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Auteur : Manlio DINUCCI

Rubrique L’art de la guerre

Démocratie polonaise en Afrique

Manlio DINUCCI
Quel modèle de transition démocratique devraient adopter la Tunisie et l'Egypte, à peine libérées des dictatures de Moubarak et Ben Ali ? Pas de doute pour le président Obama : le modèle polonais. La Pologne -a-t-il déclaré le 28 mai à Varsovie- a effectué « un parcours vers la liberté qui a inspiré nombre de personnes dans ce continent et au-delà ». Et de lister ainsi les grands mérites de Varsovie. Avant tout, le fait que « Etats-Unis et Pologne ont forgé un exceptionnel partenariat dans la défense, enracinée dans l'alliance durable de l'OTAN ». Pour la forger encore plus, le président Obama et le président Komorowski ont annoncé que sera déployé en Pologne un détachement de la U.S. Air Force, formé de chasseurs-bombardiers F-16, aux côtés de ceux que les USA ont vendus à la Pologne. Sera aussi réalisé en territoire polonais un site balistique du « bouclier anti-missiles ». En attendant le Pentagone y a déployé des batteries de missiles Patriot. Grands progrès aussi dans le (…) Lire la suite »
Rubrique L’art de la guerre

Les missionnaires de l’Africom

Manlio DINUCCI
A première vue on dirait des missionnaires comboniens (1). Mais ce sont les militaires de l'Africom, le Commandement Africa des Etats-Unis. A Djibouti ils soignent les pauvres, tandis qu'en Ethiopie ils construisent des écoles et au Malawi ils font face à une urgence humanitaire. Ces bonnes actions et bien d'autres sont l'oeuvre de l'Africom. « L'Amérique a la responsabilité de travailler avec vous comme partenaire », a dit le président Obama dans son discours « historique » du 11 juillet 2009 au Ghana, en garantissant que le Commandement Africa allait avant tout contribuer à « résoudre pacifiquement les conflits ». Et en assurant que « l'Amérique (Etats-Unis, NdT) n'essaiera d'imposer aucun système de gouvernement à aucune autre nation », parce que « la vérité essentielle de la démocratie est que chaque nation détermine son propre destin ». Vingt mois plus tard, le 19 mars 2011, l'Africom a lancé l'opération Odyssey Dawn, la première phase de la guerre dont le but réel est de (…) Lire la suite »

La rapine du siècle : l’assaut des « volontaires » sur les fonds souverains libyens

Manlio DINUCCI
L'objectif de la guerre en Libye n'est pas seulement le pétrole, dont les réserves (estimées à 60 milliards de barils) sont les plus grosses d'Afrique et les coûts d'extraction parmi les plus bas du monde, ni le gaz naturel dont les réserves sont estimées à environ 1.500 milliards de m3. Dans le viseur des « volontaires » de l'opération « Protecteur unifié » il y a aussi les fonds souverains, les capitaux que l'Etat libyen a investi à l'étranger. Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) sont estimés à environ 70 milliards de dollars, qui grimpent à plus de 150 si l'on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale et d'autres organismes. Et ils pourraient être plus importants encore. Même s'ils sont inférieurs à ceux de l'Arabie saoudite ou du Koweït, les fonds souverains libyens se sont caractérisés par leur croissance rapide. Quand la Lia a été constituée en 2006, elle disposait de 40 milliards de dollars. En cinq années à peine, elle a (…) Lire la suite »

Libye, la guerre secrète de la Cia

Manlio DINUCCI
« Alors que le président Obama a réaffirmé qu'aucune force terrestre américaine (étasunienne) ne participe à la campagne de Libye, des groupes d'agents de la Cia opèrent en Libye depuis plusieurs semaines » : révélations hier du New York Times. Les agents, dont le nombre est inconnu, sont ceux qui « avaient déjà travaillé à la centrale de l'agence d'espionnage à Tripoli » et d'autres arrivés plus récemment. Kadhafi avait autorisé la CIA et d'autres agences étasuniennes, en 2003, à opérer en Libye pour contrôler qu'il avait bien renoncé à son programme nucléaire militaire et transférer hors du pays des instruments et projets pour la bombe. Ces agences mêmes ont ensuite « renoué leurs liens avec les informateurs libyens », quand « il y a plusieurs semaines, le président Obama a secrètement autorisé la Cia à fournir des armes et autres formes de soutien au rebelles libyens ». Les groupes de la Cia -qui opèrent en Libye dans le cadre d'une « force ombre » dont font partie des agents (…) Lire la suite »

La doctrine Obama de la guerre (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI

Dans un discours à la nation, lundi soir à Washington, le président de Etats-Unis a exposé, en référence à la Libye, ce que le New York Times définit comme la «  doctrine Obama ». Voici, en synthèse, ses point fondamentaux :

1) « Pendant des générations, les Etats-Unis d'Amérique ont joué un rôle unique d'ancre de la sécurité mondiale et de défenseur de la liberté humaine ». Obama se pose ainsi dans la continuité d'une politique qui, rien que dans les 50 dernières années, a vu les USA amener le monde au bord de la catastrophe, en fabriquant 70mille armes nucléaires (par rapport aux 55mille de l'URSS) ; faire une série de guerres (Vietnam, Golfe persique, Balkans, Afghanistan, Irak, etc.), coups d"Etat et opérations secrètes (Iran, Guatemala, Indonésie, Chili, Nicaragua, etc.). 2) « Je n'hésiterai jamais à employer notre force militaire rapidement, décisivement et unilatéralement pour défendre notre peuple, nos alliés et intérêts fondamentaux : dans ce but nous poursuivons al Qaeda partout où elle essaie de mettre les pieds, et nous continuons à combattre en Afghanistan ». La guerre en Afghanistan est ainsi motivée, en d'autres termes, avec le même argument que celui qu'avait employé le président (…) Lire la suite »

