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Thème : Médias

Chronique de mots pervers : le "capital humain"

Elisabeth Beague

Le « capital humain » fut précédemment appelé « ressources humaines » et, il y a plus longtemps encore, « personnel ». Pourquoi cette évolution ? Sans prendre le risque de se tromper lourdement, il est permis d’avancer que la transformation du lexique est au cœur d’un vaste travail politique de marchandisation de la relation salariale.

La définition du dictionnaire Le personnel est l’ensemble de personnes employées dans une catégorie d’activités. La gestion du personnel est entendue dans une perspective opérationnelle, il s’agit de l’administrer selon ses différents niveaux de qualification. Les ressources sont les moyens matériels (hommes, réserves d’énergie) dont dispose ou peut disposer une collectivité ou une entreprise. La gestion des ressources humaines est l’ensemble des pratiques mises en œuvre pour les administrer, les mobiliser et les développer au bénéfice de l’activité d’une organisation. Et, dans certaines organisations, elle est considérée comme coresponsables de la production et de la qualité. Le capital est une richesse destinée à produire un revenu ou de nouveaux biens, c’est aussi l’ensemble des choses qui servent à la satisfaction de besoins. Plus spécialement, en économie, le capital est un instrument de travail employé à la production. La dérive néo-libérale Le capital humain est un (…) Lire la suite »

Venezuela. Eloge de l’inobjectivité

Jean ORTIZ

Les chroniques Latines de Jean Ortiz portent un regard loin des clichés sur les luttes de libération du continent sud-américains... Toujours un oeil vif sur l'Espagne et les enjeux sous-jacents du quotidien...

Mes positionnements sur le Venezuela me valent les propos agressifs répétés d’abonnés au marquage à la culotte, qui prennent sans doute plaisir à me lire régulièrement. Je respecte leur curiosité intellectuelle, leur fidélité à mes blogs et l’amour contrarié qu’ils me témoignent. J’en suis flatté... s’ils me couvraient de louanges... Pour ces distributeurs de labels, je ne serais pas « objectif », mot valise s’il en est... J’en conviens, je le leur concède, j’acquiesce, j’abonde dans leur sens : je ne suis pas objectif, pour la bonne et simple raison que l’objectivité n’existe pas, pas plus que la neutralité. Il n’y a que des points de vue (j’allais ajouter, horreur absolue : « de classe »), et l’honnêteté consiste à dire de quel point de vue l’on parle, l’on se situe. De la confrontation des points de vue peut naître une relative objectivité, lorsque les médias, l’édition, les cours au lycée, à la fac, les manuels scolaires... expriment et garantissent le pluralisme des idées, (…) Lire la suite »
Ah ! quel bonheur de relire la presse et les politologues avec quelques jours de retard..

Couverture médiatique du référendum en Grèce : le meilleur du pire

Julien Salingue, ACRIMED

La couverture médiatique du référendum grec s’est transformée, comme on pouvait s’y attendre, en véritable curée anti-Syriza. Dans la presse écrite, sur Twitter, à la télévision, c’est à un déferlement de mépris, voire de haine, que l’on a assisté, avec une virulence qui rappelle inévitablement les grandes heures du référendum français de 2005

Lors de nos premières observations, nous avons parfois mis de côté quelques épisodes journalistiques particulièrement délicieux, mais qui à eux seuls ne pouvaient donner lieu à un article. Voici donc une compilation de ces grands moments : le meilleur du pire de l’information sur le référendum grec [1]. Boule de cristal Il y a d’abord eu LE tweet visionnaire, le 27 juin, de ce très grand connaisseur de la Grèce qu’est Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles : Aucun doute : les « sources » de Jean Quatremer sont fiables. Presque autant que les sources d’Arnaud Leparmentier, du Monde, qui a eu lui aussi des illuminations [2] : On vous le dit : visionnaires. Précipitation À noter également la précipitation qui a conduit le site France TV infos à publier une « fausse » photo de Grecs faisant la queue devant un distributeur de billets : Des « Grecs » qui étaient en réalité, pour la plupart,des… journalistes étrangers : « La femme photographiée de façon si (…) Lire la suite »

Avec des années de retard, les médias admettent brusquement que les frappes de drones ne servent à rien

Moon of Alabama

Il y a deux jours, quand la nouvelle de l’assassinat présumé de Mokhtar Belmokhtar au Yémen est sortie, j’ai écrit :

Mis à part le manque de fiabilité évidente de ces rapports, on peut se demander ce que le meurtre de tel ou tel « terroriste » est censé apporter. Il y en aura toujours un autre puis un autre et un autre, et la violence ne fera qu’empirer ...

