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Auteur : Manlio DINUCCI

Liste OTAN aux européennes

Manlio DINUCCI

Tandis que dans la campagne électorale le débat entre soutiens et opposants de l’Union européenne bat son plein, peu de gens s’aperçoivent que l’avenir de l’Europe dépend plus de Washington que de Bruxelles.

L’administration Obama a déjà lancé son programme pour l’Europe, dont les lignes sont exposées par le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel. Face à l’action de la Russie en Ukraine – déclare-t-il pour commencer – les actuels membres de l’OTAN doivent démontrer qu’ils sont engagés dans l’Alliance comme l’étaient ses fondateurs il y a 65 ans. La première façon de la renforcer est d’accroître la dépense militaire. Avec la fin de la guerre froide, relève Hagel, s’est répandue chez les alliés européens la sensation qu’était finie leur insécurité, due à la politique agressive de certains Etats (lire l’URSS et ses alliés) : un mythe brisé par l’action de la Russie en Ukraine. Ceci a provoqué une disproportion croissante entre la dépense militaire étasunienne et celle de ses alliés. Aujourd’hui, les EU, bien qu’ils aient un PIB inférieur à celui total de leurs 27 alliés, dépensent trois fois plus pour le militaire. Pour corriger ce déséquilibre, une réunion OTAN a été convoquée, à laquelle (…) Lire la suite »

La dépense militaire revient à la guerre froide (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI

Tandis que la stratégie USA/OTAN, avec la crise ukrainienne, provoque un affrontement Ouest-Est qui ramène l’Europe à une situation, par certains aspects, analogue à celle de la guerre froide, les données publiées hier par le Sipri confirment que la dépense militaire mondiale (calculée net d’inflation pour la comparaison dans le temps) est revenue aux niveaux de la guerre froide : après avoir chuté entre 1991 et 1998, elle est remontée à un niveau supérieur à celui de la dernière période de l’affrontement Ouest-Est.

Les données, concernant 2013, montrent qu’on dépense dans le monde, dans un objectif militaire, 3,3 millions de dollars par minute, 198 millions de dollars par heure, quasiment 4,8 milliards de dollars par jour. Ce qui équivaut à 1747 milliards de dollars en une année. La dépense militaire mondiale est en réalité encore plus élevée que celle calculée par le Sipri quand il fait la somme des budgets de la défense des différents pays : il s’y ajoute en fait diverses dépenses de caractère militaire, incluses dans d’autres chapitres des budgets d’Etats. Aux Etats-Unis, la dépense pour les armes nucléaires (23 milliards de dollars annuels) est inscrite non pas au Département de la défense, mais à celui du Département de l’Energie ; celle des militaires à la retraite (environ 170 milliards annuels), à celui du Département des retraités ; les dépenses pour les aides militaires et économiques à des alliés stratégiquement importants (environ 50 milliards annuels) sont inscrites aux budgets (…) Lire la suite »

Ce que nous coûte l’OTAN (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Pendant que dans la « spending review »[1] le gouvernement promet une réduction de 300-500 millions d’euros dans le budget de la défense – sans rien dire apparemment du F-35 –, l’Italie est en train d’assumer dans l’OTAN des engagements croissants qui amènent une augmentation inévitable de la dépense militaire, directe et indirecte. L’OTAN ne connaît pas de crise. Arrivée à son 65ème anniversaire après une vie aisée dans laquelle elle a dépensé des dizaines de milliers de milliards de dollars en forces armées, armes et guerres, elle est en train de se construire un nouveau quartier général à Bruxelles. Le coût prévu, 460 millions d’euros, a presque triplé en grimpant à 1,3 milliards et continue à augmenter. L’OTAN n’est cependant pas regardante à la dépense pour donner à son personnel central de 4 000 fonctionnaires un siège luxueux, doté des technologies les plus avancées. La même chose a été faite en Italie, en transférant il y a un peu plus d’un an le Commandement (…) Lire la suite »

Ce que nous coûte la « liberté » OTAN (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI

« La situation en Ukraine nous rappelle que notre liberté n’est pas gratuite et nous devons être prêts à payer » : c’est ce qu’a rappelé le président Obama, à Rome comme à Bruxelles, en se disant préoccupé que certains pays OTAN veuillent diminuer leur propre dépense militaire.

