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Thème : Libye

La Méditerranée fosse commune pour les Damnés de la Terre

Les conséquences des printemps arabes

Chems Eddine CHITOUR

« L’Europe tourne le dos à certains des migrants les plus vulnérables dans le monde, et risque de transformer la Méditerranée en un vaste cimetière »
« Mais pourquoi t’obstines-tu à partir. A traverser les mers en nous laissant. Tu t’aventures à mettre en péril ta précieuse vie. Pour t’exiler, en renonçant à nous L’embarcation est petite et en bois pourri. Et tu risques de te noyer sans pouvoir nous revenir » Merzak Ouabed (Poèmes, Les raisons de la colère)

Encore une fois Mare Nostrum a pris sa dîme des damnés de la Terre. Encore une fois des larmes de crocodile sont versées par les gardes-chiourmes du supermarché que constitue la forteresse Europe. De quoi s'agit-il cette fois ? Seulement de 1 600 individus qui appartiennent au genre homo. En 2015, un migrant meurt toutes les deux heures en moyenne en Méditerranée. 1 600 c'est le nombre de migrants portés disparus en mer Méditerranée depuis le 1er janvier 2015, 1600 personnes qui rêvaient d'une vie tranquille, qui voulaient échapper à la mort en se noyant. Des dizaines d'enfants dont le destin a été de mourir sans éclore à la vie. Quand on pense à tout le tintamarre occidental : quand un Occidental meurt, on convoque la planète pour défiler et désigner du doigt l'ennemi héréditaire, l'islam qui n'en peut plus d'être accusé de tous les maux de la Terre. Quand on pense que le président Obama s'est excusé pour la mort de deux Occidentaux touchés par un drone. Ces mêmes drones qui (…) Lire la suite »

Ce n’est pas parce que les crocodiles pleurent qu’ils ont perdu l’appétit !

COMAGUER
La touchante et soudaine commisération des puissances qui ont crapuleusement liquidé l’Etat libyen et son chef envers les morts de migrants en Méditerranée ne peut évidemment pas faire oublier qu’elles n’ont pas versé la moindre larme quand leurs chasseurs en violation de la résolution du Conseil de Sécurité bombardaient sans distinction installations civiles et militaires et les personnes qui s’y trouvaient et inauguraient sur la terre libyenne un état de désordre permanent. Mais cette catastrophe humanitaire ne date pas d’hier. La politique migratoire de l’Union Européenne et des gouvernements qui la composent avait déjà fait de nombreuses victimes avant 2011. Elle trouve de plus en plus aujourd’hui un appui dans des forces politiques d’extrême-droite qui tentent de détourner l’attention de couches exploitées de la population européenne sur les responsables réels de la « crise ». Le niveau jamais atteint des cours du CAC 40 et de tous les grands indices boursiers (…) Lire la suite »

Crime contre l’humanité : L’UE veut les richesses de l’Afrique, mais pas les personnes

Cecilia ZAMUDIO
Les milliers de personnes meurent toutes les années dans leur tentative de rejoindre l’Europe. Elles ne vont pas vers le « rêve européen », elles fuient le cauchemar dans lequel sombre l’Afrique à cause du pillage des multinationales : ces personnes suivent la route qu’ont précédemment empruntée les richesses extraites dans leurs pays. Mais l’Union Européenne veut les richesses de l’Afrique, mais pas les personnes. La Dictature du Capital oblige les personnes à accomplir des exodes terribles, dans des conditions de danger extrême. À l’aube du 19 avril 2015, un bateau avec plus de 900 personnes migrantes a fait naufrage dans le détroit de la Sicile, à 110 km de la côte : il essayait d’amener des centaines de personnes depuis la Libye jusqu’en Italie. Le ministère public de Catania a signalé que 950 personnes pourraient avoir péri dans ce naufrage (1). 24 cadavres ont été retrouvés, et seulement 28 survivants. Les gardes-côtes avaient reçu un appel leur avertissant qu’un bateau se (…) Lire la suite »

Un protégé de l’OTAN à la tête de l’Etat Islamique en Libye

Georges BERGHEZAN

A la demande du procureur général d’Égypte, Interpol a diffusé, dans le courant de février 2015, une note accusant le Libyen Abdelhakim Belhadj d’être le chef de la filiale maghrébine l’État islamique (Daesh), organisation qui tente de profiter du chaos en Libye pour conquérir de nouveaux territoires.