Et ensuite, des frappes de drone américaines ont tué l’ancien membre de la garde d’Al-Qaïda, Nasser al-Wuhayshi, au Yémen, et soudain les médias de masse se sont aussi mis à douter du bien-fondé de cette stratégie. – Christian Science Monitor - Les forces de l’air américaines nous débarrassent d’une série de dirigeants d'Al-Qaïda. Une tactique efficace ? – Washington Post - Pourquoi les frappes visant à « décapiter » al-Qaeada ont-elles tué des dirigeants terroristes mais pas le mouvement ? – McClatchy - La mort du chef d'Al-Qaïda relance le débat : Les assassinats ciblés font-ils une différence ? – Guardian – La mort du leader d'al-Qaida masque la réalité de frappes de drones : Elles n’apportent pas la stabilité. – New York Times – L’objectif que recherche les Etats-Unis en tuant des terroristes est hors d’atteinte. – Telegraph - Un drone américain a tué le commandant en second d'Al-Qaïda - mais comme pour l'hydre, couper une tête après l’autre ne fait que renforcer le (…) Lire la suite »

Vers une pénurie du temps de cerveau disponible ?

Florent Lacaille-Albigès

Ecrans publicitaires dans la rue, à la télévision, sur le smartphone jusqu’à l’intérieur d’un article. Courriels et alertes en tout genre, suggestions des moteurs de recherches, conceptions des rayonnages de supermarchés... Commerciaux et services marketing se livrent une guerre sans merci avec pour territoire à conquérir l’attention que l’on accorde à telle ou telle information : notre temps de cerveau disponible. Face à ces sollicitations de tous les instants, de grands principes pour une écologie de l’attention émergent. Réflexions.

Si vous n’avez jamais été dans une école de commerce, il y a de fortes chances pour que vous n’ayez jamais eu de cours intitulés « Psychologie du consommateur et stratégies de persuasion ». En revanche, si vous avez été à l’Institut des hautes études économiques et commerciales (Inseec), ce type d’enseignements, dispensés aux marketeurs, commerciaux et publicitaires, vous apprend quelles sont les « variables qui influencent [la] perception [du consommateur] ». Quelle part d’attention accorde le consommateur à un produit en fonction de sa place sur un rayonnage ? Comment concevoir et utiliser le storytelling afin de « capter l’attention du consommateur et créer une connexion émotionnelle avec la marque » ? Comment mettre en place un e-mail marketing « afin d’être bien perçues et ainsi susciter l’attention des internautes » ? Telles sont les questions existentielles abordées dans les grandes écoles et les universités, de HEC à Paris Dauphine, en passant par l’École supérieure de (…) Lire la suite »
Tous les résultats et les noms des élus

Elections Carte de presse : progrès du SNJ-CGT

Maxime VIVAS

Le SNJ-CGT (Syndicat national des journalistes CGT) : avait recueilli 19,13 % des voix lors des élections triennales à la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels de juin 2009.
Dans son livre « Vive le Pen ! » (avril 2011), Robert Ménard le décrivait ainsi : « … un groupuscule qui tient lieu de syndicat dans la corporation journalistique ».

En juin 2012, les résultats des élections professionnelles pour les journalistes étaient : SNJ : 51,29% ; SNJ-CGT : 20,89% ; CFDT : 13,15% ; CFTC : 5,68% ; CGC : 4,58% ; FO : 4,41%. En juin 2015, le SNJ-CGT est en progression et atteint un score jamais atteint. COMMUNIQUE : Elections Carte de presse. Second tour. Score historique du SNJ-CGT Avec 21,9% des voix le SNJ-CGT obtient le meilleur score de son histoire et progresse de 2,5 points par rapport au 1er tour. Le syndicat conserve ses 2 sièges en commission de première instance. Il remercie les 2080 consœurs et confrères qui ont choisi de voter SNJ-CGT ainsi que tous les militants et sympathisants qui se sont mobilisés. Le 2e tour est malheureusement marqué par une très faible participation. Seulement 27,5% des journalistes se sont exprimés. Un taux en baisse de plus de 8 points par rapport au 1er tour. Cette abstention record est une source d’inquiétude forte alors que la profession est soumise à des attaques permanentes (…) Lire la suite »

Médias, les assistés du système : les chiffres du scandale

Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)

Assurer la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères – Programme du Conseil National de la Résistance – 1944 2.6. Démocratiser les médias, couper leurs liens avec le capital, étendre le pluralisme démocratique, l’information libre et objective, le débat citoyen ; revitaliser et actualiser les ordonnances de 1945 démocratisant la presse écrite ; mobiliser et démocratiser l’outil informatique pour systématiser la consultation directe des citoyens ; – Programme candidat du PRCF

Médias les assistés du système Personne n’a pu échapper à une de ces couvertures tapageuses des hebdos dénonçant cette France « impossibles à réformer », ces impôts écrasant les riches, ces fainéants de fonctionnaires, cette SECU trop couteuse, et l’assistanat des travailleurs menaçant de ruiner notre pays. Placardée sur tous les kiosques, dans les gares, sur les panneaux, c’est une campagne de propagande permanente contre les conquêtes sociales des travailleurs. Reprenant le discours du MEDEF, Le Point, Valeurs Actuelles, L’Express, Capital, Le Figaro, Challenges ... tous en chœur s’indignent de la « dépense publique » réclamant à qui mieux mieux toujours plus d’austérité : ils exigent que les syndicats se taisent, que les fonctionnaires disparaissent, que l’on privatise les services publics, que l’on taille dans les retraites et la Sécu, car selon eux il n’y aurait plus d’argent dans les caisses de l’Etat... De véritable chiens de garde du système, protégeant leurs (…) Lire la suite »

