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Thème : Médias

Analyse des résultats dans l’embrouillamini politico-médiatique

Départementales. Un scrutin de crise politique exacerbée

Sébastien Crépel (L'Humanité)

Le PS est sanctionné dans les urnes pour la quatrième fois depuis l’an dernier. La droite en profite, en dépit d’un score médiocre faisant les frais d’un FN qui fait son miel de l’abstention populaire élevée. Seule lueur d’espoir, le Front de gauche et ses alliés résistent bien mieux qu’annoncé à la vague bleue et brune.

Les apparences sont parfois trompeuses, même si elles rassurent ceux qui veulent y croire. Dimanche, au soir d’un scrutin marqué par une crise de défiance exacerbée envers la politique et singulièrement ses représentants actuels au pouvoir, tout le monde se montrait étrangement satisfait, comme s’il n’y avait que des vainqueurs. Sans attendre les résultats définitifs, l’UMP proclamait sa victoire, le premier ministre se félicitait des « scores honorables » du PS, et Marine Le Pen saluait l’« exploit » de son parti. Les sympathisants du Front de gauche et de ses alliés écologistes ou de Nouvelle Donne dans une partie des cantons étaient quant à eux réduits à l’expectative, face à des estimations rendues volontairement illisibles à la faveur d’un étiquetage des candidats savamment brouillé par le ministère de l’Intérieur, favorisant le PS et l’UMP et les coalitions autour d’eux. Dans la nuit de dimanche à lundi, pourtant, le paysage dessiné par ces élections est progressivement (…) Lire la suite »
Le bidouillage politico-médiatique du résultat du premier tour des élections départementales

Tripartisme fictif

Eric Coquerel

Depuis dimanche soir, montage à l’appui des photos de Valls, Sarkozy, Le Pen côte à côte, on nous vend le tripartisme. La vie politique français se résumerait donc à deux libéraux (un de « gauche », un de droite) et une « facho ».

Incontestablement la droite a gagné cette élection en étant unie. Incontestablement le FN a consolidé son implantation. Mais l’image d’une gauche rassemblée derrière Manuel Valls est évidemment une arnaque. Il n’y a pas un bloc « de gauche » derrière le PS.

L’arnaque aux étiquettes Cette manipulation n’a rien de spontanée. Elle a même été préparée de longue date. Face à un nouveau mode de scrutin, le Ministère de l’intérieur avait la latitude de classer de différentes manières un binôme lorsqu’il était composé de candidats de deux partis différents. En choisissant arbitrairement de les étiqueter « Divers Gauche », quels qu’ils soient, voir même « Union de la Gauche » dans certains cas, il a pris une décision politique. D’autant que le FDG et EELV s’étaient adressés officiellement à lui pour demander qu’il en soit autrement pour nos binômes communs. Refus. L’objectif poursuivi ? Il s’agissait de réduire dimanche soir l’échec du PS et d’effacer du tableau toute trace d’alternative à gauche. Si on en croit le Ministère, le FDG atteindrait ainsi 6,09 % et EELV 2% contre un PS « et ses alliés » (dixit) à 21,85 % (nul n’a noté par ailleurs que les binômes exclusivement socialistes n’atteignent que 13,70 % des suffrages exprimés, la (…) Lire la suite »
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Thomas Cluzel ou l’interdiction d’informer sur France Culture

Thierry DERONNE

Cet article de Thierry Deronne est une implacable démonstration, étayée, datée, chiffrée des enfumages médiatiques des Français, dès lors que les intérêts des USA sont en cause.
A beau mentir qui vient de loin. Mais, à l’heure d’Internet, l’Amérique latine est éloignée de quelques centièmes de secondes ; chacun peut lire Libération et le Monde des années passées, voir un JT de 2009 avec Pujadas, écouter en replay France Culture et s’attrister de voir cette radio se transformer en soldat d’un monde unipolaire et belliqueux, découvrir pourquoi la presse d’opposition vénézuélienne serait interdite en France… et aux USA.
Cet article magistral mérite d’être mis dans des bibliothèques d’écoles de journalisme, comme l’est le livre « La face cachée de Reporters sans frontières », ouvrage préfacé par Thierry Deronne.
Le Grand Soir est honoré d’être un des médias choisis par l’auteur pour faire connaître ce décorticage, cette oeuvre de salubrité journalistique.

