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Thème : Nicolas Sarkozy

les techniques publicitaires devenues "gouvernance",
le vrai problème est "l’opposition" (sic)

Sarkozy ou le fond et la forme

Danielle BLEITRACH

Quand on analyse désormais la politique française, qu’il s’agisse de celle du pouvoir ou de celle de l’opposition, il faut se faire une raison : l’essentiel est dans la forme, dans l’art de vendre et de se vendre. L’homme ou la femme politique doivent jouir d’une couverture médiatique et fabriquer "des coups" qui assurent "la visibilité". Donc il faut juger des réussites de "marketing" et plus de la politique démocratique (qui est idéalement l’art d’aboutir à des décisions par et pour le peuple). La "démocratie" médiatique est exactement le contraire : décision prise sans le peuple et contre ses intérêts, mais qu’on va lui vendre comme le produit dont il ne saurait se passer et qui de surcroît témoigne de l’excellence de l’exercice citoyen, de sa morale civique.

Alors partons de la forme. Notons d'abord l'emploi du mot "erreur ". Sarkozy l'a employé cinq fois en une heure quarante, durée de sa prestation télévisuelle. Mais pour lui, ce sont des « erreurs de communication » qui ont déconcerté les Français et les ont rendus mécontents de son bilan. I. Erreur reconnue dans la forme : le paquet fiscal Première erreur de communication sur le paquet fiscal. Certes, après la nuit au Fouquet's, le séjour sur le yacht de Bolloré, cela relevait peut-être de la provocation que d'accorder d'un coup quelques milliards à ceux qui n'en avaient pas besoin. Le président a reconnu modestement : si cela n'a pas été compris c'est de ma faute, je me suis mal expliqué. Changement de style : on passe de l'hypertrophie de l'ego et de l'exhibitionnisme compulsif passant des nuits d'amour à Disneyland, à la contrition sur un décor d'or de la République. La méthode est celle de la publicité, fut-elle mensongère. Il suffit de répéter une contre-vérité, de ne (…) Lire la suite »

Lettre à Mr Nicolas Sarkozy

IMBACH, Pauline
Monsieur le Président, Je vous fais une lettre, Que vous lirez peut être, Si vous avez le temps. De votre commentaire, De votre effet d'annonce, Sur l'aide alimentaire, L'hypocrisie je dénonce. Indifférent vous êtes Et ce depuis longtemps. Le doublement de l'aide N'est rien d'autre que du vent 60 millions d'euros, Vous voilà bon apôtre, Mais nous ne sommes pas dupes, La réalité est autre ! Vous avez déclaré, nous tirant presque des larmes : « Y-a-t-il un seul parmi nous qui peut rester indifférent à la révolte de ceux qui, dans les pays du Sud, ne peuvent plus manger à leur faim ? ». Ainsi la France doublera « dès cette année son enveloppe d'aide alimentaire en la portant à 60 millions d'euros pour 2008 », soit près de 100 millions de dollars, pour faire face à la crise alimentaire mondiale. 60 millions d'euros, 100 millions de dollars, dites-vous… Le premier point important consiste à relativiser la générosité des sommes que vous annoncez. En effet, les (…) Lire la suite »
Françafrique

Le maintien de la françafrique : Nicolas Sarkozy persiste et signe

DIVERS

Après la calotte prise par l’UMP , le parti au pouvoir en France, lors des élections municipales, le mini-remaniement ministériel qui s’en est suivi a vu le secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean Marie Bockel perdre son poste. Vraisemblablement, il serait victime de ses positions prises sur la Françafrique. C’est justement de cette nébuleuse, souvent citée sans la connaître que nous nous proposons d’en parler. Pourquoi en parler quand on a quantités de textes écrits sur le sujet. Notre présente contribution fait suite aux déclarations d’intention faites par Nicolas Sarkozy et la vérité des faits.

La françafrique en question Ce terme de françafrique est impropre dans la forme comme dans le fond. Il s'apparente à un effort d'accoler deux mots : la France et l'Afrique. Or il s'agit d'un pays et un continent très lointain que seule l'histoire peut réunir. Le terme connaît pourtant un succès grandissant. En réalité c'est l'ancien président de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët Boigny qui inventa l'expression France-Afrique en 1955, pour définir les relations d'amitiés qu'il voulait établir avec la France. Il sera transformé par François-Xavier Verschave, pour devenir françafrique. Ce dernier le définit comme « une nébuleuse d'acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisé sur l'accaparement de deux rentes : les matières premières et l'Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d'interdire l'initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la (…) Lire la suite »