La semaine prochaine, a-t-il annoncé, se réuniront à Bruxelles les ministres des affaires étrangères pour renforcer la présence OTAN en Europe orientale et aider l’Ukraine à moderniser ses forces militaires. Cela requerra des ajouts de crédits. Nous sommes donc prévenus ; et on nous parle de coupe dans la dépense militaire ! A combien se monte celle de l’Italie ? Selon les données du Sipri, le fameux institut international dont le siège est à Stockholm, l’Italie a grimpé en 2012 au dixième rang parmi les pays ayant les plus grosses dépenses militaires du monde, avec environ 34 milliards de dollars, équivalents à 26 milliards d’euros annuels. Ce qui équivaut à 70 millions d’euros par jour, dépensés avec de l’argent public en forces armées, armes et missions militaires à l’étranger. Selon les données relatives à cette même année, publiées par l’OTAN il y a un mois, la dépense italienne pour la défense se monte à 20,6 milliards d’euros, équivalant à plus de 56 millions d’euros par (…) Lire la suite »

L’alliance atlantique : Le véritable agenda d’Obama (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI, Tommaso DI FRANCESCO
Le principal objectif de la visite du président Obama en Europe –déclare Susan Rice, conseillère pour la sécurité nationale- est de « faire pression pour l’unité de l’Occident » face à l’ « invasion russe de la Crimée ». Le premier pas sera le renforcement ultérieur de l’OTAN. L’alliance militaire qui, sous commandement étasunien, a englobé en 1999-2009 tous les pays de l’ex Pacte de Varsovie, trois de l’ex URSS et deux ex républiques de la Yougoslavie (détruite par l’OTAN avec la guerre) ; qui a déplacé ses bases et ses forces militaires, y compris celles à capacité nucléaire, en les adossant de plus en plus à la Russie, en les armant d’un « bouclier anti-missiles », instrument non pas de défense mais d’offensive ; qui a pénétré en Ukraine, en organisant le coup d’Etat de Kiev et en poussant ainsi la Crimée à se séparer et à s’unir à la Russie. « Le cadre géopolitique change », annonce le secrétaire général de l’OTAN : « Les alliés doivent renforcer leurs liens économiques et (…) Lire la suite »

Le nouveau Gladio en Ukraine (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Son nom de guerre est Delta. C’est un des chefs militaires de la « révolution ukrainienne » même si, comme il le déclare lui-même, il ne se considère pas comme Ukrainien. Sous le casque il porte la kippa. C’est l’agence de presse juive Jta (dont le siège est à New York) qui en raconte l’histoire, après l’avoir interviewé de façon anonyme, en le photographiant en tenue de camouflage et gilet pare-balle, le visage couvert par des lunettes et une écharpe noires. Delta est un vétéran de l’armée israélienne, qui s’est spécialisé en combat urbain dans la brigade d’infanterie Givati, utilisée dans l’opération Plomb Durci et dans d’autres actions contre Gaza, notamment le massacre de civils dans le quartier Tel el-Hawa. Rentré en Ukraine il y a quelques années en habits d’homme d’affaires, il a formé et entraîné avec d’autres ex militaires israéliens le peloton « Casques bleus de Maïdan », en appliquant à Kiev les techniques de combat urbain expérimentées à Gaza. Son peloton, déclare-t-il (…) Lire la suite »
L’art de la guerre

Les armes de l’économie (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Dans le jeu des miroirs médiatiques, de fausse images apparaissent sur la crise ukrainienne : comme celle des multinationales et banques étasuniennes et européennes qui voient partir en fumée leurs investissements en Ukraine et sont sur le point d’abandonner le navire avant qu’il ne coule. Juste au moment où ils vont obtenir ce qu’ils veulent : le contrôle complet de l’économie ukrainienne. La corde de sauvetage que le FMI et l’Ue lancent à Kiev, par des prêts de milliards de dollars, est en réalité une corde au cou. La dette extérieure de l’Ukraine, documentée par la Banque mondiale, a décuplé en dix ans et dépasse les 135 milliards de dollars. Rien qu’en intérêts, l’Ukraine doit payer environ 4,5 milliards de dollars annuels. C’est à cela que serviront les nouveaux prêts qui, augmentant la dette extérieure, obligeront Kiev à « libéraliser » encore plus l’économie, en vendant aux multinationales et aux banques occidentales tout ce qui reste à privatiser. Les conditions (…) Lire la suite »

Comment l’OTAN a creusé sous l’Ukraine (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI

« Bien creusé, vieille taupe ! » : ainsi Marx décrivait-il le travail préparatoire de la révolution au milieu du 19ème siècle. La même image peut être utilisée aujourd’hui, en sens inverse, pour décrire l’opération conduite par l’OTAN en Ukraine.