LGS

Tariq Ali, l'écrivain et historien pakistanais/britannique, coscénarsite du documetaire "South of the border", le réalisateur Oliver Stone et le président Hugo Chavez arrivant au Festival de la Mostra de Venise, le 7 septembre 2009. Septembre 2009. Le cinéaste Oliver Stone présente à la Mostra de Venise son documentaire South of the border (1). Les premières secondes offrent un bêtisier des JTs étasuniens sur le « dictateur Chavez » : Le réalisateur enchaîne en off : « Nuit et jour, sur toutes les chaînes, voici ce que voient les états-uniens. Le croient-ils ? J’espère que non. Mais même les plus sérieux des médias écrits aux Etats-Unis ou en Europe suivent la même ligne ». Lors de sa conférence de presse, Stone précise : “Le manque de liberté d’expression que dénoncent les médias et l´opposition de droite vénézuélienne est un mensonge. Celui qui va au Venezuela se rend compte que 80, 90 % des médias sont contre Chavez. Ils disent des choses très dures sur lui et il le tolère. Il (…) Lire la suite »
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Nouveau mensuel

BRN

Evénement dans le monde de la presse : le 29 mai prochain sera lancé un nouveau mensuel, baptisé Ruptures. Ce dernier prendra la suite du journal Bastille-République-Nations. Il sera conçu dans le même esprit, mais avec une ambition renouvelée : plus de thèmes, plus de rubriques, plus de pages, plus de journalistes, le tout piloté par une équipe étoffée.

Comme BRN, Ruptures donnera la priorité à l’information. Il continuera bien entendu de traiter de l’intégration européenne de manière radicalement critique. Il élargira son champ notamment au domaine économie-social-syndicalisme, ainsi qu’aux questions ayant trait au progrès scientifique, technique et industriel. Ruptures ambitionne de porter la colère et l’exaspération de tous ceux qui ne supportent plus la pensée dominante, ses interdictions et ses tabous. Il visera à fortifier leur liberté de jugement. Ce projet est ambitieux. Il vise à conquérir 40 000 lecteurs. Son lancement repose sur le financement participatif, garantie d’indépendance vis-à-vis de toute puissance financière ou de toute force politique. Nous nous adressons donc à vous : votre contribution financière sera décisive dans le succès de ce projet ! Chaque contribution vous ouvre droit à un abonnement. En d’autres termes, nous vous offrons la possibilité de vous pré-abonner. Nous vous donnons rendez-vous (…) Lire la suite »

Après les tueries de Paris, questionner le traitement médiatique des quartiers populaires

Isabelle SYLVESTRE

Il nous en faudra du temps – si nous nous l’accordons – pour dénouer les fils qui tissent la toile de fond des attentats de janvier 2015 à Paris. Mais s’il y en avait un à tirer, ce serait celui de l’hypocrite et déplorable couverture des médias sur les questions de la violence et de la « misère » sociales des banlieues françaises depuis des années.

Comme documentariste pour la télévision publique, j’ai eu maintes fois l’occasion de constater à quel point la violence ne se situait pas que d’un seul côté. Mais c’est un constat qui ne passe pas facilement dans nos médias. Dans le fatras médiatique qui couvrait de son bruit assourdissant les attentats de Paris, un média télé a posé un geste intéressant (pour les mauvaises raisons bien sûr, mais on s’en fout) en présentant des photos d’Amédy Coulibaly enfant, en l’appelant même « enfant de la République française ». En fait, ce qu’on peut voir dans ces photos, c’est que c’est un enfant ordinaire, parmi les autres dans sa classe. Il sourit, il s’amuse, bref de très jolis portraits. Il a sept ans, et n’a aucune idée de la couleur de sa peau, aucune idée de la violence du monde qui l’attend au tournant, ni de celle qu’il va lui-même répandre. Ces photos, où l’innocence se dispute à la banalité, ont le mérite de nous renvoyer, le temps de les apercevoir, à la question centrale de (…) Lire la suite »

Vers la fin de la télévision de masse ?

Ignacio RAMONET

Toutes les études récentes sur les nouvelles pratiques d’accès aux contenus audiovisuels - principalement chez les jeunes générations -, révèlent que notre rapport à la télévision est en train de se modifier rapidement. Nous passons d’une consommation « linéaire » de la télévision à une consommation souvent « différée » sur un « deuxième écran » (ordinateur, tablette, smartphone).

De récepteurs passifs, nous sommes donc en train de devenir — en raison de l’utilisation de plus en plus massive des réseaux sociaux —, des « producteurs-diffuseurs » ou des producteurs — consommateurs (prosumers). A l’époque des débuts de la télévision [1], le comportement traditionnel des téléspectateurs était de regarder, en famille, les émissions directement sur l’écran de leur poste, en restant souvent fidèles à une même (et presque unique) chaîne. Cela a beaucoup changé. En premier lieu parce que, depuis le début des années 2000, le numérique a tout modifié. La télévision analogique ne permettait la diffusion que d’un nombre limité de chaînes. Un bloc de fréquences de six mégahertz équivalait à un seul signal, une seule chaîne. Tandis que la numérisation a permis le fractionnement et l’optimisation du spectre radioélectrique. Pour chaque fréquence de 6 MHz, on peut maintenant diffuser jusqu’à huit signaux différents, ce qui a fait exploser le nombre de chaînes. Cette (…) Lire la suite »

Dimanche, à Besançon, je ne sors pas de mon tonneau.

