« Honte et horreur » : ce sont les termes utilisés par le président de la république Napolitano à propos de la tragédie de Lampedusa. Ils devraient plus exactement être utilisés pour définir la politique de l’Italie à l’égard de l’Afrique, en particulier de la Libye d’où provenait le bateau de la mort. Les gouvernants qui aujourd’hui battent leur coulpe sont les mêmes qui ont contribué à cette tragédie, et à d’autres, des migrants.
Le martèlement politico-médiatique sur les armes chimiques de la Syrie qui, selon les « preuves » secrètes de la CIA, auraient été utilisées par les forces gouvernementales, suscite l’impression diffuse que la Syrie est désormais la seule à posséder de telles armes et qu’elle menace avec elles le reste du monde. Puissance des armes de destruction de masse, capables de focaliser l’attention de l’opinion publique sur un point singulier, en faisant disparaître tout le reste.
Un homme suspecté de vouloir accomplir un homicide, choisit pour le mettre à exécution le moment où la police entre chez lui. C’est ce qu’aurait fait le président Assad, en dégainant l’attaque chimique au moment où les inspecteurs de l’ONU arrivent pour effectuer leur enquête sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie.
Depuis que Poutine est revenu à la présidence, la « rhétorique anti-américaine » s’est renforcée de la part de la Russie, en se servant de « vieux stéréotypes de la guerre froide » : c’est ce qu’a déclaré le président Obama après avoir effacé la rencontre prévue pour septembre. La goutte qui a fait déborder le vase a été l’asile concédé par la Russie à Edward Snowden, coupable d’avoir mis en lumière les preuves que les services secrets étasuniens espionnent tout et tout le monde. Mais il y a bien autre chose.
Pendant qu’il joue au golf, le président Obama est tenu constamment informé : la énième alarme terrorisme a sonné. D’un instant à l’autre la fantomatique Al Qaida peut attaquer des objectifs reliés aux intérêts étasuniens, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.