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Auteur : Bernard GENSANE

Sarkozy pire que prévu. Les autres : prévoir le pire

Pourquoi Alain Badiou ne vote plus

Bernard GENSANE
Comme bien d'autres, en 1968, Alain Badiou se fait voler sa victoire. Le grand mouvement de Mai débouche sur l'élection d'une assemblée massivement de droite puis, en 1969, sur le second tour d'une élection présidentielle mettant en scène deux candidats de droite. Badiou pense alors que « si organiser des élections est un moyen essentiel de casser la puissance des révoltes, c'est que les élections sont un traquenard redoutable bien plus qu'un rite débonnaire. » Plus prosaïquement : « Élections, piège à cons ! » Badiou a alors 31 ans. Il ne votera plus jamais. Ce bref ouvrage, qui s'occupe assez peu de Sarkozy, analyse toutes les impasses du jeu parlementaire. Ses traquenards, ses faux-fuyants. Pour Badiou, les élections sont toujours biaisées parce qu'elles sont à l'image d'un paysage politique tout en illusions. Que fait la gauche, demande-t-il ? Dans le meilleur des cas, de Mauroy à Jospin, elle ne vient au pouvoir que pour « assumer les besognes qu'impose la crise de la (…) Lire la suite »

Madame Trierweiler, calmez-vous !

Bernard GENSANE
Dans le dernier numéro du Canard Enchaîné, je lis ceci : Valérie ne badine pas « Thomas, l'aîné des quatre enfants du couple Royal-Hollande. » Pour avoir écrit ces mots, la semaine dernière dans un article de Paris Match, la journaliste Mariana Grépinet a reçu un SMS incendiaire de sa consoeur Valérie Trierweiler : « Thomas, c'est le fils de l'ex-couple Royal-Hollande. A quoi joues-tu ? » Désolé, Madame Trierweiler, et c'est un divorcé qui a des enfants de - comme on disait autrefois - deux lits, qui vous le précise, Thomas Hollande est bel et bien le fils du couple Royal-Hollande. Pour Thomas, comme pour les trois autres enfants Hollande, ce couple a existé, existe et existera toujours. Il en va de même pour les enfants que vous eûtes avec M. Trierweiler. Vous êtes actuellement entre deux eaux et vous ne savez trop - ce que chacun comprend - quelle posture adopter. Il est difficile de passer, en quelques semaines, du statut de journaliste de Paris Match (Paris Match !) (…) Lire la suite »
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Je me souviens (d’un certain quinquennat)

Bernard GENSANE
Rue 89, qui a souvent de bonnes initiatives, a demandé à ses lecteurs de twitter sur le souvenir le plus marquant du quinquennat du kleiner Mann. Le cahier des charges étant le suivant : « vous vous projetez mentalement en 2032 : vous vous souvenez alors de cette période lointaine et ses étrangetés ; vous racontez un souvenir oublié du quinquennat de Nicolas Sarkozy en commençant par« Je me souviens » ; vous gardez le même ton que Perec (pas de vomissements rageurs donc). » On a déjà eu droit à quelques gazouillis savoureux : Je me souviens de cette phrase pleine de panache, prononcée au Fouquet's, le 6 mai 2007 : « Vous avez aimé Jackie Kennedy, vous adorerez Cécilia Sarkozy. » Cette bravade était tout un poème. Cécilia l'avait larguée et n'était même pas allée voter pour lui lors du second tour. Et puis y eut-il au monde femme plus cocufiée que l'excellente Jackie ? Je me souviens de la lettre de Guy Môquet..., une lettre à faire lire aux enfants des écoles, qui commençait par (…) Lire la suite »

Le Monde Diplomatique , mai 2012

Bernard GENSANE
En ce joli mois de mai, le Monde Diplomatique est à la hauteur des enjeux politiques français. Un numéro vraiment remarquable. Dans son éditorial, Serge Halimi appelle de ses voeux une « nouvelle donne » : Le changement, c'est maintenant… Encouragé par sa victoire électorale, le chef de l'Etat impose sa volonté au gouverneur de la banque centrale, institue un contrôle des changes et annonce qu'il va nationaliser un secteur-clé de l'économie bradé au privé treize ans plus tôt. Deux membres du gouvernement, nommés par décret à la tête de la grande entreprise redevenue publique, en chassent séance tenante les anciens patrons. La Commission européenne mais aussi le Wall Street Journal et le Financial Times (« un acte mesquin de piraterie économique ») laissent éclater leur colère. L'hebdomadaire The Economist recommande même que le pays « pirate » soit exclu du G20 et que ses citoyens (qui ont mal voté) ne puissent plus voyager à l'étranger sans visa. » Selon Geoffrey Gueuns, les (…) Lire la suite »

Poésie et révolution (8)

Bernard GENSANE
Clovis Hugues (de son vrai nom Hugues Clovis) est né en 1851 dans le Vaucluse. Il fut le mari de la sculptrice (les révolutionnaires politiquement corrects écriraient « sculpteure ») Jeanne Royannez. Les deux époux s'étaient passé du curé pour convoler à Paris. De retour à Marseille, ils furent dénoncés dans un journal local. L'affaire se termina sur le pré. Hugues envoya le dénonciateur ad patres. Il fut acquitté par la Cour d'assises d'Aix-en-Provence. Hugues a vingt ans quand la Commune éclate à Marseille. Il soutient Gaston Crémieux (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Crémieux) dont il partage la cellule après la défaite. Crémieux est condamné à mort et exécuté. Hugues est condamné à trois ans de prison pour publication de sa brochure Lettre de Marianne aux républicains. Dans ses Poèmes de prison (1875), Hugues « porte la lyre comme on porte l'épée ». Il rejoindra le mouvement boulangiste en 1885, sera élu et réélu député jusqu'à sa mort en 1907. Écoutons-le dans " (…) Lire la suite »
Des ouvriers cassés, humiliés, en perdition ont voté pour une milliardaire xénophobe.