Belhadj est loin d’être un inconnu des services secrets occidentaux et de leur bras armé, l’OTAN. Sa carrière pose de nombreuses questions sur les liens troubles qui ont uni, et probablement, unissent toujours ces derniers aux milieux islamistes les plus violents et autres djihadistes. Dans les années ’80, Belhadj combat les Soviétiques en Afghanistan, probablement recruté par le réseau de Ben Laden, soutenu par l’Arabie saoudite, le Pakistan et la CIA. Revenu en Libye, il participer à la fondation du Groupe islamique combattant en Libye (GICL), dont il deviendra un de ses « émirs », et tente, à quatre reprises entre 1995 et 1998, d’assassiner Mouammar Kadhafi, pour le compte du MI6 britannique, le service extérieur de sa Gracieuse Majesté. Il se réfugie ensuite auprès de Ben Laden, en Afghanistan, jusqu’à ce que les attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis, revendiqués par Al-Qaida, le forcent à fuir à travers divers pays. Il est arrêté en mars 2004 en Malaisie, transféré et (…) Lire la suite »
La Libye, ISIS et le luxe sans prix de la sagesse rétrospective

L’avenir que Kadhafi avait prédit (Counterpunch)

Ahmad BARQAWI
"Qui êtes-vous ?" a demandé un jour, vers la fin de son règne, feu Mouammar Kadhafi dans un discours célèbre où il remettait en cause (à juste titre) la légitimité de ceux qui, à l'époque, cherchaient à renverser son gouvernement, en les qualifiant d’extrémistes, d’agents étrangers, de rats et de toxicomanes. On s’est moqué de lui, on l’a caricaturé, ridiculisé et diabolisé ; une ignoble vidéo parodique tournant en dérision le leader libyen s’est propagée sur les réseaux sociaux ; l'auteur de la vidéo, un Israélien, trouvait sans doute le mot libyen d’arabe courant "Zenga" (qui signifie une ruelle) si drôle qu'il l’a extrait de l'un des discours de Kadhafi, l’a mis en boucle sur un air de hip-hop et voilà* ... il a fait un hit qui a été diffusé largement (et honteusement) avec un zèle "révolutionnaire" dans le monde arabe. Nous l’avons partagée, nous avons ri, il est mort. Mais c’est nous qui faisons maintenant les frais de cette plaisanterie sanglante ; Kadhafi savait de quoi il (…) Lire la suite »
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Libye : Aveu en demi-teinte de l’OTAN

Kharroubi HABIB
L'intervention militaire internationale de 2011 en Libye a été une « énorme erreur de la part de la communauté internationale ». Ce jugement n'a pas émané mercredi dernier de la bouche d'un pro-kadhafiste s'échinant à défendre la mémoire et le régime défunt de l'ex-guide de la Jamahiriya, mais d'un haut responsable de l'OTAN, organisation ayant planifié et mené l'opération. Qu'il soit clair que l'aveu a été fait au nom de cette organisation et non à titre individuel par le haut responsable en question qui aurait eu l'esprit taraudé de remords au constat des effroyables conséquences qu'a eues l'intervention militaire de l'OTAN sur le peuple libyen et son pays. Il y a lieu tout d'abord de faire constater que l'aveu ne fait pas porter la responsabilité de « l'énorme erreur » à l'OTAN mais à la « communauté internationale ». En la mettant sur le dos de cette « communauté internationale », le haut responsable de l'OTAN a tenté subitement d'en exonérer l'organisation à laquelle il (…) Lire la suite »

L’impérialisme américain et la catastrophe en Libye

Joseph KISHORE

Le weekend dernier, le groupe Etat islamique (EI) a affiché une vidéo montrant l’horrible décapitation de vingt et un travailleurs chrétiens coptes enlevés dans la ville de Syrte sur la côte libyenne. Cet acte barbare est le dernier en date d’une suite de tueries similaires qui comprend la décapitation ou le meurtre par le feu d’otages américains, britanniques, japonais et jordaniens.

Cette dernière atrocité a provoqué les prévisibles réactions de choc et de colère de la part des présentateurs de journaux télévisés et des éditorialistes de journaux aux Etats-Unis, en même temps que de nouveaux massacres. En effet, il n'a fallu attendre que quelques heures après l'affichage de la vidéo pour que l'Egypte, dirigée par le général Abdel Fattah al-Sissi, dictateur appuyé par les Etats-Unis, lance une suite de frappes aériennes qui ont tué soixante quatre personnes, dont sept civils. Washington et ses alliés politiques sont responsables, politiquement et moralement, de ces atrocités. Les décapitations islamistes en Libye sont le résultat du crime monumental qu’a été la guerre menée par l'OTAN en Libye en 2011 et dont l’objectif était de chasser le régime du colonel Mouammar Kadhafi. Avant l'intervention de l'OTAN, il n'y avait pas d'assassinats sectaires de chrétiens en Libye et les milices islamistes liées à Al-Qaïda n'étaient que de petits groupes sans grande (…) Lire la suite »

