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Auteur : Manlio DINUCCI

L’art de la guerre

Les coupeurs de tête modernes

Manlio DINUCCI
Comme don emblématique de l'"amitié italo-libyenne" rénovée, par l'opération des nouveaux gouvernements des deux pays, le premier ministre Mario Monti a rapporté en Libye la tête de Domitille, que quelqu'un avait volé il y a vingt ans en décapitant une statue antique. En matière de têtes coupées, Mario Monti en effet s'y entend. Avant de recevoir du président Napolitano la charge de chef de gouvernement, il a fait partie pendant des années de la banque étasunienne Goldman Sachs, une des plus grandes banques du monde, dont les spéculations (parmi lesquelles l'arnaque des crédits subprime) ont provoqué des coupes dans les postes de travail et les vies humaines (à la suite de l'augmentation des prix internationaux des céréales). En tant que consultant international, il était, selon Le Monde, « "ouvreur de portes", chargé de pénétrer au coeur du pouvoir européen pour défendre les intérêts de la banque d'affaires »[1]. Intérêts non seulement économiques mais politiques : les plus (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

L’Europe dans la « rotation » USA

Manlio DINUCCI
Deux brigades blindées lourdes étasuniennes, basées en Allemagne, avec un total de 7mille hommes, font leur bagages pour rentrer à la maison : c'est ce qu'a annoncé le secrétaire à la défense Leon Panetta. Washington, sous la présidence d'un Prix Nobel de la paix, a-t-il enfin pris la voie du désarmement en commençant à retirer ses forces d'Europe ? Loin de là . Ces troupes vont descendre de 81mille à 74mille hommes, dont la moitié de troupes terrestres, mais celles qui se retirent seront remplacées par des « unités tournantes ». Les Européens peuvent donc être tranquilles : les USA ne les laisseront pas seuls dans un monde aussi dangereux. Au contraire, « les Européens verront plus de forces étasuniennes sur leur sol », puisque les bases en Europe serviront à une rotation plus fréquente de forces étasuniennes au Moyen-Orient, Afrique, Asie et Europe orientale. Les troupes terrestres seront concentrées en deux unités : une brigade blindée légère en Allemagne, et une aéroportée à (…) Lire la suite »
Derrière les coupes du budget du Pentagone

Les USA « tournent la page » vers de nouvelles guerres (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
« Après une décennie de guerre les Etats-Unis sont en train de tourner la page » : c'est ce qu'a dit hier le président Obama dans la conférence de presse au Pentagone, en présentant la nouvelle stratégie, avec le secrétaire à la défense Leon Panetta. Les forces armées deviendront « plus minces », rendant possibles des coupes dans le bilan militaire pour un montant de 450 milliards de dollars en dix ans. Le message propagandiste est clair : en temps de crise même les forces armées doivent serrer la ceinture. Le Pentagone est-il donc en train de désarmer ? Pas du tout : il rationalise l'utilisation des ressources pour rendre sa machine de guerre encore plus efficiente. La dépense militaire étasunienne, qui a presque doublé cette dernière décennie, se monte selon le Sipri à 43% de la dépense militaire mondiale. Mais, y incluses d'autres dépenses de caractère militaire, elle dépasse les 50% de la dépense mondiale. Pour 2012, le Pentagone reçoit 553 milliards de dollars, 23 milliards (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

En Irak la guerre est « subrogée » (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI

Nos troupes sont sorties d’Irak « la tête haute », a annoncé le commandant en chef Barack Obama. Les USA ont de quoi être fiers. Ils quittent un pays envahi en 2003 au motif qu’il possédait des armes de destruction de masse, motif qui s’est révélé infondé. Mis à feu et à sang par plus d’un million et demi de soldats, que le Pentagone a déployés par rotations, avec aussi des centaines de milliers de contractor militaires (mercenaires), en employant n’importe quel moyen pour écraser la résistance : des bombes au phosphore contre la population de Fallujah aux tortures d’Abu Ghraib.

Provoquant environ un million de victimes civiles, qui s'ajoutent à celles de la première guerre contre l'Irak et de l'embargo. Contraignant plus de 2 millions d'Irakiens à quitter leur maison et autant à se réfugier en Syrie et en Jordanie. Laissant un pays sinistré, avec un chômage à plus de 50%, la moitié des médecins qu'il avait avant l'invasion, un tiers des enfants affectés de malnutrition, à qui s'ajoutent ceux qui ont des malformations génétiques dues aux armes du Pentagone. Une guerre que les USA ont payée de 4.500 morts et plus de 30mille blessés chez les militaires, dont 30% sont rentrés chez eux avec de graves problèmes psychiques. Guerre qui a coûté 1.000 milliards de dollars, à quoi s'ajoutent environ 4mille milliards de dépenses indirectes, comme celles de l'assistance aux anciens combattants. Elle en a cependant valu la peine : dorénavant « l'avenir de l'Irak sera dans les mains de son peuple », assure le président Obama. Est-ce ainsi qu'il a gagné le Prix Nobel de (…) Lire la suite »
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On se calme, le nouveau F-35 veille sur notre avenir (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
En Italie, la crise économique a frappé surtout les jeunes, dont un million ont perdu leur travail dans les trois dernières années. Les préoccupations concernant l'avenir augmentent donc. Pas de panique, Lockheed Martin pense à eux et à leurs enfants : « Protéger les générations de demain -assure-t-on dans sa publicité- signifie s'engager pour la cinquième génération d'aujourd'hui ». On fait ici référence au F-35 Lightning II, « l'unique aéroplane de cinquième génération en mesure de garantir la sécurité des nouvelles générations ». Ils ont donc été clairvoyants ces gouvernements qui ont décidé de faire participer l'Italie à la réalisation de ce chasseur (d'abord dénommé Joint Strike Fighter) de la firme étasunienne Lockheed Martin. Avec le soutien d'une union bipartisane, le premier mémorandum d'accord fut signé au Pentagone en 1998 par le gouvernement D'Alema ; le second, en 2002, par le gouvernement Berlusconi ; le troisième, en 2007, par le gouvernement Prodi. Et en 2009, (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