Cours Mirabeau, Aix-en-Provence

Bernard GENSANE
Il y a une vingtaine d'années, à l'occasion d'un colloque scientifique, je déambulais par une belle soirée de printemps le long du Cours Mirabeau, à Aix-en-Provence, en compagnie d'un collègue et ami juif, pur produit du pavé parisien, dont c'était la première visite en cette belle ville. Je douchai l'émerveillement de mon ami en lui faisant observer qu'à chaque fois que nous croisions cinq personnes, une au moins votait pour le Front National. Hier, Aix n'a accordé que 15% de suffrages à Marine Le Pen, mais on retrouve désormais les 20% de votes d'extrême droite à l'échelle du pays tout entier. Un ami belge m'envoie ce matin cette brève analyse : « Je crains fort que l'extrême-droite avec 20 % (du jamais vu, mais du prévisible) soit l'arbitre du 2e tour. Or, l'UMP compte un très fort courant dit "droite populaire" qui pourra servir de relais avec Le Pen. Et alors, contrairement à ce que beaucoup affirment, l'électorat "lepéniste" pourra suivre ces gens-là et (…) Lire la suite »

La route longue et sinueuse de Fadela Amara et d’Azouz Begag

Bernard GENSANE
"The Long and Winding Road" : la seule chanson des Beatles qui m'horripile. Elle sonne faux : paroles, mélodie, orchestration. Son titre dépeint plutôt bien le parcours des deux personnages susnommés. Fadela et Azouz ont décidé (après mûre - et longue et sinueuse - réflexion) d'appeler à voter pour François Hollande. A la place de Hollande, je me méfierais de soutiens qui, de toute façon, ne devraient guère lui rapporter plus de 15 ou 20 voix. En m'aidant de Wikipédia, je propose un portrait de ces deux dangers publics pour la gauche. Après avoir été militante et élue du parti socialiste, Fadela Amara n'a pas hésité à rejoindre le gouvernement le plus à droite que la France a connu depuis Pétain, le gouvernement le plus aux ordres du capital, le plus soumis aux exigences du CAC 40. Les "trahisons" de certaines éminences socialistes n'en ont jamais été, car elles n'étaient que l'expression d'un mouvement de fond et qui a amené de nombreux socialistes (sympathisants, encartés, (…) Lire la suite »
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Si la gauche gagne...

Bernard GENSANE
Tweeter prévoit la victoire de la gauche. Tweeter se déchaîne. Si la gauche gagne même le pastis sera hallal. Si la gauche gagne il y aura un tsunami sur Fessenheim. Si la gauche gagne, il faudra apprendre par coeur La Princesse de Clèves en primaire. Si la gauche gagne, l'eau sera plus rare, les sources seront taries. Si la gauche gagne, les écologistes imposeront les 24 heures du Mans à vélo ! Si la gauche gagne, toutes les drogues douces et dures seront légalisées même pour les enfants pauvres. Si la gauche passe elle imposera à la Tour Eiffel d'être vêtue dignement et de serrer les cuisses. Si la Gauche passe le camembert sera fabriqué en Chine. Si la gauche gagne, la burqa sera obligatoire dans les piscines. Si la gauche gagne Patrick Bruel se (re)mettra à la belote. Si la gauche gagne il n'y aura plus d'intellectuels comme Morano et Lefèvre. Si la gauche passe, le Qatar se barre et c'est le Venezuela qui rachète le PSG. Si la gauche gagne, David (…) Lire la suite »

"Let Your Body Drive"

Bernard GENSANE
Je ne sais pas, vous, mais moi qui vous ai abreuvé de nombreuses chroniques sur l'aliénation linguistique (http://www.legrandsoir.info/L-alienation-linguistique-chroniques.html), j'en ai un tout petit peu ras-le-bol de ces publicités pour des marques françaises imposées dans la langue de la CIA et de Wall Street réunies. Quand il s'agit de produits non français, c'est limite (pardon : border line), mais ça passe. Comme pour un récent produit Chevrolet : « Make It Happen ». Encore que… Mais quand les produits sont français, on ne voit vraiment pas pourquoi nous devrions nous laisser entuber par des slogans publicitaires immédiatement abscons, dont la traduction nous est offerte, comme pour s'en excuser, en Times 2, en bas à droite de l'affiche. On pourrait aussi parler de ces produits français, mais dont le nom est wall-streetien. Je pense par exemple à la voiture 16 soupapes à 11990 euros (« scandaleusement accessible », hé oui, vous les ploucs pauvres, vous pouvez frimer avec (…) Lire la suite »
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Le Monde Diplomatique, avril 2012

Bernard GENSANE
Pour Serge Halimi, il va falloir choisir entre « L'audace ou l'enlisement » : « L'assassinat de sept personnes par un djihadiste a temporairement détourné la campagne présidentielle française des enjeux économiques qui sont au coeur de l'élection. Quelques semaines après le scrutin du 6 mai, le nouveau président participera pourtant à un sommet du G20. Et, d'emblée, il devra accepter, renégocier ou refuser un traité européen inspiré par la droite allemande qui aggraverait les politiques d'austérité. De ce choix dépendra l'orientation économique et sociale de la France, mais aussi celle de la construction européenne. » Alain Gresh nous parle de l'onde de choc syrienne : « Malgré une répression d'une terrible brutalité, les manifestants syriens continuent de défier le régime. Leurs revendications rejoignent celles exprimées à Bahreïn ou en Jordanie ; mais les divisions de l'opposition et les ingérences étrangères risquent de déboucher sur des conflits confessionnels qui (…) Lire la suite »