RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Thème : Libye

A la bonne heure !

Kamel MOULFI

En Libye, où le nouveau pouvoir s’est imposé grâce à une action armée assimilée au terrorisme – massivement soutenue par l’Otan, ne l’oublions pas, les dirigeants se réveillent et découvrent la réalité de ce terrorisme.

L'ancien Premier ministre, Ali Zeidan, a enfin trouvé la sonnette d’alarme et l’a actionnée : « La Libye peut devenir une base terroriste », a-t-il déclaré dans un entretien au journal britannique The Times. Il ignore ou feint d’ignorer que la Libye est déjà une base pour les terroristes et c’est à partir de là que les malheurs du Sahel ont été provoqués, entraînant les interventions étrangères dans la région. On peut penser que si les médias occidentaux accordent de l’intérêt à sa « révélation », c’est parce que la menace, selon Ali Zeidan, viserait les pays européens. Elle prend encore plus de crédit à la lumière de l’information, diffusée hier par les médias français, sur le projet d'attentat sur la Côte d'Azur, « fomenté par un homme de retour du djihad en Syrie », déjoué. Mais l’alerte antiterroriste d’Ali Zeidan traduit un retournement de situation qui peut annoncer une nouvelle évolution en Libye consistant en des correctifs apportés au « printemps arabe » et qui peut (…) Lire la suite »

Le pétrole, levier de désintégration.

M. SAADOUNE
Ali Zeidan n'est plus le Premier ministre de la Libye mais un homme en « fuite ». Destitué mardi par le Congrès général national (CGN, Parlement) et remplacé par le ministre de la Défense, Zeidan a fait rapidement l'objet d'une interdiction de sortie du territoire par le procureur général libyen pour son implication présumée dans une affaire de détournement de l'argent public. Les Américains ont, sans attendre, « salué » le « travail de M. Zeidan qui a dirigé une période fragile de la transition en Libye ». Décodage simple : on prend acte de la chute d'un allié, mais on signifie aussi qu'il sera protégé. « Nous savons que les transitions politiques prennent du temps et particulièrement pour passer de quatre décennies de dictature à un système réellement démocratique », a déclaré très « sagement » la porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki. Mais il est bien difficile de voir une quelconque « transition » dans un processus, probablement encouragé de l'extérieur, de démembrement (…) Lire la suite »

Zone Trouble

M. SAADOUNE

En Libye, l’annonce d’un coup d’Etat par un ex-général a beau être qualifiée de « sans substance » par l’ambassadrice américaine à Tripoli, elle n’en est pas moins révélatrice de la déliquescence générale d’un pays où tout semble se mettre en place pour une nouvelle intervention. Le fameux « service après-vente » demandé par le ministre nigérien des Affaires étrangères aux Occidentaux qui ont fait tomber Kadhafi.

S'il est difficile de connaître le poids du général Khalifa Haftar - il était le chef du corps expéditionnaire libyen au Tchad et a fait défection aux Etats-Unis en 1987 avant de rentrer en 2011 -, il est loisible de constater que le pays reste dans une situation chaotique. L'unité de ce pays est en jeu et ses désordres en font une source de menace pour ses voisins. Il n'est par ailleurs pas inutile de se rappeler que rien n'est réglé au nord du Mali et qu'il a fallu attendre de longs mois pour voir s'ébaucher de timides discussions entre le MNLA et le gouvernement de Bamako. Et alors que les échanges prenaient un tour acerbe entre Bamako et les Touaregs, la situation sécuritaire donnait des signes de dégradation évidents. Il est clair que l'intervention française au nord du Mali est loin d'avoir éliminé les causes de la déstabilisation de la zone sahélienne. On sait que l'Algérie a subi de manière frontale l'impact des situations au Mali et en Libye avec l'attaque de (…) Lire la suite »

Gangstérisme bancaire

M. SAADOUNE

Le fonds souverain libyen (Libyan Investment Authority - LIA) intente une action en justice contre le géant américain de la finance Goldman Sachs qu’il accuse d’avoir sciemment orienté ses placements vers des titres toxiques. Non seulement les Libyens ont perdu beaucoup d’argent dans l’affaire mais, suprême art du banditisme bancaire, Goldman Sachs s’est fait un pactole de 350 millions de dollars. Sur le dos des Libyens.