Vincent MORET
La semaine dernière, tous les médias, ou presque : « Alors, monsieur Mélenchon, ça ne vous gêne pas de soutenir Syriza avec le FN, ensemble, à l’unisson, en duo, tous les deux, pareils, culs et chemises, qui se ressemble s’assemble, kif-kif bourricot ? ». Vient la victoire de Syriza et la chef du FN nous révèle qu’elle n’est pas d’accord avec son programme et que le « devoir éthique » de la Grèce est de rembourser la dette. En proposant que la France aide ce pays à « tenir ses engagements » Valls ne disait rien de mieux. Rêvons d’un vol des sauterelles psittacistes : « Alors, monsieur Valls, ça ne vous gêne pas d’être avec le FN pour faire payer la Grèce ? Ensemble, à l’unisson, en duo, tous les deux, pareils, culs et chemises, qui se ressemble s’assemble, kif-kif bourricot ? ». Finalement, dimanche, à Besançon, « vieille ville espagnole » (ah, Podemos !), je passe ma journée chez Diogène. Vincent Moret Lire la suite »
Couvrez ce sein que je ne saurais voir..

Auschwitz, les médias et l’Armée Rouge

Alcofribas
Aujourd'hui, c'est les commémorations de la libération d'Auschwitz-Birkenau libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945. Je dis cela car sur internet on trouve ça (aussi) : • Site d'information Rue 89 :"les 70 ans de la découverte du camp nazi". On commémore sa découverte ? • Site libération.fr, premier paragraphe, « Survivants de l’Holocauste et chefs d’Etat se retrouvaient mardi à Auschwitz, 70 ans après la libération du camp d’extermination nazi, pour lancer un nouveau « Plus jamais ça », François Hollande dénonçant juste avant sa venue le « fléau » de l’antisémitisme, une « réalité insupportable » aujourd’hui en Europe ». Deuxième paragraphe : « L’anniversaire de la libération du camp d’extermination nazi d’Auschwitz, le 27 janvier 1945 est aussi la Journée internationale d’hommage aux victimes de l’Holocauste ». Il faudra lire l’article jusqu’au bout pour apprendre le nom des libérateurs ! • Site 20 minutes.fr, voici un article en entier « Survivants de l'Holocauste, (…) Lire la suite »

Charlie, tes nouveaux adeptes sont-ils tous de bonne foi ?

Denis Dupré
Le texte qui suit s’apparente à une caricature. Non sous forme de dessin mais de pamphlet dont les pressions du « politiquement correct » menacent tout autant l’existence que celle du dessin de caricature. Sa publication est signe de liberté d’expression. Aucun media français, ni en page opinion ni même en courrier des lecteurs, n’a publié ce texte. Une journaliste m’a donné les raisons officieuses. D’abord un ton trop violent. Ensuite, le risque de poursuite judiciaire à partir du moment où des personnes puissantes sont citées. Enfin, le plus important, la mise en question de l’indépendance de la presse française. * * * Ce 9 janvier, dans l’Humanité, 33 directeurs de presse au nom de tous les médias français cosignent un article dont le titre est « Je suis Charlie ». Pourtant, la presse à large diffusion établit depuis quelque temps un barrage à l’encontre des économistes alternatifs : de fait, les économistes atterrés sont discrètement interdits de publication dans les (…) Lire la suite »

« L’essence des médias n’est pas l’information. C’est le pouvoir. »

John PILGER

La semaine dernière, le célèbre journaliste John Pilger a participé à une série de Questions-Réponses avec Des Freedman (le 18 novembre 2014), membre de la Media Reform Coalition (coalition pour la réforme des média) ; c’était à l’occasion de la sortie du nouveau livre de Des Freedman « The Contradictions of Media Power » (les contradictions du pouvoir des médias.) Nous avons extrait les meilleures citations de cette intervention de John Pilger, ce qui donne un aperçu de son expérience et de sa compréhension du pouvoir des médias ; nous pouvons tous en apprendre. Et il a véritablement été brillant.

Aujourd’hui les médias sont, comme l’avait décrit le père de la propagande, Edward Bernays, « un gouvernement invisible ». Ils font partie du gouvernement. Ils défendent les intérêts du gouvernement. Le premier ministre est un chargé de relation publique de profession, et pas des meilleurs. C’est tout ce qu’il est. Il ne doit pas être pris au sérieux, c’est juste son rôle. Cette position lui confère certains aspects du pouvoir. Mais le véritable pouvoir réside dans la propagande et les médias. C’est aujourd’hui le cas sur la planète entière. Durant les prémices de l’invasion de l’Irak, le journalisme a joué un rôle critique dans la concrétisation de l’invasion. Particulièrement aux USA, qui ont – selon la constitution – la presse la plus libre du monde. Quand je discute de cela avec nombre de collègues distingués aux Etats-Unis et ici, à la suite de l’invasion, ils étaient unanimes, si les journalistes aux postes concernés, à la télévision et dans les journaux (surtout à la (…) Lire la suite »