RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Thème : Médias

L’exacerbation de l’émotion peut être le pire des remèdes

Une atmosphère dangereuse et irrespirable

Jean ORTIZ

L’atmosphère que nous vivons depuis le 13 novembre devient de plus en plus irrespirable. Et pourtant il faut respirer, écrivait François Mauriac à l’époque.

Immenses, la douleur, l’angoisse, travaillent des millions d’hommes et de femmes, de jeunes, par-dessus tout clivage politique et même religieux. Comment ne pas comprendre et partager ce deuil collectif, cette terrible déchirure, cette rupture entre « l’avant » et « l’après » ? Des millions de Français sont sous le coup de la sidération, de l’émotion, de la compassion, et aussi d’une colère rentrée. Ils ne cessent de témoigner (majoritairement) leur refus du rejet de l’autre, de la violence aveugle, de manifester leur solidarité sincère. Tout cela rassure. Mais chauffés à blanc jour et nuit depuis le 13 novembre par les uns et les autres, ce climat anxiogène, cette atmosphère de va-t-en guerre, cette fuite en avant, peuvent légitimement inquiéter. Ils rendent difficile tout recul pourtant si nécessaire, toute analyse autre que l’officielle... Les quelques consciences qui s’y attèlent sont désignées à la vindicte publique, assimilées à des complices des tueurs, isolées et (…) Lire la suite »
15 

André Glucksmann, de l’anticommunisme « de gauche » (sic) à l’exterminisme reaganien.

Georges GASTAUD

« Ne pas rire, ni pleurer, ni détester ni maudire, mais comprendre ». A l’occasion du décès d’André Glucksmann (A.G.), chacun comprendra sans doute que le mieux pour un philosophe (1) marxiste et communiste, est de s’appliquer la célèbre maxime rationaliste de Spinoza…

1- Du « col mao » à l’atlantisme flamboyant : rupture et/ou continuités ! Dire qu’A.Glucksman. fut un « grand défenseur de l’humanité bafouée », comme le fait à l’unisson la presse « pluraliste » française éplorée, serait pour autant très exagéré. D’abord assistant du très droitier Raymond Aron, la « plume » philosophique du Figaro, A.Glucksman. est devenu après mai 1968 un des chefs de la Gauche Prolétarienne, la très violente GP qui se faisait une spécialité d’injurier, voire de molester les militants du PCF, de la CGT et de l’Union des Etudiants Communistes (UEC). Au début des années 1970, les étudiants communistes, de même que les syndiqués non communistes de l’UNEF (dont j’étais alors) se faisaient invariablement traiter de « révisos-collabos » par la « G.P. » ; pourtant, à l’époque, et malgré de premiers glissements, le PCF militait pour le socialisme, combattait l’Europe capitaliste… et se prononçait pour la dictature du prolétariat ! Il est vrai que – crime impardonnable (…) Lire la suite »
14 

France-Russie : le débat impossible

Philippe Migault (1)

Si les échanges se poursuivent entre Français et Russes dans un cadre interétatique ou dans celui d’échanges professionnels, culturels, amicaux… il n’est plus guère possible en revanche de débattre de la relation France-Russie entre Français.

Dès que la problématique est abordée, l'anathème se substitue aux arguments. Prorusses, agents d'influence du Kremlin, ne sont que quelques-uns des plus doux qualificatifs fréquemment attribués à tous ceux qui, en France, osent ne pas hurler avec les loups contre les Russes. En filigrane, c'est une véritable accusation de forfaiture qui s'exprime contre ceux qui refusent de critiquer la Russie. Et cette dénonciation —en catimini mais sans cesse réitérée- de trahison envers la patrie, se double d'un procès en incompétence pour ceux qui soulignent la maîtrise stratégique des autorités russes sur le théâtre syrien ou sur celui de l'Ukraine. Evidemment tout cela n'est pas très agréable pour ceux qui sont victimes de cette mise au pilori. Mais tout ce qui est exagéré est insignifiant, soulignait Talleyrand. L'hystérie des zélotes atlantistes n'aura qu'un temps. Celui nécessaire pour qu'ils puissent rétropédaler en sauvant la face et leurs prébendes lorsque la France se verra (…) Lire la suite »
Le rédacteur en chef adjoint de Spécial Investigation ne sera pas liciencié