Elle commence quand en 1991, après le Pacte de Varsovie, se désagrège aussi l’Union Soviétique : à la place d’un seul Etat, il s’en forme quinze, dont l’Ukraine. Les Etats-Unis et leurs alliés européens s’activent immédiatement pour tirer le plus grand avantage de la nouvelle situation géopolitique. En 1999 l’OTAN démolit par la guerre la Fédération Yougoslave, État qui aurait pu faire obstacle à la nouvelle expansion à l’Est, et englobe les premiers pays de l’ex Pacte de Varsovie : Pologne, République Tchèque et Hongrie. Puis, en 2004 et 2009, elle s’étend à l’Estonie, Lettonie, Lituanie (ex partie de l’Urss) ; Bulgarie, Roumanie, Slovaquie ; Slovénie et Croatie (républiques de l’ex Yougoslavie) et Albanie. L’Ukraine – dont le territoire de 600 000 Kms2 fait tampon entre OTAN et Russie, et est traversé par les couloirs énergétiques entre Russie et UE – reste par contre autonome. Mais elle entre dans le « Conseil de coopération nord-atlantique » et, en 1994, dans la « Partnership (…) Lire la suite »

La Clinton-Pinchuk Connection (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Samedi 22 février 2014 - A la table de Kiev où a été négocié l’accord formel entre gouvernement, opposition, UE et Russie ne siégeait officiellement aucun représentant de la puissante oligarchie interne qui, plus liée à Washington et à l’OTAN qu’à Bruxelles et à l’Ue, pousse l’Ukraine vers l’Occident. Emblématique est le cas de Victor Pinchuk, magnat de l’acier, 54 ans, classé par la revue Forbes parmi les hommes les plus riches du monde. La fortune de Pinchuk commence quand en 2002 il épouse Olena, fille de Leonid Kuchma, second président de l’Ukraine (1994-2005). En 2004 l’illustre beau-père privatise le plus grand complexe sidérurgique ukrainien, celui de Kryvorizhstal, en le vendant à la société Interpipe, dont son gendre est co-propriétaire, pour 800 millions de dollars, un sixième environ de sa valeur réelle. Interpipe monopolise ainsi la fabrication des canalisations en acier. En 2007 Pinchuk constitue l’EastOne Group, société de consultance pour investissements (…) Lire la suite »

Missiles et « bouclier » sur l’Europe (Il manifesto)

Manlio DINUCCI

La nouvelle, donnée par la quotidien allemand Bild [1], selon laquelle la Russie aurait installé des missiles Iskander à capacité nucléaire dans son enclave de Kaliningrad comme réponse au « bouclier antimissile », tombe dans un vide d’information qui la rend incompréhensible au plus grand nombre. Si elle est vraie, pourquoi ce « coup agressif de Poutine » ? Pourquoi la Russie ne veut-elle pas que les États-Unis protègent leurs alliés européens avec leur « bouclier » ? Et puis Obama n’a-t-il pas renoncé au « bouclier » projeté par Bush ?

À Washington, on insiste à dire que le « bouclier » en Europe n’est pas dirigé contre la Russie, mais contre la menace des missiles iraniens. À Moscou, on le considère au contraire comme une tentative d’acquérir un avantage stratégique décisif sur la Russie : les États-Unis pourraient ainsi lancer une “ première frappe ” nucléaire, en se fiant à la capacité du « bouclier » de neutraliser les effets des représailles. Obama a lancé un nouveau plan, qui prévoit un nombre supérieur de missiles adossés contre le territoire russe. Comme ce sont les États-Unis qui les contrôlent, personne ne peut savoir si ce sont des intercepteurs ou des missiles nucléaires. Et, avec les nouveaux radars en position rapprochée, le Pentagone peut mieux surveiller le territoire russe. Washington, une fois refusée la proposition de cogérer ensemble avec la Russie le radar Qabala dans l’Azerbaïdjan, a accéléré la réalisation du « bouclier ». En mars dernier il a été confirmé que les États-Unis étaient en (…) Lire la suite »