Pendant 236 années les Usa ont défendu partout la démocratie : c'est ce qu'a assuré la Clinton au Caire. Il convient donc d'effacer de l'histoire les plus de 160 interventions militaires à l'étranger effectuées par l'impérialisme étasunien jusqu'aux années 40 ; les guerres de la guerre froide en Corée, Vietnam, Laos, Cambodge, Liban ; les coups d'état orchestrés par la Cia au Guatemala, Indonésie, Brésil, Chili, Argentine ; les guerres de l'après-guerre froide en Irak, Somalie, Yougoslavie, Afghanistan. Le même engagement, garantit la Clinton, est porté par l'administration Obama.
En effet, de la stratégie du Grand Moyen-Orient (comprenant Afrique du Nord et Asie centrale), lancée par le républicain Bush, le démocrate (et Prix Nobel de la paix) Obama est passé à la stratégie du Grand Orient, qui cible toute la région Asie/Pacifique en défi ouvert à la Chine et à la Russie. Le premier pas a été la guerre contre la Libye, avec laquelle (comme le fit auparavant Bush avec la (…)Lire la suite »
« C'est merveilleux d'entendre les oiseaux saluer de leur chant cette belle journée ici à Kaboul » : ce sont les paroles romantiques par lesquelles Hillary Clinton a ouvert la cérémonie officielle au milieu des arbres du très blindé palais présidentiel dans la capitale afghane. Tandis qu'elle parlait, d'autres oiseaux à la queue à rayures et étoiles volaient dans les cieux afghans : les chasseurs F/A 18 qui, ayant décollé du porte-avions Stennis dans la Mer Arabique, survolent l'Afghanistan. Une fois leur proie choisie, ils l'attaquent avec des missiles et des bombes à guidage laser et la mitraillent avec leur canon de 20mm, qui tire à chaque rafale 200 projectiles à l'uranium appauvri.
Ces avions et d'autres, dont le prix dépasse les 100 millions de dollars, coûtent 20 mille dollars l'heure de vol : chaque mission durant environ huit heures, elle emporte une dépense de plus de 150mille dollars, auxquels s'ajoute celle des armes utilisées. Et l'an dernier, selon les chiffres (…)Lire la suite »
Le premier à féliciter le nouveau président égyptien Mohamed Morsi a été le président Obama. Il lui a téléphoné sur un ton amical, en assurant que les Etats-Unis « continueront à soutenir la transition de l'Egypte vers la démocratie » et veulent « promouvoir les intérêts communs sur la base du respect mutuel ». Les deux présidents, annonce la Maison Blanche, se sont engagés à « développer le partenariat Usa-Egypte, en restant en contact étroit dans les prochains mois ». Les Etats-Unis sont-ils donc en train de lâcher la caste militaire, base depuis plus de trente ans de leur influence en Egypte, pour soutenir l'organisation islamique des Frères Musulmans, considérée jusqu'à présent comme hostile ? Que non. Tout de suite après Morsi, Obama a appelé le général Ahmed Shafik, candidat des militaires à la présidence, en l'encourageant à poursuivre son engagement politique « de soutien au processus démocratique ». Engagement que les militaires ont bien montré avec la dissolution du (…)Lire la suite »
Le lendemain du jour où le Parlement égyptien a été dissous par la Cour Constitutionnelle, de fait sur ordre du Conseil suprême des forces armées, le Département d'état étasunien est entré en lice, garantissant que le Conseil s'est engagé à transférer le pouvoir, le 1er juillet, au président élu. Washington assure que, pendant toute la « transition à la démocratie » en Egypte, il est resté en contact étroit avec le Conseil militaire suprême. Personne n'en doute : l'administration Obama a décidé il y a trois mois de reprendre le financement des forces armées égyptiennes, suspendu par le Congrès quand certains employés d'organisations non-gouvernementales étasuniennes avaient été arrêtés pour avoir financé en sous-main, avec des millions de dollars, divers groupes égyptiens dans le cadre des « programmes d'entraînement à la démocratie ». Une fois relâchés, Washington a débloqué l'aide militaire de cette année : 1,3 milliards de dollars, déposés sur un compte à signature conjointe, (…)Lire la suite »
Les Etats-Unis doivent se défendre de ceux qui les attaquent, déclare le secrétaire à la défense Leon Panetta, rejetant les protestations sur les attaques croissantes de drones étasuniens au Pakistan. Selon Panetta, les Pakistanais doivent comprendre que les « Predators » sont là aussi pour leur bien : ils volent au dessus de leurs têtes, téléguidés depuis les Usa à plus de 10mille kilomètres de distance, pour frapper avec leurs missiles « Feu de l'enfer » les dangereux terroristes nichés en territoire pakistanais. Conclusion opposée, après une visite au Pakistan, de Navi Pillay, Haut Commissaire Onu pour les droits de l'homme : les attaques par drones, qui ont lieu en moyenne tous les quatre jours, « provoquent les morts indiscriminées de civils, qui constituent une violation des droits humains ». Elles soulèvent en outre de graves questions de droit international, en ceci qu'elles sont menées « en dehors de tout mécanisme de contrôle civil ou militaire ». Pillay demande donc (…)Lire la suite »
