu'on franchit, là, une ligne rouge. Il cherche à expliquer, à mots hésitants, que c'est une émission d'information. Son argument est que ce thème, celui de "l'assassinat de Vladimir Poutine", est à traiter par l'information, car il a déjà été abordé publiquement ou évoqué par des "personnalités" qui "ont envisagé" cet assassinat : un sénateur étasunien Lyndsay Graham, un général français, Christophe Gomart, ancien chef des services de renseignement, un ex oligarque russe "passé dans le camp (…) Lire la suite »
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Le Nationalisme Occidental - Notes en marge du conflit en Ukraine

Djamel LABIDI

Certes la Russie n'a pas respecté le droit international en envahissant l'Ukraine. Mais pouvait-elle faire autrement ? La situation était dans l'impasse depuis près de huit ans . Tout à peu près a été dit à ce sujet : le pouvoir ukrainien, soutenu par les occidentaux, ne voulait pas appliquer les accords de Minsk. Il trainait les pieds. Les zones russophiles du Donbass continuaient d'être bombardées et le bilan, depuis 8 ans, était lourd : 14 000 morts. La Russie a répété jusqu'à la dernière minute que la neutralité de l'Ukraine, son maintien hors de l'OTAN étaient pour elle une question existentielle, vitale.

La situation était bloquée. La Russie est-elle donc entrée en Ukraine avant que l'OTAN n'y rentre ? L'Occident n'a-t-il pas voulu pousser la Russie à la faute, et transformer ainsi, triomphant aux yeux de son opinion, la victime en coupable ? Vérité et mensonge Kipling disait "La vérité est la première victime de la guerre". Aujourd'hui l'invasion par la Russie de l'Ukraine est mise à profit, en Occident, pour proposer un récit rétroactif du fil des évènements ayant conduit à la décision russe d'entrer en Ukraine. On accuse Vladimir Poutine de duplicité, de mensonge sur ses intentions réelles. Que l'invasion ait été préparée de longue date, c'est probablement vrai, mais cela ne prouve rien, ou seulement qu'il ne se faisait aucune illusion sur l'application des accords de Minsk par les ukrainiens et les occidentaux, ce qu'il continuait sans cesse de réclamer. Il s'était préparé, dit-on, mais gouverner n'est-ce pas prévoir ? Toutes ces accusations de mensonge reposent sur les (…) Lire la suite »

Ukraine, le monde en danger...

Djamel LABIDI

L'Europe, entrainée par les États Unis, ne ferait-elle pas preuve d'un aveuglement suicidaire au sujet de l'Ukraine ?

A-t-elle vraiment pris la mesure de la situation et des données réelles de la crise ? Il y a d'un côté la Russie qui ne peut accepter qu'il y ait des forces de frappe nucléaire de l'OTAN à quelques encablures de Moscou et contre l'attaque desquelles elle ne pourrait même pas avoir le temps de réagir et pour qui, donc, la situation est vitale au sens strict du terme. Et il y a de l'autre une Europe qui raisonne comme s'il s'agissait au plus d'une guerre qui sera limitée entre l'Ukraine et la Russie. L'analyse qui y domine, dans les médias "mainstream", est "qu'il s'agit d'une partie de poker menteur, d'un coup de bluff de la Russie" qui" finira bien" par reculer de peur des sanctions draconiennes annoncées et d'un rapport de forces, pense-t-on, écrasant, économique et militaire en faveur des États-Uni . Or si c'est le cas, bien que ce soit discutable aujourd'hui vu l'évolution du monde, il y a un élément qui semble sous-estimé par l'Occident : il ne faut jamais acculer un adversaire (…) Lire la suite »
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Maroc, Monarchie et République

Djamel LABIDI

Lorsqu'on regarde les manifestations populaires au Maroc, on ne fait pas d'abord attention à une chose mais on sent qu'elle manque, on sent une absence, et soudain cela devient évident…