Triomphe de la vulgarité, ou le tout-un-chacun

HOWLETT, Marc-Vincent
Ce qu'il y a de bien avec Sarkozy, c'est qu'il est tellement outrancier, caricatural, " canularesque " qu'il a suscité ces derniers mois une masse d'ouvrages analytiques de très bon niveau. Je ne parle naturellement pas de livres publiés par des journalistes de ce que La Plan B appelle le PPA (le Parti de la Presse et de l'Argent), du style Duhamel ou Joffrin, en rapport de connivence parce que de contiguïté avec le pouvoir, donc dans l'incapacité de briser le discours du modèle auquel ils se conforment forcément un jour ou l'autre. Je ne crois pas que l'avocat d'affaires de Neuilly ait fondamentalement innové en matière économique et sociale. Son action se situe dans la continuité de celle de Chirac II, avec ses gouvernements Raffarin et Villepin déjà pleinement au service du capitalisme financier, du CAC 40, et avec, presque quotidiennement, de sales coups portés contre la classe salariale, le peuple institué, avec mépris, la « France d'en bas ». Sarkozy est (…) Lire la suite »
retour sur un président illuminé (II)

Sarkozy sur le chemin de Rome à Riyad

DELATTRE, Nicole

Si le discours romain de notre président de la République « une, indivisible et laïque » commence à susciter les réactions scandalisées qu’il mérite pour diverses raisons, celui de Riad se situe à un cran supérieur dans l’éloge des religions ; car cette fois-ci, il ne s’agit pas du christianisme et des « liens privilégiés » que la France sarkozienne entend désormais entretenir avec le Saint Siège romain, mais de toutes les religions « du Livre » et principalement de l’islam.

Il est d'abord significatif que cet éloge de l'islam religieux ait été prononcé dans un pays théocratique où le courant wahhabite (celui de la réactualisation de la guerre sainte) est dominant. Certes, ceux qui veulent voir en Sarkozy un fin stratège international de la paix et de la collaboration internationale, en particulier contre le terrorisme, ne manquent pas d'approuver la démarche, le message et le choix du public : c'est précisément là qu'il fallait aller pour plaider la « politique de civilisation » en rappelant la grande civilisation que fut l'islam du 12° siècle : « celui des siècles où il était le symbole de l'ouverture d'esprit et de la tolérance, celui où ses savants traduisirent Aristote et Platon et qui furent pendant des siècles à la pointe du progrès des sciences. » Sur ce point au moins, notre missionnaire a été à peu près correctement informé par les intellectuels à sa botte, ce qui est loin d'être le cas pour son discours romain. Mais hélas, le « message » (…) Lire la suite »
retour sur un président illuminé (I)

Du Président de la République française, Chanoine de Latran.

COMAGUER, Jean BAUBEROT

Difficile de ne pas donner son appréciation sur un personnage qui, outre le fait qu’il occupe le sommet de l’Etat et qu’il dispose du droit de déclencher le feu nucléaire, parait absorber la lumière des projecteurs et les flashes de appareils photos au point de s’en nourrir comme s’il absorbait des vitamines ou des amphétamines.

Mais ce serait rester à la surface clinquante d’un personnage dont l’idéologie, quand elle s’exprime, est inquiétante. Certes s’agi-il d’une idéologie rudimentaire une sorte de copier-coller hâtif, mais on sait le personnage pressé car il ne veut pas rater son rendez-vous avec l’Histoire, fût-ce en jetant dans l’ornière le pays qu’il conduit.

Cela s'est entendu dans le discours de DAKAR où il s'est permis de donner des leçons de civilisation à un continent entier et cela s'est entendu ensuite à deux reprises une fois à Rome et quelques jours plus tard à Riyad. Le discours prononcé à Rome est à proprement parler un discours réactionnaire, c'est-à -dire qui veut faire tourner la roue de l'Histoire à l'envers, un discours de falsification historique et un discours qui veut poser les bases d'une idéologie et d'une religion d'Etat. Cette orientation d'esprit d'un homme à qui nos institutions actuelles donnent trop de pouvoir et qui veut encore l'accroitre - voire les propositions de la commission Balladur qui donne au Président le pouvoir de « définir la politique de la nation » - est dangereuse. C'est la raison pour laquelle COMAGUER a choisi de diffuser une analyse du discours de Latran publiée dans le dernier numéro - n° 593 - des Cahiers rationalistes. Analyse d'historien, circonstanciée, non polémique, qui mérite (…) Lire la suite »

La France en guerre

COMAGUER

La décision régalienne et d’allure dictatoriale d’augmenter sensiblement la participation de l’armée française à la guerre d’Afghanistan a soudain réveillé l’opposition de Sa Majesté DE NAGY BOCSA. Il était temps !