On l'a déjà signalé, ici, en 2011, la perte enregistrée par la LIA est digne de figurer dans le Guinness Book des records de l'absurde. On relevait déjà que le fonds libyen a été victime d'une malversation de la part de la banque, les spécialistes soulignant que les investissements à risques sont très « cadrés » de sorte que les pertes éventuelles ne dépassent pas les limites du raisonnable. Cela n'a pas été le cas pour la LIA qui a suivi les conseils de Goldman Sachs qui s'est abstenu de les informer de l'évolution désastreuse de leurs placements. Mais à l'évidence, la Libye a attiré beaucoup d'aigrefins. La LIA a décidé de poursuivre également la banque Société Générale qu'elle accuse de lui avoir donné des fausses informations ou d'avoir fait dans la rétention de l'information. La décision des responsables libyens d'engager des poursuites est sans précédent dans les annales. Et ils semblent engager une bataille judiciaire qui refuserait de faire de l'incompétence des (…) Lire la suite »

La Libye a-t-elle été arnaquée par la banque Goldman Sachs ?

oumma.com

Soupçonnée d’avoir joué un rôle majeur dans l’aggravation de la dette publique grecque, la banque d’investissement Goldman Sachs est désormais accusée par les responsables de l’Autorité libyenne d’investissement (LIA) d’avoir encaissé un pactole de « 350 millions de dollars sur une transaction d’un milliard de dollars ».

Les responsables de l'Autorité libyenne d’investissement (LIA), dont la principale mission consiste à gérer les revenus pétroliers de leur pays, étaient entrés en contact avec le groupe Goldman Sachs réputé pour ses activités spéculatives hautement rémunératrices. Sans véritable expérience de la finance internationale, contrairement aux goldens boys de Goldman Sachs qui en maîtrisent tous les mécanismes, les dirigeants de l'Autorité libyenne d’investissement ont été orientés sur "le marché des produits dérivés", ce qui a permis au géant étasunien de la finance d'encaisser un rapide et juteux bénéfice. Se sentant abusés, les responsables de l’Autorité libyenne d’investissement ont décidé de s'adresser à La Haute Cour de Londres, espérant ainsi obtenir une réparation pour ce préjudicie financier. Suite à cette mise en cause, Goldman Sachs s'est contenté de réagir par l'intermédiaire de son porte-parole en affirmant que la plainte est « sans fondement ». Lire la suite »

Pourquoi Bernard-Henri Lévy se tait-il sur la Libye ?

Vicenç NAVARRO

Les opinions en matière de droits de l’homme de Bernard-Henri Lévy sont marquées par le deux poids deux mesures, ne manquant jamais d’épouser les lignes de la politique internationale menée par le gouvernement des États-Unis et par l’Union européenne. N’est-il pas étonnant de constater le silence absolu de cet écrivain à propos de la situation en Libye, qu’il a pourtant contribué à créer ?

Bernard-Henri Lévy a très bonne presse en Espagne. Il occupe plus souvent qu'à son tour les colonnes d'El País pour prêcher la moralité des causes qu'il défend et qui pourtant impliquent très souvent des interventions militaires, ce qui lui vaut d'avoir été baptisé par certains intellectuels de la gauche étasunienne le moralisateur des guerres – généralement contre l'islam (1). Présenté dans les médias espagnols comme "le philosophe de France", il ne fait qu'articuler des postures soutenues par l'establishment politique français en exploitant les grandes caisses de résonances pour s'assurer une bonne visibilité médiatique. Le dernier exploit de BHL a été son rôle de chef de file (qualifié de moral par El País) pour la promotion d'une intervention de l'OTAN en Libye ayant pour but de renverser le colonel Kadhafi (sur la base d'une interprétation biaisée et tendancieuse de la Résolution 1973 des Nations Unies du 17 mars 2011, qui ne permettait pas une telle intervention). (…) Lire la suite »
12 

Libye : une partition autour du pétrole ?

Ahmed HALFAOUI

Il y aurait un Etat Libyen, envers et contre tout, c’est ce que la machine médiatique, dominant le monde, veut nous faire accroire.

Elle doit bien continuer son office d'accompagnement de l'une des plus spectaculaires jonctions entre le mensonge médiatisé et l'armada de Alliance atlantique dans la "démocratisation de la Libye, en inventant une révolution" unique en son genre, que les bombardiers faisaient et que des figurants au sol incarnaient. Aujourd'hui, il n'y a plus grand monde qui se préoccupe de ce qu'endure le peuple libyen, ni s'il apprécie la " démocratie " que les Hillary Clinton et d'autres dirigeants de l'OTAN sont venus admirer et féliciter sous les feux de l'actualité. Le travail a été fait, la réalité actuelle doit être escamotée et doit perdurer l'illusion. Sauf qu'il faut bien que filtre tous ces problèmes qui font que tout ne s'est pas produit comme cela a été dessiné et promis. Il y a eu, d'abord, ces Thouars qui n'ont pas reconnu les chefs qui ont été installés au pouvoir. Et qui ont campé leur rôle, celui-là que les images télévisées leur ont attribué. Ce sont eux qui ont " libéré " la (…) Lire la suite »

