Le lien enraciné entre l’État italien et celui d’Israël – renforcé par le sommet Letta-Netanyahu, conclu hier à Rome par la signature de 12 accords – est représenté par un olivier centenaire, don de l’État d’Israël, planté aux Forums Impériaux en tant que « symbole de paix et de fraternité », comme on peut lire sur la stèle.
Enfin « s’est ouverte la route vers un monde plus sûr, un avenir dans lequel nous pouvons vérifier que le programme nucléaire de l’Iran soit pacifique et que celui-ci ne puisse pas construire une arme nucléaire »
Après avoir démoli l’Etat libyen avec dix mille attaques aériennes et des forces spéciales infiltrées, États-Unis, Italie, France et Grande-Bretagne déclarent leur « préoccupation à cause de l’instabilité en Libye ».
Survolant le parlement, l’Aéronautique militaire italienne a décidé de se procurer un nouveau système d’arme : la canonnière volante. Elle a signé à cet effet un contrat avec la société Alenia Aermacchi. Pas en Italie, mais au salon aéronautique de Dubaï qui se tient du 17 au 21 novembre. Il n’est pas donné de savoir quelle sera la dépense, mais il est certain qu’elle comportera une nouvelle saignée d’argent public.
Les projecteurs des médias sont braqués sur Genève, où sont en cours des entretiens pour dénucléariser l’Iran, qui ne possède pas d’armes nucléaires et adhère au Traité de non-prolifération.
Les chasseurs-bombardiers italiens Tornado, Eurofighter 2000, F-16 Falcon et autres, qui en 2011 bombardèrent la Libye en participant à 1182 missions dans l’opération OTAN « Unified protector », sont de nouveau prêts au décollage. Pas pour une nouvelle guerre en Libye, désormais désintégrée et dans le chaos (même le terminal du gazoduc pour l’Italie est sous attaque), mais pour préparer d’autres guerres. Ils participeront en novembre à la plus grande manœuvre de guerre aérienne jamais faite en Israël.
Pendant que les rues de Rome sont parcourues de cortèges demandant des investissements publics pour le travail, le logement et les services sociaux, dans les salles du Palais Montecitorio on s’apprête à lancer le décret-loi qui attribue de l’argent public pour les missions militaires internationales.
Qui aurait dit que le professeur Mario Mauro, titulaire d’une maîtrise de lettres et philosophie de l’Université Catholique du Sacré Cœur et avec une expérience de conscription militaire de caporal-chef, serait devenu un expert en stratégie ?
Jamais, comme avec le gouvernement Letta, l’Italie n’a été le centre d’initiatives internationales pour la « sécurité » et la « paix ». Le 7 octobre, les sommets OTAN se sont réunis sur le porte-avions Cavour, au large de la Sardaigne, pour suivre la manœuvre Brilliant Mariner 13 de la « Force de riposte » de l’Alliance, en vérifiant sa capacité à « réagir rapidement à n’importe quel défi ». Y ont participé 25 navires de guerre de 12 pays chapeautés par les USA. L’Italie avec 14 unités navales, 16 vélivoles et 3150 militaires, engagés en même temps dans la manœuvre nationale Mare Aperto 13 (mer ouverte). Suivie, le 18 octobre, par l’opération « militaire et humanitaire » Mare Nostrum, engageant le San Marco et d’autres navires de guerre tout juste sortis des manœuvres militaires.
Être reçu à la maison Blanche équivaut aujourd’hui, en Occident, à ce que signifiait autrefois être admis à la cour. Le grand jour pour Enrico Letta sera le jeudi 17 octobre, quand il sera accueilli par le président Obama.