Le navire d’assaut arrive, avec les "marines" (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Tandis que la polémique monte entre les alliés sur le commandement des opérations en Libye, les Etats-Unis renforcent leur déploiement militaire en Méditerranée, en consolidant leur capacité de commandement, quel que soit le drapeau utilisé par les forces sur le terrain. A cette fin, pour participer à la guerre contre la Libye, va appareiller aujourd'hui de la base de Norfolk en Virginie, le « Bataan amphibious ready group », un des plus puissants groupes amphibie d'attaque. Conduit par le Uss Bataan, un navire d'assaut amphibie de la classe Wasp. De son pont d'envol, long de 250 mètres et 30 de large, peuvent décoller 30 hélicoptères d'assaut et de chasse Harrier à décollage vertical. Ses énormes véhicules de débarquement à coussin d'air sont en mesure de transporter à une vitesse de plus de 30 noeuds, jusque sur le rivage, des troupes et des cargaisons de 60 tonnes. Le vaisseau amiral est flanqué de deux autres navires amphibies, le Mesa Verde et le Whidbey Island, qui peuvent (…) Lire la suite »

La grande armée de la «  guerre humanitaire » (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Le scénario est celui que nous avions déjà vécu quand, le 24 mars 1999, les avions qui avaient décollé du territoire italien, mis à disposition des forces USA/OTAN par le gouvernement D'Alema (centre-gauche), lancèrent les premières bombes sur la Serbie, en commençant la « guerre humanitaire » à laquelle participèrent aussi peu de temps après les chasseurs-bombardiers italiens. A présent l'objectif de la nouvelle « guerre humanitaire » est la Libye. Pour se faire pardonner à Washington le traité d'amitié italo-libyen qui engageait les deux parties à « ne pas recourir à la menace ou à l'usage de la force », le gouvernement Berlusconi (centre-droit) a mis à disposition pour l'attaque non seulement toutes les bases mais aussi les forces aériennes et navales. Comme l'a expliqué l'ex-chef d'Etat-major de l'aéronautique Leonardo Tricario, pour imposer la zone d'exclusion aérienne sur la Libye il faut neutraliser les défenses anti-aériennes ennemies. « Nous, nous avons cette capacité et (…) Lire la suite »

Libye : Les canons de l’ « opération humanitaire » arrivent (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Le déploiement aéronaval étasunien et allié en Méditerranée se développe, pour la grande « opération humanitaire » en Libye. Tandis que le président Obama décidait l'utilisation d'avions militaires, officiellement pour rapatrier de Libye les émigrés égyptiens, le secrétaire à la défense Robert Gates a « ordonné au Commandement Africa de prendre la direction de la planification de la défense concernant la situation en Libye ». Ceci signifie que les opérations aéronavales vont être dirigées par le quartier général des Forces navales du Commandement Africa étasunien, à Naples, où se trouvent aussi les commandements des Forces navales étasuniennes et de la Force conjointe alliée, tous trois dans les mains du même amiral étasunien Sam J. Locklear III. Dans le cadre de cette opération, le patrouilleur Libra de la marine italienne a levé l'ancre dans le port de Catane (Sicile) : équipé de canon OtoMelara et de mitrailleuses lourdes, officiellement pour apporter à Bengazi de la (…) Lire la suite »
Libye/No fly zone : Robert Gates : «  L’Italie au premier rang »

Le Pentagone repositionne toutes ses forces navales (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
« Les Etats-Unis sont en train de repositionner les forces navales et aériennes dans la région » pour préparer « leur gamme complète d'options » à l'égard de la Libye : c'est ce qu'annonce hier (mardi 1er mars) le porte-parole du Pentagone, colonel des marines Dave Lapan. Il a donc dit que « c'est le président Obama qui a demandé aux militaires de préparer ces options », car la situation en Libye empire. Les militaires ont ainsi commencé « la phase de planification et préparation » pour une intervention en Libye. Les stratèges du Pentagone travaillent à plusieurs plans spécifiques, en fonction desquels a commencé le « repositionnement des forces » de façon à avoir la plus grande flexibilité pour mettre en acte n'importe quelle option.Dans ce cadre, le porte-avions nucléaire USS Enterprise, envoyé dans le Golfe d"Aden officiellement pour des opérations anti-piraterie, a commencé à remonter la Mer Rouge pour traverser le Canal de Suez et se placer face aux côtes libyennes. Même (…) Lire la suite »
Une « transition pacifique et ordonnée », pour Washington

Egypte : Le golpe blanc du Pentagone (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Le fait que ce soit le directeur de la CIA, Leon Panetta, qui ait annoncé jeudi (10 février 2011) « la forte probabilité que Moubarak puisse s'en aller dès ce soir » indique que la décision a été prise à Washington avant le Caire. Et la déclaration de ce même directeur de la Cia d' « espérer en une transition ordonnée en Egypte » confirme que le feu vert a été donné pour le plan annoncé par le président Obama : la « transition ordonnée et pacifique » qui, mettant de côté le désormais insoutenable Moubarak emporté par la rébellion populaire, laisse intacts les piliers de la domination états-unienne sur le pays : et avant tout la structure portante des forces armées égyptiennes que les Etats-Unis ont financées, équipées et entraînées. C'est donc le général Sami Anan, chef d'Etat-major, qui a annoncé place Tahir que ce seront les forces armées qui « sauvegarderont les requêtes du peuple et sa sécurité ». Celui-là même que le secrétaire de la défense, Robert Gates, avait convoqué (…) Lire la suite »