Les croisiéristes de l’U.S. Navy (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
« Une occasion unique de pouvoir visiter le Vatican » : c'est ce que s'est exclamé un marin du chasseur torpilleur lance-missiles Truxtun, en abordant Civitavecchia le 23 novembre. Ceci est un des services de bord, offerts au personnel par la marine étasunienne du département MWR (Moral, Welfare, Recreation - Moral, Bien-être, Divertissement). Le Truxtun et quelques autres navires de guerre, qui ont mouillé d'abord en Espagne et au Portugal, font partie du Strike Group (groupe d'attaque) du porte-avions USS George H. W. Bush, arrivé à Marseille deux jours plus tard. Là aussi ont été organisés pour l'équipage des sorties touristiques, parmi lesquelles un tour à Paris, et des activités récréatives, dont une partie de foot dans une école. A la lecture de ces chroniques de l'US Navy, on a l'impression qu'elle promène ses bâtiments de par le monde non pas pour faire des guerres, mais pour tenir la promesse faite aux marins que, en s'engageant, ils feraient le tour du monde. Un système (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

Que le colonialisme était beau

Manlio DINUCCI
A Rome, on a ignoré le centenaire de l'occupation coloniale italienne de la Libye. En revanche il a été célébré le 8 octobre à Tripoli, par le président du Cnt Mustapha Abdel Jalil et par le ministre de la défense Ignazio La Russa (ex dirigeant néofasciste, à présent un des dirigeants du parti du gouvernement présidé par S. Berlusconi, NdT). L'ère du colonialisme italien, a déclaré Jalil, a été pour la Libye « une ère de développement ». En effet, « le colonialisme italien apporta des routes et des édifices très beaux aujourd'hui encore à Tripoli, Derna et Benghazi ; il apporta le développement agricole, des lois justes et des procès justes : tout cela, les Libyens le savent très bien ». « Relecture historique » hautement appréciée par le ministre La Russa : « L'histoire coloniale européenne, nous la connaissons bien, y compris avec ses ombres, mais l'Italie a laissé derrière elle un signe d'amitié ». Il s'agit, à ce point, de réécrire nos livres d'histoire. Si en 1911 l'Italie (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

Guerres bénies (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Monseigneur Vincenzo Pelvi, archevêque ordinaire militaire et directeur de la revue de l'Ordinariat « Bonus Miles Christi » (le Bon Soldat de Christ), éprouve « amertume et malaise » face à « ceux qui invoquent la dissolution des armées et l'objection contre les dépenses militaires ». Ces mécréants ne comprennent pas que « le monde militaire contribue à l'édification d'une culture de responsabilité globale, qui s'enracine dans la loi naturelle et trouve son fondement ultime dans l'unité du genre humain ». De l'Afghanistan à la Libye, « l'Italie, avec ses soldats, continue à jouer son rôle pour promouvoir la stabilité, le désarmement, le développement et soutenir partout la cause des droits humains ». Le militaire rend ainsi « un service à l'avantage de tout l'homme et de tout homme, en devenant le protagoniste d'un grand mouvement de charité dans son pays comme dans d'autres nations » (Avvenire, 2 juin 2010). Monseigneur Pelvi perpétue ainsi la tradition historique des (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

L’incendie est hors de contrôle (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
On avait pensé à Washington pouvoir dompter les flammes de la rébellion populaire qui s'était propagée dans les pays arabes qui leur sont alliés, et mettre le feu à d'autres qu'ils ne contrôlent pas (ils y sont arrivés en Libye), de façon à construire sur leurs cendres le « Grand Moyen-Orient » dont ils ont toujours rêvé, celui sous bannière étoilée, flanquée de la rose des vents de l'OTAN. Mais, bien qu'ils y mettent le paquet, les choses ne vont pas comme ils voudraient. Surtout au Bahrein et au Yémen, supports importants de leur stratégie. Au Bahrein les Etats-Unis ont le quartier général des forces navales de leur Commandement central. Situé à 200 Kms à peine de l'Iran, il dispose de dizaines de navires de guerre, porte-avions et unités d'assaut amphibie compris, avec 28 mille soldats et 3 mille à terre, qui opèrent en Mer Rouge, dans la Mer d'Arabie et dans d'autres parties de l'Océan Indien, pour « assurer la paix et la stabilité et protéger les intérêts vitaux de l'Amérique (…) Lire la suite »

Libye : Après les bombes les réformes du FMI (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Au terme du G8 de Marseille, la néo-directrice du FMI, la française Christine Lagarde, a fait une annonce solennelle : « Le Fonds Monétaire International reconnaît le Conseil de transition comme gouvernement de la Libye et est prêt, en envoyant au plus tôt son staff sur le terrain, à lui fournir assistance technique, conseil politique et soutien financier pour reconstruire l'économie et commencer les réformes ». Aucun doute, sur la base de l'expérience consolidée du Fmi, que les réformes signifieront ouvrir grand les portes aux multinationales, privatiser les propriétés publiques et endetter l'économie. A commencer par le secteur pétrolier, dans lequel le FMI aidera le nouveau gouvernement à « rétablir la production pour générer un revenu et re-stabiliser un système de paiements ». Les réserves pétrolières libyennes - les plus grandes de l'Afrique, précieuses pour leur qualité élevée et leur bas coût d'extraction - et celles du gaz naturel sont déjà au centre d'une âpre (…) Lire la suite »
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