Démocratisation des élections : la lutte entre l’ancien et le nouveau au Venezuela et en Amérique Latine

Thierry DERONNE

On savait la droite vénézuélienne divisée entre courants “accumulation de forces” (tendance Enrique Capriles Radonski) et “coup d’État” (tendance Maria Corina Machado). Voici qu’elle se déchire sur les élections législatives qui auront lieu en 2015. Pourquoi ? Tout comme son adversaire le Parti Socialiste Unifié du Venezuela, elle va organiser des primaires dans quelques semaines (1). Sauf que les deux camps ont suivi des méthodes diamétralement opposées.

Du côté de la droite (regroupée dans la MUD, Mesa de la Unidad Democrática), chacun des aspirants-candidats aux primaires du 17 mai devait réunir 1 % des signatures du registre électoral, payer 150.000 bolivars soit 26 fois le salaire minimum, et ne disposait que d’une semaine pour ce faire (du 10 au 17 mars). Conséquence, on ne trouve parmi les 110 candidats retenus que très peu de citoyens de base et… beaucoup d’entrepreneurs privés (comme Braulio Jatar Alonso, Luis Alberto Silva, Franciovy Hernández, Ylidio Abreu, Vestalia San Pedro ou Isaac Pérez). « Comment un producteur, un employé, un professeur universitaire ou un syndicaliste auraient-ils pu réunir toutes ces signatures et 150 mille bolivars en une semaine ? Serait-ce que les gens ne travaillent pas ? » s’insurge Claudio Fermin, membre de la MUD, ex-maire de Caracas et dirigeant du parti Acción Democrática. En outre, les militants de base ne pourront s’exprimer que dans 38 des 87 circonscriptions que compte le pays. Le (…) Lire la suite »
Fatigués des médias de la pensée unique ?

Lancement du mensuel Ruptures : participez à l’événement – maintenant 

Pierre LEVY

Le projet de lancement du mensuel Ruptures – un événement dans le monde de la presse – aborde sa dernière ligne droite. Le 29 mai, date symbolique, celui-ci devrait prendre la suite de Bastille-République-Nations (BRN), et vise 40 000 lecteurs.

Le projet n'est pas passé inaperçu. Dès l’annonce de celui-ci, les marques d'intérêt, voire d'enthousiasme, ont afflué. Mais pour l’heure, il reste un bémol, et de taille : la collecte des contributions, via le site de financement participatif, est loin d’avoir atteint la barre fixée à 38 000 euros. Au 20 avril, plus de 15 000 euros ont été rassemblés. Ce n'est pas rien, loin de là ! Que tous ceux qui y ont contribué soient ici chaleureusement remerciés. Cependant, il ne reste que jusqu’au 30 avril pour franchir la ligne d’arrivée, faute de quoi les versements retourneraient à leurs expéditeurs. Le montant déjà collecté constitue un socle solide qui doit permettre d'être au rendez-vous à l'heure dite. Car c’est toujours dans la dernière ligne droite que les versements s’accélèrent. Mais l’objectif ne sera atteint qu'avec des efforts importants et multiples. Et pour démultiplier ceux-ci, nous avons impérativement besoin de vous ! Si vous n’avez pas encore apporté votre (…) Lire la suite »
Le livre omniprésent dans nos médias (non, c’est pour rire).

HUGO CHÁVEZ, ma première vie. Conversations avec IGNACIO RAMONET

Maxime VIVAS

Qui est Ignacio Ramonet ? Je pose la question pour ceux qui ne s’informent que sur TF1 et qui ne connaissent même pas Wikipedia. C’est un sémiologue du cinéma, l’ancien directeur du Monde diplomatique. Il est actuellement directeur de l’édition espagnole du Monde diplomatique1 et président de l’Association Mémoire des luttes (dont LGS publie des articles).

Il est également éditorialiste de politique internationale à l'agence Kyodo News (Tokyo), à l'agence Inter Press Service (IPS)3, à Radio Nederland(Amsterdam), au quotidien Eleftherotypía (Athènes) et au journal d'information numérique Hintergrund en Allemagne. A l’origine de la création d’Attac, il a été un des promoteurs du Forum social mondial de Porto Alegre, fondateur de l'Observatoire français des médias, il a été parmi les premiers à définir le concept de Pensée unique, il est auteur de nombreux livres, il est primé dans plusieurs pays pour ses écrits, il est titulaire d’un doctorat, docteur honoris causa de plusieurs universités. Il ne lui manque même pas la mère de toutes les médailles : la haine de Reporters sans frontières. La première fois que j’ai rencontré Ignacio Ramonet, c’était en 2006, dans son bureau du Diplo. J’étais avec Viktor Dedaj et on était venu lui demander des conseils et une aide pour un projet que nous nourrissions depuis quelques mois. Le conseil (…) Lire la suite »
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