Il manque le drapeau marocain. Il y a le drapeau palestinien mais pas le drapeau marocain. Autant en Algérie, par exemple, toutes les manifestations qu'elles soient pour ou contre le pouvoir, avancent dans une forêt de drapeaux verts et blancs . Beaucoup s'enveloppent même dans le drapeau et et il y a aussi de longs drapeaux qui s'étirent sur des dizaines de mètres. C'est aussi le cas en Tunisie, et dans beaucoup d'autres pays, où les drapeaux fleurissent dans les mains du peuple. Mais cela n'est pas le cas au Maroc, aussi bien d'ailleurs pour les manifestations actuelles que pour celles plus anciennes. Comment interpréter ce fait. Peut-on lui donner un sens ? Tout se passe en effet comme si le drapeau était considéré comme celui du roi, de la monarchie, comme le drapeau alaouite, ce qu'il était d'ailleurs à l'origine. Dès lors le brandir prendrait un autre sens, celui automatiquement de soutien, d'allégeance au roi. Il semble que les manifestants le savent et ce serait la raison (…) Lire la suite »

Le déclin français

Djamel LABIDI

Le thème du "déclin français" et son corollaire "le retour de la grandeur de la France" est devenu, directement ou indirectement, de la droite à la gauche des forces politiques françaises, le sujet majeur de la vie politique française.

Ce "déclin français", avec ses composantes de peur, d'amertume, ces interrogations sur l'avenir, domine, sans le dire, depuis des années, le climat politique et la vie intellectuelle française. Il a nourri, au fur et à mesure, un nationalisme d'autant plus malsain qu'il est fait de dépit, de peur de l'autre, de xénophobie, de perte de confiance en soi. Avec la crise du Corona, ce sentiment de déclin s'est accentué : on y retrouve, pèle mêle jetés, le scandale des masques, le paracétamol et les autres pénuries de médicaments de base, les difficultés de production de l'oxygène, l'échec de la France, "la seule parmi les grandes puissances, à ne pas produire un vaccin anticovid", mais aussi les déboires militaires au Sahel décidément trop grand pour les capacités françaises, "l'irrespect" manifesté par l'Algérie comme le dénoncent des hommes politiques français, l'arrogance du Royaume Uni sur l'affaire des zones de pêche, l'affaire du contrat de vente de sous-marins avec l'Australie (…) Lire la suite »

Nous sommes tous des survivants

Djamel LABIDI

Les crises algéro- françaises fonctionnent comme des aiguillons de la mémoire historique algérienne. À chacune d'elles la mémoire des crimes coloniaux français, revient, s'exacerbe, s'approfondit, se développe. Et c'est particulièrement visible pour cette toute dernière crise. Au fond, c'est ainsi que se fait l'Histoire, dans les conflits, dans les affrontements, dans les ruptures, non pas l'Histoire des livres, mais celle des peuples, un patrimoine, une conscience collective, une culture nationale.

La particularité de la crise actuelle c'est que nous refaisons tous ensemble la lecture aussi bien de la lutte de libération nationale que de la longue résistance de nos aïeux au colonialisme. C'est le temps qui construit les épopées historiques. Au fur et à mesure qu'il passe, le récit de la lutte de libération nationale prend de plus en plus d'ampleur, de plus en plus de profondeur, de densité, d'héroïsme. Tous les jours nous parviennent désormais des témoignages du combat de libération, comme une source intarissable. C'est aujourd'hui un nouveau moment du récit historique, celui où, au-delà des chefs prestigieux que nous n'avons cessé de célébrer, apparait la multitude des héros anonymes. Ils prennent désormais un visage, ils prennent vie, on les raconte, ils deviennent chacun une légende, ils étaient partout, sur chaque pouce du territoire, dans le profond de l'Algérie, dans ses montagnes, ses forêts, ses campagnes, dans les sables des dunes et les roches du Hoggar, dans (…) Lire la suite »