L’année 2014 dans le monde arabe entre espoirs de changement et risques de somalisation

Mohamed Tahar Bensaada

L’année 2013 s’est achevée avec quelques maigres espoirs d’entrevoir peut-être le bout du tunnel de deux crises majeures qui risquent d’affecter gravement la sécurité et la stabilité de la région sensible du Moyen Orient : la crise syrienne et la crise du nucléaire iranien.
Mais il s’en faut de beaucoup pour espérer que la diplomatie puisse venir à bout du conflit syrien, que la militarisation par des puissances étrangères a rendu incontrôlable.

Pire, malgré l'accord russo-américain sur ce dossier sensible dont on attend une plus grande pression sur les protagonistes régionaux (Turquie et Arabie Saoudite d'un côté, Iran et Irak de l'autre) qui continuent à alimenter le conflit, les données sur le terrain conduisent à penser que des forces radicales et incontrôlées sont en mesure de créer une ou des entités autonomes à la frontière syro-irakienne à partir de laquelle elles pourraient continuer une longue guerre d'usure, donnant ainsi à la puissance américaine un prétexte commode d'installer une base militaire à partir de laquelle ses drones de combat pourraient se lancer à la chasse des méchants djihadistes comme cela se passe déjà à la frontière pakistano-afghane et au Yémen. Risque de somalisation en Syrie Le scénario de la somalisation de la Syrie n'est pas à écarter dans ces conditions et les dernières nouvelles en provenance d'Irak, où la filiale locale d'al Qaida, "l'État islamique d'Irak et du Levant" semble avoir (…) Lire la suite »

Ainsi va la Libye…

Ahmed HALFAOUI

La fiction de gouvernement qui fait office de pouvoir en Libye se manifeste de temps à autre pour donner le change et conforter un statut qui aspire énormément à la crédibilité. Il le faut bien, maintenant que les bombardiers de l’Alliance atlantiste ont fait leur travail de " démocratisation " et que la " Communauté internationale " a entériné l’opération...

C'est ainsi que celui qui détient le poste supposé de ministre du Pétrole, Abdelbari al-Aroussi, vient de se fendre d'un communiqué où il menace d'"un possible recours à la force", contre ceux qui bloquent les terminaux pétroliers dans l'est de la Libye. Il faut dire qu'il doit bien faire semblant de représenter un État. Puisque le drapeau du roi Idriss Senouci flotte aux Nations unies et là où se trouve une ambassade à travers le monde. Sur le terrain, les "révolutionnaires", qui n'ont pas compris le deal entre l'Otan et le CNT, à qui Aljazeera et l'ensemble des médias qui font l'opinion planétaire, ont fait croire que ce sont eux qui ont " libéré " le pays du "régime de Mouammar Kadhafi", sont légitimement convaincus que ce sont eux le vrai pouvoir. Et c'est, de plus, la réalité. Puisque la Libye est sous leur coupe et qu'ils se la sont partagée, selon leur implantation, leur appartenance tribale ou leur obédience politique ou idéologique. L'une des milices a donc décidé de (…) Lire la suite »

Il était une fois la Libye : la faute de l’Occident, le devoir d’aide de l’Algérie

Chems Eddine CHITOUR

Deux ans après la « révolution libyenne », la situation a atteint le point critique.

« Il est de la responsabilité de l'Occident de ´´nettoyer le désordre qu'il a mis´´ en Libye, où la rébellion a proclamé révolue l'ère de Mouammar Kadhafi après sa prise de contrôle de la majeure partie de Tripoli », a estimé la presse d'État chinoise. ´´Renverser le régime de Kadhafi représente un spectacle pour les médias, discuter de la reconstruction ne l'est pas´´. » Éditorial du quotidien chinois Global Times rapporté par l'AFP le 23 08 2011. D'une façon prophétique, Mustafa Abdul Jalil, l'ex-chef du CNT, a déclaré à al-Jazeera que si les insurgés commettaient des actes de vengeance, il démissionnerait. « Il y a des groupes islamistes extrémistes qui cherchent à créer des turbulences dans la société libyenne. Je ne serai pas fier d'être à la tête d'un Conseil avec de tels rebelles. » C'était il y a deux ans, quelques semaines avant le lynchage d'El Gueddafi qui n'a pas apporté le bonheur aux Libyens, c'est plus que jamais le chaos. Ce qui reste de la Libye : la guerre de (…) Lire la suite »