Face à ce début d'opposition, la propagande gouvernementale se déploie. Ainsi le 03 Avril pouvait-on entendre sur les ondes officielles de France-INFO un militaire français en Afghanistan chargé de formation de l'armée afghane - la formation est la mission la plus présentable - expliquer que la difficulté pour apprendre aux soldats afghans à tirer au mortier (sur d'autres afghans) était que ses recrues étaient à 80 % analphabètes. La France coloniale est toute entière dans ce propos anodin : peu importe que les afghans restent analphabètes, la République Française ne leur apprend pas à lire et à écrire - on laissera ça à une brave ONG chargée d'animer le spectacle humanitaire - mais à s'entretuer. Cette participation, dans le cadre de l'OTAN, ne date pourtant pas d'hier et du temps de CHIRAC et DE VILLEPIN, l'armée de l'air française participait activement aux opérations menées sur le terrain contre l'ennemi afghan. Les forces spéciales étaient également présentes. Cet ennemi (…) Lire la suite »
L’ex-expert en répression qui conseille Sarkozy en « intelligence économique » est lié aux paramilitaires de Colombie.

Un talent argentin au service du gouvernement français.

VEIRAS, Nora

Mario Sandoval a fait ses classes dans la sinistre Coordination Fédérale puis s’est « internationalisé » en tant qu’« expert ». Il s’est fait des amis au sein de la droite armée de Colombie, dans les services de renseignement ainsi que parmi les universitaires français.

A presque 55 ans, on a un peu oublié les raisons qui lui ont valu le surnom de « Churrasco » (grillade). C'était un beau gosse ? un « churro » comme on disait dans le temps ?, déclare quelqu'un qui n'a rien oublié de Mario Alfredo Sandoval, professeur de sciences politiques installé à Paris et membre du Conseil de Défense du Président français Nicolas Sarkozy. Le brillant CV contient des passages obscurs : dans les années soixante-dix, diplômé de l'École de Police Ramón Falcón, il a exercé au sein de la Coordination Fédérale sous le commandement d'experts en répression tels que Evaristo Basteiro, chef du centre clandestin qui fonctionnait dans ce service. Il a su offrir aussi « ses services » à la Marine. Notre homme accumule les titres et se vante de ses contacts en Colombie : c'est ainsi qu'il est parvenu à devenir membre de la délégation française qui participe aux négociations pour la libération d'Ingrid Bétancourt. Bien entendu, on ne l'a pas placé en première ligne puisque (…) Lire la suite »

Rêves de droite : Défaire l’imaginaire sarkozyste

Mona CHOLLET
« Elle, je l'adore. D'abord, elle me rassure : elle ne dit jamais "nous", mais "moi". » Gilles Martin-Chauffier, « Fichez la paix à Paris Hilton », Paris-Match, 19 juillet 2007. En 2000, aux États-Unis, un sondage commandé par Time Magazine et CNN avait révélé que, lorsqu'on demandait aux gens s'ils pensaient faire partie du 1 % des Américains les plus riches, 19 % répondaient affirmativement, tandis que 20 % estimaient que ça ne saurait tarder. L'éditorialiste David Brooks l'avait cité dans un article du New York Times intitulé « Pourquoi les Américains des classes moyennes votent comme les riches " le triomphe de l'espoir sur l'intérêt propre » (12 janvier 2003). Ce sondage, disait-il, éclaire les raisons pour lesquelles l'électorat réagit avec hostilité aux mesures visant à taxer les riches : parce qu'il juge que celles-ci lèsent ses propres intérêts de futur riche. Dans ce pays, personne n'est pauvre : tout le monde est pré-riche. L'Américain moyen (…) Lire la suite »

DE QUOI SARKOZY EST-IL LE NOM ?

Alain BADIOU
« Entre nous, ce n'est pas parce qu'un président est élu que, pour des gens d'expérience comme nous, il se passe quelque chose. » C'est dans ces termes - souverains - qu'Alain Badiou commente, auprès de son auditoire de l'École normale supérieure, les résultats d'une élection qui désorientent passablement celui-ci, s'ils ne le découragent pas. Autrement dit, une élection même présidentielle n'est plus en mesure de faire que quelque chose se passe - de constituer un événement (tout au plus une « circonstance », selon la qualification donnée par cette série de livres) ; Badiou reste ferme quant au soupçon qu'il y a lieu de porter sur l'opération démocratique du suffrage électoral (Voir Circonstances 1). Mais, clairement, il tient à dire ceci aussi : même l'élection de Sarkozy au poste de président de la République, pour inquiétante ou décourageante qu'elle soit, n'est pas de taille à permettre qu'on dise que quelque chose s'est passé, a fortiori qu'un événement est survenu. « Oui, (…) Lire la suite »