Pétition pour la nomination d’un « ambassadeur de choc » en Libye : Bernard-Henri Lévy

Maurice LEMOINE
Le 17 février 2015, décrivant devant le Conseil de sécurité des Nations unies un pays qui pourrait devenir une menace pour l’Europe comme pour l’Afrique, le ministre libyen des affaires étrangères Mohammed Al-Dairi a appelé « à ne pas rester silencieux face au terrorisme en Libye ». Comme en écho, et évoquant le même pays lors d’une réunion de dirigeants sociaux-libéraux européens tenue à Madrid le 21 février, le Premier ministre français Manuel « 49-3 » Valls a estimé que le « djihadisme terroriste » était aux portes de l’Europe. De fait, depuis la fin de 2011 et l’élimination de Mouammar Kadhafi au terme de ce que l’OTAN présenta en 2012 « comme un modèle d’intervention », la « Libye libre » a quelque peu sombré dans le chaos. Partition, « somalisation », seigneurs de la guerre, clans mafieux… Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements rivaux. A la multitudes de groupes sanguinaires aux alliances changeantes – Ansar Al-Charia, Majlis Shura (…) Lire la suite »

Le Qatar va-t-il prêter ses Rafales à Daech ?

Jacques-Marie BOURGET

La politique du Qatar c’est comme la météo, c’est prévisible. Ainsi quand Doha annonce que « l’émir va acheter des Rafales » c’est qu’il a quelque chose à se faire pardonner.

Cette règle immuable se vérifie à échéances, et c’est encore le cas ces derniers jours. Les journaux, qui frissonnent d’aise dès qu’on imprime le mot Qatar à la surface de leur papier, nous disent que, « cette fois ça y est, Doha va plonger pour 23 Rafales ». Sans préciser que les émirs, Tamim celui en poste ou son père démissionnaire, ont déjà abusé de ce pion si flatteur pour l’excellence française volante, façon Dassault. Cherchons donc où le Doha blesse... Pourquoi l’émirat, en annonçant cette « commande » en forme de serpent de mer, veut se faire une fois de plus pardonner par la France et l’Occident. Pardonner de quoi ? Du rôle de plus en plus flagrant joué par le Qatar dans l’avènement d’un jihad sans frontière. Incurable, ce micro état continue, quoiqu’il arrive et sourd aux critiques, de fournir argent et armes aux différentes factions qui rêvent d’un califat mondial. Nous avons déjà publié les noms et qualités de quelques notables qatariens poursuivis par les (…) Lire la suite »

BHL, une imposture tunisienne

Jacques-Marie BOURGET

Mondafrique a enquêté sur les amis libyens de Bernard-Henri Lévy et notamment Waheed Burshan, ancien membre du Conseil national de transition libyen qu’il a rencontré dans le Djebel Nafoussa lors de l’intervention franco-anglaise de 2011 contre Mouammar Kadhafi. Longtemps exilé à Chicago où il a défendu les intérêts des entreprises qatari, Burshan fut l’une des personnalités soutenues par la CIA et Doha pour reprendre les rênes de l’Etat libyen après la chute du "Guide".

Pendant longtemps Bernard-Henri Lévy n’a été que ridicule. Avec parfois une pointe d’odieux dans la série de ses mensonges, dans sa vie inventée et mise en scène façon série B. Un seul exemple pris dans la pile, quand il affirmait avoir livré des postes de radio au commandant Massoud en 1982. Mais la vie est comme la littérature, il lui faut bien des imposteurs ; leur existence gratifie les hommes courageux et discrets. Depuis qu’il a quitté le seul ridicule pour devenir complice des bombardiers, il a cessé de nous amuser. C’est ce qu’ont compris les tunisiens de la « société civile » qui, vendredi 31 octobre, ont réservé à ce pitre une standing ovation. Aux cris de « BHL dégage ! ». Reprenant ainsi les mots utilisés pour chasser Ben Ali. Dehors, le clown. Prié par le pouvoir, après une nuit passée à « La Résidence », le palace de Tunis, de rentrer au plus vite en France, le vieux philosophe la queue entre les jambes, s’est quand même gentiment assis dans un jet pour filer. A (…) Lire la suite »