Non, M. Bolloré, tout n’est pas permis

SNJ-CGT

Dès l’annonce de la déprogrammation par Vincent Bolloré de l’enquête sur le Crédit Mutuel, en juin dernier, Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint de l’émission Spécial Investigation avait demandé des explications à la direction de Canal+.

Cette enquête sur la banque « mutualiste » qui évoquait un système d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent organisé par la banque, par ailleurs partenaire financier du groupe Bolloré, avait été censurée sur demande de son dirigeant et ami de Bolloré, Michel Lucas. Finalement diffusée sur France 3 le 7 octobre, l’émission a bénéficié d’une importante audience. La réponse de Bolloré, après la mise au pas des équipes de Canal+ (licenciement des directions intermédiaires et des auteurs des Guignols de l’Info, menace sur le zapping et de Patrick Menais son responsable) n’a pas tardé. Convoqué à un entretien préalable, sans aucun motif écrit, en vue d’un éventuel licenciement le lundi 19 octobre à 15h, la direction de Canal+ a finalement informé Jean-Baptiste Rivoire qu’elle avait décidé de ne pas poursuivre la procédure initiée à son encontre. En effet, le licenciement de J-B Rivoire, nommé représentant syndical CGT au comité d’entreprise de Canal +, aurait nécessité l’accord (…) Lire la suite »
Comment l’armée d’Israël fait taire les journalistes

On peut frapper, chef. On peut tirer, chef ?

Jacques-Marie BOURGET

Vous lirez ci-dessous deux informations qui révèlent comment l’armée israélienne ne se contente pas de tuer des femmes et des enfants, mais aussi tente de museler la presse pour que perdure la légende de « l’armée plus morale du monde ».

1- On peut frapper, chef ? Deux journalistes de l'AFP, dûment identifiés au préalable, ont été chassés, poursuivis, fouillés, insultés, mis en joue par des soldats israéliens aux abords du village de Beit Furik, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, où ils voulaient filmer des heurts lors des obsèques d'un jeune Palestinien tué par l'occupant. L'un d'eux a été frappé et plaqué au sol. Les soldats ont brisé leur matériel et confisqué leurs téléphones et un boîtier. L'agression ayant été filmée à l'insu de la soldatesque, l'autorité israélienne a dû réagir et suspendre le commandant de la patrouille. L'Association de la presse étrangère (FPA) a déclaré : « Notre problème est que si ces soldats n'avaient pas été mis en cause par une vidéo , rien ne leur serait arrivé. Il arrive trop souvent que des unités de l'armée israélienne violent en toute impunité les hautes valeurs morales dont celle-ci se réclame. » (https://www.youtube.com/watch?v=c5ojrKi1HxI&feature=youtu.be&t=8) (…) Lire la suite »
Fête Huma : les collines rouges de Caracas ont déferlé sur le stand du Venezuela 

Et si la vérité sur le Venezuela était plus dans une œuvre de fiction que dans nos médias ?

Maxime VIVAS

Avec la complicité active du responsable des Affaires politiques et de la presse à l’ambassade de la République Bolivarienne du Venezuela à Paris, le stand du Venezuela (au Village du Monde) accueillait plusieurs auteurs présentant leur livre, samedi 12 septembre après-midi.