Le déploiement multi-partisan, ayant ceint le casque de Scipion, s'est porté aux côtés des deux fusiliers marins du Bataillon San Marco inculpés par la magistrature indienne pour avoir tiré sur des pêcheurs, pris pour des pirates, en en tuant deux. Des dizaines de municipalités ont répondu à l'appel patriotard de Ignazio La Russa (ancien ministre de la défense du dernier gouvernement Berlusconi, NdT) en exposant la banderole « Sauvons nos marò [3] ». Des journalistes embedded du Tg1 (journal télévisé de la première chaîne de télévision italienne, NdT) ont arboré le ruban jaune de la Marine militaire avec l'inscription « Nous ne laisserons pas seuls nos fusiliers ! No men left behind ! ». En effet, on ne les a pas abandonnés. Grâce aux inlassables pressions exercées sur les autorités indiennes par le président (du Conseil, NdT) Monti et le ministre de la défense Di Paola, non moins que la « donation » de 146 mille euros en roupies aux familles des deux tués (qualifiée par Di Paola (…)Lire la suite »
L'Otan a un « partenaire unique et essentiel » : l'Union européenne. C'est ce que déclare le Sommet de Chicago, en jurant de vouloir « une défense européenne plus forte et plus compétente ». A condition, naturellement, qu'elle soit aux mains de l'Otan et que l'Otan reste sous commandement étasunien. Quelle « défense » l'Otan assure-t-elle à l'Europe ? Avant tout, 22 des 27 pays membres de l'Ue sont membres d'une alliance dans laquelle le « commandant suprême en Europe » est toujours étasunien, nommé par le président des Usa. Et, confirme le Sommet, « la porte de l'Otan reste ouverte à toutes les démocraties européennes qui en partagent les valeurs ». En d'autres termes, après avoir englobé neuf pays de l'ex pacte de Varsovie (dont trois de l'ex URSS) et trois de l'ex Yougoslavie, l'Otan s'étend encore plus à l'est, adossée à la Russie. Elle confirme de fait que « la Géorgie deviendra membre de l'Otan » et que « la région de la Mer Noire continue à être importante pour la sécurité (…)Lire la suite »
L'Otan, qui s'est autocélébrée avec le Sommet de Chicago, a 63 ans, mais ne les fait pas : sur sa nouvelle carte d'identité elle a vingt ans. Pendant la guerre froide, écrit-elle dans son autobiographie officielle, elle ne mena aucune opération guerrière, mais se limita à « assurer la défense de son propre territoire contre la menace du Pacte de Varsovie ». Elle ne dit pas cependant que celui-ci fût formé six ans après l'Otan.
C'est avec la fin de la guerre froide, à la suite de la dissolution du Pacte de Varsovie et de l'URSS en 1991, que l'Otan renaît à une nouvelle vie. En gardant quand même sa marque : le commandement Usa.
En juillet 1992, elle lance sa première opération de « réponse aux crises », la Maritime Monitor, pour imposer un embargo à la Yougoslavie. Dans les Balkans, entre octobre 92 et mars 99, elle conduit onze opérations aux noms évocateurs (Deny Flight, Sharp Guard, Eagle Eye et autres). Le 28 février 1994, pendant la Deny Flight en Bosnie, l'Otan effectue la (…)Lire la suite »
Les 21-22 mai se tient à Chicago le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan. Parmi les diverse questions à l'ordre du jour, de l'Afghanistan au « bouclier anti-missiles », il y en a une centrale : la capacité de l'Alliance à maintenir, dans une phase de crise économique profonde, une « dépense pour la défense » qui continue à lui assurer une nette supériorité militaire.
Avec un optimisme inconscient, le socialiste du Pasok Yannis Ragoussis, qui fait fonction de ministre grec de la défense, a écrit sur la Nato Review, à la veille du Sommet, que la participation à l'Alliance a donné à la Grèce « la nécessaire stabilité et sécurité pour le développement dans le secteur politique, financier et civil ». On en voit les résultats. Le secrétaire général de l'Alliance, Anders Rasmussen, par contre, ne cache pas sa préoccupation quant à l'impact de la crise. En préparation du Sommet, il a prévenu que si les membres européens de l'Otan font trop de coupes dans les dépenses (…)Lire la suite »
Après la traversée du sombre nuage de la guerre, la lumière pointe maintenant à l'horizon du nouveau jour : c'est avec cette image rhétorique banale que le président Obama a annoncé l'accord signé avec le président Karzaï. Les plumes qui lui écrivent ses discours, à l'évidence, tirent leur flemme.
On ne peut pas en dire autant des stratèges qui on rédigé « l'Accord de partenariat stratégique durable » avec l'Afghanistan. Celui-ci assure qu'après le retrait des troupes en 2014, les Etats-Unis continueront à protéger l'Afghanistan, en lui conférant le statut de « plus grand allié non-OTAN ». Dans le cadre d'un nouvel « Accord de sécurité bilatéral », les Usa chercheront des fonds pour que l'Afghanistan « puisse se défendre des menaces internes et externes ». Ce n'est pas eux qui les alloueront, donc, mais ils les « chercheront » en impliquant les alliés (Italie comprise) (et France : nous sommes aussi des membres de l'Alliance, NdT) dans le paiement de la majeure partie des au (…)Lire la suite »