J’ai eu le privilège de commencer et de parler sous le regard et le contrôle de redoutables spécialistes de l’Amérique latine : Maurice Lemoine, Ignacio Ramonet et Bernard Cassen. Par la grâce de l’éclairage qui m’empêchait de voir le public, j’ai subodoré pendant mon intervention qu’ils étaient venus se mettre à l’abri un moment (il pleuvait dru) avant de partir ensemble boire un mojito ou une « Polar Ice », en attendant que je leur donne le micro.

Christophe Ventura, chargé de cours à l’Institut d’études européennes de l’université Paris VIII, avait bien voulu animer le débat et j’y ai vu un honneur et un geste d’amitié.
Voici le texte (à peu près fidèle) de ma causerie.

Le 13 avril 2002, le président Chavez est renversé par un coup d’Etat militaire. Marcel Granier et d’autres barons des médias se rendent au Palais présidentiel de Miraflores pour jurer fidélité au tout nouveau dictateur, Pedro Carmona, qui venait d’abolir la Cour Suprême, l’Assemblée Nationale et la Constitution. Marcel Granier, multimilliardaire, est un des propriétaires du groupe de presse 1BC (1 Broadcasting Caracas) qui compte 40 stations de radios et chaînes télévisées dont la chaîne vénézuélienne RCTV (Radio Caracas TV). Il a des intérêts dans une kyrielle d’entreprises diverses dont certaines sont basées aux USA et qui disposent de l’exclusivité mondiale pour la commercialisation des productions de 1BC. Bien entendu, et la chose ne surprend plus dans ce pays, il est en délicatesse avec le fisc à qui il doit 1,5 milliard de bolivares. RCTV bénéficiait pour une durée de 20 ans, d’une licence de diffusion par voie hertzienne, venue à expiration le 27 mai 2007. Le (…) Lire la suite »
Le Grand Soir était présent au Remue-méninges du Parti de Gauche

Médias contre médias.

Maxime VIVAS

Le dimanche 30 août 2015 de 9 h à 10h15, un des ateliers du Remue-méninges du Parti de gauche réunissait à l’Université Jean Jaurès de Toulouse, devant un public nombreux, Danielle Simonnet, responsable nationale du PG et ex-candidate à la mairie de Paris, Sara Serrano, représentante de la Tuerka (télé de Podemos) Frédéric Lemaire d’Acrimed et d’Attac et moi-même pour Le Grand Soir.

Le thème était : Médias vs médias. Vous lirez ci-dessous un texte qui ne reproduit pas fidèlement ce que j'ai dit. En effet, une grand partie a été dite et non lue et, de plus, le temps nous a manqué. J'ai donc informé les participants que je publierai sur LGS ce que j'ai dit, plus ce que j'avais prévu de dire. Après m'être présenté (ma-vie-mon-oeuvre), j'ai présenté LGS. Le Grand Soir LGS existe depuis 2002. J'en suis un des administrateurs depuis 2008. A ce jour, LGS a publié 21 000 articles de 1 700 auteurs du monde entier et 66 000 commentaires de lecteurs. La publication sur le site est modérée (contrôlée a priori). Nous avons un nombre de lecteurs/uniques qui varie entre 10 000 et 15 000 environ par jour, 350 000 à 500 000 lecteurs par mois, auxquels il faut ajouter les lectures sur d'autres sites qui reprennent nos articles, plus Tweeter et Facebook et parfois les médias classiques (Arte...). La ligne éditoriale du GS est simple : on ne tape pas sur les individus, (…) Lire la suite »
Copinage, certes, mais si l’on attend Libé et les autres...

Rouges, les Collines de Caracas

Jean ORTIZ

¡Qué viva Vivas !

A l’abri d’une barbe faussement soixante-huitarde, Maxime Vivas, co-animateur du site « Le Grand Soir », journaliste londresque, a écrit 17 ouvrages, été primé à deux reprises, lui qui sent le souffre dès que l’on s’en approche... Maxime souffre en effet avec les peuples du monde, et plus encore avec ceux qui luttent.

Accusé d’être un agent double, triple, quadruple, l’écrivain Vivas n’émarge, après enquête, que sur les listes électorales de son village toulousain... Il est difficile de chroniquer le livre d’un copain sans tomber dans la complaisance. Eh bien ma bonne dame, tant pis ! Vivas vient d’écrire un polar de belle facture intitulé « Rouges, les collines de Caracas » (Editions Arcane 17), un titre a priori déjà suspect lorsque l’on sait que le bonhomme y a effectué plusieurs séjours et jamais craché dans la soupe... Au soupçon d’agent chaviste s’ajoute celui d’avoir fait trimer « un nègre ». Putain que c’est bien écrit ! Du Vivas ? Et oui , du Vivas. A force de trop connaître les copains, on finit par oublier qu’ils ont des métiers, des passions, et du talent. « Rouges, les collines de Caracas » est un faux polar, bien peu fictionnel pour tous ceux qui aiment et connaissent le Venezuela, sa révolution bolivarienne et sa bière « polar ». L’héroïne, Gaya, une journaliste française « (…) Lire la suite »

Art et pédagogie critiques des médias

Julie Morel et Frédéric de Manassein

Considérant la critique des médias comme centrale en politique, nous avons essayé d’y atteler ensemble art et pédagogie. Cela donne un article à jouer et à regarder pour solliciter nos imaginaires et exercer nos esprits critiques. Tentative d‘autodéfense intellectuelle face à la fabrique de l’opinion.Bonne lecture !

Premier exercice. Dans ce montage de trois extraits de journaux télévisés, substituez certains mots à d’autres pour changer le point de vue sur le sujet. Réponses en fin d’article. Une remarque à propos de l’expression « guerre sans image » dans le dernier extrait vidéo. Elle a inondé une grande par­tie des médias fran­çais dans les pre­miers jours de la guerre au Mali, quand l’armée bloquait l’information (janvier 2013). On ne répétait pas “L’information inter­dite sur la guerre au Mali” ou mieux “La pro­pa­gande ou rien”, mais seule­ment : “Une guerre sans image” (un moteur de recherche vous rap­pel­lera la pro­li­fé­ra­tion de ce titre). Com­ment ne pas y entendre la volonté de satis­faire des “spec­ta­teurs” plu­tôt que d’informer des citoyens sou­cieux de se posi­tion­ner par rap­port à une guerre menée en leur nom ? Exercice n°2. Fin novembre 2013, la neige est de retour sur le pays. Elle est tombée parfois abondamment sur plusieurs régions notamment en (…) Lire la suite »

Sur quelques tics de langage des gens des médias

Bernard GENSANE

Comment se fait-il que les gens des médias se mettent soudain à utiliser les mêmes mots, les mêmes tournures, à bon ou à mauvais escient, quand ce n’est pas à contresens. Cela dure quelques mois, quelques années et puis les modes passent, les tics sont fatigués, le pavlovisme émoussé.

Je n’ai pas de réponse très assurée à cette question. Peut-être est-ce parce que les gens des médias veulent avant tout être d’accord. D’accord avec les autres gens des médias, d’accord avec le discours dominant, d’accord avec l’air du temps. Parfois ce sont les gens des médias qui suggèrent aux politiques de nouvelles manières de s’exprimer, parfois c’est l’inverse. Au milieu, les consommateurs du « parler ensemble », du « parler comme il faut », du « parler de connivence », c’est-à-dire nous. Je donne ici quelques exemples, multiples et surtout variés. Je commence par un tic qui tend à disparaître, l’utilisation exagérée de la préposition « sur », que j’ai appelé précédemment la « surite », une maladie peu grave mais irritante causée par une contamination de l’anglais. Il se trouve qu’en anglais « on » est d’un usage plus fréquent que « sur » : « on his departure » (lors de son départ), « he works on a farm » (il travaille dans une ferme), « on the high seas » (en pleine (…) Lire la suite »
10